Opinion
Haniyyé à Téhéran
: le peuple iranien représente la
profondeur stratégique de la cause
palestinienne
Fadwa
Nassar
Photo:
IRNA
Dimanche 12 février
2012 L’Iran fut une des étapes de la
tournée moyen-orientale du premier
ministre palestinien Ismaël Haniyyé.
Il s’était rendu au Qatar, au
Bahrayn, puis au Koweit, pour
arriver en Iran le jour de la 33ème
commémoration de la victoire de la
révolution iranienne, sous la
direction du guide l’Imam Khomeynî.
Beaucoup d’encre avait coulé, avant
son arrivée à Téhéran, certains
croyant ou souhaitant qu’il
éviterait la capitale iranienne,
d’autres au contraire, affirmaient
et espéraient qu’il poursuivrait sa
tournée comme prévu. En
réalité, comme l’écrit le
journaliste Fayez Abou Shammale, de
Gaza, Le premier ministre et
résistant Haniyyé est un homme
d’honneur. En tant que résistant et
combattant, il sait que la victoire
de la résistance à Gaza, au cours de
la guerre israélienne impitoyable de
2008-2009 est redevable également à
la république islamique d’Iran, à
ses dirigeants et à son peuple, qui
n’ont pas hésité à apporter toute
leur aide à la résistance
palestinienne, comme ils l’avaient
fait pour la résistance islamique du
Liban, en 2006, au moment où des
capitales arabes soit participaient
à la guerre, soit se tenaient à
l’écart en attendant les résultats.
C’est pourquoi il était impensable
que le premier ministre et résistant
Haniyyé ne se rende pas en Iran, et
que seuls ceux qui manquent de foi
et de loyauté, ou qui ont une piètre
idée du dirigeant palestinien,
pouvaient espérer le contraire. La
visite du président Haniyyé à l’Iran
révolutionnaire et fidèle à la
Palestine a été l’occasion pour le
dirigeant palestinien d’affirmer que
le Hamas n’abandonnera pas la lutte
armée et qu’il ne reconnaîtra pas
l’Etat sioniste, devant des millions
d’Iraniens venus célébrer commémorer
la victoire de la révolution
iranienne et saluer le symbole de la
résistance en Palestine. Dans
une interview accordée à la
télévision iranienne, à l’occasion
de son séjour, le dirigeant Haniyyé
a affirmé que la position du guide
de la révolution, Sayyed Khamena’i,
déclarée il y a quelques jours,
selon laquelle l’Iran a aidé et est
prête à aider quiconque lutte contre
l’Etat sioniste, que cette position
n’est pas nouvelle, au contraire,
puisque c’est la stratégie de l’Iran
depuis la chute de l’ancien régime.
Ce soutien iranien s’est confirmé
lors de la dernière guerre sioniste
contre Gaza et après, et qu’il n’est
pas tributaire de manœuvres ou de
tactiques politiques. M. Haniyyé a salué la mémoire de l’imam
Khomeynî, affirmant que ce dernier a
dirigé la boussole du monde musulman
vers la Palestine et al-Qods, il y a
trente quatre ans, lorsqu’il a
déclaré la journée mondiale d’al-Qods,
le dernier vendredi du mois de
ramadan. Il a
catégoriquement nié qu’il existe un
« froid » entre le Hamas et l’Iran,
ce que certaines chaînes de
télévision arabes tentent d’affirmer
depuis des mois, ajoutant que
l’accueil chaleureux que la
délégation palestinienne qu’il
préside, a reçu à Téhéran témoigne
de l’attachement du peuple iranien
et de ses dirigeants à la cause
palestinienne. Et tout comme sayyid
Hassan Nasrullah, le secrétaire
général du Hezbollah au Liban,
l’avait déclaré il y a quelques
jours, le dirigeant palestinien a
affirmé que le soutien iranien aux
Palestiniens n’a jamais été placé
sous conditions, au contraire. Il a
refusé que la carte palestinienne
soit utilisée par quiconque,
rappelant que le peuple palestinien
vit sous occupation et qu’il est
prêt à recevoir l’aide et le soutien
de tous, et ajoutant que l’Iran a
répondu à l’appel, il a tenu parole
sans rien réclamer en échange, car
il s’agit d’un engagement musulman
envers la cause palestinienne. Il a
affirmé avoir rencontré plusieurs
personnalités et dirigeants
iraniens, au cours de son séjour,
chez qui il a trouvé un sens élevé
de la responsabilité envers la
nation musulmane, avant de déclarer
qu’il faut œuvrer au rapprochement
des peuples et des diverses écoles
de l’Islam et qu’il faut agir pour
combler les fossés et les
contradictions, sur les plans
politiques et médiatiques, mettant
en garde contre les séditions et les
guerres civiles, qui ne peuvent
servir ni al-Qods ni la Palestine. Il a rejetté la propagande insidieuse qui
essaie de placer l’Iran comme
l’ennemie du monde arabe, disant que
c’est plutôt l’Etat sioniste qui est
l’ennemi des mondes arabe et
musulman, et appelant à unir les
efforts et à demeurer dans le même
bastion, sur la base du respect
mutuel et du dialogue. Il a
finalement ajouté que le Hamas
demeure dans la capitale syrienne,
malgré les nombreuses rumeurs qui
surgissent ici et là chaque fois
qu’un dirigeant du mouvement se
déplace. Les
déclarations de M. Haniyyé ont été
très mal appréciées dans l’Etat
sioniste. Le ministre de
l’éducation, Gidéon Saar a déclaré
que ceux qui pensaient pouvoir
rendre le Hamas malléable grâce à
l’entente interpalestinienne se sont
trompés. Ce sont plutôt des membres
de l’Autorité palestinienne qui vont
rejoindre l’extrémisme du Hamas et
s’éloigner « de la paix ». Il est encore
tôt de faire le bilan des deux
tournées du responsable palestinien,
M. Haniyyé, dans plusieurs pays
arabes et musulmans, mais il faut
souligner d’ores et déjà que
l’accueil populaire reçu à Tunis, au
Caire, à Ankara et à Téhéran
témoigne de l’unanimité de la nation
autour de la libération de la
Palestine. Quant à la question de
savoir si la tournée aura un effet
sur le blocus imposé contre Gaza et
si les gouvernements des pays
visités auront le courage de tenir
tête aux puissances impériales et
exiger la fin du blocus, rien ne
permet de l’affirmer jusqu’à
présent, certains pays étant engagés
dans d’autres dossiers qu’ils jugent
plus cruciaux que la fin du blocus
contre Gaza ou le soutien à al-Qods,
la capitale palestinienne menacée
par la judaïsation.
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