Opinion
Accord sur la
dette américaine: Les peuples du monde
en sursis
Chems Eddine Chitour
Lundi 1er août
2011
« Le
communisme c’était l’exploitation de
l’homme par l’homme. Le capitalisme
c’est exactement le contraire »
Henri Jeanson réalisateur
Il y a une semaine, le sort peu enviable
du peuple grec – qui subit un nième plan
d’austérité- tenait en haleine l’Europe.
Ce qui a fait dire au ministre des
Finances italien Giulio Tremonti, le 15
juillet 2011 : « En Europe, nous avons
un rendez-vous avec le destin. C’est la
politique et non plus la finance dont
nous pouvons attendre le salut. Les
politiciens ne peuvent plus commettre
d’erreurs. Comme sur le Titanic, même
les passagers de première classe ne sont
pas à l’abri. » . In extrémis une
solution bancale ou plutôt un sursis fut
trouvé. On renfloue le gouvernement grec
qui fera face à ses obligations en
payant sa dette et en augmentant
l’endettement de l’Etat . On le voit la
situation des pays européens est
comparable au Titanic dont les
constructeurs avaient assuré qu’il était
insubmersible !!!!
En France, l’annonce par François Fillon
d’un budget pour 2010 avec le déficit
record de 81,5% du PIB a provoqué de
nombreuses réactions. Ce qui a fait dire
à Benoît Hamon le 27 septembre la France
« est ruinée » Cependant en terme
d’endettement, la France est dans la
moyenne des pays industrialisés.
(Etats-Unis, 91,5%, Grèce 108 % Italie
116%) (1)
Un autre « Titanic » est en train de
prendre eau ; Il s’agit des Etats-Unis
dont on découvre le déficit abyssal :
14000 milliards de $. On nous dit que
s’il n’ya pas d’accord entre les
Républicains et les Démocrates Le
monopole économique mondial des
Etats-Unis touche à sa fin, croit savoir
le directeur de l'Association des
banques russes Garaguin Tossounian. Les
Etats-Unis sont sur le seuil du défaut
de payement. Selon la directrice du FMI,
toute économie mondiale sentira les
conséquences. Le système financier
global est pris en otage par des
querelles politiques du congrès
américain.(2)
L’origine
des malheurs du monde
L’origine de tous les problèmes remonte
au 15 août 1971. Sortant exsangue du
Vietnam Les Etats-Unis on fait
fonctionné la planche à billets pour
financer la guerre, de plus c’était
l’époque des trente, l’économie
européenne mais aussi japonaise
concurrençait sérieusement les
Etats-Unis. Seule solution briser la
relation or –dollar. Le Président Nixon
décidait de ce fait, unilatéralement de
suspendre la convertibilité du dollar en
or à un prix fixe. Il abandonne l’étalon
or, il n’y a plus de contrepartie
métallique à la monnaie émise. L’argent
n’aura dorénavant que la valeur de la
confiance qu’on lui accorde ! Entériné
par "les accords de la Jamaïque" en
1976, qui marque la mort de Bretton
Woods, et la capitulation des états
devant le dieu-dollar, sans étalon, sans
surveillance, aux mains des mafias
bancaires et financières. La suppression
de "l’étalon or" permettant alors aux
banques privées de la première puissance
mondiale, de faire tourner la planche à
billets (image, puisque l’argent n’est
plus qu’un jeu d’écritures, et une
création ex nihilo), plus que jamais
dans l’histoire.
À partir de cette date, la Réserve
Fédérale des États-Unis ne garantit plus
la conversion de ses crédits contre une
quantité certaine de métal. Si les Etats
avaient le droit de battre monnaie (ce
qui me parait être la moindre des
choses), en fixant la valeur de cette
monnaie papier à un actif bien réel
(l’or, oui), alors les Etats et les
peuples seraient indépendants et
pourraient créer de l’argent pour
financer l’économie réelle, celle qui
nous fait vivre : agriculture, industrie
manufacturière etc... La création
abusive serait naturellement limitée par
les risques d’inflation et de
dévaluation monétaire
Observant que quand l’économie tourne au
ralentit les Etats ont du mal à se
financer via les moyens internes
classiques (taxes), et qu’ils ont donc
du mal à rembourser lesdits
établissements privés, ces derniers,
dans leur grande mansuétude, décident de
leur accorder des découverts, la
désormais célèbre Dette. Bien entendu un
découvert n’est jamais gratuit, donc il
s’agit de racler quelques intérêts de
plus qui seront calculés sur la base
d’une note attribuée par une agence de
notation auto-proclamée…
L’origine
de la dette américaine et la fuite en
avant des Républicains
Pour l’économiste Georges Hugeux La
manière dont les Républicains ont géré
leur majorité a la Chambre des
Représentants fait du Congrès celui de
la honte pour les Etats-Unis. Le plan
Boehner est passé à la Chambre, malgré
le fait que 22 Républicains ont suivi
les Démocrates dans un vote négatif. Le
rejet par le Senat était prévisible.
Entre les deux plans, deux différences
essentielles : Les Républicains ne
veulent pas réduire les dépenses
militaires liées aux guerres d’Irak et
Afghanistan (1.200 milliards de dollars
dans le plan démocrate) et ils ne sont
pas disposés à donner une autorisation
qui aille au-delà de l’élection
présidentielle. Ils veulent a tout prix
faire de cette question un enjeu
électoral.(3)
« Le déficit budgétaire est trop élevé,
mais le refus d’augmenter les impôts des
plus fortunés, de toucher au budget
exorbitant de la défense, et de
maintenir les privilèges de certaines
entreprises -alors que les Démocrates
avaient commencé à toucher à certains
avantages sociaux- est
irresponsable.(...) Le seul abandon des
privilèges de l’ère Bush, diminuerait à
terme la dette publique américaine de
2.000 milliards de dollars, selon une
étude publiée par JP Morgan ce vendredi
29 juillet . Il s’agit ici de donner au
Gouvernement la possibilité de « payer
ses factures » comme le disait le
Président Obama hier. L’hypocrisie est
totale : on vote un budget et on bloque
les autorisations d’emprunt de ce
budget. Ce double langage est proprement
scandaleux.
Faut-il rappeler que dans les 14.000
milliards de dollars de dette publique
la seule guerre en Irak atteint un
montant de 3.000 milliards de dollars ?
Que la guerre en Afghanistan représente
plus de 1.000 milliards ? Ce faisant les
Etats-Unis risquent de s’empaler sur
leur propre sabre, et la réaction de
Wall Street a enfin commencé a faire
savoir au Congres que plus personne
n’accepte cette attitude ». « Je suis
convaincu conclut l’économiste Georges
Hugeux que, tant en Europe qu’aux
Etats-Unis, nos dirigeants politiques et
les élus du peuple ont perdu leur
compas. Rivés plus que jamais sur leurs
échéances électorales et maladives des
sondages, Ils sont devenus incapables de
prendre des décisions cohérentes. (…)
Plus que jamais, des deux côtés de
l’Atlantique, c’est le fonctionnement
des institutions démocratiques qui est
menacé par une politisation à outrance
qui ignore le bien-être général et ne
cherche que sa propre satisfaction
narcissique et électorale. Même si, en
fin de compte, le problème se résout,
une partie du dommage est irréversible
».
Pour rappel, chaque année les deux
chambres et la Maison Blanche doivent
décider du relèvement du plafond de la
dette. L’enjeu est double : 1) un enjeu
électoraliste. 2) un enjeu politique
décisif Le plan Obama vise la fin des
avantages fiscaux au profit d’un
développement moins « brouillon » des
infrastructures publiques du pays, ce
qui nécessite un assainissement
drastique des finances publiques (les
avantages fiscaux coûtent moins cher
qu’un tel changement structurel de
l’investissement public). L’enjeu est
donc de taille : Il s’agit d’un
changement en profondeur de la société
nord-américaine.
14 000 milliards en effet… mais ce
nombre est à rapprocher des 4000
milliards de $ échangés quotidiennement
sur les marchés des changes…Environ 10
fois la création de richesses réelle
C’est peut-être le début du « déclin de
l’empire américain » : lourd
endettement, difficulté à s’entendre sur
la répartition du financement, budget
militaire insoutenable, ces difficultés
structurelles réclament des révisions
déchirantes. Il ne fait aucun doute que
les États-Unis et l’économie mondiale
s’acheminent vers des jours bien
sombres, si un accord n’est pas trouvé
rapidement pour relever le plafond de la
dette. Mais il est possible qu’un tel
accord ne soit pas suffisant pour leur
permettre d’éviter le pire.
S’il n’y avait plus d’accord, le
scenario le plus vraisemblable est
d’abord une chute des Bons du Trésor a
des niveaux difficiles a évaluer.
Ceux-ci vont provoquer une hausse
massive et littéralement en panique des
taux d’intérêt, l’effondrement de Wall
Street, et un effet de contagion.
Paradoxalement, la hausse des taux
soutiendra la valeur du dollar qui n’a
plus grand chose a perdre. Les
Américains voteront peut être une
augmentation du plafond de la dette,
mais la question se reposera l’an
prochain, vu que leur note AAA est déjà
perdue. Qui aura le courage de se tirer
une balle dans le pied pour le bien
commun ? Le monde aujourd’hui a besoin
de martyrs politiques.
Alors que le monde entier a les yeux
rivés, écrit J. Chetrit du Nouvel Obs.
sur l'échec des parlementaires
américains à parvenir à un accord sur le
relèvement du plafond de la dette à
quatre jours de l'échéance fixée au 2
août, démocrates et républicains sont
englués dans des batailles politiques.
"Il est temps de rendre le compromis
prioritaire sur les intérêts des
partis", avait sommé le président
démocrate Obama. "Le plan choisi doit
obtenir le soutien des deux partis qui
ont été envoyés ici par les électeurs
américains, pas seulement celui d'une
faction "a t-il ajouté. Ce rappel à
l'ordre survient après le report du vote
d'un plan de relèvement du plafond de la
dette, dépassé en mai, proposé par le
porte-parole républicain de la Chambre
des représentants John Boehner, symbole
du blocage politique autour de cette
question ».(4)
Ce plan, fruit de nombreuses concessions
d'Obama sur la question de la hausse de
la fiscalité ou la réduction du déficit
public, n'a pas réussi à convaincre la
frange conservatrice des élus
républicains issus du Tea Party, ces "congressional
freshmen" comme les médias les
appellent, qui ont intégré le Capitole
après les élections de mi-mandat en
novembre 2010. (…) Derrière le
relèvement du plafond de la dette se
profilent des restrictions du budget
fédéral et une réflexion sur le rôle de
l'Etat en matière d'action sociale
notamment ».(4)
Pour compliquer encore plus la
situation, l’agence de notation Moody's
a précisé qu'elle donnait aux Etats-Unis
plus d'une chance sur deux de conserver
la note "Aaa" attachée à leur dette
publique, en cas de désaccord persistant
sur le relèvement du plafond. Vendredi,
Barack Obama avait exhorté le Congrès à
sceller un compromis pour éviter un
défaut de paiement des Etats-Unis, alors
que le Sénat a rejeté un texte des
républicains de la Chambre pour relever
le niveau d'endettement autorisé et pris
des mesures pour pousser son propre
plan. (5)
Les
fondements de la crise financière des
pays occidentaux.
Si l’Europe et les Etats-Unis ont
toujours été à l’abri d’une banqueroute,
cela est du à plusieurs facteurs. La
force de leur industrie, le contrôle des
institutions internationales et la
possibilité pour les Etats-Unis de jouer
sur la valeur du dollar ne faisant
fonctionner la planche à billets pour
répondre à ses obligations. Nous sommes
loin de la parité de Bretton Woods :
1dollar égal 1 gramme d’or soit
33dolalrs pour une once d’or. Depuis que
Nixon en juillet 1974 a décidé de
changer la parité au gré des intérêts
américains, nous sommes actuellement à
1620 dollars pour la même once d’or qui
devient de plus en plus une valeur
refuge
« Depuis des mois, écrit l’économiste
Georges Hugeux les Etats-Unis et
l’Europe tentent de gérer une crise
budgétaire et de l’endettement. Jamais
dans l’histoire de l’après-guerre
économique et financière les risques
d’explosion systémique de l’économie
mondiale n’ont été aussi élevés. C’est
une véritable conflagration que nous
risquons, si un sursaut de dernière
minute des dirigeants politiques du
monde occidental ne permet pas d’éviter
une collision frontale entre un risque
de défaut des Etats-Unis et un risque de
défauts en cascade en Europe. La gestion
lamentable des deux cotés de
l’Atlantique a une caractéristique
commune : nous tentons désespérément de
croire que nous allons résoudre des
décennies de laxisme budgétaire sans
peine. L’enjeu est bien plus grave. Il
s’agit d’ajuster notre train de vie à
nos moyens. Il suffit de passer une
semaine en Chine, comme je viens de le
faire, pour se rendre compte de ce qui
est devenu un Occident qui a perdu son
dynamisme et sa confiance ».
« Le Président venait à la table avec
une proposition de réduction de la dette
publique d’un montant de 4.000 milliards
de dollars. Il envisageait les
réductions les plus draconiennes dans la
couverture des soins de sante et
l’éducation jamais envisagées par un
Président démocrate. Mais il ne peut
accepter une telle reculade que si une
partie des réductions ne provient pas
des «nantis ». Il ne s’agit pas
seulement des fortunes colossales
amassées par les milliardaires
américains. Ce qui est également visée
est la fin de subsides colossaux payés
par l’Etat américain à l’industrie
pétrolière, de la défense et de la
finance. (…) »
La
dissuasion des créanciers notamment de
la Chine
Dans la plus pure tradition chauvine,
des scénarii catastrophiques ont été
élaborés en cas de non accord. Le
principal créancier des Etats-Unis est,
on l’aura compris, La Chine possède a
elle seule 900 Mds $, soit environ 20%
des bons du trésor américains détenus
par des pays étrangers (environ 4300 Mds
$). En 2011, la Chine, à deux reprises,
cédé une partie de ses bons du trésor
US. Dans le même temps, elle tente
d’installer le yuan comme monnaie
d’échange de référence sur l’Asie,
remplaçant ainsi le dollar. Ces deux
faits démontrent que la Chine a une
confiance très limitée dans la capacité
des américains à honorer leurs
engagements. De plus, la Chine semble
anticiper une grave crise monétaire
mondiale ayant pour origine une
dévaluation du dollar qui serait une des
voie possibles (au mieux) de sortie de
crise pour les américains. comme on dit
« Et pendant ce temps là les Chinois
travaillent ».
On dit souvent « Si tu dois cent mille
euros à ta banque, tu es fichu – Si tu
lui dois dix millions, c’est elle qui
est fichue ». Pour les vat-en guerre ,
il y a moyen de démolir la Chine A qui
profite l’énormité de la dette US entre
les mains des chinois? Un défaut de
paiement des US mettrait les Bons du
Trésor à une valeur nulle, créant ainsi
un « tsunami financier » sur la Chine.
Ce serait un acte de guerre « soft »,
mais pas forcément plus tordu que ceux
initiés par les US pour ruiner l’URSS.
Détruire le moteur économique du PC
chinois se solderait sans doute par une
guerre civile qui redonnerait de la
prospérité au monde occidental. Les
Chinois ont tout compris . Mao disait à
juste titre que la Chine est le seul
pays au monde capable de perdre 300
millions d’hommes au combat… Avis aux
amateurs.
S’agissant du scénario élégant de «
destruction » de la Chine, rien n’est
moins vrai ! D’abord, la dette
occidentale pèse peu sur l’économie
chinoise : si leurs bons du Trésor
américains valaient demain 0 (hypothèse
extrême), c’est comme s’ils avaient 1000
milliards de dollars d’impayés sur
d’anciennes factures. C’est l’équivalent
de 2 mois de production de la Chine (de
PIB), mais ça n’empêchera pas les usines
de tourner. Les exportations de la Chine
ne représentent « que 25% » de sa
production. Renoncer au marché européen
et américain serait absorbé en 2 ans de
croissance de la demande intérieure, au
rythme actuel.
Par contre un pays comme l’Algérie qui a
placé une grande partie de ses avoirs en
bons du trésor – qui voit d’une façon
inexorable s’effriter leur pouvoir
d’achat-malgré les satisfécits des
argentiers- risque de connaître de
sérieux ennuis si les bons venaient à
être dévalorisés. N’aurait il pas été
plus sage de moins pomper de pétrole en
limitant l’extraction à nos stricts
besoins, et de convertir une partie de
ces dollars actuels en or ? Il faut
savoir qu’en une année l’or a gagné 20 %
passant de 1450 $ à 1620 $ l’once !
L’Amérique
sauvée de la cessation de paiement
Aux dernières nouvelles le chef de la
majorité démocrate du Sénat américain,
Harry Reid, a annoncé samedi soir des
avancées dans les négociations avec la
Maison Blanche Une des propositions
serait que le plafond de la dette,
actuellement de 14.294 milliards de
dollars, soit augmenté de 2.800
milliards de dollars. Cependant les
républicains réclament des baisses
d'impôts et des réductions budgétaires
drastiques. De l'autre, les démocrates
veulent accompagner la rigueur
budgétaire d'efforts fiscaux de la part
des plus riches.
Cerise sur le gâteau on apprend que
Apple a plus de liquidités que les
Etats-Unis. La puissance financière
semble clairement du côté des
entreprises plutôt que des États.
Illustration de l'état désastreux des
finances américaines, le nouveau numéro
un des smartphones, Apple, dispose de
près de 76 milliards de dollars de
liquidités et les États-Unis, de 73
milliards. Cette somme représente ce que
la première puissance économique
mondiale peut encore dépenser avant
d'atteindre la limite de la dette fixée
par les parlementaires américains
(14.294 milliards de dollars).
Apple vient de réaliser un trimestre
record avec des hausses de 125% de son
bénéfice et de 82% de ses revenus. Avec
une capitalisation boursière de 362
milliards de dollars, le groupe «à la
pomme» s'affiche comme la deuxième plus
riche entreprise du monde en Bourse
derrière le pétrolier Exxon Mobil et ses
395 milliards de capitalisation
boursière. «L'une des raisons pour
lesquelles les entreprises mettent
autant d'argent de côté est qu'elles
veulent se mettre à l'abri
financièrement face aux incertitudes
entourant les finances américaines»,
affirme Laurie Simon Hodrick, professeur
à l'université de Columbia. Le trésor de
guerre des entreprises américaines
serait estimé à 1200 milliards de
dollars.(6)
C’est dire si la première puissance au
monde en tant qu’Etat est vulnérable
comparativement aux multinationales.
Cette logique de l’abîme veut que tout,
absolument tout devrait être privé. Un
état ne devrait rien faire d'autre que
s’occuper de s’assurer que « l’ordre »
(police, et armée ) puisse perpétuer
l’ordre établi par les puissants qui ne
veulent pas de l’Etat comme le martelait
Reagan : « le problème c’est l’Etat ».
La gestion des départements ou des
régions, l’éducation, les hôpitaux, les
transports en commun... Tout devrait
être privé pour le plus grand bonheur
des puissants. Il n’est pas étonnant de
ce fait, que l’éducation des enfants
soit payée par les gains du loto à
défaut de moyens de l’Etat fédéral !
Est-ce une
victoire ou une défaite pour Obama ?
Pour Paul Krugman
le prix Nobel d'économie 2008, c’est une
défaite Alors que les investisseurs
célèbrent l'accord entre Démocrates et
Républicains sur le relèvement du
plafond de la dette par une reprise sur
les marchés, le célèbre chroniqueur
économique du New York Times, Paul
Krugman, fustige ce lundi 1er août
,lit-on sur le site Challeng.fr une
"capitulation" du président Barack Obama
et prédit des conséquences désastreuses
sur l'économie américaine. "L'accord,
compte tenu des informations disponibles
jusqu'à présent, est un désastre, et pas
seulement pour le président Obama et son
parti. Il causera des dommages à une
économie déjà en crise. Cela va
probablement aggraver, et non améliorer,
le problème de déficit des Etats-Unis
sur le long terme", s'inquiète le Prix
Nobel d'économie 2008. Et de prédire
plusieurs années de déclin pour
l'activité américaine. Très dure avec le
président, il y voit une capitulation
:"Les termes de l'accord s'apparentent à
une abjecte capitulation de la part du
président. D'abord il va y avoir de
grosses coupes dans les dépenses mais
aucune augmentation des recettes.
Ensuite, une commission spéciale du
Congrès rendra un avis sur les
réductions budgétaires supplémentaires à
envisager. Et si ces recommandations ne
sont pas acceptées, il y aura
automatiquement des coupes
supplémentaires", s'insurge celui qui
vilipende souvent la politique du
président américain depuis son
élection.(7)
Paul Krugman, pense que ce scénario
n'était pas inéluctable. Le président
américain n'a pas su anticiper les
problèmes de la dette américaine, selon
l'économiste. Le président des
Etats-Unis "aurait dû dès décembre
demander un relèvement du plafond de la
dette". Au final, c'est bel et bien le
président Obama qui s'est retrouvé pris
en otage, forcé de négocier et
d'abdiquer au profit des "extrémistes de
l'aile droite politique" Alors que
l'accord prévoit une réduction des
dépenses de 2.500 milliards de dollars,
l'économiste tance la rigueur
budgétaire. "La pire chose que vous
puissiez faire dans ces circonstances
est de réduire les dépenses du
gouvernement, car cela aggravera encore
plus la dépression économique. "Ceux qui
demandent aujourd'hui des coupes dans
les dépenses sont comme les docteurs du
Moyen-âge qui traitait les malades en
les saignant, les rendant au final
encore plus malades. "Ne vous y trompez
pas, nous assistons ici à une
catastrophe sur plusieurs niveaux". (7)
Nous voilà avertis ! Nous sommes en
sursis ! Le déficit abyssal américain de
14 0000 milliards de dollars est à
comparer avec le milliard de dollars que
la communauté internationale n’a pas ou
est incapable de mobiliser pour sauver
les 12 millions de « damnés de la terre
» Somaliens et Erythréens. Non ce monde
n’est pas juste, il doit moralement
changer.
1.http://ecosocietal.wordpress.com/2009/10/04/benoit-hamon-est-il-idiot-jacques-sapir/
2.http://www.alterinfo.net/Le-Dollar-devra-ceder-sa-place_a61676.html
3.http://finance.blog.lemonde.fr/2011/07/30/etats-unis-le-congres-de-la-honte/
30 07 2011
4.http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110729.OBS7860/crise-de-la-dette-americaine-la-faute-aux-republicains.html
5.http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110730.OBS7872/crise-de-la-dette-obama-joue-la-carte-de-l-optimisme.html
6. Guillaume Errard :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/07/30/04016-20110730ARTFIG00286-apple-plus-riche-que-les-etats-unis.php
7. Paul Krugman : "L'accord (sur la
dette américaine) est un désastre"
http://www.challenges.fr/actualite/economie/20110801.CHA1312/paul-krugman-l-accord-sur-la-dette-americaine-est-un-desastre.html
Professeur
Chems Eddine Chitour
Ecole Nationale Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 1er août
2011 avec l'aimable autorisation de
l'auteur
Les textes du Pr Chems Eddine Chitour
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