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Opinion
Malgré les massacres, nous retournerons en
Palestine
Fadwa Nassar
Photo: Sana
Lundi 6 juin 2011
20 ou 24 Palestiniens froidement assassinés par
les soldats sionistes, dans le Golan syrien. C’est le bilan de
la journée du retour, organisée par les jeunes réfugiés
Palestiniens ayant décidé que le retour en Palestine est la
réponse adéquate à la Nakba, qui a eu lieu en mai 1948. Les
soldats sionistes ont également blessé 350 Palestiniens, dans le
Golan, et environ 120 Palestiniens à l’entrée de la ville d’al-Quds,
au poste militaire de Qalandia. Les témoignages affirment que
les assassins sionistes ont tiré pour atteindre la poitrine et
la tête. Le 5 juin 2011, la machine de guerre sioniste a
froidement tiré sur une population armée de courage et de
détermination. Malgré ce nouveau massacre commis par les soldats
de l’entité coloniale, nous retournerons en Palestine.
Ou plutôt, ce nouveau massacre commis par les
colons qui ont occupé notre pays, en 1948, ne fait que nous
rendre encore plus déterminés à poursuivre ce chemin, malgré
toutes les entraves qui se dressent et qui se dresseront sur le
chemin du retour. Car nous avons compris ce qui dérange les
sionistes et nous n’avons plus peur de leurs balles ni de leurs
chars, ni de leur folie meurtrière. Nous ne réclamons que notre
droit, la libération de la Palestine occupée et le retour des
réfugiés.
Notre détermination à retourner fait trembler
les envahisseurs sionistes, qui ne s’attendaient pas à ce que
les jeunes Palestiniens réfugiés parviennent à rompre cette
« sainte alliance » qui a fait que depuis des décennies, les
réfugiés sont empêchés de retourner, par eux-mêmes, et qu’ils
devraient attendre les bons vouloirs des négociateurs et des
cercles impérialistes pour permettre à certains d’entre eux de
retourner, non sur leurs terres et maisons occupées en 48, mais
sur le bout de territoire qu’ils appelent « Etat palestinien »
qu’ils auraient l’intention de rendre à l’Autorité
palestinienne.
L’ancien chef d’Etat-major de l’armée
d’assassins, Dan Halutz, vient de mettre en garde contre la
poursuite des massacres à la frontière syrienne, disant que
« l’augmentation du nombre de martyrs mettra Israël dans une
position critique » . Il est clair que la détermination des
jeunes à retourner en Palestine ne peut que les mettre dans
l’embarras, car elle fait exploser, à leur tête et à la tête de
tous les comploteurs qui ont empêché ce retour pendant 63 ans,
cette question - le retour des réfugiés - légitime, juste et
humaine.
Les Palestiniens veulent retourner en Palestine,
les Palestiniens veulent libérer la Palestine. Depuis les
révolutions arabes en Tunisie et en Egypte, la colère gronde
parmi les réfugiés, mais l’espoir aussi. En Palestine, malgré le
défaitisme d’une certaine jeunesse abreuvée de mensonges et de
clichés américano-sionistes par les responsables à Ramallah et
les ONGs destructrices, la jeunesse palestinienne, celle que
l’Autorité poursuit et jette en prison, a décidé d’affronter les
envahisseurs, aux portes d’al-Qods, défiant l’armée barbare
sioniste. Car al-Qods est également une question clé. Depuis les
accords d’Oslo, les sionistes soutenus par les Américains et
Européens, ainsi que par l’ONU et ses divers organismes,
colonisent et expulsent les Palestiniens. Du bout de leurs
lèvres, certains protestent, mais dans la réalité, ils financent
et laissent faire les criminels colonialistes.
Il faut cependant déplorer l’attitude des forces
sécuritaires libanaises qui ont empêché le rassemblement
palestinien aux frontières entre le Liban et la Palestine
occupée. Le mouvement du Jihad islamique, par l’intermédiaire de
son responsable au Liban, Hajj Abou Imad Rifaï, a fermement
critiqué la décision de l’armée libanaise qui, selon lui, a été
dictée par les pressions américaines. Une quinzaine de
Palestiniens ont réussi, dimanche 5 juin, à se rendre à la
frontière, vers Adayssé, mais les FSI les ont ramenés au-delà du
fleuve Litani, ligne considérée comme étant la limite que les
Palestiniens ne devraient pas franchir.
L’attitude des autorités libanaises est
« compréhensible », d’après les diverses déclarations de
responsables palestiniens à Beyrouth, car il est vrai que le
Liban subit des pressions internationales de tout genre,
d’autant plus que la résistance islamique du Hezbollah y est
présente. Mais admettre cette réalité ne signifie pas que les
frontières avec la Palestine occupée doivent être bannies aux
Palestiniens. C’est pourquoi la coalition palestinienne ayant
appelé au rassemblement a déclaré qu’il a été ajourné, et non
supprimé, ce qui signifie qu’elle poursuivra les négociations
pour permettre une présence palestinienne aux frontières, malgré
l’hostilité des pro-américains libanais et des pressions
américaines.
Quant à une certaine soit-disant opposition
syrienne, son attitude et ses mensonges servent à alimenter la
propagande sioniste, puisqu’elle a déclaré que le régime syrien
aurait payé mille dollars à chaque participant à la marche du
retour. Une telle attitude n’est pas nouvelle de la part des
agents de l’impérialisme et du sionisme dans notre région. Non
seulement ces agents refusent et craignent de montrer la réalité
sur le terrain, mais depuis que la résistance existe dans notre
nation, contre toutes les injustices et les oppressions, contre
les occupations et colonisations de nos pays, il y a toujours eu
des faibles d’esprit et des incapables malades pour tourner en
dérision la résistance, pour faire douter de sa capacité à
remporter des victoires, pour faire douter de la justesse de son
choix et mettre en doute la moralité des résistants. Ces gens-là
existent, ils sont parmi nous. Mais leurs affabulations ne
cachent que leur panique de voir s’effondrer l’empire de leurs
pourvoyeurs.
Plus au sud, la bande de Gaza attend la
flottille internationale qui a l’intention de briser le blocus
imposé par les sionistes et leurs complices internationaux. Là
aussi, les pressions ne se sont pas faits attendre, et même M.
Ban Kin Moon, secrétaire général de l’ONU, ne s’est pas privé
d’être le porte-parole des sionistes, demandant aux
gouvernements occidentaux de stopper cette initiative de
solidarité avec la population palestinienne de Gaza. A
l’approche de la mise en route de la Flotille, les pressions
deviennent de plus en plus fortes. De quoi ont peur, les colons
de l’entité sioniste ? Que craignent tous les cercles
impérialistes dans le monde, y compris ceux qui se prétendent
« neutres », comme l’ONU et consorts ? Pourquoi se sont-ils tous
mis à hurler, en choeur avec les balles tirées par les
sionistes, face aux images des marches du retour que les
Palestiniens ont lancées ?
Malgré la prétendue communauté internationale,
et contre la colonie sioniste, nous retournerons en Palestine.
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