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Opinion

Alors: « Fuites sur Wiki » (WikiLeaks),
ou « liens faibles » (Weak Links) ?

Franck Scott


Julian Assange

on Shamireaders, le 7 décembre 2010

Depuis trop longtemps, je dois supporter des imbéciles vilipendant Assange, des imbéciles obsédés par leur paranoïa, qui voient des agents du Mossad sous chaque lit. Dehors, ces cinglés ! Et je vise bien ici Duff et Gates. Cette liste de diffusion ne les publiera plus – je répète : cette liste de diffusion ne les publiera plus – qu’ils se désinscrivent et qu’ils disparaissent.
Voici un très bon texte, sous la plume de notre ami Frank Scott, qui explicitera cette décision.
Israel Shamir

Cette histoire de WikiLeaks a été traitée par l’establishment à la manière d’une mise au grand jour du management mental par l’impérialisme ; elle a donc logiquement conduit à de la censure, à du contrôle des dégâts et à des représailles vindicatives. Mais, pendant ce temps-là, le plus gros de ce qui passe pour un anti-establishment a exprimé un mépris cynique pour ce qui semble être des nouvelles éventées, ou bien cet anti-establishment a traité tout cet épisode comme une énième production d’un complexe quasi-divin de forces quasi-invisibles contrôlant tout. Cela implique des théories de complots manipulateurs et de conspirations visant à ourdir des manipulations subversives, ignorées de tout le monde, sauf d’une secte triée sur le volet qui semble tout comprendre, sauf la manière dont on pourrait arrêter les conspirateurs maléfiques. Les membres les plus extrémistes de ce culte sont dangereusement près de croire que le lever du soleil, son coucher et les saisons sont le résultat de machinations ourdies par des agents talmudiques milliardaires du Mossad confortablement installés dans une pièce quelque part à Tel-Aviv ou à New York. De plusieurs manières le plus souvent mentalement éprouvantes, ces sources font pâlir en importance, voire en existence les dangers du capitalisme globalisé et de la domination sioniste sur le gouvernement américain, à côté de la menace de forces apparemment invisibles qui conspireraient afin d’inventer à-peu-près tout. Mais beaucoup de ténors de l’establishment, parmi lesquels les chacals et les hyènes les plus notoires de l’establishment de la politique étrangère (US) se sont joint (à eux) pour poser cyniquement la question : « Qui est en train de nous manipuler, là ? ». Quasiment totalement submergé dans les consciences est le risque qu’a encouru le groupe des animateurs WikiLeaks et de ses informateurs, et il n’y a pas encore suffisamment de prise de conscience de la panique qui s’est emparée des matons de l’esprit public et de la manière particulièrement irrationnelle dont ils sur-réagissent contre certaines des critiques émises, bien que cette sur-réaction soit encore bien plus lourde de menaces.

Outre des théories quasi-risibles basées sur les conspirations, les complots et les contre-complots, nous assistons à de la diffamation contre la personnalité et l’intelligence de ceux qui prennent héroïquement des risques en rendant public ce qui était jusque-là maintenu privé. Ceux-là sont dénoncés comme criminels, comme fous ou comme agents de l’ennemi (au choix). Ainsi, un citoyen australien se voit accuser d’avoir trahi l’Amérique, tandis que la Suède l’accuse d’horribles crimes sexuels vraisemblablement inventés de toute pièce par des Scandinaves d’ordinaire plus plombées : il a refusé de mettre une capote ! La belle affaire ! C’est presque assez bizarre pour être rigolo, mais la tragédie en puissance n’incite aucunement à l’humour. Les WikiLeakers sont soumis à des menaces de mort et à des exigences de reddition par des voix irrationnelles provenant tant de l’intérieur de gouvernements que de l’extérieur, tandis que de petites voix fluettes affirment qu’elles sont des contre-contre-contre-espions ou des dupes-de-dupes-de-dupes. Quelqu’un pourrait-il avoir la bonté de m’expliquer ce qu’il est en train de se passer, là ??

Loin d’être reconnaissants envers des gens qui informent le public sur des questions qui sont ‘normalement’ maintenues dans le plus grand secret, nous voyons toute une variété de soupçons, d’un côté, et la fabrication de télégrammes et autres messages de bourrage de crâne par les grands trusts médiatiques, de l’autre. Lorsque des sources informationnelles majeures ne révèlent que les seules informations qui conviennent à l’opération de contrôle des esprits par les gouvernants, en se focalisant sur l’Iran ou sur la Chine, ce n’est pas ces sources médiatiques qui se voient accuser de désinformer. Non : ce sont ceux qui ont extrait l’info des ténèbres afin de l’exposer au grand jour aux yeux de tous ! Au lieu de spéculer de façon le plus souvent oiseuse autour des motifs qu’Assange peut bien avoir, nous ferions bien mieux, nous tous, d’écouter ses avertissements, lorsqu’il nous dit que l’ainsi dénommé processus journalistique lui-même n’est rien de plus qu’une « lèche éhontée des sources officielles », comme cela est clairement indiqué par les éditoriaux et les reportages des plus grands médias sur cet événement. Ce pas de géant vers la démocratie et la lutte contre la loi du secret est réduit à des accusations graveleuses portées par certains des individus et des forces institutionnelles parmi les plus mesquins et malfaisants de la société : « De fait, que se passe-t-il ? Business impérialiste as usual », disent-ils. Et à part ça ?

Des appels à l’élimination physique d’Assange ont été proférés par des fanatiques élus et par les comparses fêlés qui leur servent de faire-valoir dans les médias, certains segments de l’opinion publique étant aspirés dans cette frénésie autour de sa soi-disant trahison et autour de ce délire selon lequel ces fuites mettraient en danger des personnels militaires, bien qu’aucun début de commencement de preuve n’indique quoi que ce soit de la sorte. De fait, et à de rares exceptions près, les WikiLeakers ont mis un grand soin à omettre ce qui risquerait effectivement d’être dangereux pour d’innocents employés de l’Empire. Et l’employé de l’armée héroïque qui a refilé l’info à WikiLeaks dans sa prison, qui risque une condamnation à cinquante ans d’incarcération pour le crime d’avoir servi réellement son peuple, et non pas ses gouvernants ? Voilà que les prétendus démocrates criminels qui envoient des milliers de personnes à la mort dans des guerres à l’étranger se mettent à criailler que Manning et Assange mettent en danger la vie de ceux qui seraient en sécurité chez eux sans les menées de ces valets du capital mondial et de ses affidés sionistes qui, soi-disant, serviraient l’intérêt « public » avec leur militarisme sanglant et raciste !

Bradley Manning, Julian Assange et le groupe qu’ils animent sont manifestement une menace pour une diplomatie dissimulant la réalité aux yeux de l’opinion publique, quand elle ne la déforme pas totalement, et ils représentent aussi une menace pour la politique pervertie du gouvernement à base de guerre faite au nom du peuple, que le gouvernement qualifie d’engagement pour la paix. Les leaders de l’establishment et leurs sténographes des médias qualifient cette agression contre la logique, la langue et la morale de patriotisme. Pendant ce temps-là, les efforts déployés afin d’apporter l’information qui aurait dû nous parvenir il y a bien longtemps n’eussent les trusts médiatiques été contrôlés par exactement les mêmes forces dont ils sont supposé traiter, sont vus comme une trahison traitée par le mépris à l’instar d’une simple aventure. Nous serions en meilleure posture si tout cela n’était rien d’autre que le genre de complot ourdi par un royaume supérieur dont d’aucuns supposent l’existence, mais il s’agit de quelque chose de bien réel, qui requiert de tous ceux qui aspirent à une réalité différente de s’y intéresser sérieusement. Assange, Manning et tous leurs associés encore inconnu dans ce drame ont besoin, et d’ailleurs demandent, le soutien de tous ceux qui croient en la paix, en la justice sociale et en un gouvernement démocratique et ouvert afin de faire de cette aspiration une réalité. Ils ont démenti cette notion selon laquelle il y a, voire qu’il devrait y avoir, des secrets dans une société ouverte, ou qu’il devrait y avoir des manipulations, dans les coulisses, de nations, de gouvernements et de sources médiatiques.

Le groupe de WikiLeaks envoie le message suivant : nous pouvons connaître, nous devons connaître tout de ce qui est fait en notre nom. En cette ère de l’électronique, il n’y a plus aucun secret qui puisse être maintenu caché à nos yeux, si nous voulons simplement exiger un gouvernement authentiquement transparent et si nous voulons défendre ceux qui prennent d’énormes risques pour y parvenir. Le premier appel devrait être celui de venir à l’aide d’Assange, et aussi, en particulier, de Manning. Si nous permettions que l’un ou l’autre soit transformé en bouc émissaire et souffre encore davantage qu’ils ont souffert jusqu’ici pour leurs actes au service de l’humanité, nous risquons tous de souffrir encore bien plus durement nous-mêmes. Et nous l’aurions mérité.

http://legalienate.blogspot.com/2010/12/weak-links.html

Voici ce qu’en pense Eric Walberg

Il n’est pas exact (non plus) d’affirmer que rien de négatif ne serait révélé sur Israël (voir plus bas certains passages d’un article récent de Justin Raimondo). Ce que montrent les fuites diplomatiques US très réservées relatives à Israël, c’est la peur que les diplomates US ont de dire quoi que ce soit de négatif au sujet d’Israël. Cela montre aussi, vraisemblablement, que le contrôle israélien virtuellement sur l’ensemble des réseaux de communication des Etats-Unis (étant entendu que les Israéliens ont sans doute mis au point des réseaux encore plus sécurisés, les leurs, pour assurer des échanges aussi « sensibles ») a quelque chose à voir avec ce qui a été (ou non) fini par faire l’objet d’une fuite. Par leur nature, les fuites conduisent à davantage de questions, et non pas à davantage de réponses.

Les activités de la mafia israélienne représentent une préoccupation sérieuse tant pour la CIA que pour le Département d’Etat, comme cela a été révélé par les fuites éditées par WikiLeaks en novembre 2010. Un télégramme diplomatique en date du 15 mai 2009, intitulé « Israël : une Terre promise pour le crime organisé ? » envoyé par l’ambassade US à Tel-Aviv fait référence à de gros bonnets de la mafia tentant d’obtenir des visas afin d’aller assister à un « congrès sur des questions de sécurité » à Las Vegas. L’on y lit : « Zvika Ben Shabat, Yaacov Avitan et Tzuri Roka ont demandé des visas… beaucoup de personnages repérés comme OC (Organized Crime, dans la terminologie du FBI, ndt) connus sont détenteurs de visas de tourisme en cours de validité qui leur permettent d’entrer aux Etats-Unis et de s’y déplacer en toute liberté ». Zvika Ben Shabat est le PDG de H. A. Sh. Security Group, une joint-venture avec le géant indien Micro-Technologies, qui est en train de construire un « centre de commandement et de contrôle » à Bombay, métropole indienne qui fut le théâtre de l’attentat contre la Maison des (juifs) Habad (voir Cultural Wars). Ils exportent des technologies de sécurité aux fins d’identification et de monitoring de téléphones cellulaires, de véhicules, de structures, d’ordinateurs, d’infrastructures et de technologies WIFI tant vers l’Europe que vers l’Afrique. Le président d’H. A. Sh. Security est un général (israélien) à la retraite, Dan Ronen, qui dirigeait l’ensemble des forces et des systèmes (logistiques) (de l’armée israélienne) lors de l’invasion du Liban de l’été 2006. Beaucoup de ces membres du « crime organisé » « se faufilent par les failles des réseaux consulaires ». Le crime organisé israélien opère à New York, à Miami, à Las Vegas, au Canada, en Israël et en Egypte en particulier dans le trafic de la cocaïne, de l’ecstasy, des cartes de crédit et des ordinateurs. Une enquête fédérale et de l’Etat américain, menée à Los Angeles en 1997, a tourné court du fait que c’était des dealers de drogues israéliens qui assuraient le monitoring des communications de la police…

Par la suite, une enquête de la CIA se concluait en ces termes : « L’organisation (= la mafia israélienne, ndt) a un accès manifeste et global aux systèmes de bases de données, ce qui lui permet d’identifier les personnels ad hoc et d’obtenir à leur sujet des informations d’ordre biographique ». Le lien intime entre les hauts politiciens israéliens et la mafia, en particulier dans le domaine des technologies des communications sécurisées aujourd’hui utilisées dans le monde entier expliquent l’immense pouvoir dont jouit aujourd’hui Israël pour poursuivre des plans échappant totalement au contrôle des Etats-Unis tout en jouissant de tout l’éventail des moyens administratifs locaux américains (US soft power) visant à déjouer toutes les tentatives que le gouvernement des Etats-Unis serait susceptible d’exercer sur Israël afin de lui imposer de se plier à un quelconque agenda américain…

http://ericwalberg.com

 

Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier

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Source et traduction : Marcel Charbonnier


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