Opinion
Mali: intervention
humanitaire
ou manœuvre antichinoise ?
Capitaine
Martin
Lundi 28 janvier
2013
Antiterrorisme ? Mission humanitaire ? Á
moins que derrière ces beaux mots se
cachent, comme d’habitude, d’autres
choses bien peu avouables… Les media
occidentaux omettent bien de dire, par
exemple, que Pékin et Bamako ont signé
en septembre 2011 trois accords
commerciaux d’importance pour la
rondelette somme de 739 milliards de
yuans. Les deux pays étaient représentés
par le ministre des affaires étrangères
et de la coopération internationale, M.
Soumeylou Boubèye Maïga, et par
l’assistant au ministre du commerce de
Chine, M.
Yu Jianhua, qui s’était rendu dans
la capitale malienne pour
inaugurer le troisième pont à y
avoir été construit.
Le premier accord (quelque 70 milliards
de yuans) représente en quelque sorte un
cadeau que Pékin a voulu faire au pays
africain. Le second accord porte sur un
prêt de cinq milliards de yuans, que
Bamako utilisera pour financer des
projets prioritaires qui seront
identifiés par le gouvernement du Mali
pour améliorer les conditions de vie de
la population locale. Le troisième
accord prévoit quant à lui un
financement de 619 milliards de yuans
qui permettront à la Chine de
participer, avec d’autres partenaires
techniques et financiers du Mali, à la
construction de
l’important bassin hydroélectrique de
Taoussa, près de Gao, dans la zone
fréquentée par les milices djihadistes
et touarègues. L’achèvement du barrage
de Taoussa pourrait apporter un nouveau
souffle au développement de l’irrigation
indispensable à la culture du riz, mais
aussi contribuer à la régénération de
l’écosystème. Le barrage assurerait par
ailleurs le développement de tout un
réseau d’activités dans la région de Gao
et de ses alentours.
Mais Pékin ne s’arrête pas en si bon
chemin. L’empreinte chinoise se trouve
également dans quantité d’autres projets
au Mali dans des secteurs clefs comme
l’éducation, l’industrie, la santé, la
sécurité, les communications et les
infrastructures. Il est évident, au vu
des accords « gagnant-gagnant » qui
permettent à Pékin et Bamako de tisser
des liens de plus en plus étroits, que
l’intervention française au Mali tombe à
pic. Derrière les beaux discours
humanitaires de F. Hollande se cache en
réalité bien autre chose, comme par
exemple la volonté de l’Occident
d’arracher l’Afrique sub-saharienne à
l’influence de la République populaire
de Chine. Un objectif parmi d’autres, me
direz-vous… mais certainement pas le
moindre.
Capitaine Martin
Le dossier Afrique noire
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