Ha'aretz
L’administration civile a confisqué le tracteur servant au transport
de l’eau à des Palestiniens de la vallée du Jourdain.
Moyen
de pression en vue de leur évacuation.
Amira
Hass
Haaretz, 5 août
2007
www.haaretz.co.il/hasite/spages/889918.html
Version
anglaise : Palestinian shepherds lose water tank over 'illegal presence' in
military zone
www.haaretz.com/hasen/spages/889686.html
Il s’agit d’un matériel
appartenant à des bergers résidant dans la région de Hadidiya,
dans le nord de la vallée du Jourdain, décrétée « zone
militaire fermée » ; l’Administration est prête à
restituer le tracteur à ses propriétaires à condition qu’ils
évacuent la région et assument les frais de transport.
L’administration
civile a confisqué, la semaine passée, un tracteur et une
citerne à eau appartenant à des bergers palestiniens résidant
dans la région de Hadidiya, dans le nord de la Vallée du
Jourdain. Et cela, comme moyen de pression destiné à les
contraindre à évacuer les lieux qui, aux dires de l’Administration,
sont définis comme « zone militaire fermée ». L’Administration
est prête à restituer le tracteur à ses propriétaires à
condition qu’ils évacuent la région et assument les frais de
transport.
Il
s’agit de l’unique moyen d’amener l’eau nécessaire à une
soixantaine de Palestiniens. Depuis lors, ils dépendent de
l’eau qu’ils achètent, trois fois son prix, à des propriétaires
de tracteurs et de citernes d’eau des environs. L’Administration
civile fait savoir que le tracteur avait été saisi au cours
d’une patrouille de routine opérée par son unité de
surveillance, parce qu’il était utilisé « pour perpétrer
une infraction : la présence su un terrain déclaré zone
militaire fermée ». Selon Ahmed Bani Oudeh, le conducteur
du tracteur, celui-ci a été saisi près du barrage de Bekaot,
alors qu’il était en route pour faire le plein d’eau.
Les
familles de bergers se sont installées dans la région il y a des
dizaines d’années, sur des terres appartenant aux villages dont
elles étaient originaires – Tamoun et Toubas. Après 1967, Israël
a déclaré comme territoires militaires fermés de vastes espaces
dans le nord de la vallée, interdisant par là aux Palestiniens
de continuer à y vivre, à y mener paître ou à y travailler
leurs terres. Depuis lors, ils ont été évacués à quatre
reprises de ces territoires, même quand il s’agissait de propriétés
privées.
Fin
2006, la Cour suprême a repoussé la demande des familles de
modifier l’affectation de la terre sur laquelle ils étaient
installés – de terre agricole à terre habitable – et cela en
dépit du fait qu’à un kilomètre de là se trouvent les
maisons de la colonie de Ro’i. La Cour suprême leur a ordonné
de quitter les lieux – qui se trouvent en « territoire C »
(sous responsabilité israélienne) – pour un autre terrain
recommandé par l’Administration civile et qui se trouve en
« territoire B », sous responsabilité administrative
israélienne. Les habitants ont refusé pour la raison qu’à cet
endroit, il n’y a pas de terres convenant à l’agriculture et
au pâturage.
En
avril, l’Administration a détruit leurs tentes et ils se sont
installés sur un autre terrain, au sud de Hadidiya. En mai, les
habitants se sont vus notifier l’obligation de quitter immédiatement
l’endroit qu’ils occupaient parce qu’ils y séjournent illégalement.
(Traduction
de l'hébreu : Michel Ghys)
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