Opinion
Les «valeurs» de
la civilisation occidentale :
L'ensauvagement comme credo
Chems
Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Jeudi 9 février
2012
«Je
n'oublierai jamais le moment où, pour la
première fois, j'ai senti et compris la
tragédie de la colonisation. [...]
Depuis ce jour, j'ai honte de mon pays.
Depuis ce jour, je ne peux pas
rencontrer un Indochinois, un Algérien,
un Marocain, sans avoir envie de lui
demander pardon. Pardon pour toutes les
douleurs, toutes les humiliations qu'on
lui a fait souffrir, qu'on a fait
souffrir à leur peuple. Car leur
oppresseur, c'est l'Etat français, il le
fait au nom de tous les Français, donc
aussi, pour une petite part, en mon nom.»
Simone Veil
« Les civilisations ne se valent pas ! »
Un coup d'éclair dans un ciel de plus en
plus obscurci par l’intolérance ! Voilà
comment une déclaration d’un ministre de
la République en France a enflammé la
classe politique française et amène à
interrogation. Persistant et signant le
ministre pointe du doigt la religion
musulmane et s’en explique notamment par
rapport « au sort qui est fait à la
femme » en terre d’Islam…
Nous allons voir sereinement comment la
civilisation occidentale dans son
ensemble a appliqué le double standard
intra-muros, l'habéas corpus, la
déclaration des droits de l'homme...
Extra-muros, l'invasion, la rapine, le
sang, les larmes, le vol, bref, souvent
la guerre d'extermination. Nous allons
tenter de comprendre les fondements de
la supériorité de la civilisation
occidentale. Il est vrai que le pape
Innocent III adoubant les grandes
invasions, parle de la Terre qui est
donnée aux porteurs de la bonne parole,
mais est-ce suffisant?
Les
théoriciens de l'inégalité des races et
partant des civilisations
Tout est parti,
dit-on, de la théorie de l'évolution. On
pense naturellement à Darwin, mais c'est
par la suite que les «déviations» au
service des pays en mal d'empire ont été
légitimées. Alain Testart du Laboratoire
d'ethnologie et de sociologie
comparative écrit: «L'évolutionnisme,
nous dit-on de toute part, en rangeant
les peuples selon un ordre évolutif -
faisant des sauvages les plus arriérés
et des Occidentaux les plus avancés -
fut l'idéologie qui justifia le
colonialisme. C'est une conception
totalement ethnocentrique; elle voisine
avec le racisme, dans les pires cas elle
se confond avec lui. L'accusation s'est
faite beaucoup plus nette et précise ces
dernières années: on évoque la destinée
funeste des travaux de Morgan dont
l'évolutionnisme aurait inspiré les
violences coloniales ou, plus
généralement, les conséquences tragiques
des conceptions évolutionnistes pour les
peuples du Tiers- Monde (...) Les idées
scientifiques, les systèmes
philosophiques, les grandes vues sur
l'univers sont toujours embarqués dans
un mouvement historique qui les dépasse.
Partant, ils sont toujours compromis -
d'une façon ou d'une autre. Aussi, à la
question: «L'anthropologie sociale
évolutionniste du XIXe siècle s'est-elle
d'une certaine façon compromise avec le
colonialisme?», il faut répondre: «Oui
assurément, quoique l'ampleur de cette
compromission varie beaucoup selon les
auteurs.» (1)
«Cette anthropologie fut-elle une des
expressions idéologiques significatives
de l'Europe technicienne et impérialiste
du siècle dernier? Certes. Mais cela
autorise-t-il tous les amalgames, cela
autorise-t-il à ranger Bachofen, Morgan,
Tylor, Robertson Smith, Frazer avec
Gobineau ou Goebbels, pour mieux les
mettre à l'index? Que l'on reconnaisse
enfin qu'il existe quelque lien entre
l'évolutionnisme du XIXe siècle et
l'idéologie dominante d'une Europe
triomphante qui impose sa loi au monde,
cela autorise-t-il à dire que le
massacre de peuples entiers par des
Européens fut la «conséquence» de
l'évolutionnisme? ou même à prétendre
que l'évolutionnisme justifie ces
massacres? Ce n'est pas sérieux. (...)
L'extermination du peuple tasmanien par
les Anglais, l'empoisonnement des trous
d'eau en Australie et ailleurs, les
guerres indiennes et les déportations
qui s'ensuivirent, pour ne citer que
quelques exemples, tout cela serait
imputable à l'ethnologie
évolutionniste?» (1) «C'est une
absurdité. Pour justifier
l'extermination des sauvages, il n'y eut
jamais besoin d'aller beaucoup plus loin
que la constatation que c'étaient des
sauvages - c'est-à-dire rebelles à la
civilisation, inéducables. De même,
parmi les animaux, il y a des
domestiques et des gibiers, deux
catégories utiles pour l'homme; mais il
y a aussi les nuisibles. Les sauvages
sont comme les nuisibles, on ne peut que
les éliminer pour faire place nette,
pour que la terre soit mise en valeur
par ceux qui en sont capables. Cette
justification n'est-elle pas suffisante?
A vrai dire, la question ne se pose même
pas: c'est plutôt celle, inverse, de la
justification éventuelle de la nuisance
certaine des sauvages qui est posée.
Écoutez donc Renan: «Toutes les
consciences sont sacrées; mais elles ne
sont pas égales. Où s'arrêter? L'animal
aussi a ses droits. Le sauvage
d'Australie a-t-il les droits de
l'homme? ou ceux de l'animal?»(1)
L'oeuvre
positive de la civilisation blanche
occidentale
Y a-t-il du nouveau
entre le discours de Renan félicitant
Arthur de Gobineau à la suite de la
publication de son traité sur
«l'inégalité des races» et le discours
actuel de l'intolérance. Pour
l'histoire, quand des prix Nobel comme
Richet au début du XXe siècle et Watson
à la fin du XXe siècle font à un siècle
d'écart l'apologie de la race blanche,
on comprend que l'avènement du IIIe
Reich ne fut pas un accident de
l'histoire mais une continuité, celle
d'un discours de tout le XIXe siècle sur
les races supérieures et leur devoir
vis-à-vis des races inférieures, comme
le martelait Jules Ferry ». (2)
« Le racisme est pour ainsi dire
consubstantiel de la nature humaine; au
nom du racisme il y a eu l'esclavage, il
y a eu la traite des Noirs, le code
noir, le code de l'indigénat. Nous
allons traiter à travers quelques cas
comment l'Europe développe,
contrairement aux autres peuples et
nations, un double discours: celui des
droits de l'homme, de l'Habeas Corpus,
des droits de l'homme et du citoyen et
en même temps dans ce XXIe siècle, elle
continue à laisser faire des actes
racistes insidieux, voire, elle
entretient par des mécanismes
invisibles, cette barrière invisible qui
existait entre le colonisé et le colon,
entre le beur, le Noir des anciennes
colonies devenu français, mais toujours
avec ce plafond de verre qui obère tout
leur avenir. Il est vrai qu'au XIXe
siècle, les chantres des races
supérieures tels que Arthur de Gobineau
(De l'inégalité des races), Renan et
Joseph Chamberlain en Angleterre
entretenaient avec conviction le filon
du racisme, le même Jules Ferry n'est-il
pas allé jusqu'à proclamer à l'Assemblée
que «les droits de l'homme ne sont pas
applicables dans nos colonies».(2)
« Résultat des courses de cet
ensauvagement des mentalités: deux
guerres meurtrières de 20 et 60 millions
d'habitants en 1914-18 et en 1939-45.
Est-ce cela la civilisation? Les «beurs»
ont une façon à eux de résumer leur
situation en trois phrases: «Tu peux
gagner des médailles d'or pour la
France, pour les flics tu resteras
toujours un macaque. Tu peux gagner la
Coupe du monde pour la France, pour les
flics tu resteras toujours un raton. Tu
peux vivre depuis 200 ans en France,
pour les videurs des boîtes de nuit, si
ta peau est basanée, ce sera toujours
«ça ne va pas être possible»». Il ne
faut pas croire aussi que dans
l'Amérique d'Obama, le racisme a
disparu. Nous nous souvenons des
mésaventures du professeur noir de
Harvard, malmené chez lui sur
dénonciation d'une passante qui croyait
à un cambriolage. Est-ce cela des signes
d'une civilisation supérieure?(2)
De Gaulle en son temps, affirmait que
«le corps social» français «n'est pas
prêt à absorber en grande quantité des
éléments allogènes à son «identité».
Celle d'un peuple européen de race
blanche, de culture grecque et latine et
de religion chrétienne.» Justement au
nom de la chrétienté et comme au temps
des empires espagnols et portugais, on
garde vis-à-vis de l'Autre cette
distanciation religieuse au nom de la
«Règle des trois C»: Christianisation,
Commerce et Colonisation.(2) Il est vrai
que le racisme est le défaut le mieux
partagé au monde. De ce fait, personne
n'est bien placé pour juger.
Cependant, l'Occident dicte la norme,
série, punit et adoube en fonction de
règles invisibles et ce sont toujours
les élites qui le distillent de façon
pernicieuse. Pendant longtemps les
savants anglais se posaient la question
s'il fallait classer les aborigènes, ce
peuple premier d'Australie, dans la
catégorie des singes ou des hommes. Un
autre exemple qui invite à ré-étalonner
l'échelle de l'horreur on apprend enfin,
ce qu'on savait... «Plus d'un million
d'Irakiens sont morts dans la guerre
américaine. La réaction immédiate de
certaines personnes est de dire: «Ce
n'est pas possible» parce que les
Etats-Unis ne pourraient pas faire une
chose pareille. Noam Chomsky a écrit un
jour que «le signe d'une culture
vraiment totalitaire est que des vérités
importantes ont tout simplement perdu
tout sens pour les gens et sont
assimilées à des provocations du niveau
de «Va te faire foutre!» et ne peuvent
générer en réponse qu'une torrent
parfaitement prévisible d'injures.»» (3)
«C'est en effet à peu près la manière
dont les médias ont réagi au chiffre de
un million quand il a été annoncé en
2007 par la firme de sondages
britannique, Opinion Research Business
(ORB) (En fait la firme estimait que
1.220.580 Irakiens étaient morts, ce qui
confirmait, en la mettant à jour, une
étude réalisée l'année précédente par
des chercheurs de l'Université Johns
Hopkins et publiée dans le journal
médical The Lancet). (...) Mais c'est
Madeleine Albright, la secrétaire d'Etat
de l'époque, qui a dit en parlant de la
mort des 500.000 enfants irakiens que
«c'était le prix à payer». Et c'est Leon
Panetta, le secrétaire de la Défense
actuel, qui a utilisé exactement la même
expression à propos de la seconde
invasion et occupation de l'Irak»..(3)
Est-ce cela la civilisation occidentale
dont veulent se prévaloir ceux qui
tiennent à cette hiérarchie des
civilisations? On voit donc qu'au nom de
la civilisation, on série les races et
les civilisations. Peut-on dire que la
gauche est indemne de toute critique et
qu'en l'occurrence elle a, comme dit, le
nez propre?
Malheureusement il n'en est rien ! N'est
ce pas Leon Blum qui, à la tribune le
9-juillet 1925 à la Chambre des députés,
s'écriait. «Nous avons trop l'amour de
notre pays pour désavouer l'expansion de
la pensée, de la civilisation
française... Nous admettons le droit et
même le devoir des races supérieures
d'attirer à elles celles qui ne sont pas
parvenues au même degré de culture...».
Aimé Césaire, dans un cri du coeur
lumineux en 1950, déconstruit la
«mécanique coloniale» en écrivant «Le
discours sur le colonialisme» qui n'a
pas pris un pli. Il décrit d'abord la
civilisation apportée aux sauvages en
donnant quelques exemples: «J'ai relevé
dans l'histoire des expéditions
coloniales quelques traits que j'ai
cités ailleurs(...) Etait-il inutile de
citer le colonel de Montagnac, un des
conquérants de l'Algérie: «Pour chasser
les idées qui m'assiègent quelquefois,
je fais couper des têtes, non pas des
têtes d'artichauts, mais bien des têtes
d'hommes.» Convenait-il de refuser la
parole au comte d'Herisson: «Il est vrai
que nous rapportons un plein barils
d'oreilles récoltées, paire à paire, sur
les prisonniers, amis ou ennemis.» (4)
« Fallait-il refuser poursuit Aimé
Césaire à Saint-Arnaud le droit de faire
sa profession de foi barbare: «On
ravage, on brûle, on pille, on détruit
les maisons et les arbres. (...) Une
civilisation qui s'avère incapable de
résoudre les problèmes que suscite son
fonctionnement est une civilisation
décadente. Une civilisation qui choisit
de fermer les yeux à ses problèmes les
plus cruciaux est une civilisation
atteinte. Une civilisation qui ruse avec
ses principes est une civilisation
moribonde». (4)
Voilà les faits d'armes d'une
civilisation qui se dit supérieure parce
qu'héritière des «Lumières» qui furent
pour les colonisés à bien des égards des
ténèbres...
Les vrais
combats à mener
En regardant les choses de près, on
s'aperçoit que l'idéologie instillée aux
peuples occidentaux, leur donne le
soporifique de la supériorité pour faire
diversion. Quelque part sans accepter
leur position on peut la comprendre, car
d'une façon irraisonnée ils ont peur de
perdre leurs repères, culturels,
religieux face à l'invasion des
barbares. La faute incombe aux
théoriciens, les savants, ces fameux
Clercs qui avaient vocation à trahir et
qui sont au service des princes. A côté
d'eux, les lucides qui possèdent une âme
universelle et qui regardent l'Homme
dans son ensemble et non à partir de sa
situation géographique ou son faciès.
Les contingences électoralistes en
France ont zoomé là où « ça porte » et
on pense à tort, que le fond rocheux du
français de souche est intolérant. Il
est vrai que les difficultés économiques
font qu'on pense en priorité aux
variables d'ajustement surtout s'ils
sont noirs, basanés ou pire encore
musulmans. Par temps de crise, Fernand
Reynaud l'a dit: «L'étranger mange le
pain des Français.» Cet étranger a été
d'abord, l'Italien, le Portugais, le
Polonais qui, par la suite, ont été
absorbés par le corps social français
parce qu'on le veuille ou non, la
religion chrétienne ou non berce d'une
façon invisible l'imaginaire des
Français.
Les beurs de la nième génération qui
tiennent à leurs repères - qui ne
mangent pas le cochon et ne boivent pas
de vin - sont, naturellement, pointés du
doigt. Cette apologie «de tous contre
tous» en désignant sans discernement
l'adversaire «total» comme étant ce
pelé, ce galeux d'où viennent tous nos
maux. En un mot comme en mille, cet
Islam n'est accepté que s'il est
invisible sans épaisseur. Le fait de
diaboliser les musulmans est un
contre-feux, il est contre-productif et
surtout s'aliénera durablement qu'on le
veuille ou non malheureusement,
l'imaginaire des Français dits de souche
- qui pourraient être sensibles au
discours de la haine- vis à vis des
Français allogènes.
Depuis 1945, l'Occident n'a cessé de se
déshonorer en menant des guerres
impérialistes, en affamant des peuples,
en agressant des pays en vue de
s'emparer de leurs richesses
pétrolières. En pendant Saddam Hussein,
en lynchant Kadhafi on a compris que le
Nouvel Ordre représentant l'oligarchie
financière est prêt à tout. Hiroshima et
Nagasaki, l'agent orange et l'uranium
appauvri sur des populations civiles
sont autant de taches indélébiles sur le
visage de la civilisation occidentale..
Pourtant, il me semble que dresser les
uns contre les autres est un combat
d'arrière- garde et de diversion car les
vrais problèmes sont ailleurs. Le vrai
combat qui mérite d'être mené est de
créer des solidarités inter-conditions
sociales contre «l'ordre» établi. Un
ordre qui ne fait pas de place aux
petits, quelles que soient leurs
latitudes. Que l'on ne se trompe pas,
nos adversaires ne sont pas les
besogneux de toutes conditions mais ceux
qui vénèrent le Dieu argent qui broie
tout sur son passage. Ce «money-théisme»
laminoir fait fi des identités, des
espérances, des apports civilisationnels
de chacun pour le plus grand bien des
puissants. Le discours de l'intolérance
n'est que la partie immergée de
l'iceberg. C'est un combat planétaire
qui se joue, ne nous trompons pas de
combat!
Les propos contre l’espérance de
Français musulmans vont laisser des
traces. Pour le reste, on Occident on
fait à dessein l’amalgame entre l’Islam
et ce qu’ont en fait les hommes
notamment les gouvernants en terre
d’Islam qui- pour garder à tout prix le
pouvoir- ont instrumentalisé l’Islam
avec la complicité des « docteurs de
l’Islam » soucieux d’être bien en cours.
L’Islam bien compris comme le
Christianisme bien compris comme le
Judaïsme bien compris n’ont nullement
pour ambition de gouverner le monde mais
d’assister chacun dans son espérance.
Il est dit dans les Evangiles « Il faut
rendre à César ce qui appartient à César
et à Dieu ce qui appartient à Dieu ». En
Islam ont dit que « Les mosquées sont à
Dieu et le pays est à ses citoyens ».
Les Musulmans –en terre d’Islam- et dans
les pays occidentaux où ils ont fait
souche,, devons montrer par leurs actes
par leur travail par leur endurance que
l’Occident n’a pas à craindre l’Islam.
Que les citoyens d’un pays quelques
soient leurs « valeurs » pour reprendre
une expression en vogue doivent être
aussi des citoyens modèles soucieux du
bien commun et qui ne font pas dans la
provocation ; C’est à ce titre qu’une
Nation sera revendiquée et défendue par
chacun de ces citoyens. La République et
sa forte volonté d'intégration devrait
tendre vers un vivre-ensemble, pour
constituer une Nation qui pour Renan,
serait un plébiscite de tous les jours.
1. Alain Testart: La question de
l'évolutionnisme Revue française de
sociologie, XXXIII-2, avril-juin1992,
155-187
http://www.alaintestart.com/documents/qevol.pdf
2. C.E. Chitour
http://www.legrandsoir.info/
L-Occident-et-les-autres-Chronique-d-un-racisme-ordinaire.html
3. Danny Lucia:
http://socialistworker.org/
2012/01/30/one-million-dead
4. Aimé Césaire: Discours sur le
Colonialisme (1950), éd. Présence
africaine, 1989. p.11-12.
Professeur
Chems Eddine our
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 10 février
2012 avec l'aimable autorisation de
l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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