Opinion
L'islam et la
modernité : Le débat en Europe
Chems
Eddine Chitour
Pr Chems
Eddine Chitour
Lundi 26 mars 2012
«La modernité,
c'est le fugitif, le transitoire, le
contingent, la moitié de l'art, dont
l'autre moitié est l'éternel et
l'immuable.»
Charles Baudelaire
Décidément, l'affaire du Français
Mohamed Merah est l'occasion pour tous
ceux qui ont des choses à dire sur
l'islam, de l'accuser implicitement
d'être, par Merah interposé, responsable
des tueries de Toulouse. Le fond rocheux
sur lequel se heurte l'Islam est,
dit-on, la modernité. Abdennour Pierre
Beddar, philosophe, est de ceux qui, en
Europe, font injonction à l'Islam de "se
moderniser" ou de périr.
Depuis que le tueur de Toulouse et
Montauban écrit Abdennour Beddar, a été
identifié comme "salafiste djihadiste",
c'est-à-dire comme fondamentaliste
islamiste, le discours des dignitaires
de l'islam de France a été de prévenir
tout "amalgame" entre cette radicalité
d'un individu et la "communauté"
pacifique des musulmans de France. (...)
La religion islam, dans son ensemble,
peut-elle être dédouanée de ce type
d'action radicale? Autrement dit, quelle
que soit la distance considérable et
infranchissable qui sépare ce tueur fou
de la masse des musulmans, pacifiques et
tolérants, n'y a-t-il pas tout de même
dans ce geste l'expression extrême d'une
maladie de l'islam lui-même? " Il
s'agirait par conséquent, pour l'islam,
d'avoir dans des circonstances pareilles
un courage tout à fait particulier:
celui de reconnaître que ce type de
geste, tout en étant étranger à sa
spiritualité et à sa culture, est
pourtant le symptôme le plus grave, le
plus exceptionnel, de la profonde crise
que celles-ci traversent. Mais qui aura
ce courage? Qui en prendra le risque?
Comme je l'ai souligné aussi à de très
nombreuses reprises, la culture
islamique est depuis plusieurs siècles
enfermée dans ses certitudes, enfermée
dans la conviction mortifère de sa
"vérité". Elle est incapable
d'autocritique. Elle considère de façon
paranoïaque que toute remise en cause de
ses dogmes est un sacrilège. Coran,
Prophète, Ramadan, halal, etc.: même
chez des individus éduqués, cultivés,
par ailleurs prêts au dialogue sur tout
le reste, la moindre tentative de remise
en cause sur ces totems de l'islam se
heurte à une fin de non-recevoir.
Le défi
"Comment s'étonner que dans ce climat
général de civilisation, figé et
schizophrène, quelques esprits malades
transforment et radicalisent cette
fermeture collective en fanatisme
meurtrier? On dit d'un tel fanatisme de
quelques-uns que "c'est l'arbre qui
cache la forêt d'un islam pacifique".
Mais quel est l'état réel de la forêt
dans laquelle un tel arbre peut prendre
racine? (...) L'islam doit accepter le
principe de sa complète refondation, ou
sans doute même de son intégration à un
humanisme plus vaste qui le conduise à
dépasser enfin ses propres frontières et
son propre horizon. Mais acceptera-t-il
de mourir ainsi pour que renaisse de son
héritage une nouvelle forme de vie
spirituelle? (...) Le défi est beaucoup
plus important. Il faut que l'islam
arrive à cette lucidité tout à fait
nouvelle de comprendre qu'il doit se
réinventer une culture spirituelle sur
les décombres du matériau mort de ses
traditions.(1)
Le débat sur la modernité de l'Islam est
récurrent. Lors d'un colloque organisé
par le Sénat sur le thème: " L'Islam
peut-il s'adapter à l'Europe ", Monique
Cerisier-ben Guiga, sénatrice, a déclaré
en préambule à ce colloque : " Comment
être musulman en Europe aujourd'hui? est
une autre manière de poser cette
question. Les études montrent les
discriminations et les défiances dont
sont victimes les musulmans dans
beaucoup de pays européens. Par
ailleurs, on peut se demander si la
persistance d'une vision coloniale ou
post-coloniale de l'islam n'est pas en
cause car au lieu de percevoir l'islam
comme une composante de l'Europe, on
continue à le percevoir comme un élément
extérieur. L'islam aurait-il du mal à
s'intégrer en Europe? Existerait-il une
incompatibilité de valeurs? Je crois
qu'attaquer un islam général au titre de
mots souvent sortis de leur contexte,
reviendrait à attaquer le christianisme
sur le fait que la Bible est remplie
d'appels au meurtre et de récits
épouvantables et pour cause. " (2)
Le philosophe Abdennour Pierre Bidar.
qui avait écrit dans Le Monde, il y a
quelques semaines, un article assez
provocateur était présent . On se
souvient qu’il avait déclaré: " Il faut
refondre tous les principes de l'islam y
compris les prescriptions de la loi
religieuse pour que l'islam s'adapte aux
réalités européennes ", a tenu dans son
intervention à aller plus loin dans ses
explications sur la nécessité de
l'abandon de tout ce qui pose problème à
la norme européenne en termes de
modernité.
«Self islam»
Il s'en explique dans ce colloue : « De
quel islam parle-t-on? Selon moi, il
s'agit de réfléchir sur les pratiques
religieuses des musulmans européens,
leurs moeurs, leurs mentalités, leur
façon d'être, de vivre et de se
représenter à eux-mêmes ainsi que leur
façon de se représenter la place qu'ils
occupent dans la société européenne.. Je
crois que l'islam en Europe a le devoir
de faire un effort critique sur
lui-même. De plus, il a l'opportunité de
faire cet effort dans des conditions
exceptionnellement favorables par
rapport aux conditions d'existence de
leurs coreligionnaires dans la majorité
des pays musulmans. On se demande si
l'islam est soluble dans la démocratie,
s'il est compatible avec la modernité.
Pour nous, aujourd'hui, s'interroger sur
une possible adaptation de l'islam à
l'Europe revient à s'interroger sur sa
compatibilité avec la modernité
occidentale et avec, entres autres,
notamment la laïcité. » (2)
« Selon moi poursuit-il, il existe trois
conditions ou moyens par lesquels
l'islam peut effectivement s'adapter à
l'Europe. Le premier de ces moyens est
la discrimination de tous les principes
de l'islam par les valeurs européennes.
Le deuxième est la pratique du " self
islam " ou le choix par chaque musulman
d'un islam personnel, de la
responsabilité, qui n'est pas reçu
passivement mais choisi de façon
autonome par chaque conscience
spirituelle. La troisième condition est
le refus de la tentation
communautariste. (..) S'agissant du
premier moyen évoqué, je crois qu'une
nécessité s'impose aux musulmans
aujourd'hui en Europe: conserver ou
abandonner tout ce qui est compatible ou
incompatible avec les droits de l'homme.
(...) Cette démarche sera très difficile
à réaliser par les musulmans et par
l'islam. (...)Il ne s'agit pas de
prendre un crayon et de supprimer ces
versets et donc de réécrire le texte. Il
s'agit de déclarer solennellement que
nous, musulmans européens, nous
considérons que ces versets n'ont plus
d'autorité à l'heure actuelle. Cette
première condition nous permet de nous
adapter à l'humanisme européen. Les
droits de l'homme étant le fleuron de
cet humanisme.
On le voit, l'horizon normatif est
l'humanisme européen indépassable C’est
aux musulmans de faie leur aggiornamento
golbalement ou à tritre personnel en se
bricolant une spiritualité sur mesure
prise dans le « super-marché du croire »
en tout ca compatible avec les « valeurs
européennes » . "
« Cela me conduit écrit-il directement à
mon second point,: " Le " self islam "
est une formulation provocatrice mais sa
provocation même peut s'avérer
nécessaire en des temps où il faut faire
évoluer les choses. Le "self islam" est
un islam déterminé et choisi par chaque
conscience spirituelle de façon
autonome. C'est pour l'islam une façon
nécessaire de s'adapter à l'Europe
puisqu'en Europe prévaut un double
principe fondamental: la liberté de
conscience et la liberté de penser.
(...)Le " self islam " consiste à se
servir de son propre entendement
c'est-à-dire de choisir en toute
autonomie, en tant que conscience
musulmane libre, ce qui, dans la
tradition, me paraît conservable ou pas
et adaptable ou non à ma situation. Je
prends l'exemple du port du voile. » (2)
« Qu'est-ce qu'un islam adapté à
l'Europe? L'islam adapté à l'Europe est
un islam dans lequel l'individu choisit
ou non d'effectuer les cinq prières
rituelles que la tradition a ordonné de
faire. (...) La plupart des Européens de
culture musulmane s'inscrivent déjà dans
une démarche d'autonomisation de leur
conduite. Les uns choisissent de prier
selon la tradition, soit cinq fois par
jour, aux heures réglementaires. Les
autres choisissent de regrouper leurs
cinq prières le soir, de ne prier qu'une
fois ou d'être croyant sans être
pratiquant. Les musulmans effectuent
donc leurs prières dans la rue. Au lieu
d'organiser deux services pour la
prière, on se donne en spectacle dans la
rue... " (2)
Evacuée la dimension symbolique d'une
prière commune. Pour le philospohe
chacun doit se débrouiller seul et ne
pas déranger l’ordre établi. On peut
comprendre le désordre provoqué par une
« occupation » qui peut paraître
ostentatoire –par manque de lieux de
culte- des rues pour reprendre une
expression de Marine Le Pen qui par
cette diabolisaiton convoque
l’imaginaire français qui y voit
analogie avec l’occupation allemande
Le philosophe ne nous donne pas aussi
son sentiment sur cette modernité à
géométrie variable qui permet que la
République laïcise les attributs de
l'Eglise, permette des " zones de
non-droit de la laïcité " comme en
Alsace Moselle au nom du statu quo, qui
ne nous dit pas pourquoi sur les 15
jours fériés en France, 11 sont
d'essence chrétienne (Nöel, Assomption,
Pentecôte...), Beddar ne nous dit pas
comment le Christianisme- nous ne sommes
pas là pour en faire le procès- berce
d'une façon invisible l'imaginaire des
Français. Que demande alors l'Eglise
pour se moderniser puisque l'essentiel
de son fonctionnement est concédé par la
République depuis 1905 ?.
Même son de cloche de la part d'un autre
islamologue mondain bien en cours ,
Malek Chebel, qui parle –par pur
mimétisme- d'un Islam des Lumières .
Nous l'écoutons: " Je suis persuadé que
l'islam peut être compatible avec la
modernité, s'il se déleste, c'est vrai,
des versets qui posent problème. A
commencer par ceux qui prônent les
châtiments corporels et ceux qui
maintiennent les femmes dans un statut
d'infériorité. Selon la charia - le
droit coranique - la part d'une femme
dans l'héritage est inférieure à celle
d'un homme. Ce n'est plus tolérable
aujourd'hui. Il faut aussi que les
musulmans renoncent à la polygamie et
proclament très clairement que la guerre
sainte, le djihad, menée au nom de Dieu,
n'est plus une obligation en islam, en
affirmant que ni les juifs ni les
chrétiens ne sont des ennemis. " Malek
Chebel accuse les théologiens orthodoxes
qui dit-il ont figé la pensée musulmane
au IXe siècle, en codifiant la charia et
en stoppant tout effort de
renouvellement. " Je veux un islam
capable de privilégier ses côtés
lumineux plutôt que ses autres aspects.
" (3)
Jean-Paul Charnay, islamologue et
président du Centre de philosophie de la
stratégie à la Sorbonne, pour qui
l'Islam doit emprunter le même
cheminement de sécularisation que le
christianisme, répond à Malek Chebel: «
Vous proposez un islam à la carte. Mais
est-ce toujours de l'islam? Les versets
juridiques dont nous parlons ne
représentent, certes, que 3% du Coran,
mais ils constituent une épine dorsale
éthique. La charia décrit la cellule
familiale, son patrimoine, tout comme la
morale sociale et la répartition des
droits et des devoirs entre individus.
Elle propose une "islamitude" qui ne
coïncide pas avec ce que nous appelons
la modernité. En remettant en cause
cette structure juridique, on affaiblit
l'islam ». (3)
« Mais que reste-t-il d'une religion
lorsqu'on la réduit à une suite de
festivités et à une sorte de morale
générale dans laquelle nous pouvons tous
communier? Il va y avoir une évaporation
de l'islam aussi forte que le fut celle
du christianisme. Je me souviens d'une
phrase de François Mauriac dans son
Bloc-notes, un 24 décembre: "Ce soir,
l'Occident s'empiffre." (...) Les
Ecritures chrétiennes, elles,
contiennent des versets qui séparent
clairement le temporel et le spirituel,
tel le fameux "Rendez à César ce qui est
à César". Les musulmans jugent
nécessaire de revenir à la pureté des
origines, celle de l'époque de
l'Etat-cité de Médine, fondé par
Mohammed, au début du VIIe siècle. De ce
fait, ils sont continuellement obligés
de se transporter dans le passé pour
affronter l'avenir. Résultat: un très
fort torticolis! (...) La vraie
confrontation a déjà commencé, mais elle
n'a pas lieu entre "eux", les musulmans,
et "nous", les Occidentaux. Le conflit
se joue à l'intérieur de chaque
musulman, qui est partagé entre sa foi
et l'influence de l'Occident sécularisé.
Si un nouveau modèle d'interprétation du
Coran voit le jour, il se fera au prix
d'un schisme dans l'islam. (3)
La réalité des religions révélées
Pourtant les trois religions révélées
ont le même fondement. Plusieurs thèmes
tels que le voile, la lapidation sont
communs aux trois religions. Mais quand
il s'agit de diaboliser - eu égard au
monde actuel et non dans le contexte
d'alors - seul l'Islam est voué aux
gémonies. A titre d’exemple, s'agissant
du Voile dans l'Epître aux Corinthiens
Paul déclare: "Je veux cependant que
vous sachiez que Christ est le chef de
tout homme, que l'homme est le chef de
la femme, et que Dieu est le chef de
Christ. (...) Car si une femme n'est pas
voilée, qu'elle se coupe aussi les
cheveux. Or, s'il est honteux pour une
femme d'avoir les cheveux coupés ou
d'être rasée, qu'elle se voile." La
lapidation existait comme châtiment
avant que le Code d'Alliance ne soit
donné par Dieu à Moïse au Sinaï. La
faute d'un individu était vue comme une
maladie qui était venue se loger au
coeur de la communauté et qui risquait,
si elle n'était pas enlevée, de
contaminer le corps tout entier. "Tu
ôteras le mal du milieu de toi." (Dt
21,21)!" (4)
Dans le même ordre , je ne peux
m'empêcher aussi de citer une lettre
d'un auditeur qui s'interroge s'il faut
appliquer à la lettre ce que dit la
Bible. Il écrit: "J'apprends beaucoup à
l'écoute de votre programme et j'essaie
d'en faire profiter tout le monde. Mais
j'aurais besoin de conseils quant à
d'autres lois bibliques. Par exemple, je
souhaiterais vendre ma fille comme
servante, tel que c'est indiqué dans le
livre de l'Exode, chapitre 21, verset 7.
A votre avis, quel serait le meilleur
prix?""Le Lévitique aussi, chapitre 25,
verset 44, enseigne que je peux posséder
des esclaves, hommes ou femmes, à
condition qu'ils soient achetés dans des
nations voisines. Un ami affirme que
ceci est applicable aux Mexicains, mais
pas aux Canadiens. Pourriez-vous
m'éclairer sur ce point? Pourquoi est-ce
que je ne peux pas posséder des esclaves
canadiens? J'ai un voisin qui tient à
travailler le samedi. L'Exode, chapitre
35, verset 2, dit clairement qu'il doit
être condamné à mort. Je suis obligé de
le tuer moi-même? Pourriez-vous me
soulager de cette question gênante d'une
quelconque manière? Un dernier conseil.
Mon oncle ne respecte pas ce que dit le
Lévitique, chapitre 19, verset 19, en
plantant deux types de culture
différents dans le même champ, de même
que sa femme qui porte des vêtements
faits de différents tissus, coton et
polyester. De plus, il passe ses
journées à médire et à blasphémer.
Faut-il réunir tous les habitants du
village pour lapider mon oncle et ma
tante, comme le prescrit le Lévitique,
chapitre 24, versets 10 à 16?"(5)
On le voit les choses ne sont pas
simples . Vouloir par effraction
bouleverser les fondements d’une
religion quel qu’elle soit ne peut
amener qu’au chaos. Pour l’histoire, il
y eut des périodes heureuses où l’islam
était un référent. Bien plus tard des
penseurs comme Djamel Eddine El Afghani
–On se souvient de la controverse qui
l’a opposé à Renan , ce dernier
déclarant que l’Islam est figé- Mohamed
Abdou, Mohamed Iqbal ont tenté de lire
le Coran avec les yeux du développement
technologique – à séparer de la
modernité occidentale qui pour l’islam
est synonyme de permissivité, de
relâchement des mœurs et de destruction
de la cellule familiale- Rien n’y fit ,
l’Occident poursuivant sa conquête du
Monde au nom de règle des 3C
(Christianisation ,Commerce
,Colonisation) a tout fait pour casser
cette dynamique d’aggiornamento soft de
l’Islam, comme l’a fait graduellement et
bien plus tard dans les années 60 du
siècle dernier Paul VI pour l’Eglise.
Au contraire L’Occident colonial a
subjugué des peuples entiers dans une
colonisation abjecte puis sentant le
vent de l’histoire tourner, il procède à
la décolonisation en prenant la
précaution d’installer à se place des
dirigeants réactionnaires qui continuent
comme l’avait fait le pouvoir colonial à
instrumentaliser le sacré. Il faut
savoir en effet, que le pouvoir colonial
français s’appuyait sur les confréries
réactionnaires et combattait la Nahda
d’un certain Abdelhamid Benbadis et des
Oulémas.
Résultat des courses dans les pays
arabes particulièrement, l’Islam est
victime de dirigeants qui pour garder le
pouvoir s’appuient sur les franges
obscurantistes aidé en cela par un
Occident qui a inventé pour les besoins
de sa cause- garder toujours à l’œi ces
colonies mal- un nouveau concept celui
d’islamistes modérés dont on voit les
performances en Tunisie, en Egypte en
Libye…
Ceci n’exclut pas pour l’Islam de
trouver sa voie. Les conquêtes positives
de la Science dovient être revendiquées
par les Musulmans. Il n’est pas question
d’un retour à la vie du temps de
l’hégire. L’Islam ne pourra donner sa
pleine mesure que s’il est en paix et
qu’l ne soti pas constamment agressé.
Tous les conflits actuels ont un
soubassement religieux, ce sont des
Musulmans qui tombent comme des mouches
tous les jours.
El Ijtihad ( l’effort) de penseurs
installés confortablement en Europe.
Forts de leur sécurité, ils veulent
réformer l'Islam en oubliant le contexte
d'une attaque permanente de cette
religion ne conduira à rien. Nous
retrouvons là aussi ce fameux Islam à la
carte de Malek Chebel, une sorte de
grande surface où on " achète " pour
notre cheminement spirituel que ce qui
nous intéresse, voire ce qui
n'effarouche pas les citoyens avec
lesquels on vit pour parâtre soft, avec
un Islam évanescent, sans épaisseur, qui
s'est refroidi en rites et ainsi passer
à travers les gouttes d'eau de la
critique, voire de la répression.
L'Islam revendiqué par Abdennour Pierre
Beddar est un Islam mondain, culturel,
dilué dans une doxa et une modernité
occidentales. Ce n’est pas le vrai
islam. Le vrai Islam est celui du
partage de la tolérance, de l’empathie.
Nous pensons que l’Islam en Europe ne
doit pas faire dans le m’as-tu vu,
chaque musulman en Europe – dans un pays
d’essence chrétienne- doit être
convaincu qu’il est un invité qui n’est
pas chez lui.- Il n’est que de voir
comment les Chrétiens sont traités dans
les pays musulmans- Il doit respecter et
se faire respecter Pour cela la
République devrait –au nom d’une laïcité
bien comprise- doit être équidistante
des spiritualités.
Les croyants et les athées peuvent et
doivent dialoguer . Au lieu de
s’anathématiser- parce que manipulés
d’une façon ou d’une autre- Ils doivent
consacrer leur énergie aux vrais
problèmes du vivre ensemble et combattre
ce faisant la religion responsable du
malheur de la planète : un
money-théisme, cette mondialisation
dimensionnée à la taille des plus
nantis, ce néolibéralisme qui fait son
miel du désordre du monde et qui lamine
les espérances.
1. Abdennour Bidar: Merah, "un monstre
issu de la maladie de l'islam" Le Monde
23 03 2012
2. Colloque Europe-Orient: Dialogue avec
l'Islam
http://www.senat.fr/colloques/europe_
orient/europe_orient4.html
3.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/l-islam-est-il-compatible-avec-la-modernite_482575.html?p=3
4. http://www.interbible.org/interBible/
decouverte/comprendre/2009/clb_090515.html
5. Cri du peuple1871: http://www.mleray.
info/article-a-tous-les-homophobes-citant-la-bible-93507982.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 26 mars
2012 avec l'aimable autorisation de
l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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