Opinion
L'apocalypse à
Gaza:
Complicité de l'Occident, impuissance
des Arabes
Chems
Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Mardi 20 novembre
2012
«Celui qui m'a
transformé en réfugié m'a transformé en
bombe»
Mahmoud Darwich
(Immense poète palestinien)
Une fois de plus, les enfants de Gaza
vont être terrorisés par les drones
prédateurs, les avions F 17 Phantom et
les hélicoptères Apaches.. Leur tort
c'est d'être sans défense devant une
communauté internationale tétanisée par
l'Empire qui ne veut rien entendre ou
faire entendre. Au-delà de la religion
et de l'ethnie, ce sont des hommes et
des femmes qui meurent, ce sont des
enfants qui vivent dans la hantise de
mourir. Certes, des enfants israéliens
sont aussi stressés par les roquettes
et, sans faire dans la concurrence
victimaire, il n' y a pas de commune
mesure. Souvenons-nous de 2008 à Gaza: 1
300 morts Gazaouis dont 400 enfants: et
13 soldats israéliens, le compte est bon
1à 100.
Depuis le lancement mercredi 15 novembre
de l'opération militaire israélienne
«Pilier de défense», Plus de cent
Palestiniens et trois Israéliens - ont
péri et près de 1000 blessés. Outre le
siège du gouvernement du Hamas, les
raids ont visé le quartier général de la
police à Gaza, l'Université islamique et
le stade «Palestine»,. Les raids
israéliens se poursuivaient par
intermittences samedi soir. Une
porte-parole militaire israélienne a
fait état de «plus de 830 frappes»
contre Gaza depuis mercredi. Dans le
même temps, au moins 610 roquettes ont
été tirées depuis la bande de Gaza
contre Israël, dont 230 ont été
interceptées par le système antimissile
«Iron Dome». Aux dernières nouvelles, le
Conseil de sécurité à décidé de ne rien
décider....
Les
réactions: Le bal des hypocrites
Obama s'est empressé, comme tout le bloc
occidental, de tout mettre sur le dos de
Hamas. Le président américain a appelé
le Premier ministre israélien, Benyamin
Netanyahu, pour lui exprimer son soutien
quant au droit d'Israël de se défendre
tout en l'invitant à faire «tous les
efforts possibles pour éviter des
victimes civiles». Pour sa part,
l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU,
Susan Rice, déclare: «Rien ne justifie
la violence à laquelle ont recours le
Hamas et d'autres organisations
terroristes contre le peuple israélien.»
Nous sommes loin du discours d'Egypte d'
Obama du 4 juin 2009 où il avait déclaré
que la colonisation israélienne devait
cesser. Chez les Arabes, silence radio,
mises à part les rodomontades.
Après le Premier ministre égyptien
Hicham Qandil, vendredi, venu pour
négocier une trêve sur injonction des
Etats-Unis, nous avons vu les
rodomontades des gouvernements
islamiques: le ministre tunisien des
Affaires étrangères s'est rendu samedi
matin à Gaza, où il a dénoncé une
«agression israélienne flagrante». Sur
la scène internationale, le Premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan a
estimé qu'Israël portait l'entière
responsabilité de l'escalade et assuré
que «tôt ou tard», l'Etat hébreu devrait
rendre des comptes «pour le massacre de
ces enfants innocents» à Gaza. L'Iran a
appelé le monde islamique à des «actions
de représailles» contre Israël et
l'Afghanistan a condamné «fortement» les
raids.
Gaza, un
confetti de terre misérable, surpeuplé,
et sous embargo depuis cinq ans.
365 km², 40 km de long, de 6 à 12 km de
large, 1,7 million d'habitants, dont 1
million de réfugiés, soit 4 500
habitants/km², l'une des densités les
plus élevées au monde. 1 adulte sur 3 et
1 jeune sur 2 sont chômeurs. Après la
prise du pouvoir par le Hamas en juin
2007, Israël a imposé un blocus
terrestre, aérien et maritime de la
bande de Gaza. Israël et l'Egypte
verrouillant leurs points de passage
respectifs, les biens et les personnes
rentrent et sortent au compte-gouttes.
Le territoire était déjà soumis à des
bouclages depuis les années 1990. Ces
restrictions contreviennent au droit
international, puisqu'il s'agit d'une
punition collective. 44% de la
population vit en état d'insécurité
alimentaire; 80% de la population dépend
de cette aide pour survivre. 35% des
terres agricoles et des zones de pêche
sont partiellement ou totalement
inaccessibles en raison des restrictions
imposées par Israël. »
« Faute de livraisons de fioul en
quantité suffisante, les coupures de
courant atteignent jusqu'à 12 heures par
jour. 90% de l'eau provenant des nappes
phréatiques de Ghaza sont impropres à la
consommation. 90 millions de litres
d'eaux usées sont rejetées à la mer
chaque jour. Pénurie d'une centaine de
types de médicaments, notamment contre
le diabète et le cancer. Entre 2007 et
juin 2012, au moins 2300 Palestiniens
ont été tués et 7700 blessés par les
forces armées israéliennes, dont les 2/3
au cours de l'opération «Plomb durci en
2009. 27% des personnes tuées étaient
des femmes et des enfants. Les
restrictions dues au blocus ont entraîné
le développement de tunnels de
contrebande entre Gaza et l'Egypte, au
sud du pays. Au moins 172 personnes ont
été tuées dans des tunnels depuis la
mise en place du blocus en 2007.(1)
Qui a
commencé?
C'est de notre point de vue, une
mauvaise question tant la réponse parait
évidente. Tout a commencé quand Dieu a
promis il y a trente siècles une terre
aux enfants d'Israël. Les vicissitudes
de l'histoire ont fait que les juifs ont
erré depuis et il a fallu attendre
novembre 1917, il y a tout juste 95 ans
pour que Lord Balfour promette à son
tour une Terre où étaient installés des
Cananéens; certains sont restés juifs,
d'autres sont devenus chrétiens,
d'autres sont par la suite devenus
musulmans. Ce sont les Palestiniens.
Pour l'Histoire, avec la création de
l'Etat d'Israël, l'idéologie sioniste ne
pouvait pas faire de place aux autres
autochtones et a donné la préférence aux
allogènes de confession juives venant du
monde entier. Ce fut le début d'une
Nekba qui n'en finit pas. Il est donc,
devant la situation de désastre actuel
de Gaza, malvenu de dire que ce sont les
Ghazaouis asphyxiés dans une prison à
ciel ouvert qui ont commencé. Pour
Patrick Higgins, la réponse à la
question de savoir si Israël a le droit
d'exister est aussi facile que la
réponse à la question de savoir si un
colonialisme d'implantation meurtrier a
le droit d'exister. Depuis plusieurs
jours, Israël lance des attaques
aériennes sur Gaza, provoquant de
nombreux morts et blessés. Les attaques
font partie d'un tableau plus large et
éminemment déprimant d'une colonie
usurpatrice qui enferme une population
entre les murs d'un ghetto et les
bombarde au nom du judaïsme et des
juifs. Un article du New York Times, du
14 novembre, nous informe sur la mort du
commandant militaire du Hamas, Ahmed
Jabari, tué par une des récentes frappes
«chirurgicales» («chirurgicale», selon
l'article). Bien entendu, l'article
prend soin de ne pas mentionner les
autres - dont des enfants - tués lors de
la frappe. (...)» (2)
«Alors se pose la question: qui a
commencé? Lorsqu'on lit le texte
ci-dessus, on a l'impression que le
«commencement» de «tout ça» est un
phénomène récent et que la réponse se
trouve dans les événements récents de la
semaine écoulée. (..) A la fin de son
mandat, George W. Bush a justifié
l'opération «Plomb endurci» - le
massacre par Israël d'environ 1400
Palestiniens - en disant que c'est le
Hamas qui avait commencé en violant le
cessez-le-feu avec des tirs de
roquettes. D'abord, c'est faux. Israël a
violé le cessez-le-feu le 4 novembre
2008, lorsqu'il a envahi la bande de
Gaza et tué six membres du Hamas. Le
raid fut mentionné à l'époque par le
quotidien The Guardian. Les défenseurs
d'Israël vantent souvent comment Israël
s'est «retiré» de Gaza, comme si la
transformation de Gaza d'un territoire
formellement occupé en une prison à ciel
ouvert constituait un geste de paix de
la part d'Israël. Mais posons une
question plus profonde: qui a commencé?
La réponse est facile, mais la question
doit être posée avec plus de précision:
qui a commencé le colonialisme
d'implantation meurtrier?» (2)
«C'est Israël, bien sûr. La question du
colonialisme d'implantation est
importante. (..) Le blocus contre Gaza
est une des formes d'expression de la
violence du colonialisme d'implantation.
Aux Etats-Unis, ceci n'est généralement
pas considéré comme une forme de
violence. Après tout, les partisans de
sanctions US contre l'Iran considèrent
le plus souvent que les sanctions sont
des alternatives à la violence. Un
rapport de l'ONU a déclaré que l'endroit
sera «invivable» d'ici 2020 si les
conditions actuelles persistent. Dans
ces conditions, des roquettes
répétitives et féroces - fabriquées avec
le peu de matériel disponible -
constituent des actes de résistance, des
déclarations de lutte, des promesses que
la violence d'Israël ne sera pas
acceptée à Ghaza, malgré la puissance
des forces liguées contre lui.» (2)
Pourquoi
l'assassinat de Ahmed Jabari artisan de
la paix?
Il semble que le chef militaire du Hamas
était en négociation pour conclure une
trêve avec Israël qui l'a visé et les
télés françaises ont, avec une joie
sadique et admirative de la technologie
chirurgicale d'Israël, montré comment la
cible a été atomisée. «Il était, lit-on
sur Haaretz, un médiateur-clé dans la
pacification de la région, et aurait
même reçu, quelques heures avant sa fin
tragique, un accord de trêve permanente
avec Israël, comprenant les mécanismes
pour le maintien du cessez-le-feu en vue
de contrecarrer toute flambée de
violence entre Israël et les factions
dans la bande de Ghaza. Cette révélation
détonante qui explose médiatiquement à
la face du pouvoir israélien, occupé à
larguer frénétiquement ses bombes sur
Ghaza, dans une démonstration de force
électoraliste à quelques encablures du
scrutin de janvier 2013, émane du
quotidien israélien Haaretz.»
Pour Haaretz, celui qu'Israël préférait
voir mort que vivant, était en réalité
«un sous-traitant, dont le rôle était de
maintenir la sécurité d'Israël à Gaza»:
Haaretz remet en cause le discours
officiel d'Israël et des médias
internationaux qui ont présenté Ahmed al
Jabari comme un terroriste et sa mort
comme une nouvelle positive. (...) C'est
donc l'échec du Hamas à contrôler la
frontière Sud d'Israël et les autres
organisations de Gaza qui aurait mené à
l'assassinat d'Ahmed al Jabari par
Tsahal, explique Haaretz, Mais alors
pourquoi avoir tué un garant de la
stabilité à Gaza? Haaretz y voit «une
intervention militaire tape-à-l'oeil, de
plus, initiée par un gouvernement
sortant à l'approche d'élections. A
chaque fois que le parti au pouvoir se
sent menacé par les urnes, il met le
doigt sur la gâchette». (3)
Gershon Baskin, qui a aidé à la
médiation entre Israël et le Hamas dans
la transaction pour libérer Gilad Shalit,
déclare lui aussi qu'Israël a fait une
erreur qui a coûté la vie «de personnes
innocentes des deux côtés».. (...) Selon
Gershon Baskin, au cours des deux
dernières années, Ahmed Jabari a pris
conscience que les séquences
d'hostilités avec Israël n'ont été
bénéfiques ni pour le Hamas ni pour les
habitants de la bande de Gaza et n'ont
seulement causé que des souffrances, et
plusieurs fois il a agi pour empêcher
des tirs par le Hamas sur Israël. Il dit
que même lorsque le Hamas a procédé à
des tirs de roquettes, ces roquettes
devaient toujours atterrir dans des
espaces vides. «Et c'était
intentionnel», précise Gershon Baskin.
(4)
Palestine-Israël: Fin de la solution de
deux Etats ou apartheid dans les faits?
Y aura-t-il un jour deux Etats côte à
côte? Cette perspective s'éloigne de
plus en plus à croire Harriett Sherwood
qui cite l'exemple de la colonie Ariel
en plein Cisjordanie. Nous l'écoutons:
«(...) A dix-huit kilomètres de la ligne
de démarcation- «la ligne verte
internationale - qui sépare Israël des
territoires palestiniens, un projet de
construction de bâtiments devant abriter
de 13.000 à 20.000 étudiants dans les
dix prochaines années est en cours de
réalisation. (...) La politique du «fait
accompli» a conduit un certain nombre de
gens des deux côtés du conflit à
considérer que la création d'un Etat
palestinien aux côtés d'un Etat
israélien pour résoudre le conflit était
maintenant devenue impossible. La
solution de deux Etats est morte,
disent-ils. (...) En juin, le Bureau
central des statistiques israélien
indiquait que le nombre de colons juifs
en Cisjordanie avait augmenté de 15.000
au cours des douze derniers mois pour
atteindre un chiffre record de 350.000
dont la majorité se trouvait sur de
petites colonies d'inconditionnels au
coeur de la Cisjordanie et 200.000
vivent, par ailleurs, à Jérusalem-Est.
(...) Face à «cette réalité sur le
terrain» certains proposent des
alternatives: pour la droite
israélienne, annexer la Cisjordanie. La
population palestinienne devra alors
accepter de vivre sous le joug israélien
avec peu de droits ou partir. Les
critiques comparent cette situation à
celle de l'apartheid qui fera d'Israël
un paria.(...)». (5)
Justement, quelle type de relation
veulent les Israéliens avec les
Palestiniens? Les résultats d'un sondage
publiés par le Haaretz sous la plume de
Gideon Levy sont assez éclairants. Une
majorité relative des personnes
interrogées (39%) considère qu'une forme
d'apartheid de fait existe déjà en
Israël, sans que l'on sache, compte tenu
de l'intitulé évasif, à quel Israël la
question renvoie. Cette majorité devient
même absolue (58%) si on ajoute ceux qui
estiment que cette forme d'apartheid est
généralisée. Une majorité relative (47%
contre 40 qui sont d'un avis opposé)
accueille favorablement l'idée de
«transfert» d'Arabes israéliens dans les
territoires administrés par l'Autorité
palestinienne et une majorité absolue
(69% s'oppose à un droit de vote pour
les Palestiniens dans ce qui serait un
Etat unique (Israël Cisjordanie). (6)
La judaïsation rampante est une réalité.
Les villages bédouins de Oum al-Hiran et
Al-Arakib situés dans la région du Negev-Naqab
israélien seront bientôt rayés de la
carte pour rejoindre les 500 autres
villages et villes qui ont subi le même
sort en 1947. (7)
Ce que
veut Israël
C’est avant tout le fait accompli, un
statut quo où Gaza restera une prison à
ciel ouvert à la merci d’Israêl Le
gouvernement israélien souhaite donc
obtenir avec la complicité des Etats
Unis et des Etats européens vassaux, des
garanties pour prévenir un réarmement.
Il avait déjà exprimé les mêmes demandes
en 2009 quand Hosni Moubarak était alors
aux commandes en Egypte . L’Egypte même
après Moubarek est toujours un allié
indirect d’Israêl. Il faut voir
l’agitation frénétique des frères
musulmans sur instruction des Etats Unis
à tenter d’obtenir un cessez le feu en
sacrifiant la cause palestinienne.
Pour rappel en 2009 la France s’était
engagée avec les Américains à asphyxier
les Gazaouis pour empêcher la
contrebande d'armes en direction de
Gaza. Le point 6 de la résolution 1860
des Nations unies adoptée le 8 janvier
2009, dix jours avant la fin des combats
visait à empêcher les Gazaouis de se
procurer des armes pour sa battre. .
Mieux encore la France avait prêté main
forme à Moubarek pour construire un mur
de fer en profondeur pour arrêter la
contrebande par les souterrains. Qu’en
est il advenu ?
On le sait, Israël reste rarement plus
de trois ou quatre ans sans engager une
opération militaire d'envergure (2002 en
Cisjordanie, 2006 au Liban, 2008-2009
dans la bande de Gaza). Le temps est
donc venu de remobiliser la société
israélienne autour d'un ennemi commun.
On prête à Abou Mazen l'intention
d'aller demander à l'ONU l'adhésion
comme Etat non-membre malgré le veto
américain. A quoi cela sert-il? On sait
aussi que la guerre contre le Hamas à
Ghaza torpille définitivement les
espoirs électoraux de tous les
adversaires du Premier ministre actuel,
Benyamin Netanyahu, affirme Haaretz. Les
législatives israéliennes sont prévues
le 22 janvier 2013.
Que
faut-il en conclure?
D'abord, la visite de l'Emir du Qatar la
semaine dernière à Gaza est tout sauf
innocente. Le Hamas aurait été mis
devant l'alternative de dénoncer son
accord avec l'Iran, de reconnaitre
Israël et sa capitale Jérusalem en
échange d'une aide conséquente. Cela ne
s'est pas fait, le chef militaire Al
Jabari a alors été éliminé.
Parallèlement, la Jordanie est en train
d'être étouffée: plus de fourniture de
gaz et de pétrole. Les Frères musulmans
jordaniens, aidés par l'Occident et
Qatar, veulent pousser le roi à déclarer
la guerre à la Syrie. En échange, on lui
fait miroiter la possibilité au retour
d'une confédération
jordano-palestinienne, ce qui va
enterrer définitivement la cause d'une
patrie pour les Palestiniens. Ainsi va
le monde.
1. Office de coordination des affaires
humanitaires des Territoires
palestiniens, ONU
2.Patrick Higgins
http://www.counterpunch.org/2012/11/15/bloodbath-in-gaza/
3.http://forumdesdemocrates.over-blog.com/article-gaza-avec-ahmed-al-jabari-israel-a-tue-un-de-ceux-qui-maintenaient-sa-securite-112520802.html
4.http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/israeli-peace-activist-hamas-leader-jabari-killed-amid-talks-on-long-term-truce.premium-1.478085
5.http://www.france-irak-actualite.com/article-palestine-israe...
http://mg.co.za/article/2012-10-26-00-middle-east-crisis-hope-fades-for-two-state-solution
6.http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/2012/10/24/une-majorite-disraeliens-favorable-a-une-forme-dapartheid-pour-les-palestiniens/
7.http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/2012/11/13/obama-et-la-palestine-temps-glacial/
Prof. Chems eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 21 novembre 2012 avec
l'aimable autorisation de l'auteur
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