Opinion
Pour en finir avec
le 11 septembre :
Partie immergée du Nouvel ordre
néolibéral
Chems Eddine Chitour
Lundi 12 septembre
2011
«Les
négationnistes du 11 septembre sont des
ennemis de la démocratie ou, au mieux,
les idiots utiles de l'extrémisme. Ils
doivent être dénoncés comme tels».
Laurent Joffrin
C'est par ces mots que le débat d'idées
est engagé, induisant de ce fait, la
promesse de toutes les foudres pour ceux
qui seraient tentés d'avoir un avis
contraire, dans la plus pure tradition
de l'intolérance comme ce fut le cas
pour le négationnisme à propos de
l'ampleur de l'holocauste. Un grand
sondage H.E.C. Junior Conseil pour
ReOpen911: 58% des Français doutent de
la version officielle des attentats du
11 septembre.
Il n'empêche! La liberté de parole a ses
limites en Occident qui se veut donneur
de leçon. Le quotidien danois Jyllands
Posten, situé à droite, avait publié en
2005 les douze représentations de
Mahomet, qui déclenchèrent l'affaire que
l'on sait. Les questions liées à la
liberté d'expression lui tiennent donc
particulièrement à coeur. Des ruines de
Ground Zero a émergé une culture de
l'outrage qui, poussée à l'extrême,
conduit à des restrictions de liberté
bien plus drastiques que de simples
dispositifs techniques tels que les
caméras de surveillance ou les scanners
dans les aéroports.(1)
Que s'est-il passé le 11 septembre:
version officielle et doutes
La version officielle nous dit quelques
heures après la chute des 3 tours du WTC
que 19 terroristes ont détourné des
avions et les ont fait écraser sur les
tours et sur le Pentagone occasionnant
la mort de près de 3000 personnes. Cet
événement a eu des répercussions dans le
monde entier et va structurer encore ce
nouveau siècle pendant de longue année.
Pour la première fosi de son existence,
lm’Empire est attaqué sur son sol.
Pourtant, des doutes se sont fait jour
malgré l'enquête officielle sur les
causes et les commanditaires de ces
attaques. Ce qui est vrai c'est que deux
avions ont percuté les tours du WTC mais
ces tours sont-elles tombées sous le
choc et l'incendie ou ont-elles été
aidées dans leur chute par une autre
cause? Justement, deux énigmes ont
retenu l'attention. Les explosions et la
chute inexpliquée du bâtiment 7, non
touché par les impacts des avions. En
août 2006, le professeur Graeme MacQueen
publiait une étude complète sur les
témoignages recueillis auprès du
département incendie de New York (Fdny)
dans les mois qui suivirent le 11
septembre. Au travers d'un corpus de
témoignages venant de 503 pompiers et
secouristes, qui représente environ
12.000 pages et en appliquant une
méthode de pointage rigoureuse, il a
extrait 177 témoignages provenant de 118
témoins soutenant l'occurrence
d'explosions au World Trade Center. Si
des explosions ont joué un rôle critique
dans ces chutes, la version officielle
avec Al Qaîda en son centre pourrait
devoir être révisée de manière radicale,
voire complètement abandonnée.(2)
«Il n'y a pas de livre d'Histoire, écrit
Ariane Walter, professeur de
philosophie, plus passionnant, plus
riche, plus indispensable, pour
comprendre les secrets du 11 septembre
que «La route vers le nouveau désordre
mondial» de Peter Dale Scott. Oui, le 11
septembre a aussi été un coup d'Etat
d'une partie du gouvernement américain.
L'habileté de Scott est de nous dire: ne
croyez pas que le 11 septembre soit,
dans l'histoire des Etats-Unis, un
événement soudain et unique. 50 ans de
politique l'ont amené, préparé,
construisant une situation monstrueuse
qui ne pouvait que le produire. «Le 11
septembre doit être envisagé comme le
point culminant d'un mécanisme à l'oeuvre
depuis un demi-siècle, conduisant à des
décisions prises en secret par de
petites coalisations, à la
militarisation du maintien de l'ordre, à
des plans prévoyant la séquestration des
dissidents, ainsi qu'à des opérations,
des transactions et des actifs
gouvernementaux échappant au contrôle de
nos représentants et enfin par la
gouvernance de ceux qui financent les
partis politiques plutôt que par ceux
qui s'y impliquent.» Mais les maîtres
réels des Etats-Unis, seront Dick
Cheney, Donald Rumsfeld et Brzezinski.
Qui a monté l'attentat? Al Qaîda? Les
US? Le Mossad? L'Arabie Saoudite? Le
Pakistan? Al Qaîda, en particulier est
l'enfant de la CIA».(3)
Sarah Difallah s'interroge pour sa part
et écrit: «La CIA aurait-elle pu
empêcher les attentats? Les Etats-Unis
avaient-ils prévu d'attaquer l'Irak
avant le 11 septembre? Si de nombreuses
théories du complot se sont développées
depuis les attaques du 11 septembre,
c'est que de nombreuses zones d'ombre,
nourries par les silences et les
ambiguïtés du gouvernement américain au
lendemain de l'attentat, demeurent. Le
rapport de la commission nationale sur
les attaques terroristes contre les
Etats-Unis, publié le 22 juillet 2004
est considéré comme bâclé par beaucoup
de familles de victimes. Dans son
ouvrage «11 questions sur le 11
septembre» (Ed. Jean-Claude Gawsewitch,
2011), Medhi Ba rappelle que le rapport
de l'Agence fédérale des situations
d'urgence (Fema) publié en mai 2002,
indique «qu'en raison des informations
disponibles et du temps imparti, la
séquence des événements qui ont conduit
à l'effondrement de chacune des tours ne
peut être établi de manière définitive».
Pourtant en 2008, l'Institut officiel de
normalisation américain (Nist) rend
publics les résultats de sa propre
enquête qui conclut, elle, à un
effondrement dû à la chaleur de
l'incendie. Les structures métalliques
ont tout simplement fondu » (4)
« Le refus des autorités américaines
d'enquêter sur les explosions entendues
par de multiples témoins n'a fait
qu'alimenter les théoriciens du complot.
Pendant une heure et demie, des avions
détournés ont volé dans le ciel
américain et tout près du Pentagone sans
être inquiétés. Officiellement, la
guerre en Irak a été déclenchée en
réponse aux attaques sur le sol
américain et parce que George W. Bush
jugeait que Saddam Hussein détenait des
armes de destruction massive qui
menaçaient la sécurité des Etats-Unis.
Dans une enquête documentaire, il est
parvenu à démontrer que depuis 1998,
sous la pression des néoconservateurs,
les Etats-Unis souhaitaient prendre le
contrôle de l'Irak. Il révèle également
avoir obtenu les notes de l'assistant de
Donald Rumsfeld, ancien ministre de la
Défense de George W. Bush, «prises lors
d'une réunion dans l'après-midi du 11
septembre». Retranscrivant les propos de
son patron, il écrit «Judge whether good
enough hit S.H at same time. Not only
UBL» (Juger si c'est assez bon pour
attaquer Saddam Hussein en même temps.
Pas seulement Usama Ben Laden»».(4)
Les conséquences matérielles du 11
septembre
Du côté américain 5000 morts en Irak et
1500 en Afghanistan 500 milliards pour
l'Afghanistan et 1000 milliards de
dollars en Irak depuis le 7 octobre 2001
date des premières frappes. Sans
beaucoup se tromper, on peut avancer que
cette guerre faite aux taliban a fait et
fait plusieurs milliers de morts
principalement parmi les civils
,notamment «grâce» aux drones pilotés
par des militaires du fin fond du Texas
dans des salles climatisées et qui
sèment la mort et la désolation au sein
d'une population qui n'a pas vu la paix
depuis plus de trente ans. En Irak,
c'est aussi la tragédie, on parle de
plus d'un million de morts et de
milliers de déplacés, un effondrement de
l'Etat à qui il faudra une génération
pour se remettre le jour où les
attentats journaliers qui font des
centaines de morts par mois cesseront.
Certes les Américains sont partis, il ne
reste que 50.000 GI's qui gardent les
puits de pétrole. Pendant ce temps, les
Irakiens atomisés s'étripent.
S'agissant de la cause palestinienne,
pour Hussam Itani du journal Al Hayat,
le 11 septembre 2001 a balayé
l'Intifada. Israël a tiré profit de
l'insensibilité exprimée par la rue
palestinienne devant la tragédie du 11
septembre pour placer ses opérations
contre les Palestiniens sous l'étiquette
de la «lutte internationale contre le
terrorisme». Sharon pouvait dire: «Nous
avons notre Bin Laden» à propos de
Arafat...
«Dix ans après, écrit Alain Gresh,
rédacteur au Monde diplomatique, «la
guerre contre le terrorisme», qui visait
à éradiquer toute menace, y compris
celle des Etats dénoncés comme «voyous»,
est un échec, et la rhétorique
belliciste de Washington s'est atténuée.
Les Etats-Unis devraient se retirer
d'Irak d'ici à la fin de l'année,
laissant derrière eux un pays détruit,
avec un gouvernement divisé et corrompu,
qui sera plus proche de Téhéran que de
Washington. En Afghanistan, malgré les
déclarations lénifiantes, la montée en
puissance des taliban apparaît
irrésistible, tandis que le Pakistan
s'enfonce dans la crise. Quant à Al
Qaîda, si son chef Oussama Ben Laden et
nombre de ses hauts dirigeants ont été
tués, elle a essaimé au Maghreb, au
Yémen, au Nigeria, etc.»(5)
«Le prix de ces guerres, avant tout payé
par les peuples qui en ont été les
victimes, pèse aussi sur les Etats-Unis
et plus largement sur l'Occident, de
deux manières. Elles ont permis une
remise en cause des libertés au nom de
la lutte contre le terrorisme, légalisé
la torture, les enlèvements, les écoutes
illégales, les assassinats ciblés, etc.,
pratiques qui se sont étendues malgré
l'élection du président Barack Obama,
comme le montre le maintien du bagne de
Guantanamo ou l'utilisation sans
restriction de drones.»(5)
L'Islam, le bouc émissaire du
néolibéralisme qui prospère
La douleur des familles américaines au
même titre que les douleurs des afghans
et irakiens qui ont perdu des membres de
leur famille dans ces conflits est
réellement une tragédie. « Une vie ne
vaut rien , mais rien ne vaut une vie »
disait André Malraux . Il n’empêche
qu’il faut s’interroger sur le fait
suivant : « A qui profite ces crimes ?
ce désordre, cette haine attisée ? » Une
réponse possible qui, malgré les
idéologues comme Samuel Huntington qui
appellent de leur vœux « un choc des
civilisations », le vrai coupable c’est
cette mondialisation-laminoir et ce
néo-libéralisme qui instrumente tout ce
qui peut servir sa cause, à savoir la
domination du monde par une poignée de
puissants qui pousse le monde à sa
perte. Résultat des course, le bouc
émissaire depuis la fin de l’Empire
soviétique est l’Islam : « ce pelé , ce
galeux d’où viennent tous nos maux »
dirait Jean de la Fontaine . On attise
les tensions interreligieuses et il
n’est pas étonnant de ce fait, que des
médias bien intentionnés poussent à la
roue et bercent dans le sens de
l’intolérance l’imaginaire des
Occidentaux et notamment des Américains
.
On dit qu'après le 11 septembre -
partant de la certitude que le 11
septembre est imputé aux terroristes
islamiques - les Américains
s'interrogent sur la place de l'Islam
dans la société américaine, notamment
après la menace du pasteur extrémiste
Terry Jones qui a finalement «suspendu»
son projet de brûler 200 exemplaires du
Coran, jour anniversaire des attentats
contre le World Trade Center le 11
septembre 2010 . Il est vrai que nous
avons eu auparavant les caricatures du
Prophète (Qsssl), et ensuite le Discours
de Ratisbonne du « panzer cardina l». On
dit que 80% des conflits actuels mettent
aux prises des musulmans. (Irak, Iran,
Afghanistan, Soudans, Yémen.. Sahel...)
Et si toutes ces guerres sont voulues?
Si tout ceci est mis en place pour faire
diversion? Pour que le néolibéralisme
continue à laminer les faibles? Et si le
terrorisme fait le lit du néolibéralisme
ou l'inverse comme nous l'avons
écrit?(6)
Pour Alain Gresh «le terrorisme est
devenu un concept attrape-tout
permettant aux Etats de justifier leur
politique de répression. Malgré les
révoltes arabes et la marginalisation
des groupes islamistes radicaux et
violents, malgré l'affaiblissement d'Al
Qaîda, les discours sur «la menace
islamiste» ont profondément infiltré les
sociétés et les mentalités en Occident
et déstabilisé les minorités d'origine
musulmane, entraînant un repli
communautaire et la montée d'un climat
islamophobe qui fait le lit d'une
nouvelle droite radicale. D'autre part,
ces guerres déclenchées par Washington
ont coûté des sommes folles, entre 3000
et 5000 milliards de dollars pour les
seuls Etats-Unis, selon le prix Nobel
d'économie Joseph Stiglitz. Elles ont
accéléré l'éclatement de la crise
financière (favorisée aussi par les
cadeaux aux banques) et réduit les
marges de manœuvre de l'Etat. Dix ans
après les attaques contre le World Trade
Center, c'est le relatif déclin des
Etats-Unis, désormais confrontés à la
montée en puissance de la Chine, de
l'Inde, du Brésil, de l'Afrique du Sud,
etc., qui caractérise la situation
mondiale. Le 11-septembre n'aura été,
finalement, qu'une étape dans ce
basculement du monde».(5)
C'est le même constat que fait Fukuyama:
«Les attaques ont marqué le début de la
fin de l'hégémonie des Etats-Unis sur le
monde de l'après-guerre froide. (...)
Les attaques du 11 septembre 2001 ont
porté un coup d'arrêt dramatique à cette
période. Elles ont ouvert une décennie
catastrophique pour l'Amérique, sur tous
les plans: diplomatique, militaire et
économique. (...) Depuis dix ans, elle a
perdu de sa superbe. Ses choix de
politique étrangère et de politique
économique se sont révélés erronés. Le
modèle de croissance américain s'est
avéré très fragile et les attaques
terroristes ont servi de révélateur à la
vulnérabilité du pays. (...) Une
certaine islamophobie s'est développée
au sein d'une partie de la droite
américaine. C'est un sentiment latent
chez certains Américains qui peut
aisément être exploité par les
politiciens car le thème demeure
mobilisateur».(7)
En mars 2011, Peter T. King,
parlementaire républicain de l'Etat de
New York et président de la commission
sur la Sécurité nationale de la Chambre
des représentants, prévoyait de tenir
des auditions sur la radicalisation des
musulmans américains. Quand on veut
combattre son ennemi, il faut connaître
son «potentiel». Une étude a été lancée.
Combien de musulmans dans le monde?
«Cette étude ne manquera pas d'alimenter
la polémique aux Etats-Unis et en
Europe», déplore le Washington Post. Et
pour cause, «il s'agit peut-être de la
première tentative de dresser un état
des lieux de la population musulmane
dans les différents pays du monde»,
souligne le quotidien américain. Les
musulmans seront 2,2 milliards en 2030.
L'Amérique, écrit Greg Jaffe du
Washington Post vit à l'ère de la guerre
sans fin. L'extrémisme religieux, les
nouvelles technologies et l'armement
toujours plus puissant ont propulsé le
monde dans «une période de conflit
persistant,» à en croire le dernier
rapport du Pentagone sur les questions
de sécurité planétaire. «Personne ne
devrait se bercer d'illusions et penser
que le monde industrialisé peut
remporter ce conflit dans un avenir
proche» (9). 1,6 milliard en 2010 et
représenteront 26,4% de la population
mondiale contre 23,4% actuellement. Aux
Etats-Unis, le nombre de musulmans,
passera de 2,6 millions en 2010 à 6,2
millions en 2030.(8)
«Aujourd'hui, poursuit e professeur
Francis Fukuyama, ce qui m'inquiète le
plus aux États-Unis n'est pas le
problème de la dette. C'est plutôt la
radicalisation du Parti républicain,
avec les «Tea Parties» et la présence
très forte des évangéliques. Y a-t-il un
rapport entre les attentats et le regain
d'audience de ces évangéliques? C'est
possible». (7)
Sans faire dans la concurrence
victimaire, et bien que rien ne remplace
une vie, imaginons le nombre de 11
septembre subis du fait de la mort
tragique de centaines de milliers
d''Irakiens, de Palestiniens, d'Afghans,
de Libyens? Le 11 septembre inaugure un
siècle de guerre, de conflits larvés et
les potentats arabes pétroliers se
tiennent le ventre. L'empire a besoin
des ressources des pays faibles et va
les «démocratiser» en fonction justement
du Nouvel ordre mondial d'essence
néolibérale. Les peuples et les cultures
voire les religions ne doivent pas
s’anathématiser ; le vrai défi pour tous
les citoyens du monde est comment faire
face à ce tsunami d’une mondialisation
sans état d’âme dimensionnée à la taille
des nantis et qui broie les faibles du
Nord comme du Sud les identités et les
espérances.
1.http
//www.courrierinternational.com/article/2010/09/16/le-11-septembre-et-la-culture-de-l-outrage
2.http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/118-temoins-d-explosions-parmi-les-100290?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29&utm_content=Yahoo%21+Mail
3.Ariane Walter: Les origines de
l'attentat du 11 septembre 2001 Agoravox
10 09 2011
4.http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite
/le-11-septembre/20110907.OBS9894/11-septembre-les-questions-en-suspens.html07-09-11
5. Alain Gresh
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-09-09-11-Septembre
6.C.E. Chitour: Le lit du terrorisme: le
neolibéralisme prédateur L'Expression 10
09 2011
7.http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/09/09/francis-fukuyama-l-amerique-a-perdu-de-sa-superbe_1569547_
3222.html#xtor=EPR-32280468-[NL_weekend]-20110910
8.Combien de musulmans dans le monde?
Courier international 31.01.2011
9.http://www.courrierinternational.com/article/20
11/09/08/l-amerique-empetree-dans-une-guerre-perpétuelle
Professeur
Chems Eddine Chitour
Ecole Nationale Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 12
septembre 2011 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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