Chronique
Le cadeau
empoisonné
Chérif
Abdedaïm
© Chérif
Abdedaïm
Mardi 20 novembre
2012
D’aucuns croyaient que la récente
visite du gros lard du Golfe au
Qatar était «fraternelle». Les
Palestiniens, dans la tourmente d’un
blocus sans fin et dans le besoin de
redresser leur situation
socio-économique, croyaient au Père
Noël des sables venu en sauveur.
Mais pour les sceptiques, cette
visite sentait quelque part un brin
de soufre. Bref, outre la tentative
de récupération du Hamas dans le
camp wahhabite afin d'isoler l'Iran,
les Qataris sont allés enfin en
espions dévoués à leur majesté
sioniste. Selon certaines sources
bien informées, la visite de l'émir
et de son épouse à Ghaza a permis
aux agents informateurs de localiser
les maisons et les bureaux de
certains dirigeants du Hamas. «En
effet, l'émir et la délégation qui
l'accompagnait ont offert à ces
dirigeants des stylos et des montres
ayant des mini-GPS capables de
transmettre des signaux à basse
fréquence pour les satellites
israéliens.»Les responsables
militaires israéliens alors utilisé
les signaux reçus pour repérer les
combattants de haut rang du Hamas et
lancer des frappes aériennes sur
leurs positions. L'assassinat
d’Ahmad Jabari, commandant en chef
des brigades Al-Qassam, dans un raid
aérien sioniste, s'explique ainsi.
Un autre commandant de ces mêmes
brigades a été tué dans la nuit de
vendredi à samedi avec ses trois
frères dans une frappe qui a
directement visé sa maison. Ces
analyses font état de la volonté de
l'émir du Qatar de transférer les
habitants de Ghaza en Jordanie une
fois la chute de la dynastie
hachémite devenue effective. Le
cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani du
Qatar, qui s’était déjà illustré par
sa collaboration à l’assassinat de
Kadhafi et dans d’autres affaires
louches, aurait donc permis aux
Israéliens de localiser les membres
du Hamas au cours de sa récente
visite dans la bande de Ghaza et
aurait plus tard fourni à Israël des
informations pour les assassiner.
Cela dit, faudrait-il également
rappeler que ce traître avait déjà
rencontré les dirigeants israéliens
dans le passé et travaille dur pour
augmenter le poids diplomatique de
son petit pays du golfe Persique.
Face à cet état de fait, on sent
cette puante duplicité de certains
dirigeants arabes face aux atrocités
commises par Israël contre Ghaza. Et
pourtant, ils ne se sont pas fait
prier pour condamner Kadhafi ou
Assad. Notez bien : le roi Abdellah
d'Arabie s'est contenté d'appeler
les parties «à adopter une attitude
rationnelle» sans se donner la peine
de condamner les crimes israéliens.
Le ministre conseiller qatari s'est
borné à demander lors de la 39e
réunion de l'OCI la création d'un
comité par le Conseil de sécurité
pour enquêter sur «les agressions
israéliennes» et «juger les auteurs
des crimes contre les
Palestiniens».Enfin, le perroquet
turc Recep Erdogan s’en rapporte au
Conseil d’insécurité et demande aux
grandes nuisances de mettre un terme
au massacre. Toujours les mêmes ces
traîtres !
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République du
19 novembre 2012
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