Opinion
« Israël »
poursuit le nettoyage ethnico-religieux
d'al-Qods
Fadwa
Nassar
Destruction de maisons
Mercredi 7 décembre
2011 Le député
palestinien Ahmad al-Attoun,
kidnappé puis détenu par les forces
de l’occupation sioniste, a été
libéré mais déporté vers Ramallah,
comme le fut il y a quelques mois un
autre député palestinien, Mohammad
Abou Tir. Les deux députés
représentent la ville palestinienne
occupée d’al-Qods au sein de
l’assemblée législative de
l’Autorité palestinienne. Un
troisième député et un ancien
ministre, Mohammad Tawtah et Khaled
Abou Arfa menacés également de
déportation, se trouvent dans la
tente de protestation installée
depuis juillet 2010 dans le siège de
la Croix-Rouge internationale, dans
al-Qods. Ils craignent leur
kidnapping et leur détention ou
déportation. Les députés et ministre
palestiniens menacés de déportation
avaient été kidnappés par les
occupants, suite aux élections
législatives de 2006, et détenus
pendant plusieurs années, avant
d’être libérés, mais leurs « titres
de séjour » avaient été confisqués.
Ce qui signifie que les autorités de
l’occupation ont décidé d’expulser
de leur ville natale les
représentants légaux de la
population maqdisie. En clair, cela
signifie que l’occupant procède à un
nettoyage ethnique et religieux de
la capitale palestinienne, bafouant
toutes les résolutions
internationales, si chères à la
communauté internationale, mais qui
ne proteste ni ne bouge que pour
exercer des pressions sur le peuple
palestinien et lui demander de faire
des concessions sur leurs droits
inaliénables. Du côté du camp de She’fat, l’occupant installe une
barrière-frontière, en vue
d’empêcher 70.000 Palestiniens du
camp et autour d’entrer dans leur
ville. Depuis plusieurs années déjà,
un barrage militaire installé aux
abords du camp a rendu difficile
l’accès aux milliers de Palestiniens
et maqdisis d’y entrer, d’y étudier
et d’y travailler. La population du
camp et des alentours a protesté
pendant plusieurs jours, et
plusieurs enfants ont été kidnappés
et molestés par les forces de
l’occupation. A présent, ce sont des
milliers de Palestiniens et maqdisis
qui sont refoulés hors de leur
ville. Mais la communauté
internationale, si hypocrite, n’a
même pas adressé une remarque à
l’occupant sioniste, indiquant par
là sa complicité criminelle avec
l’Etat sioniste. Concernant la
mosquée al-Aqsa, l’occupant sioniste
poursuit son crime, consistant à
partager la mosquée entre les
musulmans et les juifs. Il a décidé
de remplacer le pont provisoire
installé il y a deux ans par un pont
métallique, assez large pour
permettre aux troupes de
l’occupation de pénétrer dans la
mosquée et aux colons juifs d’y
entrer massivement. Quelques années
plus tôt, la petite colline
historique qui donnait accès à la
porte d’al-Maghariba s’est
effondrée, parce que l’occupant
refuse aux musulmans des travaux
d’entretien de leur mosquée.
L’occupant avait alors installé un
pont en bois, provisoirement.
Aujourd’hui, malgré les
protestations officielles du
gouvernement jordanien et de
l’Unesco, l’occupant envisage la
construction de ce pont métallique
qui non seulement détruit le
patrimoine palestinien de la ville,
mais permet aux sionistes d’envahir
la mosquée. C’est uniquement les
protestations populaires, en Egypte
et en Jordanie, il y a environ une
semaine, qui ont permis de faire
reculer la date fatidique de la
construction de ce pont. Les
Palestiniens réclament cependant son
annulation et non son report.
D’autres mobilisations populaires
sont en cours dans les pays arabes,
notamment en Jordanie et en Egypte,
pour faire reculer et stopper les
mesures criminelles de l’occupant.
Malgré les atteintes aux droits
religieux des Palestiniens, et
notamment des musulmans, la
communauté internationale se
complaît dans un silence complice. Le cimetière de Ma’manullah est menacé par les
hordes de profanateurs officiels de
l’Etat sioniste. Un cimetière
historique palestinien, où des
centaines de personnalités arabes et
musulmanes, depuis l’époque de
Salaheddine, reposaient en paix dans
ce lieu sacré. Mais l’occupant, qui
ne respecte aucune sacralité, a
décidé de raser le cimetière, pour y
construire entre autres un musée «
de la tolérance ». Cela est assez
significatif de ce que veut dire la
tolérance, chez les sionistes
spoliateurs. Une nouvelle
découverte archéologique a permis de
prouver qu’il n’y a aucun temple et
que jamais un temple juif n’a été
construit au lieu où se situe la
mosquée d’al-Aqsa. Depuis
l’occupation de la partie orientale
d’al-Qods, en 1967, les soi-disant
archéologues sionistes fouillent et
creusent autour et sous la mosquée,
afin de prouver la réalité
d’histoires mythiques sur lesquelles
les sionistes ont fondé leur vision
politique raciste et spoliatrice.
Depuis des années, des savants
honnêtes ont réussi à démontrer la
falsification de l’histoire
entreprise par les sionistes, aidés
par leurs maîtres britanniques et
autres européens. Mais la communauté
internationale reste sourde aux
appels de la vérité et de la raison.
Elle préfère les mythes,
l’arrogance, l’occupation et le
mensonge. La colonisation se
poursuit dans la ville et autour de
la ville d’al-Qods, de manière
accélérée. Des milliers de logements
pour colons sont prévus pour les
années à venir, et les terrains et
propriétés palestiniennes,
confisquées en 48 et 67, sous le
régime des « biens des absents »,
sont livrés aux entreprises
coloniales pour y construire des
logements ou d’autres projets, comme
les fameux « jardins bibliques »,
témoins de la perversité de la
pensée sioniste. Qu’est-ce qu’un «
jardin biblique » ? Ce n’est qu’un
jardin où sont plantés des arbres,
des plantes et des fleurs de
Palestine. Sous le terme de « jardin
biblique », l’Etat colonial sioniste
vend ce qui existait et existe
encore dans de nombreux champs
palestiniens, juste en les nommant «
bibliques », en les concentrant sur
un terrain confisqué, pour prétendre
avoir une place dans ce pays. Pour
un Etat qui a détruit en 1948 plus
de 500 villages palestiniens,
certains datant de plusieurs
centaines d’années et remontant même
à l’Antiquité, et pour un Etat dont
les colons détruisent des oliviers
datant de l’époque romaine, il faut
être vraiment pervers et
essentiellement faussaire pour oser
parler de « jardins bibliques ».
Mais où sont les historiens, les
géographes et autres savants dans le
monde dignes de ce nom, pour dénoncer
la falsification de l’histoire et du
patrimoine arabe palestinien ? L’Etat colonial
sioniste mène, au grand jour, un
nettoyage ethnique et religieux dans
al-Qods. Il prétend vouloir
remplacer les Palestiniens maqdisis
par des colons juifs venus du monde
entier. Aujourd’hui, les
Palestiniens représentent 33% de la
population de la ville occupée. Il
tente d’abaisser ce chiffre à 12%
durant les quelques années à venir.
N’est-il pas temps de se mobiliser
et de soutenir les Palestiniens, et
notamment les Maqdisis, contre
l’Etat sioniste et la complicité des
puissances occidentales ?
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