Tendances
de l'Orient
Bachar al-Assad
brise la volonté de Barak Obama
Ghaleb Kandil
Lundi 2 septembre 2013
La résistance de la Syrie face à la
guerre colonialiste, qui l'a prend pour
cible depuis deux et demi, a ouvert la
voie à de nouveaux équilibres
internationaux susceptibles de libérer
le monde de l'hégémonie
américano-sioniste. En prenant appui sur
cette résistance, les partenaires et les
amis de la Syrie ont commencé à jeter
les fondements de nouvelles relations
sur les scènes internationale et
régionales, un quart de siècle après la
transformation de l'Organisation des
Nations unies en colonie américaine.
Le projet d'agression contre la Syrie,
sous le prétexte de l'utilisation par le
régime d'armes chimiques contre sa
population, place le monde à la croisée
des chemins. Soit les Etats-Unis
réussissent à renouveler leur hégémonie
totale et assujettissent toutes les
puissances émergentes, soit un nouvel
ordre mondial est consacré, grâce à la
résistance épique de l'Etat syrien, de
son armée et de son peuple, conduits par
le président Bachar al-Assad, devenu le
symbole du refus du diktat étranger et
du leader attaché, même au prix de sa
vie, à l'indépendance de son pays.
Le prétexte des armes chimiques n'a pas
réussi à convaincre les opinions
publiques occidentales de la pertinence
d'une attaque contre la Syrie. La Russie
et l'Iran ont démonté les arguments des
Etats-Unis sur l'utilisation de gaz
toxique par l'armée gouvernementale
syrienne. Le président Vladimir Poutine
a déclaré à ce sujet: "Les forces
syriennes sont à l'offensive et cernent
l'opposition dans plusieurs régions.
Dans ces conditions, fournir un tel
prétexte à ceux qui appellent à une
intervention armée serait une absurdité
totale. L'interception de conversations
quelconques ne peut pas servir de base
pour la prise de décisions
fondamentales, notamment le recours à la
force contre un Etat souverain.
Evidemment, l'Occident tente d'étouffer
les révélations fracassantes de la
correspondante de l'agence de presse
américaine Associated Presse (AP) en
Jordanie, Dale Galvak, qui a publié une
enquête, étayée de témoignages de
rebelles syriens, qui ont reconnu qu'une
erreur de manipulation de leur part de
gaz toxique fourni par l'Arabie
saoudite, est à l'origine de la
catastrophe chimique du 21 août, dans la
Ghouta orientale.
La résistance de Syrie, le soutien
indéfectible de ses alliés, et la peur
d'une puissante riposte, ont effrayé les
Américains. C'est donc un Barak Obama
"faible", comme l'ont décrit les médias
israéliens, "hésitant et confus", comme
l'a qualifié le vice-ministre syrien des
Affaires étrangères Fayçal Moqdad, qui a
annoncé, samedi soir, le report de
l'agression contre la Syrie. Abandonné
par ses plus proches alliés, incapable
de former une coalition internationale,
Obama a lancé la balle dans le camp du
Congrès, en décidant de lui demander
l'autorisation avant toute frappe contre
la Syrie. Le Congrès, soumis à de fortes
pressions de la part de l'opinion
publique (80 à 90% des Américains sont
hostiles à toute intervention de leur
pays en Syrie), a annoncé qu'il
examinera la requête du président à
partir du 9 septembre. C'est-à-dire que
les élus ont laissé à Obama tout le
temps nécessaire pour trouver une issue
au piège dans lequel il s'est lui-même
enfermé. Il tentera de trouver une
solution avec Poutine lors du G20, à
Saint-Petersbourg, le 4 septembre.
Mais quelle que soit la décision du
Congrès, la Syrie est prête à se
défendre. C'est le président Bachar el-Assad
qui l'a encore réaffirmé dimanche. "La
Syrie est capable de faire face à toute
agression extérieure, a-t-il dit dans
une déclaration diffusée par l'agence
Sana. Grâce à la résistance de son
peuple et de son armée elle continue
d'accumuler les victoires jusqu'au
retour de la sécurité et de la stabilité
dans le pays".
De son côté, Fayçal al-Mokdad a estimé
que "le Congrès américain doit faire
preuve de sagesse". "Les allégations sur
l'utilisation par la Syrie des armes
chimiques n'ont aucun fondement", a-t-il
réaffirmé, en estimant que M. Obama
était "clairement hésitant, déçu et
confus quand il parlait (samedi)" car
"personne ne peut justifier une
agression injustifiable".
M. Moqdad s'en est aussi pris au
gouvernement français, seule partisan
d'une agression contre la Syrie après la
défection de la Grande-Bretagne, du
Canada et des autres alliés
traditionnels de Washington. "Les
politiciens français ont trompé le
peuple français et se sont comportés de
façon irresponsable. Ils ont falsifié
les faits et soutiennent des
organisations comme Al-Qaïda", a-t-il
martelé.
Le chef des Gardiens de la révolution
iraniens a mis, de son côté, en garde
contre une intervention militaire
américaine en Syrie. "Le fait que les
Américains croient qu'une intervention
militaire sera limitée à l'intérieur des
frontières de la Syrie est une illusion,
elle provoquera des réactions au-delà de
ce pays", a déclaré le commandant
Mohammad Ali Jafari, cité par l'agence
Isna.
La Syrie est la forteresse de l'arabité
et Bachar al-Assad est le défenseur de
son étendard. Aucune menace ne
parviendra à briser sa volonté. Il sera
toujours le symbole des hommes libres,
prêts à tous les sacrifices pour
sauvegarder l'indépendance et la
souveraineté de son pays face aux
envahisseurs colonialistes et aux
régimes rétrogrades arabes, qui
véhiculent la pensée obscurantiste. Sa
résistance sonnera le glas de
l'hégémonie unilatérale américaine et
consacrera un monde multipolaire.
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