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L'EXPRESSIONDZ.COM
ILS SONT SA VERITABLE FORCE
Les lobbys d'Israël
Pr Chems Eddine Chitour*
Photo Libanvision
Lundi 16 mars 2009
«Ou bien je définis la politique
sur le Moyen-Orient ou bien c’est l’Aipac qui le fait.»
Zbigniew Brzezinski, conseiller à la National Security de
l’administration Carter.
On a tout dit d’Israël, pays sûr de lui et dominateur! On est
tenté à première vue de convoquer la religion pour expliquer
comment cette «religion du Livre» se veut singulière à
nulle autre pareille. La logique actuelle d’Israël et de ses
lobbys est de diaboliser au nom de l’antisémitisme- qui ne
concerne pas les Arabes, autres sémites pourtant- toute
tentative de critique d’Israël. La moindre critique de l’Etat
d’Israël et de la doctrine sioniste est ipso facto traitée
d’antisémitisme. La liste des victimes de cet oukase ne s’arrête
pas de s’allonger. Souvenons-nous des procès de la Licra contre
l’abbé Pierre, Garaudy, même le philosophe Edgard Morin, juif de
naissance dont Esther Benbessa a dit, à juste titre, que c’était
un «Juste parmi les Justes». On l’aura compris: personne
n’échappe à la censure même les juifs de naissance et il s’en
trouve, qui n’accepte pas cette Chappe intolérable qui veut que
tout ce qui critique Israël est assimilé à une critique des
juifs. C’est à croire que toute l’énergie de ces inconditionnels
est de traquer les contrevenants à la «Loi». Si malgré
leur meilleure volonté, les gardiens du «Temple» ne
peuvent trouver nulle part des actes antisémites, alors il leur
faut réanimer les horreurs du passé en rappelant qu’elles
peuvent se reproduire à tout moment.Cela explique le flot
ininterrompu de films et d’émissions de TV toujours neufs sur
l’antisémitisme du national-socialisme et des efforts zélés pour
mettre au pilori de réels ou imaginaires néo-nazis. A la base de
toute la tradition juive on trouve l’idée que les juifs tout au
long de l’histoire ont été continuellement torturés et
persécutés Le traumatisme résultant de la peur de voir à nouveau
se répéter ces atrocités est exploité à fond par les sionistes.
Gouvernement parallèle
On rappelle quotidiennement aux juifs qu’ils vivent dans un
monde hostile(!), que la peur et la crainte font partie de leur
identité, de leur nature. De nombreux juifs souffrent de cette
peur continuelle. Ils voudraient, disent-ils, vivre comme des
hommes normaux, psychiquement sains,psychiquement
équilibrés...Alors intervient le sionisme! et ce sionisme les
sermonne, l’index levé: «Pensez que vous êtes juifs!, que vos
prochains vous détestent et qu’ils peuvent à chaque moment
fomenter de nouveaux pogroms et vous pousser dans de nouvelles
chambres à gaz. Votre seule protection consiste à posséder votre
propre patrie, Israël, et à y trouver refuge. Pour cela, Israël
doit survivre malgré ses ennemis.» Cette peur irrationnelle
touche particulièrement les juifs qui s’engagent en faveur du
sionisme alors que ceux qui sont pour le socialisme et surtout
ceux qui participent au domaine scientifique et médical y sont
moins sujets. Le fait que le sionisme considère l’assimilation
comme le danger le plus mortel ressort des mises en garde
continuelles des dirigeants sionistes le boss sioniste Nahum
Goldman a dit le 30 décembre 1964 lors du 26e Congrès sioniste
mondial à Jérusalem: «L’assimilation représente pour
l’existence éternelle du peuple juif un danger plus grand que ne
l’ont été dans le passé les persécutions, inquisitions, pogroms
et l’holocauste» (cité d’après le Monde du 1.1.1965). Cette
citation prouve l’existence d’un traumatisme racial mélangé
d’anxiété chez les sionistes. En son temps, la publication du
livre Le juif international de Henry Ford, en 1920, a eu l´effet
d´une bombe sur la scène politique américaine. Dans son livre,
il révèle que les juifs contrôlent plus de 90% des médias aux
USA et qu´ils abusent de ce pouvoir pour imposer aux non-juifs
une réelle dictature à l´echelon mondial. «Les politiciens et
les généraux americains sont menés par le puissant lobby juif
israélien aux USA», révèle déjà le titre d´un intéressant
article du Herald Tribune du 7 juillet 1987. Selon cet article,
le lobby juif est devenu aux Etats-Unis, d’année en année, de
plus en plus puissant et dominant. Le seul président des
Etats-Unis qui osa braver le pouvoir sioniste, au moins dans un
cas important, fut Dwight D. Eisenhower. Celui-ci jouissait en
tant qu’ancien général des Forces Alliés du plus haut prestige
dans son pays. En 1956, lors de la Guerre de Suez, Eisenhower
força Israël avec les Français et les Anglais à se retirer des
territoires occupés, faute de quoi il menaça de couper
immédiatement toute aide des Etats-Unis. (...) «Personne,
écrit Rodrigue Tremblay, ne peut comprendre ce qui se passe
politiquement aux USA sans être conscient qu’une coalition
politique des principaux groupes pro-Likoud, des intellectuels
néo-conservateurs pro-israëliens et des sionistes chrétiens,
exerce une influence terriblement forte sur le gouvernement US
et ses politiques. Avec le temps, ce vaste lobby pro-israëlien,
dont le fer de lance est l’American Israël Public Affairs
Committee (AIPAC), a étendu l’ensemble de son emprise sur de
grandes parties du gouvernement US, y compris le bureau du
vice-Président, le Pentagone et le département d’État, en plus
du contrôle de l’appareil législatif du Congrès. Il est assisté
dans sa tâche par de puissants alliés au sein des deux
principaux partis politiques, des grands médias et quelques
boîtes à idées (´´think-tanks´´) richement financés, comme
l’American Enterprise Institute, la Heritage Foundation, ou le
Washington Institute for Near East Policy. Les techniques de
l’AIPAC sont si efficaces qu’on peut facilement avoir
l’impression que c’est "un gouvernement parallèle" à Washington
DC. (...) Ainsi, qui pourrait blâmer l’AIPAC d’être convaincue
qu’elle tient en laisse le Congrès US? Si l’AIPAC était une
entreprise, l’AIPAC a une telle emprise sur Washington que
quelquefois on peut être pardonné de confondre Tel-Aviv et
Washington DC. Un exemple récent:»L’ AIPAC a rédigé une
résolution de soutien à Israël dans ses bombardements sauvages
et illégaux sur le Liban. Le 20 juillet 2006, la résolution fut
votée à l’unanimité par les 100 membres du Sénat, et le vote de
la Chambre fut de 410 à 8. L’affaire est entendue.(1) «Pendant
de nombreuses années, l’influence du lobby resta indécelable,
ignorée ou dissimulée par les médias qu’il contrôlait et par la
plupart des commentateurs. Pourtant, le 10 mars 2006, deux
respectés spécialistes américains, les professeurs Stephen Walt
de l’université de Harvard et John Mearsheimer de l’université
de Chicago publièrent une étude dans The London Review,
intitulée The Israël Lobby and U S Foreign Policy, au sujet de
l’influence disproportionnée que ce lobby d’intérêts
particuliers a sur la politique étrangère US. Un autre exemple
du type de pouvoir que le lobby détient de nos jours à
Washington DC est son succès dans l’établissement au sein du
département d’État, avec l’argent des contribuables, d’une
agence d’intérêts particuliers, appelée l’Office of global anti-Semitism
consacrée à la surveillance autour du monde des cas, entre
autres choses, de critique d’Israël ou des politiques US
pro-israéliennes.»(1) La même technique existe en France
puisque le ministère de l’Intérieur «coordonne avec le Crif»
la traque aux actes antisémites. Dernière prouesse en date de
l’AIPAC: L’administration Obama avait choisi le diplomate
Charles W.Freeman pour occuper le poste de président du «National
Intelligence Council», qui émet des avis à la Maison-Blanche
sur les questions de sécurité. Il vient de renoncer à ce poste
en accusant les lobbys pro-israéliens d’avoir mené une violente
campagne contre lui. Le New York Times a donné cette nouvelle le
lundi 10 mars.
L’affaire Freeman
Dans un message publié mardi 11 octobre sur le site du Foreign
Policy magazine, Freeman a blâmé les lobbys pro-israéliens. «La
tactique de ces lobbys, a-t-il dit, touche le fond du déshonneur
et de l’indécence. Elle procède de l’assassinat de la
personnalité, de la citation inexacte et sélective, de la
distorsion volontaire de l’enregistrement, de la fabrication de
mensonges, et d’un total mépris de la vérité.» Al Jazeera
pour sa part, a publié une déclaration de Freeman mardi 11 mars:
«Il est facile de voir d’où viennent les e-mails
diffamatoires qui me concernent. Ceci montre qu’un puissant
lobby est déterminé à empêcher d’émettre tout autre point de vue
que le sien. Le but de ce lobby est de contrôler le processus
politique. Pour cela il exerce un veto sur la nomination de
personnes qui contestent la validité de ses points de vue, il
remplace l’analyse politique par ce qu’il juge politiquement
correct, et pour préparer les décisions de notre gouvernement il
exclut toutes les options autres que celles qui ont sa faveur.»
En fait, dans chaque pays occidental les lobbys veillent au
grain. A titre d’exemple, La Fédération Sioniste de
Grande-Bretagne et d’Irlande «The Zionist Federation of Great
Britain and Ireland» créé en 1899 a pour but non seulement
de veiller sur les juifs britanniques mais aussi de faciliter
leur «Alya» vers Israël. Un homme qui a été agressé,
lundi 19 janvier, à Londres a amené Jonathan Hoffman,
vice-président de la «Zionist Federation of Great Britian»,
l’équivalent du CRIF en Angleterre, à déplorer que le
gouvernement britannique ne s’investisse pas outre mesure dans
le combat contre la montée de l’antisémitisme dans le pays. Le
CRIF n’est pas en reste, il semble que le président du CRIF ait
téléphoné au président Sarkozy pour s’opposer à la nomination de
Hubert Védrine, trop proche des Arabes. A la place, un forcing a
été fait pour le porteur de sac de riz devant les caméras. On
l’aura compris: il s’agit de Bernard Kouchner.
Le dîner 2009 du Conseil représentatif des institutions juives
de France (CRIF) le 2 mars, écrit Dominique Vidal aura, battu
tous les records, d’affluence (plus de 1000 participants), de
représentativité (le Premier ministre François Fillon et le gros
du gouvernement comme de la classe politique, sauf le PCF et les
Verts, non invités), d’oecuménisme (les dignitaires des
principales confessions, Islam compris). Même le président de la
République, dont l’Elysée avait annoncé l’absence, a fini par
passer une demi-heure, de retour d’Egypte. Le président Richard
Prasquier et, à sa suite, le chef du gouvernement, auront,
hélas, battu un autre record: celui de la manipulation politique
et idéologique. Rien de plus légitime, pour le CRIF, que
d’appeler à la vigilance contre les manifestations
d’antisémitisme, qui se sont multipliées, explique-t-il, pendant
l’offensive israélienne contre Gaza. L’expérience du début des
années 2000 incite toutefois à manier prudemment les chiffres, à
ne pas mélanger courriels, graffitis et violences contre des
fidèles ou des lieux de culte, à ne pas accuser en bloc et sans
la moindre preuve les jeunes Français d’origine arabe ou de
religion musulmane, eux-mêmes victimes de nombreuses agressions
racistes ou islamophobes - sans oublier la répression au
faciès...(2)
Faisant dans l’amalgame, le président actuel du CRIF tire sur
tout ce qui bouge. Là où la légitimité s’arrête, poursuit
Dominique Vidal, c’est quand M. Prasquier, malheureusement suivi
par le Premier ministre, dénonce comme antisémites les
participants aux défilés de solidarité avec Ghaza, allant
jusqu’à exclure de son dîner les Verts et le Parti communiste
français - PCF (1), accusés de «ne pas s’être élevés contre
le kidnapping (sic) des manifestations par des mouvements
islamistes, avec des slogans antijuifs». Quiconque y a pris
part sait pourtant que ces débordements furent à la fois
marginaux et unanimement condamnés. Quant à l’issue d’un cortège
du CRIF, le 7 avril 2002, les nervis du Betar et de la Ligue de
défense juive (LDJ) s’en prirent aux passants d’origine arabe,
accusa-t-on M.Roger Cukierman, alors président du CRIF, d’avoir
conduit une «ratonnade»? Question toujours d’actualité:
qui protège la LDJ, interdite aux Etats-Unis et en Israël, mais
autorisée en France malgré ses violences récurrentes? Loin
d’être un signe de force, ces dérapages du CRIF révèlent sa
faiblesse. Ses dirigeants n’ont certes pas renoncé à pratiquer
le chantage à l’antisémitisme pour mieux défendre la politique
israélienne. Dernière preuve en date: dans le climat du dîner,
M.Fillon s’est cru obligé de menacer de boycotter la seconde
conférence des Nations unies sur le racisme à Durban, si Israël
y était «stigmatisé»! (2)
A juste titre, des juifs citoyens français se sont soulevés
contre cette politique de racisme. Ecoutons le témoignage
suivant: «L’antisémitisme est une abomination. Il est
synonyme de racisme envers les musulmans et les Juifs, tous deux
sémites. Et justement, je reviens au sujet du jour, une question
me taraudait: pourquoi les émissions religieuses sur France 2
accordaient-elles à l’époque 45 mn aux juifs, et seulement 30
aux Musulmans, alors qu’ils étaient presque dix fois plus
nombreux? (...) Donc, les musulmans et les juifs sont sémites.
Le racisme est une abomination,. Ce sont les politiques que je
juge. L’obscurantisme est trop souvent le lot des Arabes, et les
potentats locaux ne se comptent plus parmi eux. Mais ils sont
rarement impérialistes, ils provoquent peu de guerres, ils n’ont
jamais persécuté les individus comme nous l’avons fait notamment
à travers la Shoah, ils ne divisent pas pour régner...»(3)
«Or, le repas du Crif vient d’avoir lieu. Saviez-vous qu’il
s’agit d’une institution bien française, très parisienne?
L’Angleterre de Sa Majesté, par exemple, n’a pas son repas
communautariste annuel. (...) Drôle de République, en vérité! La
communauté juive a tous les droits, tous les honneurs, on se
prosterne devant elle, c’est la vache sacrée française. Pas
touche mon Juif! (...) A quatre pattes devant la communauté
juive. Toutes les portes s’ouvriront. Rachida Dati ou Fadela
Amara sont des musulmanes qui ont compris qu’il était plus
important, aujourd’hui, de faire sa révérence devant un membre
du CRIF que de la communauté musulmane ou noire. C’est ainsi. Et
le must du must, c’est de montrer sa frimousse au repas annuel
du CRIF. Tous les politiques, toutes les célébrités, y vont.
Même à contrecoeur! Il faut se montrer. Passage obligé. Malheur
aux absents!»(3) Chacun comprend en définitive que la
politique des puissances occidentales se décide au sein des
puissants lobbys juifs dont le pouvoir repose sur l’argent, les
médias et l’intelligence. Il faut le reconnaître, une grande
partie des prix Nobel est de confession juive. Imaginons pour
rire le président Sarkozy et tout son staff au diner de l’UOIF,
sans conteste ce sera la révolution de la laïcité, dira-t-on,
qui en a pris un coup. Les biens pensants crieront à la
nécessité d’un nouveau Poitiers pour arrêter cette peste brune,
pour reprendre les mots d’un président du Crif.
(*) Ecole nationale polytechnique
1.Rodrigue Tremblay: Aipac,
http://www.thenewamericanempire.com/tremblay=1033.htm
2.Dominique Vidal: Dérapages du CRIF, relaxe pour Siné Le Monde
diplomatique 7 mars 2009
3.Eva Le dîner du CRIF
http://r-sistons.over-blog.com/article-28607690.html 4 mars 2009
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Publié le 16 mars 2009 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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