Opinion - Résistance
Jérusalem-Est sera
désormais totalement
entourée de colonies
Capitaine
Martin
Samedi 22 décembre
2012
Lundi 17 décembre, la commission ad hoc
du ministère de l’intérieur israélien a
donné son feu vert à la construction de
1.500 nouveaux logements pour colons à
Jérusalem-Est. Annoncé en 2010 lors de
la visite du vice-président étasunien
Joe Biden, ce plan avait déjà généré à
l’époque de fortes tensions avec les
États-Unis. Mis en sommeil en jusqu’en
2011, l’État hébreu vient donc de
l’exhumer avec fracas en lançant
concomitamment le projet de construction
de 3.000 autres habitations. Israël
répond ainsi à sa façon à la
reconnaissance d’un État palestinien en
tant que membre observateur par
l’assemblée générale des Nations-Unies.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a
aussitôt demandé à son représentant à
l’ONU, Riyad Mansour, de se tourner vers
les cinq pays membres permanents du
Conseil de sécurité afin qu’ils se
mobilisent pour empêcher les nouvelles
implantations israéliennes à
Jérusalem-Est. Ce qui fit dire dans une
réaction minimaliste à Nabil Abou
Roudeina, un des porte-parole de M.
Abbas, que « ces projets de
construction juifs sont un défi à la
communauté internationale et montrent un
profond mépris envers le monde arabe
».
La confirmation de la volonté de
Tel-Aviv d’utiliser la construction de
nouvelles implantations comme arme
punitive à la reconnaissance de la
Palestine à l’ONU est venue de l’ONG
israélienne
Peace now. Selon cette
dernière, de nouvelles implantations,
qui viendraient s’ajouter aux 1.500 et
3.000 logements évoqués plus haut,
seraient sur le point d’être approuvées
par la commune de Jérusalem.
L’organisation non-gouvernementale
évoque la construction de 549, 813 et
2.160 logements en trois projets dans la
colonie de Givat Hamatos ; 1.100 autres
logements devraient quant à eux sortir
de terre dans la colonie de Gilo, au sud
de la ville sainte.
En réponse aux demandes de l’autorité
palestinienne, les quatre membres
européens du conseil de sécurité de
l’ONU, la France et la Grande-Bretagne,
ainsi que le Portugal et l’Allemagne,
prépareraient une déclaration commune en
vue de condamner les projets de
nouvelles constructions dans les
colonies. Des sources diplomatiques en
date du 10 décembre font quant à elles
état de la « consternation » de l’union
européenne après l’annonce par l’État
hébreu de la construction de nouvelles
implantations dans les colonies de
Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Maja
Kocijancic, porte-parole de Catherine
Ashton, la haute représentante de
l’Union pour les affaires étrangères, a
souligné que « l’Europe s’opposait
avec force aux plans d’Israël de
déploiement de nouvelles colonies en
Cisjordanie et à Jérusalem-Est » et
que « ces colonies sont illégales en
vertu du droit international et
constituent un obstacle à la paix
». L’union européenne haussant le ton
vis-à-vis de l’État hébreu ? C’est dire
si ce dernier va loin. Du côté de
Washington, en revanche, c’est le
silence radio…
Malgré les protestations qui ne cessent
de s’élever au niveau international, le
premier ministre israélien Benyamin
Netanyahou a affirmé qu’Israël
continuerait d’étendre ces projets
d’implantations : « Jérusalem est la
capitale éternelle de l’État d’Israël,
et nous continuerons à la développer. Sa
question fait l’objet d’un vaste
consensus national ». Une
déclaration quasi mystique à l’adresse
de son électorat, réactionnaire et
colonialiste, qui pourrait lui ouvrir
les portes de la réélection lors du
prochain scrutin.
Capitaine Martin
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