Opinion
Jacques Vergès :
Le talent et le courage au service de
bonnes causes
Chems Eddine Chitour
Lundi 19 août 2013
«Il y a cent ans,
on condamnait un officier car il avait
le tort d'être juif. Aujourd'hui on
condamne un jardinier car il a le tort
d'être maghrébin»
Jacques
Vergès lors de la défense de Omar Raddad
Jacques Verges est mort. La première
dépêche donne le ton de ce que sera
l'information en boucle: Le défenseur
controversé de Klaus Barbie est mort.
Toute une carrière est résumée en deux
mots: une carrière discutable
controversée et la défense d'un criminel
nazi. Jacques Vergès aura été, comme
nous allons le voir, la mauvaise
conscience de la justice française du
«politiquement correct» et des lignes
rouges à ne pas dépasser sous peine de
bannissement et de mort sociale Jacques
Vergès «l'Avocat du Diable» a tiré sa
révérence dans la chambre, même, où
Voltaire, est mort.
La similitude, le croyons- nous, n'est
pas de mise. «On attribue écrit Zineb
Dryef, à tort à Voltaire la phrase «je
ne suis pas d'accord avec ce que vous
dites, mais je me battrai jusqu'au bout
pour que vous puissiez le dire»! Il ne
l'a même jamais dit. (...)Voltaire,
défenseur de la liberté d'expression
illimitée? Une supercherie, nous répond
la Société Voltaire: «Ce n'est pas du
tout lui cette phrase. Prenons le credo
chrétien qu'il a toujours combattu. Ou
les Jésuites. Il ne les aurait jamais
défendus.» (1)
On peut même ajouter que les acteurs du
siècle des Lumières étaient pour
certains des négriers qui avaient des
actions dans les compagnies des Indes
qui faisaient le commerce du bois
d’ébène (Les esclaves noirs) à l’instar
de Montesquieu - le père de l’Esprit des
Lois- qui recommandait de faire
travailler les noirs en cadence pour
respecter la lenteur de leur cerveau ;
Voltaire n’est pas en reste quand il
décrit le noir-« Il n'est permis qu'à un
aveugle de douter que les blancs, les
nègres, les Albinos, les Hottentots, les
Lappons, les Chinois, les Américains
soient des races entièrement
différentes. Leurs yeux ronds, leur nez
épaté, leurs lèvres toujours grosses,
leurs oreilles différemment figurées, la
laine de leur tête, la mesure même de
leur intelligence, mettent entre eux et
les autres espèces d'hommes des
différences prodigieuses. Et ce qui
démontre qu'ils ne doivent point cette
différence à leur climat, c'est que des
nègres et des négresses transportés dans
les pays les plus froids y produisent
toujours des animaux de leur espèce. La
plupart des Nègres, tous les Cafres,
sont plongés dans la même stupidité, et
y croupiront longtemps." (2)
Il y a donc, beaucoup à dire concernant
« Le Siècle des Lumières » qui fut à
bien des égards, un siècle des ténèbres
pour les peuples qui furent éblouis par
les lumières au point d’en avoir perdu
la liberté !!
Qui est
Jacques Vergès?
On a tout dit sur lui, sur son parcours
atypique. Retenons que c'est un
gaulliste de la première heure qui s'est
battu pour une certaine idée de la
France mais qui a combattu cette France
dans sa dimension impérialiste et
coloniale. «Le mois d'avril 1957 écrit
Franck Johannes, est un tournant. Me
Vergès, qui n'a que dix-huit mois
d'expérience lorsqu'il est appelé en
Algérie pour défendre une jeune
militante du FLN, Djamila Bouhired.
«Entre les Algériens et moi, ce fut le
coup de foudre», a indiqué l'avocat.
Avec Djamila aussi, qu'il épousera
quelque temps plus tard. La jeune
poseuse de bombe est condamnée à mort -
puis graciée(...) il n'y a rien à
attendre de la connivence des avocats
avec des magistrats qui ne représentent
que l'ordre colonial. Vergès crache son
mépris pour une justice qu'il récuse, et
finalement, accuse ses accusateurs. Son
courage et son insolence lui valent un
an de suspension du barreau, en 1961,
mais pour le FLN, c'est un héros.» (3)
La défense de rupture fut en effet,
rendue célèbre lors du procès de Djamila
Bouhired, le FLN plaçant le combat sur
un autre plan que celui du droit
colonial. Par la suite, Me Jacques
Vergès a formalisé la défense de rupture
qui se définit comme la stratégie
judiciaire consistant à jouer l'opinion
publique contre l'institution de la
justice. Ce faisant, il discréditait
l'accusation comme raciste et parvenait
à atteindre les préjugés de l'opinion
publique, flattée de pouvoir prendre la
cause d'une erreur judiciaire motivée
par le racisme.(4)
Dans le même ordre, écrit Gilles Gaetner
«Nous voilà au printemps 1957, en pleine
bataille d'Alger. Contestant la
légitimité du tribunal, «sourd et
aveugle» selon lui, il place la défense
de sa cliente dans un cadre algéro-français
et non pas dans un cadre
franco-français. En clair, aux yeux de
l'avocat, l'Algérie constitue déjà une
nation.» (5)
L'admirateur de De Gaulle
Rappelons qu'à l'âge de 17 ans, le jeune
Vergès s'est engagé aux côtés de De
Gaulle à Londres. «Si j'ai rejoint la
France libre, c'est que je conservais en
moi l'image d'une France idéale, celle
que l'école laïque m'a inculquée, mère
des arts, des armes et des lois. Je ne
pouvais me résigner à ce qu'elle
disparût sous la botte allemande.» Si
vous lisez les Mémoires de l'amiral
Philippe de Gaulle, vous y constaterez
que je suis cité parmi ceux dont le
Général a approuvé l'action contre la
torture, tant du côté du général Pâris
de Bollardière que de celui du colonel
Barberot. Après le procès de Djamila
Bouhired, le général de Gaulle m'a
adressé, dans une lettre manuscrite, son
«fidèle souvenir». (6)
Justement, Maître Vergès mentionne avec
un sourire qui trahit son admiration que
«le général (de Gaulle) m'a assuré de
son fidèle souvenir et il ne voyait pas
de contradiction avec le combat mené
sous ses ordres.» Citer le général de
Gaulle est opportun, car ce dernier est
indéniablement lié au dénouement de la
Guerre d'Algérie. (...) S'il est évident
que Jacques Vergès tient le général de
Gaulle en estime, on pourrait croire que
l'ancien avocat de Klaus Barbie serait
critique de la façon avec laquelle le
premier président de la Ve République a
géré les «évènements» en Algérie. Il en
est tout autre. Pour expliquer les
actions de De Gaulle, Jacques Vergès
utilise les mots du père fondateur de la
Chine communiste et le président chinois
de l'époque, Mao Zedong. Mao, au cours
d'une rencontre avec la délégation
algérienne, avait déclaré: «Il a un
héritage et il veut le garder, c'est un
réflexe normal. C'est un militaire donc
il utilise l'armée. Il veut rendre un
grand rôle à la France dans le monde et
quitter le protectorat américain. La
guerre d'Algérie est donc un boulet pour
lui et l'empêche d'agir, de sorte que si
vous lui tenez tête politiquement, il
vous accordera l'indépendance.» (7)
Michel Debré, Premier ministre du
général de Gaulle, dira que le collectif
dont il est le leader, est «plus
dangereux qu'une division». A Alger,
après l'indépendance, Jacques Vergès
crée Révolution Africaine. Dans le n°2
de l'hebdomadaire, il rend un vibrant
hommage à Abdelkrim al-Khattabi qui
venait de décéder au Caire. Le «Lion du
Rif»,écrit-il, a démontré «à nous,
hommes de couleur, que l'impérialisme
n'était pas invincible». Il signe
l'article de son nom de guerre:
Mansour(Le Victorieux)».(8)
Les
hommages
Paradoxalement, le silence de la classe
politique en France est
incompréhensible. Ignoré des gaullistes
lui qui admirait De Gaulle, il est tout
aussi ignoré de la gauche molle, voire
même du Parti communiste mis à part ses
collègues du barreau qui furent souvent
ses adversaires dans les procès.
«Rebelle», «monstre sacré»,
«provocateur»... L'avocat des causes
nobles s'est rendu célèbre en plaidant
pour des personnages que la doxa
occidentale catalogue comme controversés
car ils ne répondent pas à la norme.
Pour Me Christian Charrière-Bournazel,
président de la conférence des
bâtonniers, «l'un des monstres sacrés de
la profession». Seul le Parti communiste
réunionnais, fondé par Paul Vergès, a
rendu un hommage fort à l'avocat. Un
autre paradoxe, la majorité des hommages
est venu de collègues qui ont eu à le
combattre concernant l'affaire Barbie.
«Il n'y a pas beaucoup de géants au
barreau, mais lui incontestablement en
était un», avec «une période glorieuse
quand il défendait le FLN algérien et
une moins glorieuse quand il a commencé
à défendre des mouvances terroristes
comme la bande à Baader», a jugé Me
Georges Kiejman.
L'hommage
tiède de l'Algérie envers ce géant
En Algérie, nous avons la mémoire
courte, notamment envers celles et ceux
des Européens qui se sont voulu
algériens jusqu'à leur mort Pourtant,
après la perte de Pierre Chaulet, c'est
une autre douloureuse nouvelle pour nous
Algériens. Notre pays devrait rendre
l'immense hommage qu'il mérite pour
avoir épousé la cause de la révolution
et s'être mis au service de la défense
de tous les combattant(e) arrêtés
pendant la lutte de Libération. En
janvier 2013 à Paris, il a été honoré
par l'Algérie pour ses nobles actions
«envers la cause nationale et son
engagement en faveur du combat
libérateur du pays. Emu par la
distinction, l'octogénaire s'est
félicité, dans un entretien à l'APS,
d'une marque de fraternité qui le touche
beaucoup «Que cela intervienne cinquante
ans après l'Indépendance de l'Algérie me
fait beaucoup plaisir car cela prouve
que le lien de fraternité est durable
avec le pays», avait-il dit.
On se rappelle qu'en mars 2006, la
conférence nationale des avocats l'avait
décoré à l'instar de la médaille du
Mérite du bâtonnat.
Les bonnes
causes de Jacques Vergès
Durant sa carrière, Jacques Vergès a
défendu de nombreuses personnalités
politiques de premier plan, qui sont
naturellement condamnées par la doxa
occidentale au nom d'une certitude:
l'homme blanc occidental a toujours
raison. On peut citer Ilich Ramírez
Sánchez, dit Carlos, dirigeant du Front
populaire de libération de la Palestine
dans les années 1970; Roger Garaudy,
écrivain français antisioniste; Laurent
Gbagbo, président de la République de
Côte-d'Ivoire. Justement, nous ne
pouvons passer sous silence une autre
affaire celle de la défense de Klaus
Barbie chef de la police de sûreté
allemande à Lyon durant la Seconde
Guerre mondiale. Sur le site Egalité et
réconciliation, nous lisons quelques
extraits de la plaidoirie: «La parole
est à la défense. Maître Vergès d'abord.
Puis il cède la parole à son confrère du
barreau de Brazzaville, maître
Jean-Martin M'Bemba, puis à maître Nabil
Bouaïta qui évoquent les massacres
perpétrés dans tous les pays du monde,
en France, en Algérie, à Sabra et
Chatila. Ce qui provoque des réactions
violentes des avocats des parties
civiles.» (9)
Jacques Vergès déclare à propos du
procès Barbie: «À Lyon il y avait une
mise en scène incroyable. Vous avez une
salle des pas perdus transformée en
tribunal, avec 700 places. pièce. [...]
Euphorisant. Se dire qu'ils sont 39 et
moi je suis tout seul. Cela veut dire
que chacun d'eux ne vaut qu'un
quarantième de ma personne. En face ils
se disaient, qu'est-ce que ce salaud va
encore inventer aujourd'hui? Et on
attendait avec impatience l'invention du
salaud et comme le salaud a de
l'imagination, chaque jour il inventait
une affaire nouvelle.» Pour sa part,
Maître Brahimi (avocat algérien) ajoute:
«Personne d'autre n'eut été capable de
faire ce qu'il a fait. Il a fait
dérailler une immense machine qui a
voulu faire du procès Barbie le procès
de l'Holocauste, mais en fermant à
double tour tout ce qui pouvait attirer
le regard sur les crimes contre
l'humanité commis en Algérie, en Afrique
noire, l'esclavage, etc.» Barbie sera
condamné le 4 juillet 1987 à la prison à
perpétuité «pour la déportation de
centaines de juifs de France et
notamment l'arrestation, le 6 avril
1944, de 44 enfants juifs et de 7
adultes à la maison d'enfants d'Izieu et
leur déportation à Auschwitz». (10)
La
légalité internationale pour Jacques
Vergès
Pour Jacques Vergès interviewé par la
journaliste Sylvia Cattori à propos de
la légalité internationale il énumère
dans le cas du procès de Slobodan
Milosevitc les dérives: «Le Tribunal
pénal international est une institution
illégale qui a été décidée par le
Conseil de sécurité qui n'a aucun
pouvoir judiciaire. On ne peut pas
déléguer un pouvoir que l'on n'a pas.
Seule l'Assemblée pouvait décider cela.
Deuxièmement, ce tribunal n'a pas de
loi. Pour le TPIY, il n'y a pas de code
de procédure. (...) Troisièmement, ce
tribunal s'occupe de faits antérieurs à
sa création, ce qui est illégal. Cela
s'appelle «la rétroactivité de la loi
pénale», Enfin, pour couronner le tout,
le tribunal accepte des dons: 14% du
budget du TPIY proviennent de dons.
(...) Que diriez-vous si vous deviez
comparaître devant un tribunal payé par
une chaîne hôtelière ou par une chaîne
d'épicerie? (...) A propos de Guantanamo
il est encore plus dur: «Vous avez
entendu parler de Guantanamo. Quelle
légalité!? Vous avez encore appris
quelque chose qui est pire que
Guantanamo: que des services secrets
américains auraient, en Europe, des
prisons où on envoie des gens pour y
être torturés sans que cela se sache.
(...) Les Etats- Unis détiennent des
gens à Guantanamo en-dehors de toute
légalité. Ces détenus ne dépendent même
pas de la loi américaine. On a vu
également, à la prison d'Abou Graib,
comment la torture n'était plus un
instrument d'interrogatoire mais un
instrument d'abaissement de la dignité
humaine. (...) une jeune Américaine rit
en traînant par une laisse un homme nu
agonisant, ce n'est pas pour chercher
des documents, c'est pour l'assimiler à
une bête. Là, nous assistons à une
époque d'ensauvagement de l'humanité.»
(10)
En
souvenir de Jacques Vergès: le combat
d'un homme pour la justice
Pour Jacques Verges, même le criminel le
plus abject à droit à une défense :«Un
avocat déclare Jacques Vergès dans sa
vision de la défense, est là pour
défendre, comme un médecin pour soigner.
(...) Plus l'accusation est grave, plus
l'accusé a le droit d'être défendu et
l'avocat, le devoir de le défendre.
L'avocat, cependant, n'est pas un
mercenaire, il a sa propre vie et ses
propres convictions, et la défense qu'il
propose à l'accusé doit en tenir compte.
Pour Bush et Sharon, je suis partant
s'ils plaident coupables ».(10)
Lors d'une entrevue avec Maître Jacques
Vergès, Philippe Labrecque raconte le
combat de Vergès: «Rares sont ceux qui
ont combattu pour la France sous les
Forces françaises libres à partir de
Londres lors de la Seconde Guerre
mondiale pour ensuite être avocat de la
défense pour les poseurs de bombes du
Front de libération nationale (FLN) en
pleine Guerre d'Algérie. Là où certains
pourraient voir une contradiction, se
battre pour la France libre et défendre
le FLN sont complémentaires pour lui. En
effet, la France possède un certain
dualisme pour Jacques Vergès; «celle des
droits de l'homme et celle du
colonialisme», ce qui explique sa
défense pour la France «de Monteil,
Saint-Just, et de la Commune» et son
combat contre «la France de Bugeaud.»
(...) Le colonialisme officiel n'est
plus, mais une certaine forme de
néocolonialisme est toujours présente
alors «qu'il y a un retour du
colonialisme qui est pernicieux pour le
prestige de la France». Le général de
Gaulle, qui représente «la bonne
conscience occidentale» d'après Jacques
Vergès, reconnaissait tous les Etats et
pratiquait la non-ingérence alors que
son «héritage positif est en train
d'être saboté» par une classe politique
que Jacques Vergès voit comme
représentant un déclin politique et
intellectuel.» (7)
Que peut-on en conclure? Un Homme debout
est mort. En dehors de l'hommage du
président de la République devons-nous
nous contenter de cela? Pourquoi le
ministère des Moudjahine n'a pas réagi
pour porter témoignage, et
reconnaissance? Mansour, le victorieux,
Jacques Vergès était autant que les
autres qui sont morts pour la patrie un
moudjahid. Quand allons-nous franchement
honorer leur mémoire d'une façon honnête
et assumée? Peut-on imaginer que des
établissements des universités, des
instituts, des centres de recherche
portent leur nom?
Peut-on aussi penser à un Panthéon des
Justes. Un monument où tous ceux qui ont
eu à coeur de défendre l'Algérie pendant
la colonisation durant la guerre
d'indépendance ou qui ont apporté leur
génie à la cause de l'édification soient
à l'honneur. C'est à cette condition que
l'écriture de notre histoire sera
crédible et que nous pourrions l'assumer
avec fierté.
1.Zineb Dryef http://www.rue89.com/hoax/
2011/04/14/arretez-avec-le-je-me-battrai-pour-vous-de-voltaire-199690
2. 2.
http://www.contreculture.org/AG%20Voltaire.html
3.Franck Johannès http://www.lemonde.fr/
disparitions/article/2013/08/15/l-avocat-jacques-verges-est-mort_3462241_3382.html
4.
http://hyperboree-apollon.blogspot.fr/
2009/09/defense-de-rupture.html
5.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/
justice/les-mille-et-une-vies-de-me-verges_486870.html#x733sXmqgvZMWech.99
6.http// :
lexpress.fr/culture/livre/entretien-avec-me
verges_820326.html#cEZ03ir1xlIL5hC1.99
7.Philippe Labrecque
http://quebec.huffingtonpost.ca/philippe-labrecque/jacques-verges-combat-justice_b_3767529.html
8.Gilles Munier
http://www.france-irak-actualite.com/article-la-mort-de-jacques-verges-une-vie-dediee-a-l-anticolonialisme-119563030.html
9.http://www.egaliteetreconciliation.fr/Document-la-plaidoirie-de-la-defense-au-proces-de-Klaus-Barbie-19624.html
10.Sylvia Cattori:
http://www.mondialisation.ca/entretien-vec-maitre-jacques-verges-nous-assistons-a-une-epoque-densauvagement-de-lhumanite/5346101
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
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