Chronique
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Chérif Abdedaïm
© Chérif
Abdedaïm
Mardi 4 septembre
2012
Au vu de la situation qui prévaut
actuellement en Syrie, certains
observateurs se demandent si l’on n’est
pas arrivé à la phase finale du cancer
terroriste en Syrie. L’armée syrienne, à
travers les batailles de Damas et d’Alep
a démontré qu’elle maîtrisait la
situation et que les hordes de
mercenaires appuyées à coups de
milliards de dollars et d’armes
sophistiquées semblent déroutés à
l’image de ceux qui avaient semé la mort
de milliers de civils en Libye.
Seulement, si dans le cas libyen les
forces otanesques ont appuyé les
insurgés en bombardant les troupes
loyalistes, en Syrie, les différents
subterfuges utilisés jusque là ont
échoué. Pas besoin de nous étaler sur
les valses diplomatiques et les
déclarations qui ont animé le cirque des
prédateurs.
Après le Sommet des Non Alignés à
Téhéran et le soutien de ses membres à
la Syrie, voilà la diplomatie
Occidentale qui use d’une nouvelle
rhétorique, en l’occurrence celle
développée déjà par Bush en Irak : la
prolifération des armes de destruction
massive. Cette fois, on brandit la
menace des armes chimiques syriennes.
Un argument qui semble devenir l’atout
majeur de l’Occident pour passer à
l’acte criminel au mépris de toute
décision Onusienne, du moment que le
triple véto sino-russe a bloqué toute
résolution permettant une quelconque
intervention militaire en dépit de
toutes les appellations dont on veut la
travestir.
Dans ce contexte, Alain Juppé, ancien
ministre UMP des Affaires étrangères
françaises, a estimé dimanche dernier,
dans le « 12/13 dimanche » sur France 3,
qu’il fallait « envisager de se passer
d’un feu vert des Nations unies » s’il y
avait en Syrie « un risque de
prolifération d’armes chimiques », avant
d’ajouter : « est-ce que dans un certain
nombre de situations extrêmes, comme le
risque de prolifération des armes
chimiques, on peut se passer de ce feu
vert? Oui, je pense qu’il faut
l’envisager.
Voilà donc qui est clair ; toutefois,
faut-il se demander reste aux
Occidentaux de démontrer cette «
prolifération » des armes chimiques du
moment qu’elles n’ont toujours pas été
utilisées par l’armée syrienne.
Pour sa part, Lakhdar Brahimi, nommé au
poste de médiateur de l’Onu et de la
Ligue arabe pour remplacer Kofi Annan, a
déclaré dans une interview accordée à la
chaîne télévisée Al Arabiya qu’une «
intervention militaire en Syrie
signifiera l’échec des efforts
diplomatiques (…) Pour moi, c’est
inacceptable (…) ni aujourd’hui, ni
demain, ni après-demain ».
Dans un tel cas, quelle serait la marge
de manœuvre des ennemis de la Syrie pour
pouvoir mettre leurs menaces à exécution
? « Les ennemis de la Syrie risquent de
larguer des armes chimiques quelque part
et accuser le régime syrien en vue d’une
guerre sans l’aval de l’ONU qu’ils n’ont
jamais respecté. », nous dit Allain
Jule. Les prochaines semaines nous le
diront.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République du
4
septembre 2012
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