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El Watan
Situation explosive
dans les territoires palestiniens :
Israël sème la colère
Fares Chahine
Photo Al-Manar TV
Mercredi 13 janvier 2010
Des factions palestiniennes n’excluent pas une réaction
militaire en réponse aux exactions israéliennes
Ghaza, de notre correspondant
L’atmosphère dans la ville sainte ressemblait hier à celle
qui sévissait au cours de l’intifadha d’El Aqsa, déclenchée au
mois de septembre 2000, après la visite provocatrice d’Ariel
Sharon sur l’Esplanade des mosquées. D’un côté, des milliers de
policiers et de gardes frontière israéliens, usant de balles
réelles et de bombes lacrymogènes et, de l’autre, des milliers
de jeunes palestiniens en colère, qui brûlent des pneus dans les
rues et qui ne possèdent comme armes que des pierres. Dès le
matin, des affrontements ont opposé de jeunes lanceurs de
pierres et des forces de l’ordre israéliennes dans plusieurs
quartiers de la ville sainte d’El Qods, dont les rideaux des
magasins sont restés fermés en signe de protestation contre les
actes israéliens provocateurs, et dont le plus récent a été
l’inauguration, lundi, d’une grande synagogue, distante de
quelques dizaines de mètres de la mosquée d’El Aqsa.
Les affrontements se sont concentrés dans le camp de réfugiés
de Shoaâfat, à Oued El Joz, à El Aïssaouiya, et Selouane. Mais
d’autres endroits ont connu aussi des heurts entre jeunes
manifestants et soldats israéliens, comme les quartiers Hatta et
Essaâdiya ainsi que la rue El Oued, tous proches des murs de la
mosquée d’El Aqsa. Selon des témoins, des centaines de jeunes
ont attaqué hier matin, de bonne heure, le barrage militaire
implanté à l’entrée du camp de réfugiés de Shoaâfat à coups de
cocktails Molotov et de pierres. Dans la localité de Selouane,
les jeunes ont attaqué l’immeuble Yonnatan où vivent des
dizaines de colons juifs. A la mi-journée, plus de 50
palestiniens ont été blessés et 15 autres ont été arrêtés par
les forces israéliennes estimées à plus de trois mille soldats.
Au lieu de diminuer, les affrontements, qui ont débuté très tôt
le matin, devenaient d’heure en heure plus importants.
Ailleurs, dans d’autres villes de Cisjordanie, des heurts ont
été signalés entre jeunes palestiniens et forces israéliennes
près de Ramallah, à Beït Lehm, dans le village de Naâline, ainsi
que dans la ville d’El Khalil. D’un autre côté, la police
israélienne a interdit à au moins un autobus venant de la ville
de Majd El Kroum, située en territoire israélien, de rallier la
ville sainte d’El Qods, dans une tentative d’empêcher les
Palestiniens habitant en Israël, de nationalité israélienne, de
participer à la défense de la mosquée d’El Aqsa et de la ville
sainte des actes de judaïsation. Dans la ville de Ghaza, des
milliers de personnes, dont des écoliers qui ont quitté leurs
bancs de classes, sont sortis dans les rues exprimer leur colère
vis-à-vis des actes israéliens provocateurs, tels l’inclusion de
deux mosquées dans la liste du patrimoine juif, la colonisation,
surtout dans la ville sainte d’El Qods et, récemment,
l’inauguration d’une synagogue à quelques dizaines de mètres de
la mosquée d’El Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam.
Les juifs ultra-orthodoxes considèrent la mise en place de la
synagogue de la « Hourva » comme le lancement réel de la
construction du troisième temple à la place et sur les ruines de
la mosquée d’El Aqsa. Des groupes juifs extrémistes ont
distribué des tracts lundi, dans la ville d’El Qods, appelant
les Palestiniens à quitter la Palestine, qui, selon eux, est la
propriété du peuple juif seulement. D’autres tracts parlaient de
l’imminence de la construction du troisième temple. Les
responsables du mouvement Hamas appellent à une troisième
intifadha en Cisjordanie occupée, y compris la ville d’El Qods.
« Nous demandons au peuple palestinien de considérer ce mardi
comme un jour de colère à l’égard des procédures de l’occupant
contre la mosquée Al Aqsa », dit le Hamas dans un communiqué.
Le président Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne
refusent de reprendre toute forme de négociations avec l’Etat
hébreu en cas de poursuite de la colonisation dans la ville
sainte d’El Qods comme l’a affirmé, lundi, le Premier ministre
israélien, Benyamin Netanyahou, qui a déclaré à la tribune de la
Knesset (parlement) : « Durant ces quarante dernières années,
aucun gouvernement israélien n’a limité les constructions dans
les environs de Jérusalem. » pour le chef du gouvernement, il y
a un consensus parmi les partis politiques israéliens pour
considérer ces zones comme faisant partie intégrante de l’Etat
juif. Devant ces événements hautement importants et la perte
probable de ce qui reste de la ville sainte et non seulement la
mosquée d’El Aqsa, les représentants du peuple palestinien
semblent occupés plus à approfondir leurs divisions que de se
retrouver à mi-chemin pour essayer de sauver ce qui peut encore
l’être.
Les Palestiniens sont à la croisée des chemins. Ils doivent
prouver qu’ils sont aptes à créer leur Etat indépendant avec El
Qods comme capitale, sinon l’histoire les qualifiera de peuple
incapable qui, de ses mains, a détruit sa cause nationale.
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