Opinion
Syrie : Le plan de
rechange de l'agression impérialiste !
Dr
Amin Hoteit
Mercredi 12
septembre 2012
Il est désormais de notoriété publique
que l’Occident a profité
du mouvement
syrien exigeant la
réforme de sa gouvernance, pour
élaborer un plan
d’attaque
visant à détruire la Syrie en tant
qu’État souverain et bastion
stratégique de
première importance dressé face à ses
projets hégémoniques ; un plan qui
devait aboutir à détruire son unité et
son armée avant de la disloquer pour
mieux en disposer, sans avoir à
précipiter ses forces otanesques dans
les tranchées de la guerre.
À
peine six mois après sa mise en
exécution, ce plan s’est révélé être un
échec ; ce qui, en toute logique, aurait
dû geler l’offensive occidentale et
ordonner à ses vassaux locaux et
régionaux de réévaluer la situation
avant d'adopter une nouvelle approche.
C’était sans compter sur le désir de
vengeance qui a manifestement succédé au
sentiment de frustration, et sans
compter sur la volonté d’empêcher la
Syrie d’exploiter sa victoire face aux
attaques répétées d’une coalition qui
refuse d’admettre son échec, du moins en
public, et qui a décidé de poursuivre
son agression par tous les moyens dont
elle dispose. D’où un « plan de
rechange » différant du premier par ses
objectifs, ses piliers et ses étapes :
1.
S’agissant des objectifs ; il est clair
que, malgré toutes les prises de
position et déclarations des uns ou des
autres de ses dirigeants, l’Occident,
désormais persuadé de son incapacité à
renverser le gouvernement national
syrien, cherche
à
l’éreinter en l’occupant
le
plus longtemps possible à défendre son
autorité dans un pays qui serait devenu
incontrôlable et irréformable à la
fois ! Il n’est donc pas question de
laisser les réformes adoptées par le
peuple, ou susceptibles d’adoption en
Février prochain, suivre leur cours. Il
faut plutôt travailler à persuader les
Syriens, encore vulnérables aux
mensonges, que les réformes seront
illusoires et qu’ils feraient mieux de
s’engager dans les rangs de l’opposition
plutôt que d’adhérer au « mouvement
réformiste »… quel que soit le prix
qu’ils devront payer !
2.
Quant aux étapes, il semble qu’elles
reposent sur trois piliers:
2.1.
Un pilier civil qui consiste à soutenir
les opérations armées, crimes et
assassinats en terre syrienne, pour
empêcher le retour à la stabilité,
mettre en panne tous les secteurs vitaux
du pays, et ainsi persuader les citoyens
que le pouvoir n’est plus en mesure de
les restaurer malgré toutes les forces
qu’il pourrait déployer. Tel est
le
but recherché par la horde terroriste
lâchée contre les civils, les
militaires, les fonctionnaires, les
bâtiments officiels… en zones infiltrées
par les terroristes grâce au soutien des
planificateurs, notamment entre Homs et
Hama [*].
2.2.
Un pilier économique qui consiste à
renforcer le blocus impliquant des pays
régionaux et européens… tous inféodés
aux États-Unis ; représailles destinées,
encore une fois, à prouver au citoyen
syrien que le gouvernement actuel est
incapable d’assurer les missions
régaliennes de l'État et qu’il est vain
d’espérer retrouver « la douceur de
vivre de la Syrie d’avant » tant qu’il
restera au pouvoir… fermement campé sur
ses positions.
2.3.
Un pilier politique et diplomatique qui
consiste en une mobilisation
internationale pour isoler la Syrie
transformée en « État paria » dont les
autorités ne seraient plus
reconnues comme légitimes ; ce
qui obligerait ses responsables,
désireux de desserrer l’étau, d’obéir
aux diktats de l’Occident et de lui
accorder les concessions exigées pour
servir son projet atlanto-sioniste au
Moyen-Orient et lui faciliter le
traitement de ses
multiples dossiers régionaux en
souffrance et qui ne peuvent plus
attendre !
3.
Les gouvernements occidentaux ont donc
eu recours à ce « plan revanchard » en
trois chapitres une fois qu’ils ont
constaté que l’action militaire directe
était impossible, que l’action armée
terroriste destinée essentiellement à
briser l’État était inefficace, que les
résolutions du Conseil de sécurité
n’abondaient pas dans leur sens… et que
le gouvernement syrien ne tomberait
pas ! Convaincus de ce dernier échec
sans jamais l’avouer, ils ont concentré
leurs efforts sur les médias, les
pressions politiques et économiques pour
finalement diriger leur vengeance contre
le peuple syrien et ses institutions… Ce
« plan de rechange » leur donnera-t-il
satisfaction ? Une analyse
objective des
potentialités syriennes nous permet de
constater que :
3.1.
Les
forces armées et les
forces de sécurité témoignent toujours
d’un mental, d’une efficacité
et de capacités
susceptibles de prolonger leur
résistance à la violence des bandes de
terroristes anarchistes et criminels,
pour en limiter les effets dévastateurs
en matière de sécurité
et de
conditions de vie des citoyens, à défaut
de les neutraliser.
3.2.
Les ressources, la situation
géographique et les alliances de l’État
syrien lui permettent de
contenir, dans une
large mesure, les pressions
économiques de plus en
plus drastiques.
3.3.
Le soutien de nombreux pays ou de
groupes internationaux refusant
l’agression de la Syrie ainsi que la
division de la dite « communauté
internationale » sur sa souveraineté,
son rôle et son devenir sont à même de
faire échec aux tentatives de son
isolement politique et diplomatique ;
les récentes invitations aux dialogues
et aux rencontres avec des responsables
syriens ne sont que les signes
avant-coureurs de l'échec de la théorie
de l'isolement et du blocus.
4.
À la lumière de ce qui précède nous
disons que « le plan de rechange » des
gouvernements occidentaux pêche par
défaut et que la Syrie est capable de
lui tenir tête, d’en atténuer les
répercussions douloureuses et d’en
raccourcir la durée moyennant :
4.1.
La volonté de poursuivre les réformes en
cours et dont le calendrier ne doit pas
céder aux pressions d’où qu’elles
viennent, car tout recul en ce domaine
pourrait servir certains des objectifs
des planificateurs revanchards. Sur ce
plan, la Syrie pourrait bénéficier du
soutien et de l’expérience de ses alliés
qui ont prouvé leur respect de sa
souveraineté et
de
son indépendance.
4.2.
La persévérance dans l’effort de
ré-information des citoyens induits en
erreur pour qu’ils puissent
volontairement rejoindre la majorité
populaire une fois qu’ils auront pris
conscience de ce que les gouvernements
occidentaux leur réservent comme
obscurantisme, insécurité, souffrances,
errances… Sur ce plan l’État ne peut que
poursuivre ses réformes dans le cadre du
dialogue national largement ouvert aux
intérêts de tous sous le ciel de la
patrie.
4.3.
Le souci de mener à bien les opérations
des forces armées et des forces de
sécurité pour ramener l’ordre et la
stabilité, sans tomber dans les pièges
tendus par les bandes armées et sans
excès pouvant servir leurs intérêts
personnels et criminels, maintenant
qu’elles sont dans une situation
désespérée qui les poussent à causer un
maximum de dégâts matériels, humains, et
psychologiques dans tout le pays.
Dr Amin Hoteit
10/09/201
Articles traduits de l’arabe par Mouna
Alno-Nakhal [Biologiste]
Article original : Al-thawra
http://thawra.alwehda.gov.sy/_archive.asp?FileName=31057337220110912022222
Le Docteur Amin Hoteit est libanais,
analyste politique, expert en stratégie
militaire, et Général de brigade à la
retraite.
[*] Nous supposons que l’auteur ne se
réfère pas à Alep pour la bonne raison
que la très grande majorité des
habitants de cette ville ont toujours
refusé de couvrir les soi-disant
« révolutionnaires », particulièrement
ces deux derniers mois où ils sont
devenus les cibles privilégiées des
snipers et de terroristes d’une cruauté
et d’un obscurantisme monstrueux et…
majoritairement venus de l’étranger. Ce
n’est plus à prouver… mais c’est
toujours à dénoncer, autrement que par
la seule crainte des risques qu’ils
pourraient engendrer en Europe… plus
tard !
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