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El Watan
62e anniversaire de
la Nakba : Le Fatah et le Hamas unis
Fares Chahine
Lundi 17 mai 2010
C’est par une minute de silence et un arrêt total de la
circulation que les Palestiniens ont lancé, partout dans leurs
territoires, la commémoration officielle du 62e anniversaire de
la nakba qui a donné lieu à l’exode forcé de centaines de
milliers d’entre eux en 1948, année qui a vu la naissance de
l’Etat hébreu sur plus de la moitié de la Palestine historique.
De notre correspondant
A Ghaza où les réfugiés sont majoritaires et vivent toujours
dans des camps où règnent la pauvreté, le chômage, les habitats
précaires et une mauvaise situation sanitaire, les Palestiniens
ont organisé une grande manifestation dans laquelle des
responsables du Hamas et du Fatah ont marché côte à côte avec
l’ensemble des factions palestiniennes. C’est la deuxième fois
depuis le coup de force du mouvement Hamas du mois de juin 2007
que les deux principales forces palestiniennes se joignent aux
autres factions pour exprimer des positions qui bénéficient d’un
large consensus au niveau de la société palestinienne. La
première fois, c’était au mois d’avril à l’occasion d’une
manifestation de soutien aux prisonniers détenus dans les
prisons et les centres de détention israéliens.
La manifestation a regroupé des milliers de personnes, portant
seulement le drapeau palestinien, symbole de l’unité. Elle a
pris le départ près du bâtiment détruit qui fut le siège du
Conseil législatif palestinien, au centre-ville, bombardé par
l’aviation israélienne au cours de la dernière guerre contre
l’enclave palestinienne, et s’est dirigée vers le siège des
Nations unies, distant de quelques centaines de mètres. Les
manifestants scandaient des slogans réclamant l’application de
la résolution 194 des nations unies, qui stipule que les
réfugiés qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix
avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite
possible.
Cette résolution a été adoptée le 11 décembre 1948, mais les
gouvernements israéliens successifs refusent tout retour massif
de réfugiés, prétextant qu’ils présentent une menace pour Israël
en tant qu’état juif et de peur que les juifs deviennent une
minorité. estimé à près de 800 000 en 1948, le nombre de
réfugiés encore en vie et leurs descendants avoisine les 6
millions aujourd’hui. Une lettre a été présentée au
vice-représentant de l’Onu dans la bande de Ghaza, qui, de son
côté, a promis de la faire parvenir à Ban ki-moon, le secrétaire
général de l’Onu. Elle comportait un attachement des
Palestiniens à leur droit au retour dans leurs foyers et leurs
terres, ainsi qu’à leurs droits nationaux alors qu’ils sont
encore éloignés de ces terres du fait de la nakba qui les a
frappés depuis 62 ans.
La lettre, présentée par les responsables des différentes
factions palestiniennes, a fait porter la responsabilité aux
nations unies qui agissent avec Israël comme un état au-dessus
de la loi, soulignant que cette situation ne réalise pas la paix
dans la région, et a appelé à œuvrer sérieusement pour une
solution à la question palestinienne, conformément aux
résolutions internationales et la garantie « des droits de notre
peuple ». De son côté, Khaled El Batch, un des leaders du djihad
islamique, l’autre grand mouvement islamiste palestinien, a fait
porter la Nakba qui a frappé le peuple palestinien à la
communauté internationale et à la Grande-Bretagne qui occupait
la Palestine à l’époque de la création de l’Etat hébreu,
appelant à une action urgente et à mettre une pression sur
Israël pour rétablir les droits du peuple palestinien.
Il a souligné aussi que « les
palestiniens s’unissent aujourd’hui pour le rétablissement de
leurs droits et l’affirmation de leur attachement aux principes
nationaux, estimant que la voie des négociations avec l’ennemi
ne rétablit pas les droits et ne fait pas retourner les réfugiés
dans leurs foyers, mais donne une légitimité à l’occupation et
une couverture à ses pratiques arbitraires ».
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