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Opinion
Fidèles à la voie de
nos martyrs
Fadwa Nassar
Vendredi 12 novembre 2010
« Nos martyrs sont nos héros, nos martyrs sont notre histoire
»
C’est par ces mots que le martyr dirigeant, ancien secrétaire
général du Hezbollah, sayyid Abbas Moussawi, avait rendu hommage
à la mémoire des martyrs, avant de s’élever lui-même à ce noble
statut, assassiné par les occupants sionistes en février 1992,
un an après avoir assumé la fonction de secrétaire général du
Hezbollah.
« Il nous faut nous courber devant eux, les glorifier et les
honorer, pour leurs positions et leur lutte, surtout en cette
phase, car je suis convaincu que le seul chemin, la seule voie
qui puisse relever la tête de la nation, la seule voie qui la
consolide et la ramène à sa force, sa puissance et sa gloire, ce
sont ces martyrs et la voie de ces héros martyrs » proclame-t-il
dans un sermon prononcé le 23/12/1991.
Lorsque le martyr sayyid Moussawi avait prononcé ces paroles, le
Liban n’était pas encore libéré. Au contraire, les sionistes
pensaient qu’ils étaient au sommet de leur puissance : dans la
région, les Etats-Unis et leurs alliés avaient imposé leur
domination militaire dans le Golfe et assuré aux sionistes qui
occupent la Palestine une suprématie totale. Au Liban, la
résistance islamique était alors presque entièrement ignorée des
Libanais quand ils ne complotaient pas pour l’étouffer et la
détruire.
Sayyid Abbas Moussawi avait cependant une claire vision de
l’avenir. Il déclare d’ailleurs le 13 octobre 1991 : « Tout
martyr qui tombe est un signe de victoire ». N’est-ce pas lui
qui dit encore, avec une assurance étonnante : « Israël est
tombé ! » presque dix ans avant la libération ? Il savait que
dès la première opération martyre menée par le martyr Ahmad
Qassir contre le siège du gouverneur militaire à Sour, le 11
novembre 1982, Israël courait à sa défaite. Jusqu’à présent, et
tout au long du conflit avec l’ennemi sioniste, aucune opération
n’a eu autant d’impact sur le moment et sur l’avenir. Sur le
moment, le martyr Ahmad Qassir, jeune citoyen du sud, parvient à
tuer d’un coup 57 militaires et à en blesser 118. Et pour
l’avenir, l’opération martyre qu’il a menée a fondé ce genre
d’opérations dans la résistance islamique et tracé sa voie,
celle de la lutte sans merci contre l’occupant, sans
considération aucune ni pour sa force militaire, ni pour ses
alliés et ses pourvoyeurs, ni pour l’équilibre des forces.
A l’occasion de cette journée de fidélité aux martyrs en 2007
(11 novembre), Sayyid Hassan Nasrullah, secrétaire général du
Hezbollah, souligne que cette opération « exceptionnelle et
fondatrice en même temps » qui a eu lieu quatre mois seulement
après l’invasion du Liban en 1982, « a traduit la volonté du
peuple libanais résistant qui refusait l’occupation et la
domination israéliennes ». Intervenant « dans un climat de
désespoir et de frustration à cause de l’occupation israélienne
qui s’était étendue jusqu’à la capitale », elle a annoncé l’ère
de la victoire contre les sionistes.
Plusieurs opérations martyres suivront, s’étalant de 1983
jusqu’à 1999 et les héros libérateurs du Liban s’élèveront, l’un
après l’autre, irriguant de leur sang cette voie difficile, mais
sûre, de la dignité humaine. Car il est certain que face à
l’Etat sioniste spoliateur, seule la voie de la résistance et de
la lutte, tracée par les martyrs et les combattants qui
attendent de s’élever à ce digne rang, peut apporter la
victoire.
Aujourd’hui, la fidélité à cette voie, la voie tracée par les
martyrs, consiste à poursuivre la lutte contre l’ennemi
sioniste, avec tous les moyens dont nous disposons. Elle
consiste à ne lui laisser aucun répit et à l’assaillir de tous
côtés.
La fidélité à la voie tracée par nos martyrs consiste à soutenir
inconditionnellement les combattants, en Palestine, au Liban,
ceux qui ont pris les armes et qui s’équipent de plus en plus
massivement et lourdement, pour lancer des attaques sur un
ennemi super-armé ou pour protéger les acquis déjà réalisés sur
le terrain. Au Liban, c’est le soutien inconditionnel à la
résistance islamique et au Hezbollah, contre lesquels complotent
les forces de l’oppression et leurs alliés locaux. En Palestine,
c’est le soutien à toutes les forces combattantes, notamment du
Hamas et du Jihad islamique, qui ont décidé de poursuivre le
chemin tracé par les martyrs Abdel Qader Husssaynî, sheikh
Izzidine al-Qassam, Ahmad Yassine et Fathi Shiqaqi et tant
d’autres, combattants ou dirigeants, tombés lors des combats,
martyrs volontaires ou assassinés. Ces forces combattantes sont
également encerclées par les forces de l’oppression et leurs
alliés locaux et régionaux qui fomentent les complots et les
plans de toutes sortes pour empêcher la résistance de s’exprimer
par les armes.
Que ce soit en Palestine ou au Liban, nos martyrs ont consacré
leur vie et offert leur sang pur en vue de libérer les terres
arabes occupées, et en premier lieu la Palestine et al-Qods,
mais aussi et surtout l’humain arabo-musulman, des chaînes de la
servitude, politique, militaire, sociale. C’est vers la
Palestine usurpée et suppliciée par la plus grande mystification
de l’histoire, l’Etat sioniste, que les pas des martyrs se sont
dirigés, mettant à nu et dévoilant, au fur et à mesure qu’ils
avançaient, la nature des régimes arabo-musulmans et leur
implication dans cette terrible tragédie.
La fidélité à la voie tracée par nos martyrs signifie que nos
regards doivent être tournés vers la Palestine et al-Qods,
ignorant les voix de tous ceux qui ont entériné la partition de
Sykes-Picot, et notamment dans les pays qui entourent la
Palestine.
La fidélité à la voie tracée par nos martyrs implique de ne pas
nous arrêter à ce qui s’appelle « légalité internationale », ou
« communauté internationale » car comme l’a déclaré le martyr
sayyid Abbas Moussawi, dans un hommage aux martyrs de
l’opération Bayt al-Maqdis, « la voie de ces martyrs consiste à
ne pas compter sur les résolutions internationales… Ce qui est
utile, c’est le langage des combattants, le langage de ces
martyrs.. ». Ce qui s’est fait appeler « légalité internationale
», ou « communauté internationale », a entériné l’occupation de
la Palestine comme il a entériné la domination des grandes
puissances et entériné que nos peuples arabo-musulmans sont
incapables de fonder leurs sociétés libres et souveraines, et
qu’ils doivent rester divisés, morcelés, à la traîne des nations
du monde, et leurs richesses naturelles pillées (pour leur
propre bien).
La fidélité à la voie tracée par nos martyrs consiste à
envisager l’avenir radieux de la libération de notre région. «
Tout martyr qui tombe est un signe de victoire » avait dit le
martyr sayyid Abbas Moussawi. Car au-delà des difficultés et des
étapes complexes que traverse notre région dues précisément à la
victoire de la résistance et au changement des rapports de
forces, une nouvelle ère a commencé avec la libération du Liban
en 2000, libération qui n’a pu se réaliser que grâce aux
sacrifices des martyrs et des combattants de la résistance.
Cette ère annonce que seule la lutte armée basée sur une pensée
droite, sincère et authentique, la pensée qui s’inspire de la
voie réformatrice et révolutionnaire des prophètes, est capable
de libérer la terre occupée ou dominée par l’oppression.
Nos martyrs sont indéniablement le secret de notre victoire.
Article publié sur Résistance islamique au Liban
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