Opinion
Il y a 66 ans:
L'éradication d'Hiroshima et de Nagasaki
était-elle morale ?
Chems Eddine Chitour
Samedi 13 août
2011
«Le bombardement
aérien sans pitié de civils dans des
régions urbaines non fortifiées, au
cours des hostilités qui ont fait rage
dans différentes parties du monde ces
dernières années, qui a mutilé et tué
des milliers de femmes et enfants sans
défense, a profondément choqué la
conscience de l'humanité. S'il devait y
avoir recours à cette barbarie inhumaine
pendant la tragique période de
confrontation, à laquelle le monde se
trouve aujourd'hui confronté, des
centaines de milliers de personnes
innocentes, qui ne sont pas responsables
du conflit, et qui n'y participent même
pas, perdraient alors la vie.(...»)
Président Roosevelt le 1er septembre
1939 lors d'un appel aux gouvernements
européens
Le macabre anniversaire des
bombardements atomiques de Hiroshima et
Nagasaki qui ont eu lieu les 6 et 9 août
1945, nous donne l'opportunité de
rapporter les tenants et les
aboutissants de ces massacres au vu de
leur opportunité dans le contexte
d'alors. Le projet de fabrication de la
bombe atomique, (nom de code: Projet
Manhattan), a été initié en 1942. La
décision de lancer les bombes sur le
Japon fut prise par le président
américain Harry S. Truman pour réduire
la durée de la guerre et éviter
l'opération Downfall. Voilà pour la
raison officielle.
On dit qu'en réponse à la déclaration de
Potsdam du 26 juillet, le gouvernement
japonais organisa le 28 une conférence
de presse au cours de laquelle le
Premier ministre Kantarô Suzuki annonça
l'intention du Japon «d'ignorer» (mokusatsu)
l'ultimatum. Le 21 juillet 1945, le
président approuve le largage des bombes
sur le Japon. Le 6 août à 8 h 16 min 2
s, La bombe explosa à 580 m libérant une
énergie équivalente à environ 15.000
tonnes de TNT. Des incendies se
déclenchèrent, même à plusieurs
kilomètres. Les personnes exposées à ce
flash furent brûlées. Des vents de 300 à
800 km/h dévastèrent les rues et les
habitations. D'après le maire
d'Hiroshima en 2005, le total des morts
s'élèverait à 237.062 personnes, mais ce
nombre est à prendre avec précautions.
En mars 2007 au Japon, près de 252.000
personnes encore vivantes sont
considérées «hibakusha» (survivants de
la bombe). Le matin du 9 août 1945 à 11
h 02, une percée dans les nuages sur
Nagasaki «Fat Man» fut alors larguée et
explosa à 469 mètres d'altitude. D'après
une estimation récente: sur une
population de 250.000, 60 à 80.000
personnes furent tuées. L'invasion
soviétique au Mandchoukouo précipita la
décision de reddition de Hirohito. Le 28
août: la IIIe Flotte américaine entre
dans la baie de Tôkyô, Le 2 septembre:
Douglas MacArthur préside la signature
des actes de capitulation du Japon(1)
Les deux bombardements auraient fait au
total près de 300.000 morts dont la
grande majorité le en quelques minutes,
les autres au fur et à mesure du
développement des maladies ( leucémies,
cancers…)
Légitimité du lancement des bombes
contre un pays déjà à genoux
De nombreuses voix se sont élevées
contre l'utilisation militaire des
bombes atomiques et se sont interrogées
sur la nécessité des attaques sur
Hiroshima et Nagasaki. Il est admis que
le Japon était à genou et cherchait une
reddition dans l'honneur A l'été 1945,
le blocus du Japon était presque
complet. Les sous-marins et l'aviation
américaine avaient le contrôle des eaux
côtières. Complété par le minage à
grande échelle (opération Famine), les
importations et le transport de
marchandises entre les différentes îles
de l'archipel s'interrompit presque
complètement. La famine et les maladies
auraient alors été responsables d'un
bilan encore plus lourd que celui des
bombes atomiques. (1)
Du point de vue du droit,
La légalité des bombardements
stratégiques et de l'usage des armes
nucléaires reste un point discuté du
droit international. Il a été avancé que
l'utilisation d'armes atomiques à grande
échelle contre les populations civiles
était un crime de guerre, voire un crime
contre l'humanité. Avant la guerre, les
États-Unis avaient tenté d'interdire le
bombardement indiscriminé de civils dans
une Convention de la Haye sur les
coutumes de guerre, qu'ils avaient
signée en 1923. Elle stipulait: le
bombardement aérien visant à terroriser
la population civile, à détruire ou
endommager des biens de nature non
militaire ou à blesser des
non-combattants est interdit (Art. 22).
Le bombardement de cités, villes,
villages, habitations et bâtiments hors
des environs immédiats des opérations
militaires terrestres est interdit. Dans
les cas où les objectifs spécifiés au
paragraphe 2 sont situés de sorte à ce
qu'ils ne puissent pas être bombardés
sans un bombardement indiscriminé de la
population civile, l'avion doit
s'abstenir de bombarder (Art. 24-3).
Aucun de ces articles n'a retenu le bras
vengeur des Etats-Unis qui voulaient
dominer le monde...
Est-ce que
bombardements s’imposaient ?
Le Japon était déjà profondément
affaibli dès le début de 1945 et la
capitulation inéluctable. L'officier le
plus haut gradé dans le théâtre des
opérations en Pacifique était le général
Douglas MacArthur. Il ne fut pas
consulté au sujet des bombardements mais
dira après coup qu'il n'y avait pas de
justification militaire pour cette
attaque. La même opinion sera donnée par
le général Carl Spaatz(commandant de
l'US Air Force dans le Pacifique) et le
général de brigade Carter Clarke
(officier des renseignements). Nous
verrons dans les temoignages suivants
que le bombardement outre le fait qu’il
soit immoral, interdit par la convention
de Genève ne s’imposait pas.
Une absence de justification militaire
Le major général Curtis LeMay, l'amiral
Ernest King (chef des opérations
navales), l'amiral Chester Nimitz (chef
de la marine dans le Pacifique)
émettront également des doutes au sujet
des bombardements atomiques. Le général
Dwight D. Eisenhower était de cet avis
et en informa Henry Stimson en juillet
1945 Eisenhower écrira dans son mémoire
The White House Years: «En 1945, le
secrétaire de la Guerre Stimson, alors
en visite dans mon quartier général en
Allemagne, m'informa que notre
gouvernement était en train de préparer
le largage d'une bombe atomique sur le
Japon. J'étais de ceux qui avaient le
sentiment qu'il devait y avoir un
certain nombre de raisons valables pour
mettre en doute la sagesse d'un tel
acte. Durant son exposition des faits
importants, je fus empli d'un sentiment
de tristesse et fis part de mon profond
désaccord, tout d'abord sur la base de
ma conviction que le Japon était déjà
battu et que le bombardement était
complètement inutile» Plus loin, il
ajoute: «MacArthur pensait que le
bombardement était complètement inutile
d'un point de vue militaire.» (1)
Une étude, de United States Strategic
Bombing Survey, organisée par l'armée
américaine après les bombardements
consista à interroger des centaines de
dirigeants militaires et civils japonais
au sujet des bombardements; Il en
ressort que: «D'après une étude poussée
de tous les faits et avec l'appui des
témoignages de dirigeants japonais
encore en vie, le groupe d'étude est de
l'avis que le Japon aurait certainement
capitulé avant le 31 décembre 1945 et
peut-être même avant le 1er novembre
1945. Et cela même si les bombes
n'avaient pas été larguées, même si
l'Urss n'était pas entrée en guerre, et
même si aucune invasion n'avait été
planifiée et envisagée.»(1)
C'est aussi l'avis de Robert Freeman qui
s'est interrogé: «Le lancement des
bombes atomiques sur Hiroshima et
Nagasaki était-il une nécessité
militaire? La décision était-elle
justifiée par l'urgence de sauver des
vies ou y avait-il d'autres motivations
en jeu? La question de la nécessité
militaire peut être rapidement écartée.
«le Japon était déjà vaincu et les
bombes n'étaient absolument pas
nécessaires.» (...) Après la destruction
de la flotte japonaise dans le golfe de
Leyte en 1944, les Etats-Unis pouvaient
bombarder sans risque les villes
japonaises, y compris des bombardements
incendiaires dantesques sur Tokyo et
Osaka. (...) Suite à l'évidente futilité
de toute résistance, les Japonais
avaient pris contact avec les Russes
pour tenter de négocier la fin de la
guerre. Les Etats-Unis savaient déjà
depuis longtemps décoder les messages
japonais et savaient donc que les
Japonais cherchaient depuis des mois à
déposer les armes. L'amiral Chester W.
Nimitz, commandant en Chef de la flotte
US du Pacifique, fit écho à cette
réalité lorsqu'il écrivit, «En fait, les
Japonais avaient déjà avoué leur
défaite, la bombe atomique n'a joué
aucun rôle sur le plan strictement
militaire.»» (2)
« L'amiral William D. Leahy, chef de
cabinet du Président Truman, a dit la
même chose: «L'emploi des (bombes
atomiques) sur Hiroshima et Nagasaki
n'était d'aucune utilité dans la guerre
contre le Japon. Les Japonais étaient
déjà vaincus et prêts à se rendre.»(2)
Le général-major Curtis LeMay a commenté
l'emploi de la bombe: «La guerre aurait
pris fin en deux semaines, sans
l'intervention des Russes et sans la
bombe. La bombe atomique n'avait rien à
voir avec la fin de la guerre.» Sauf
qu'elle l'a accélérée pour priver les
Russes de territoires en Asie. (2)
La Russie comme épouvantail?
« Mais si les bombes n'étaient pas
justifiées sur le plan militaire,
pourquoi, poursuit Robert Freeman,
ont-elles été employées? La réponse se
trouve en filigrane dans l'attitude des
Etats-Unis envers les Russes, comment la
guerre a pris fin en Europe et la
situation en Asie. Certains historiens
avancent ainsi la thèse de l'Urss qui
prenait trop d'importance et qu'il
fallait tenir à l'écart des territoires
japonais. Pour eux, c'est l'imminence de
la déclaration de guerre de l'Urss au
Japon prévue lors des accords de Yalta
trois mois après la capitulation de
l'Allemagne (soit au 8 août 1945), qui
est le facteur déterminant. Les
États-Unis voulaient ainsi prouver à
Staline qu'ils s'opposaient au
développement du communisme, au Japon.
(2)
« Depuis le début, les dirigeants
états-uniens détestaient le gouvernement
russe. En 1919, les Etats-Unis ont mené
une invasion de la Russie. L'invasion a
échoué et il a fallu attendre 1932 pour
que les Etats-Unis rétablissent toutes
leurs relations diplomatiques avec la
Russie. (...) De plus, pour vaincre
l'Allemagne, l'armée russe avait marché
sur Berlin à travers l'Europe de l'Est.
Elle occupait et contrôlait environ
600.000 km². A Yalta, en février 1945,
Staline a exigé de garder ces nouveaux
territoires. (..)La Russie a perdu plus
de 20 millions d'hommes dans le Seconde
Guerre mondiale. A ce stade, en février
1945, les Etats-Unis ne savaient pas
encore si la bombe allait fonctionner.
(...) Ensuite, et c'est peut-être le
plus important, à Yalta, Staline a
accepté qu'à la fin de la guerre en
Europe ses forces soient transférées en
Asie et entrent en guerre dans le
Pacifique contre le Japon, dans un délai
de trois mois. Et c'est ici que le
calendrier prend toute son importance.
La guerre en Europe s'est terminée le 8
mai 1945. Ajoutez trois mois et vous
tombez sur le 8 août. Si les Etats-Unis
voulaient empêcher la Russie d'occuper
des territoires en Asie comme elle
l'avait fait en Europe, il leur fallait
mettre fin à la guerre le plus tôt
possible. (...) Après avoir vérifié que
la bombe fonctionnait, le 15 juillet
1945, les événements se sont précipités.
Il n'y avait plus de temps à perdre en
négociations avec les Japonais. Chaque
jour perdu signifiait plus de
territoires pour les Russes et donc plus
de chances d'une victoire du communiste
en Chine. (2)
Cette analyse rejoint celle de Jacques
Pauwels historien canadien qui écrit:
«L'irruption des États-Unis dans la
Seconde Guerre mondiale doit-elle être
considérée comme une croisade contre la
barbarie nazie, la lutte du Bien contre
le Mal? Pour Jacques Pauwels, les
Américains étaient, en effet, loin
d'être indifférents aux ressources
économiques et la dimension
géostratégique des régions qu'ils
allaient libérer. (...) En Europe de
l'Ouest, les Américains et les
Britanniques avaient déjà créé un nouvel
ordre presque un an auparavant, et
Staline avait accepté cet arrangement.
En Europe de l'Ouest, tout avait déjà
été décidé; en Europe de l'Est, et en
Allemagne, tout restait possible. (...)
Le 25 avril 1945, Truman prit
connaissance du projet ultra-secret
Manhattan (...) Truman et ses
conseillers se trouvaient fascinés par
ce que le célèbre historien américain
William Appleman Williams a appelé une
«vision d'omnipotence». La bombe
atomique constituait «un marteau», comme
disait Truman lui-même, qu'il brandirait
au-dessus de la tête de «ces gars au
Kremlin». (...) Ainsi naquit la
diplomatie de l'atome, qui a été
dévoilée d'une manière si captivante par
l'historien américain Gar Alperovitz.
(...) »(3)
« A la conférence de Postdam qui dura du
17 juillet au 2 août 1945, Truman reçut
le message tant attendu lui annonçant
que la bombe atomique avait été testée
avec succès le 16 juillet à Almagordo,
au Nouveau Mexique. Le Président
américain se trouvait maintenant assez
fort pour prendre l'initiative, il
rejeta catégoriquement toutes les
propositions qui émanaient du côté
soviétique. (...) En fait, ils[les
Japonais, ndR] étaient prêts à
capituler, mais pas de manière
inconditionnelle, comme les Américains
l'exigeaient. La raison: une telle
capitulation pouvait entraîner
l'abdication de l'empereur Hirohito
ainsi que la possibilité qu'il soit
poursuivi pour crimes de guerre; dans la
culture japonaise, cela aurait été
l'équivalent de l'humiliation
suprême».(3)
Il existe un dernier argument:
l'ambition démesurée de Truman qui n'a
pas été élu comme président, mais comme
vice-président. C'est la mort de son
prédécesseur, qui lui avait permis
d'accéder à ce poste en avril 1945. Il
pouvait être tenté de prendre une
décision qui renforcerait rapidement sa
popularité. Il fallait laver l'affront
de Pearl Harbour. Il allait falloir
justifier les deux milliards USD
investis dans le projet Manhattan..
Pauwels ajoute un autre argument:
«Truman lui-même déclara hypocritement
que l'objectif des deux bombardements
nucléaires était de «ramener les boys à
la maison», en d'autres mots, de finir
rapidement la guerre sans aucune perte
additionnelle du côté américain.»
L'idéologie et la tentation de l'empire
des Etats-Unis
L'histoire des Etats-Unis est jalonnée
de faits tendant à montrer que
l'impérialisme du peuple à la «Destinée
manifeste» a toujours été une constante.
Pratiquement, tous les conflits dans
lesquels se sont engagés les Etats-Unis
avaient un soubassement de «fait du
prince». Pour faire rapide, nous allons
citer quelques dates: En 1846 après
l'annexion du Texas et l'établissement
plus au sud de la frontière avec le
Mexique, le président James Polk déclara
la guerre au Mexique: les gains furent
immenses. En guise d'indemnisation: les
États-Unis eurent un vaste territoire
qui recouvre le Nouveau Mexique,
l'Arizona, l'Utah, le Nevada, la
Californie, et une partie du Colorado.
En 1898: la guerre hispano-américaine
fut déclenchée après une explosion
accidentelle sur le navire américain USS
Maine dans le port de La Havane. «Remember
the Maine and to Hell with Spain!» Les
États-Unis s'emparèrent non seulement de
Cuba, mais aussi d'autres colonies
espagnoles comme Porto Rico et les
Philippines ».En1915: aux abords de la
Première Guerre mondiale, d'autres
«événements déclencheurs» se sont
produits. Parmi les plus connus, le
naufrage du bateau de croisière
britannique Lusitania qui a aussi servi
de prétexte, pour entrer dans la
Première Guerre mondiale. (4)
En 1940, l'Empire rejoignit les forces
de l'Axe en signant le Pacte tripartite.
Il envahit l'Indochine et la Chine; les
États-Unis, le Royaume-Uni décrétèrent à
partir du 26 juillet 1941 l'embargo
complet sur le pétrole et l'acier ainsi
que le gel des avoirs japonais sur le
sol américain. Roland H. Worth, Jr
avance que le Japon étranglé n'avait pas
d'autre choix que de se battre; ce fut
Pearl Harbour le 7 décembre 1941. Le
mythe du «Jour d'infamie» de l'Amérique,
consolide fortement l'idée que
l'Amérique n'attaque que pour se
défendre. (5)
En 1964: L'«incident» du golfe de Tonkin
déclencha une escalade massive de la
guerre au Vietnam. Après l'an 2000, en
faisant appel à la puissance du symbole
de Pearl Harbor, le lobby
néoconservateur Project for a New
American Century (Projet pour un nouveau
siècle américain) recourt à cette
analogie historique dans son document
Rebuilding America's Defenses. publié en
2000. car « ... le processus de
transformation, même s’il devait aboutir
à des changements révolutionnaires,
serait probablement long sans un
événement catastrophique et catalyseur –
comme un nouveau Pearl Harbor ». ..(5)
Cet aveu tardif expliquera comment le 11
septembre 2001 peut être considéré comme
du « pain béni » pour les
néo-conservateurs, après la chute de
l’empire soviétique, il fallait un Satan
de rechange à l’Empire ; ce sera l’Islam
et toutes ses déclinaisons…. L’empire se
lança pour mettre en place un nouveau
reshaping, un chaos constructeur qui
comme l’a prédit Condolezza Rice
accouchera dans la douleur. La citation
de Roosevelt n'a rien à voir avec
l'amère réalité. Nous sommes convaincus
que tous les slogans creux de droits de
l'homme, de démocratie -arguments
actuels pour s'emparer de ce qui
appartient à autrui- , ne pèsent pas
lourds devant les décisions des
puissants. La seule morale est celle de
la force et de la démocratie aéroportée.
Tout le reste est du vent !
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Bombarde-ments
_atomiques_de_Hiroshima_et_Nagasaki
2. Robert Freeman
http://www.legrandsoir.
info/etait-il-necessaire-de-lancer-des-bombes-atomiques-sur-le-japon-common-dreams.html8
août 2011
3. J. Pauwels:http://www.aden.be/index.
php?aden=le-mythe-de-la-bonne-guerre
4. http://www.les-non-alignes.fr/node/79
5. Roland H. Worth, Jr., No Choice But
War: the United States Embargo Against
Japan and the Eruption of War in the
Pacific, Jefferson, North Carolina,
McFarland, 1995.
Professeur
Chems Eddine Chitour
Ecole Nationale Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 13 août
2011 avec l'aimable autorisation de
l'auteur
Les textes du Pr Chems Eddine Chitour
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