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Opinion

L'Union européenne bafoue le droit international
Fadwa Nassar


Mercredi 15 décembre 2010

Une fois encore, l’Union européenne dévoile exactement sa perception du conflit arabo-sioniste sur la terre de Palestine. Elle vient de déclarer, lors de la réunion, lundi soir, de ses ministres des AE à Bruxelles, qu’elle refuse de reconnaître l’Etat palestinien sur les territoires occupés en 1967, comme le lui avait suggéré l’Autorité palestinienne, puisque les négociations ont finalement échoué.
Mais l’Union européenne avait simplement agité cette reconnaissance comme une menace, affirmant qu’elle reconnaîtrait l’Etat palestinien pour faire pression sur l’Etat sioniste. Or, son refus de le faire alors que l’Etat sioniste poursuit la colonisation, plonge dans un racisme de plus en plus haineux, promulgue des lois d’apartheid et de nettoyage ethnico-religieux, montre une fois encore que l’Union européenne est à la traîne des Etats-Unis et qu’elle est incapable de s’en démarquer, même d’un iota.
Le communiqué de l’Union européenne réaffirme que la colonisation (dans les territoires occupés en 67) est illégal, mais il continue à espérer que les sionistes arrêteront cette colonisation sans pression de sa part. Tout comme il déplore les barrages qui font de la Cisjordanie un enfer, mais elle ne fera rien, à part dénoncer en paroles, de quoi permettre à l’occupation sioniste de- se renforcer et à la colonisation de s’étendre.
L’Union européenne prétend qu’elle respecte les droits de l’homme et le droit international. Ses envoyés dans les territoires palestiniens occupés écrivent des rapports alarmants, font des déclarations incessantes sur la situation catastrophique de la population palestinienne, sans cependant prendre une mesure concrète. Il est vrai que l’Union européenne déclare que l’Etat sioniste devrait alléger le blocus, pour des raisons humanitaires seulement, comme si le blocus en lui-même n’était pas une violation criante du droit international.
Pour l’Union européenne, seules les négociations peuvent aboutir à une solution, c’es-à-dire pour l’Union européenne, un Etat palestinien sur les territoires occupés en 1967 avec des « arrangements » entre les deux parties (Etat colonial et Autorité palestinienne) pour un échange de territoires. Cette nouvelle formulation de l’Union européenne est en soi une violation de ce que l’ONU avait voté et continue à voter, soit le retrait inconditionnel de l’Etat sioniste de tous les territoires occupés en 1967. La nouvelle formulation européenne représente un recul certain sur ses anciennes positions, recul dû essentiellement à la politique du fait accompli sioniste sur le terrain, mais aussi à cause de l’alignement européen de plus en plus marqué envers la politique des Etats-Unis, elle-même ouvertement sioniste. Il faut également compter sur le poids du lobby sioniste en Europe, lobby renforcé par l’absence effrayante de la diplomatie arabe et l’incapacité des mouvements de la solidarité populaire avec la Palestine à traduire leurs vœux au niveau officiel.
Il reste en tout cas certain que ce ne sont pas les positions des uns et des autres des Etats de l’Europe ou du monde qui obligeront l’Etat sioniste à se retirer des territoires occupés en 1967. Seules la lutte et la résistance sont capables de le faire et d’instaurer un état de fait que l’Union européenne et le monde pourraient reconnaître, malgré eux. C’est pourquoi les Palestiniens réclament de plus en plus la fin du parcours des négociations, la mise en place d’une nouvelle direction capable de mener la lutte et l’unité palestinienne autour d’un programme de lutte, et non pas une unité de compromis entre la voie de la lutte et celle de l’abandon.
Il est surprenant de voir que l’arme ultime que pense utiliser l’Autorité palestinienne de Ramallah consiste à agiter la menace de la dissolution de l’Autorité dans les territoires occupés. L’Autorité sait bien qu’elle ne le fera pas, d’ailleurs les personnalités influentes dans l’Autorité et qui veulent maintenir les négociations coûte que coûte ont vite fait d’écarter cette menace. Mais qu’en est-il de la mise en pratique concrètement de la fin de la coordination sécuritaire avec l’occupant ? Même s’il est déplorable que la fin de la coordination sécuritaire soit agitée comme une pression, alors qu’elle doit être une constante nationale, c’est ce chemin qui pourra alléger les souffrances du peuple palestinien, en cessant immédiatement les arrestations des combattants et résistants, de leurs épouses et de leurs enfants, en libérant les centaines de militants détenus dans les prisons de l’Aurorité, en permettant la relance de la résistance en Cisjordanie contre les colons et les occupants et surtout, en alourdissant au maximum le prix de l’occupation.
Mahmoud Abbas n’est pas feu Yasser Arafat. Mais le peuple palestinien est toujours le peuple palestinien. Malgré les dégâts profonds occasionnés par la politique sécuritaire du gouvernement palestinien de Ramallah, une ligne claire de lutte et une direction conséquente du peuple palestinien, qui prenne en compte tous les droits palestiniens, y compris le retour de tous les réfugiés à leur patrie usurpée, peuvent mettre fin à cette arrogance américano-sioniste et à la complicité évidente de l’Union européenne.
Certains avancent la nécessité d’avoir un front arabe uni, justifiant leurs dérobades et leurs complaisances dans l’attente que les choses bougent. Mais le peuple palestinien n’a jamais attendu les régimes arabes. Depuis que les sionistes ont commencé à coloniser la Palestine, ils ont pris les armes et même en 1965, c’est une poignée de résistants qui a déclenché la révolution palestinienne, comptant sur Dieu d’abord, puis sur leurs propres forces et celles des Arabes et musulmans prêts à les rejoindre.
En 2010, les choses ne sont plus comme en 1948. La résistance a prouvé ses capacités dans notre région et malgré toutes les défections, ici et là, elle reste capable d’affronter la colonie sioniste, ses protecteurs, ses amis et ses complices. C’est par la résistance et elle seule que viendront la libération et la liberté de nos peuples arabes et c’est autour de la résistance, et elle seule, que nous devons nous unifier.

Article publié sur Résistance islamique au Liban

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Source : Fadwa Nassar


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