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Menaces terroristes

Entre réalités et exploitations politiciennes
Djamel Bouatta

Lundi 1er novembre 2010

Lorsque la France a renoué fin octobre avec l’agitation des années 2005 qui s’était soldée par la montée de la droite extrême au nom du tout sécuritaire et dont le chef de file devait par la suite occuper l’Élysée, Ben Laden s’est en personne invité dans la crise française.

Découverte par les États-unis de colis suspects en provenance du Yémen. Suspect : Al-Qaïda. Comme pour accréditer l’accusation, le régime de Sanaâ annonce, juste après, avoir détruit sur son sol 26 caches d’explosion de la franchise de Ben Laden dans la péninsule arabique.
Ce n'est pas la première fois que cette filiale de l'organisation d'Oussama ben Laden donne des maux de tête aux Américains. L'hiver dernier, ce groupe avait revendiqué un attentat raté contre le vol A330 de la Northwest Airlines, à Detroit. Et tout ceci est porté sur la voie publique juste avant les élections de mi-mandat américaines et dont tous les sondages donnent les démocrates à la traîne derrière les républicains. Obama n’a pas raté l’opportunité pour mettre l’accent sur sa détermination à éradiquer le terrorisme qui frappe à ses portes. Loin de nier les menaces d’Al-Qaïda sur les États-Unis, il est tout de même tentant de faire un rapprochement avec les difficultés que traverse le pouvoir américain. Cela rappelle les mandats de Bush durant lesquels Ben Laden s’invitait lorsque celui-ci était en difficulté à l’étranger et chez lui. Le tour a bien fonctionné durant huit années et Bush, ne doit-il pas son second mandat à la situation sécuritaire ? Et ce ne sont pas des fantasmes puisque même l’Europe est servie par Al-Qaïda.
Les annonces d'attentats déjoués et d'alertes en Europe, qui s’étaient multipliées à une cadence rapide en été, devaient certainement signer qu’un danger était probable, tout comme la possibilité d'une exploitation politique, avaient estimé des experts. La Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Espagne et la France ont profité de ces moments pour faire passer des lois drastiques, revenant sur des acquis sociaux. L’Europe a bien transpiré à la fin de l’été avec les multiples projets  déjoués d'attaques simultanées en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne, planifiées au Pakistan en lien avec Al-Qaïda.
La France est en état de vigilance accrue depuis l'enlèvement, revendiqué par Aqmi, de sept personnes dont cinq Français au Niger. Là aussi, l’événement s’était déroulé au moment où s’affrontaient syndicats et pouvoir à propos de la loi sur les retraites. Et lorsque la France a renoué, fin octobre, avec l’agitation des années 2005 qui s’était soldée par la montée de la droite extrême au nom du tout sécuritaire et dont le chef de file devait par la suite occuper l’Élysée, Ben Laden s’est en personne invité dans la crise française. C’est la première fois qu’il s’adresse à un peuple autre que le peuple américain ; Ben Laden change de cible, pour ainsi dire. Et ce message n’est pas seulement un avertissement à la France, c’est aussi une mise en perspective des actions d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui, depuis 2006, multiplie les enlèvements d’otages occidentaux, les opérations de contrebande et de trafic. Depuis l’été, des contradictions ont éclaté un peu partout à travers les pays occidentaux, portant les revendications de leurs populations dans la rue. Et la bulle médiatique qui a mouvementé ces alertes réelles n’a pas cessé de se gonfler.
Au point où certains commentateurs n’ont pas hésité à s’interroger sur l’explosion de ces menaces et les agendas politiques de certains grands pays. Aux États-Unis, les républicains n’ont pas raté l’occasion pour démontrer les failles de l'administration du président Barack Obama qui, lui, peut chercher à montrer à quel point il est mobilisé dans la lutte antiterroriste à l'approche des élections de mi-mandat de ce mois. En France, l'opposition de gauche a soupçonné d'arrière-pensées politiques le pouvoir du président Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages, à un an et demi de la fin de son mandat. L'ex-candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, a évoqué “une part de mise en scène”. Cela dit, le risque terroriste est une menace réelle, fréquente et constante.

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Publié le 1er novembre 2010 avec l'aimable autorisation de Liberté.

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Source : Liberté
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