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Essonne Info
Visite en Essonne pour le directeur du département de Français
de l'université de Gaza
Vendredi 17 décembre 2010
Cette semaine, l’Essonne a eu droit à un passage, lors
de sa visite en France, de Ziad Medoukh, chef du département de
Français de l’université publique de Gaza. Entre trois
rencontres – associative, institutionnelle et universitaire, il
a accordé un entretien à Essonne Info.
L’emploi du temps de Ziad Medoukh était serré. Lors d’un
voyage d’une durée de 10 jours, pendant lequel il a été
sollicité au sein de plusieurs villes, le directeur du
département de Français de l’université de Gaza a passé 24H en
Essonne. Mercredi soir, il était invité à la Maison du Monde
d’Evry, où l’association Evry Palestine organisait une rencontre
avec ses membres et sympathisants. Durant plus de 2 heures a eu
lieu un échange avec la trentaine de personnes présentes.
Le débat a commencé par une longue intervention, sous la
forme de témoignage, de cet intellectuel palestinien. Celui qui
pense « qu’il n’y aura jamais de solution militaire » au conflit
israëlo-palestinien, est longuement revenu sur les conditions de
vie des palestiniens vivant sous le blocus de la bande de Gaza.
Il a mis en avant ce qu’il considère comme des priorités pour
sortir du conflit en cours. Au premier rang de celles-ci :
« l’application des résolutions internationales » , qui ont à
plusieurs reprises condamné les colonies illégales et le blocus.
« Ma façon de résister, c’est le
Français »
Parfaitement bilingue, Ziad Medoukh souhaite apporter sa
vision de « membre de la société civile » . C’est cette même
société civile à laquelle il indique être venu à la rencontre,
en France. Pour son université, Al-Aqsa, située à Gaza-ville, au
sein de le bande Gaza, il cherche également à nouer des
partenariats à destination des professeurs, personnels
administratifs, et étudiants français, « pour impliquer les
jeunes, faire des échanges qui seront profitables à tous, et à
l’avenir » .
L’éducation est pour lui le facteur central du devenir du
peuple palestinien. Il explique ainsi que les familles, malgré
la guerre, le chômage et la pauvreté, font tout pour envoyer
leurs enfants le plus longtemps possible faire des études
supérieures. Au sein de son département, le seul mixte de
l’université, il travaille sur la langue française, « pour ce
qu’elle symbolise, des écrivains et intellectuels comme Hugo,
Voltaire » . Cette langue qui, en somme, résume la manière dont
Ziad Medoukh appréhende la situation : « Ma façon de résister,
c’est le Français » confie-il.
Des contacts institutionnels et
universitaires.
Hier midi, il a déjeuné avec les Conseillers généraux
Jean-Pierre Delaunay et Patrice Finel. Cette rencontre a été
l’occasion d’évoquer le travail de coopération effectué par le
Conseil général. Un moment de retrouvaille également, pour les
élus de l’assemblée départementale qui effectuaient, il y a un,
un voyage au sein de la bande de Gaza, avec l’association
Evry-Palestine.
En début d’après-midi, il a rencontré plusieurs enseignants
et responsables administratifs de l’université d’Evry.
Développer des liens avec la communauté universitaire est en
effet un de ses objectifs, quant à son séjour en France. Des
partenariats sont déjà en marche avec les universités de Paris 8
– St-Denis, Lyon et Lille. Cette visite n’aura au final duré que
24H, car en milieu d’après, Ziad Medoukh est parti pour Lille. A
son retour, il devra passer en transit à l’aéroport du Caire où,
explique-t-il, « les conditions d’attente sont déplorables. On
nous parque dans une salle pendant plusieurs jours, jusqu’au
moment où un bus nous emmène jusqu’au point de passage de
Rafah » . L’intellectuel espère, avec son passage en Essonne,
maintenir les relations avec ceux qui, ici, agissent pour la
cause palestinienne : « Un aspect très important de notre
espoir, c’est le soutien, ici en France, de la société civile,
les gazaouis sont sensibles à ces marques de solidarités » .
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