Vraie menace
(contre les minorités syriennes)
& massacre suspect... Cécilia
La «
boulangerie » de Halfaya dernier cheval
de bataille de la propagande.
Et comme telle une affaire pas aussi
claire que le dit l’OSDH…
Lundi 24 décembre
2012
Il y a quelques jours,
dans une note parvenue à l’Agence
catholique
Fides, Mgr Elias Sleiman, évêque
maronite de Lattaquié, a exprimé ses
« angoisses et craintes » pour le
sort des chrétiens qui présentent 10% de
la population syrienne. Il a parlé du «
chaos qui
règne chez les chrétiens de Lattaquié,
Tartus, Talkalakh et la Vallée des
chrétiens« , des milices islamiques
et des criminels qui profitent de la
situation tout en insistant sur la
volonté des chrétiens de rester en Syrie
« Notre
terre est une terre de martyrs. Nous ne
la quitterons pas » disait-il.
Cette volonté de rester a
été réaffirmée samedi par Youhanna
Yaziji, lors de sa première conférence
après sa nomination comme chef de
l’Église grecque-orthodoxe de Syrie,
patriarche d’Antioche et de tout
l’Orient : « Les
chrétiens (resteront) en Syrie ». « Ce
qui nous arrive, arrive également aux
autres. Nous sommes dans la même
situation que n’importe qui, musulmans
et chrétiens, les uns aux côtés des
autres, à affronter les difficultés ».
Bien avant ces déclarations, les
quartiers chrétiens à Alep ont subi des
attaques à répétitions par ces
soi-disant démocrates et vrais
extrémistes islamistes, notamment les
Arméniens syriens : citons entre autres
la destruction de leur église
apostolique Saint Kevork (Saint Georges)
dans le quartier Midan à majorité
arménienne selon le magasine
Les
Nouvelles de l’Arménie. Certains
groupes djihadistes dont le Nosra, Liwa
al-Tawhid et Ahrar al-Cham témoignant de
leur ignorance totale de la société
syrienne, ses traditions et ses
cultures, «
tirent sur les maisons et les édifices
chrétiens afin de contraindre les
occupants à fuir et en prendre
possession par la suite » selon les
mots un prêtre alépin qui a adressé un
message à
Fides et voici ce que l’église
Saint Kevork est devenue depuis octobre
dernier :
Pourtant
avant Alep, il y a eu Homs avec ses
quartiers chrétiens al-Hamidiyeh et al-Bustant
auxquels Infosyrie a
consacré au moins un article («
Homs, al-Hamidyeh à l’heure
de l’ASL« , mis en
ligne le 2 juin). Même le quotidien
Le Monde s’était
intéressé en février dernier à la
situation prévalant dans le secteur
Boustane/al Hamidiyeh/Wadi al Sayeh : de
son article il ressortait que 90% de la
population chrétienne de Homs avait fui
la terreur instaurée par les bandes
islamistes alors célébrées par la
journaliste du Figaro
Édith Bouvier. De même, plus de dix
milles chrétiens répartis dans neuf
villages les ont quitté sous la pression
des groupes ASL d’al-Qusayr (sud-ouest
de Homs, proche de la frontière
libanaise), avec des appels à
l’épuration lancés depuis les mosquées. Cependant, la situation s’est
beaucoup aggravée ces derniers jours,
les islamistes et l’ASL ne se contentent
plus d’enlèvements et d’intimidations
mais visent systématiquement et
méthodiquement les régions chrétiennes
une à une dans le but de les vider de
ses populations …
Il est vrai que pour les
amis de Hollande, les chrétiens sont non
seulement des infidèles mais des
soutiens du régime.
Mismiyyeh au nord de
Deraa (Syrie sud) : un ultimatum de
trois jours
En effet, les
chrétiens
du village al-Mismiyyeh à 24 kilomètres
au nord-est de Sanamein, situé sur le
versant nord de la colline volcanique de
Lajat, viennent de recevoir un ultimatum
de l’ASL pour les punir de leur soutien
au régime, les qualifiant de «
traitres » et de «
chabbihas« . Et pour
pouvoir mieux situer ce village proche
des petites villes comme Inkhil,
Ezra, Cheikh Miskin, voici une carte :
C’est ainsi que dans une
vidéo diffusée sur la toile, le chef de
la brigade al-Omari, branche de l’ASL,
adresse aux chrétiens syriens, habitant
le village, un ultimatum de trois jours
à partir de jeudi 20 décembre pour
quitter « leur village
encerclé par la brigade al-Omari ».
La population de ce village est estimée
de cinq à six milles habitants
chrétiens.
Ci-dessous, le lien vers la vidéo de la
brigade al-Omari :
Concernant cette brigade de l’ASL, voici
une autre vidéo publiée le 17 décembre
dans laquelle, le commentateur réclame
avec plusieurs rafales d’Allah Akbar que
la brigade al-Omari a pu «
détruire la brigade 34 de l’armée
syrienne à Mismiyyeh à Deraa » alors
que le titre de la vidéo parle de «
Deraa-Mismiiyyeh où les
violents accrochages continuaient »
et voici le lien vidéo :
La position stratégique de
ce village vient de sa position sur la
route Damas-Deraa et Damas-Souieda
(cette dernière ville est à l’est de
Deraa) et de sa proximité de plusieurs
bases militaires.
À Journiyeh, village
chrétien : » طفح الكيل منكم, Y en a marre de vous ! »
Cette situation assez grave
touche d’autres régions en Syrie,
notamment la région de Hama. Des
rebelles ont ainsi menacé samedi
d’attaquer deux villages chrétiens si
les habitants n’en délogeaient pas les
soldats du régime. Un homme se
présentant comme « Rachid
Abou al-Fida, chef de la brigade al-Ansar
», a mis en garde les habitants de
Mhardeh et Al-Sqilbiya (centre) dans une
vidéo intitulé «
Avertissement aux villes à majorité
chrétienne de la province de Hama« ,
il
appelle les habitants à «
expulser les gangs d’Assad et les
chabbihas », « sinon nous attaquerons
immédiatement ».
Selon l’OSDH une partie des
habitants de ces localités s’était déjà
réfugiée dans la région côtière de
Tartous.
Cependant, le site
Syriatruth a
révélé
que des miliciens étrangers ont investi
le village Journiyeh, situé à proximité
de Skilbiyeh depuis mercredi dernier.
Des attaques ont été perpétrées contre
les barrages de l’armée en charge de la
protection de ces villages. Un
responsable local du site électronique
de Skilbiyeh a confirmé à
Syriatruth que l’ASL a envoyé un
mot de menace claire « Y
en a marre de vous ! », et que ses
miliciens se sont rassemblés dans le
village Journiyeh et ont commencé à
attaquer les postes de l’armée syrienne
à Mherdeh (c’est le village natal de
Hazim IV, chef de l’Église
grecque-orthodoxe de Syrie, patriarche
d’Antioche et de tout l’Orient, qui
vient de décéder).
Selon l’agence
Reuters
citant des activistes
locaux contactés sur Skype, l’ASL tente
de s’imposer dans les localités de
Mahardeh et Skilbiyeh situées dans la
province nord qui sont habitée par des
chrétiens. Mais l’agence semble
justifier les exactions des insurgés,
prétendant que « les deux
villages sont des bastions du régime, et
revêtent une importance primordiale
», alors que les villages avoisinants
sont habités par des communautés
alaouites.
Deux villages
alaouites à 40 km de Hama vidés
complétement de leurs populations
Depuis quelques jours, les
événements s’accélèrent à Hama où les
rebelles cherchent à mettre la ville à
l’heure d’Alep et cacher ainsi leur
échec à répétition devant les portes de
Damas. Mais l’armée syrienne n’a pas
tardé à envoyer de renforts comme le
montre cette vidéo publiée dimanche 23,
montrant l’armée en route vers Hama :
En
effet, selon Syriatruth,
la province de Hama nord et nord-est a
connu vendredi des violentes batailles
menées par l’ASL avec le renfort du
Front al-Nosra et de la brigade al-Haq
et qui se sont soldées par la mort de
cent alaouites et l’évacuation totale de
la population de ces deux villages de
Tulaysiyah et Zughba, estimée à plus de
dix mille personnes :
Il est
à signaler que l’Organisation de la
coopération islamique (OCI) a dénoncé
dimanche 23 décembre les menaces de
rebelles islamistes contre deux
localités chrétiennes en Syrie.
Rebelles «
syriens » plastronnant le 22 décembre.
Voilà ceex que trop de médias français
s’obstinent,
contre l’évidence, à présenter comme des
« résistants et des « libérateurs ».
Libérateurs de haine et d’un refoulé
obscurantiste, c’est indéniable…
Dans une vidéo publiée le 20 décembre
par les islamistes de la brigade Ahrar
al-Cham, (« Les Hommes
libres de Cham » – ou du Levant),
que l’on peut considérer comme une
branche du Nosra, les commentaires
parlent d’une tentative ratée des «
chabbiha » de » casser le
siège autour du village Zughba faisant
plusieurs morts parmi eux et
(entraînant) la saisie de
plusieurs matériels » ; il est dit
aussi que « tous ces
chabbiha qui défendent le régime sont
âgés de plus de cinquante ans » ce
qui laisse supposer qu’il s’agit
peut-être des habitants du villages
organisés en comités volontaires
d’auto-défense populaires comme c’est le
cas un peu partout en Syrie :
D’autre part, des
disputes entre les brigades armées ont
éclaté lorsque la brigade al-Haq, (« la
Vérité« ), appartenant aux Frères
musulmans, a laissé les djihadistes
blessés sur le carreau pour saisir les
matériels et les chars à Khattab et à
Tibat al-Imam (à 15 kilomètres au
nord-ouest de Hama). C’est ce que dit
Jaber, l’un des miliciens en colère,
accusant les Frères musulmans de ne
s’intéresser qu’ »aux
photos devant la caméra, en abandonnant
les blessés pour qu’ils soient écrasés
par les chars d’Assad à Tibat alImam ».
« Nous donnerons pas ce
pays à ses gens-là car ils ne sont pas
de bons musulmans. Le pays sera gouverné
par les musulmans, les révolutionnaires
de la révolution qui est sortie des
mosquées« , ajoute-t-il :
À propos de
la boulangerie de Halfaya…
Selon l’OSDH, l’aviation syrienne a tué
plus de 60 civils dimanche 23 décembre
dans un bombardement à proximité d’une
boulangerie dans la localité de Halfaya,
petite ville de 30 000 habitants au
nord-ouest de Hama, sous contrôle des
rebelles.
Fidèles à leur ADN
hollywoodienne, les rebelles continuent
la mise en scène de pseudo-massacres
commis par le régime qui coïncide cette
fois-ci avec la visite de Lakhdar
Brahimi à Damas. Dans une vidéo publiée
dimanche 23 décembre on voit clairement
un homme mettre du pain au milieu d’une
grande tache du sang et des hommes armés
présents sur place :
D’ailleurs, la page de l’opposition a
publié cette photo où l’on voit là aussi
un homme poser le pain par terre au
milieu d’une grande tache du sang.
Par ailleurs, autorisons
nous sur ce « bombardement
de l’aviation syrienne » la remarque
suivante : l’OSDH parle de victimes
civiles, des femmes et d’enfants, mais
où sont-elles ces photos ?
Une seule femme vue
avec un enfant ce qui se laisse supposer
qu’ils étaient de passage. En
revanche on distingue au moins un corps
en treillis militaire.
Rappelons que Halfaya est sous contrôle
des rebelles qui ont même annoncé
publiquement samedi dernier sur leur
page Facebook « La
bataille de la libération de Hama »
alors que la ville de Hama est l’une des
plus calmes en Syrie depuis plus d’un
an.
Et
voici les trois liens vidéos :
-la
1ère vidéo dit que «
23 /12, grand massacre de
boulangerie bombardée par l’aviation qui
a tué plusieurs centaines » mais les
images ne vont pas dans ce sens : pas de
boulangerie, ni plusieurs centaines de
tués (à peine si l’on peut compter une
cinquantaine) mais un pain posé dans la
dernière partie de la vidéo !
Pire, à 1.34, celui qui parle dit que «
le massacre est du 21/12″
et il le répète plusieurs fois mais au
8.52, un autre homme le corrige en
disant « massacre du
23.12 » :
-la 2ème vidéo
supposée présentée les premières minutes
du « massacre », avec les indications
suivantes : « Allah
Akbar,23/12, massacre dans la ville de
Halafaya » et on voit en effet des
tués par terre et des miliciens de l’ASL
:
-la 3ème vidéo
montre des gens à l’intérieur de la
boulangerie alors qu’ils sont censés
être dehors en train d’attendre le pain.
Par ailleurs, rien n’indique qu’il
s’agit d’une boulangerie (qui n’a rien à
voir avec une boulangerie française où
les gens puissent entrer à l’intérieur)
sans oublier que le bâtiment n’a pas
l’air d’avoir subi un bombardement
quelconque et encore moins d’un Mig 23
qui lance une missile dont le plus petit
fait au moins 250 kilogrammes :
Voilà
ce qu’on pouvait dire et objecter à la
version OSDH de l’affaire. Il est
cependant possible que le site ait été
victime d’un tir quelconque de l’armée.
Qui ne visait évidemment pas une
boulangerie ou une queue de civils, mais
des positions rebelles. Cette guerre en
milieu urbain voulue par les insurgés
est évidemment source de victimes
civiles collatérales, et la rébellion en
joue.
Syrie, terre
des djhadistes
Les Tunisiens sont
particulièrement nombreux parmi les
djihadistes présents en Syrie pour ne
pas dire les plus nombreux, et nous
avons déjà souligné plusieurs dizaines
des cas à travers nos articles. En voici
un nouveau : Abou Hafs Oussam al-Sidi,
djihadiste tunisien qui combattait aux
côtés de la brigade de Suqour al-Cham («
Les Aigles de Cham«
), a été tué par l’armée syrienne. Une
page Facebook tunisienne confirme
aujourd’hui sa mort la veille (donc
samedi 22 décembre) en précisant qu’il a
été enterré aussi en Syrie.
Le projet de mettre la
Syrie à l’heure de l’Arabie séoudite a
connu ces derniers jours un nouvel
avatar la naissance du Front Islamiste
Syrien qui a comme objectif, selon Abou
Abdel-Rahman al-Souri, son porte-parole…
-La chute du régime
syrien.
-L’établissement d’un régime islamique
avec la charia comme constitution.
- Concernant les minorités,(
rappelons-le, elles présentent plus de
35% de la population syrienne), elles
serraient gouvernées par la loi
islamique applicable aux non-musulmans
car selon ce porte-parole du mouvement,
« le peuple syrien dans sa
majorité musulmane a choisi un régime
islamique » (sic)! Ce front se compose d’une dizaine de
factions islamistes :
Sinon les exploits de
l’ASL et les djihadistes continuent…
Dans la banlieue de Damas,
ces héros démocrates enlèvent des cadres
médicaux dans l’armée pour les présenter
comme des soldats et des chabbiha comme
le montre cette vidéo mise en ligne le
19 décembre :
Mais la Syrie réelle
continue à faire entendre sa voix
partout où elle se trouve :
Les Syriens soutenaient
leur équipe durant le match du Koweït
Et dans
un registre moins sportif, cette vidéo
montrant des soldats syriens célébrant
leur victoire dans le secteur de Wadi
Deif/Maarat al-Numan, un front que
l’OSDH préfère aujourd’hui oublier :
Restons à Maarat : un
responsable de la brigade dite des «
Tribus libres« ,
Khaled Al Daali Abou Islam, a été tué
par l’armée syrienne dans la région de
Maarat al-Numan :
Et nous terminons avec
Le Journal de Syrie,
édition française du 23 décembre :
Noël syrien de
naguère….
Et puis, comme c’est la
période des fêtes de Noël, un petit
morceau de la Syrie réelle à la belle
époque, époque où elle fêtait Noël,
chrétiens et musulmans ensemble. Il
s’agit du Choral de la Joie, mis en
scène par l’artiste plasticien Abdallah
Saloumeh qui avait présenté ce spectacle
de Noël intitulé «
Éclaire la nuit » à l’opéra de
Damas, en décembre 2005, sous la
direction de Claudia Touma et du père
Élie Zehlaoui.
Le père Zehlaoui, qui a
écrit plusieurs lettres à monsieur Juppé
sur la situation de la Syrie et en
particulier des chrétiens, restées sans
réponse du destinataire. Vidéo
sous-titrée en français :
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