Opinion
Les preuves du
complot contre la Syrie
Djerrad Amar
Vendredi 27 avril
2012
Pour mettre à
exécution le projet
américano-arabo-sioniste au
Moyen-Orient, la presse et les agences
d'informations ont été perverties en
instruments de guerre pour instaurer la
division et le chaos. On les nomme les
médias «mainstream» déployés désormais
en première ligne du front pour appuyer
la politique de la «canonnière»,
actuellement du «porte-avions», pour
servir les intérêts économiques et
géostratégiques occidentaux.
Pour le cas de la
Syrie - comme pour l'Irak, la Libye et
d'autres - il s'agit de tromper,
diaboliser, en vue d'éliminer, le
«régime de Bachar El Assad», qui entrave
leur stratégie de domination. La
déstabilisation de ce pays entre dans le
cadre du projet de démembrement du monde
arabe sur des bases ethniques, tribales
ou confessionnelles inspiré du Plan
Yinon de 1982. Pour son cas il est prévu
de reconstituer les fédérations, du
temps du mandat français, créées par le
général Gouraud en 1920, c'est-à-dire
les Etats de Damas, d'Alep, Alaouites et
Druzes qui furent un échec.
Dès
lors, tous les moyens, même les plus
abjects, sont permis pour atteindre ce
but. La désinformation constitue le
moyen redoutable pour manipuler les
consciences. Tous leurs articles,
reportages, compte-rendu et «infos» nous
dévoilent, chaque jour de mieux en
mieux, les détails et les secrets de
leur conspiration.
La
Syrie, pays de la résistance contre le
sionisme et l'hégémonie américaine, est
donc bien immunisé, par son expérience,
contre la diversion et à la subversion
d'autant que les objectifs des ennemis
sont clairs et déclarés et leurs moyens
identifiés. Son armée et forte et
cohérente, son peuple uni et cultivé.
Comment dès lors peut-on croire pouvoir
rouler facilement ce pays à Histoire
riche et continue, surtout par des pays
factices dits «arabes» dont les
populations n'étaient, depuis seulement
le siècle dernier, que des tribus
nomades sans repères.
Mission
Annan, dernière ruse
Après avoir utilisé,
sans succès, toutes les ruses, les voici
user de leur dernière carte politique
avant le son du glas qui annoncera
l'échec de toute leur stratégie dans
cette région et au-delà.
La
mission de Koffi Annan, avions-nous dit
par ailleurs, n'est que l'expression de
l'échec de leur projet dans le
Moyen-Orient contre les remparts de
Damas - qui était une étape décisive
visant l'influence grandissante de
l'Iran (allié de la Syrie) qui gêne
leurs plans géostratégiques afin de
casser l'axe Chine-Russie-Iran organisés
dans le bloc baptisé BRICS –
certainement l'ultime tentative/tactique
pour justifier de la nécessité «de venir
en aide aux civils» par une intervention
militaire ‘internationale légalisée par
l'ONU. La dernière, celle de la «ligue
arabe» ayant échoué, pour cause de
vérité, à l'avantage de la Syrie.
Avant même l'arrivée
des observateurs, cette fois–ci de
l'ONU, les revoilà avec les mêmes
mensonges éhontés et fourberies essayer
de suborner et influencer ces nouveaux
témoins en fixant, à l'avance, leur
chance de réussite à 3% - dont la cause,
comme convenue, sera imputée au «régime
de Bachar» et non les «révolutionnaires
pacifistes» - à rapporter partiellement
les propos de Kofi Annan pour donner
l'impression que cet envoyé fait des
reproches uniquement au pouvoir syrien,
à justifier le lamentable échec du
nouvel appel à manifester par la
brutalité des services de répression en
annonçant leur «au moins sept personnes
ont trouvé la mort au cours des
manifestations...».
Ces personnes sont en
fait les victimes de leurs attentats qui
continuent, malgré la trêve, dans les
villes de Hama, Idlib, Deraa, Halab et
les environs de Damas où l'on enregistre
des dizaines d'attentats et
d'assassinats des forces de l'ordre et
de citoyens. La dernière mission des
observateurs de la «Ligue arabe» a
échoué devant les pressions et les
tentatives de leur faire dire ce qu'ils
déclarent n'avoir pas vu c'est-à-dire
«les massacres des populations par
l'armée» mais avoir constaté ce que les
américano-arabo-sionistes ne veulent pas
que le monde sache c'est-à-dire «le
massacre des civils (hommes femmes et
enfants), des policiers, des militaires,
des intellectuels, des hommes de culte
ainsi que les destructions des
infrastructures économiques, sociales,
culturelles et sanitaires» par des
«groupes armés» et organisé par leurs
valets arabes: le Qatar, l'Arabie
Saoudite et la Turquie.
Et comme programmé ce
sera, selon leurs médias, comme toujours
le «régime» qui est fautif par son armée
qui continu à "tuer les civils
pacifiques".
Mais le
monde a déjà tout vu et entendu!
Leurs faux discours,
les dizaines d'enregistrements qui
montrent bien les groupes armés dans
leurs œuvres macabres, les manipulations
d'images et des faits surtout d'Aljazeera,
CNN, Alarabia, France 24, BBC arabic et
Orient News que les modestes télés
syriennes ne cessent, tous les jours, de
mettre à nu avec des preuves et un
professionnalisme exceptionnel.
Les preuves par
l'image que présentent ces chaines sont
d'une crédibilité et d'une persuasion
telle qu'il est impossible d'émettre le
moindre doute ; mettant ces méga-média
internationaux dans le désarroi. Il est,
en effet, difficile sinon impossible, de
présenter le moindre argument – pour
sauver votre «honneur et crédibilité» -
lorsqu'on vous montre «vos propres»
journalistes/reporters diriger des
«acteurs» pour des mises en scènes que
vous présenterez comme des faits qui se
sont réellement déroulés.
L'OSDH
fille de la CIA
L'échappatoire
par l'Observatoire syrien des droits de
l'homme (l'OSDH) basé à Londres - qui
fournit des ‘informations à de nombreux
médias occidentaux - est une autre
grosse tromperie que les médias
connaissent parfaitement comme étant
«artifice». Cet OSDH qui n'existe nulle
part ailleurs - a été créé par la CIA
pour les besoins de la stratégie.
Selon Alexandre
Loukachevitch, le porte-parole du
ministère russe des Affaires étrangères,
cet observatoire ne comprend que deux
personnes: le directeur et son
secrétaire-interprète. Il est dirigé par
un certain Rami Abdel Rahmane qui «ne
possède ni formation journalistique ni
juridique ni même d'instruction
secondaire.» Dans une interview accordée
aux médias en novembre dernier, il a
fait savoir que ce Rami «résidait en
permanence à Londres, était citoyen
britannique et exerçait un métier
d'entrepreneur (propriétaire d'un
snack-bar)». Loukachevitch souligne
aussi que les employés de l'OSDH évitent
tout contact avec les diplomates russes.
Malheureusement, de
nombreux médias, qui font autorité dans
les pays arabes en particulier, se sont
transformés en relais de leur propagande
reprenant, comme des perroquets, leurs
informations ; même si elles desservent
leur cause ou leur pays et en payant en
plus. Quelle déchéance !
Même pour la mission
de Annan/ONU, les États-Unis - ces
arrogants qui méprisent le monde
piétinent les lois - et leurs valets
arabes feront tout pour faire échouer sa
mission, car d'une part aucune garantie
n'a été donnée à Annan et à la Syrie
pour que le scénario d'avec la Ligue ne
se reproduise pas et d'autre part parce
que leur objectif stratégique reste bien
la «chute du régime» qui est une
condition sine qua non pour la
domination du régime sioniste de la
région.
Le plan
Annan et le faire croire
A
notre sens, le but visé, par Annan
interposé, est bien de gagner du temps
par cette tactique «élimination
/reconstitution» des groupes pour faire
croire à une persistance de la crise par
la résistance du «peuple» face à la
répression de «l'armée de Bachar» tout
en espérant faire échouer les réformes
profondes, politiques et économiques
engagées par le pouvoir syrien. Des
réformes, en fait, que redoutent, par
contagion, les monarchies du golfe
contrairement au souhait qu'ils
affichent, perfidement, de voir la
«démocratisation» de la Syrie.
Mais la
contre-tactique syrienne - soutenue
surtout par la Russie, la Chine, l'Iran
et d'autres - consiste à accepter le
plan en six points proposé par
Annan/l'ONU en faisant admettre une
«condition» que la logique et la raison
ne peuvent rejeter: «Oui pour la trêve
contrôlée par l'ONU» tout en
questionnant sur «l'avis l'autre
partie».
Là est le piège devant
lequel se trouvent les conspirateurs.
S'il y a appel à une trêve, c'est que
les deux parties sont armées et les deux
doivent l'accepter ! Il serait
irrationnel de l'exiger à l'une et pas à
l'autre. Passons !
MAIS
QUELLE EST BIEN L'AUTRE PARTIE ?
Les groupes armés et
les terroristes? Les USA? Le Qatar ?
L'Arabie Saoudite? La Turquie ? Tous ?
Les premiers, qui sont un instrument,
qui obéissent à des ordres, on peut les
exclure. Reste les autres.
Mais
leur problème est que toute garantie
exprimée de leur part supposerait une
confirmation qu'ils sont les
commanditaires du drame syrien et non un
«soulèvement spontané» d'un peuple
«réclamant des droits légitimes». Ils
confirmeraient ainsi qu'il s'agissait
bien d'un «complot et manipulation
extérieur» contre un État souverain ;
donnant du coup raison au pouvoir syrien
qui ne cesse de le crier et de le
prouver! Ce sera alors toute leur
stratégie qui s'effondrera ; pour
longtemps ! Ils ne s'y donc prononceront
jamais ! Ils sont bien comme disent les
Algériens, dans la situation ou «d'un
côté c'est très chaud et de l'autre
c'est brulant».
La solution doit donc
venir des groupes armés en les
convainquant qu'ils sont les objets d'un
complot en voie d'échec, que leur
entêtement les conduira au suicide par
une présence militaire dissuasive et
déterminée qui n'attend que l'ordre d'en
découdre avec eux d'une part tout en
leur présentant les assurances quant à
leur sort s'ils abdiquent d'autre part.
L'on voit déjà des centaines d'éléments
qui composent ces groupes se livrer,
sans conditions, aux services de
sécurité syriens avec leurs armes et
leurs informations. D'ailleurs la
majorité des armes et matériels
sophistiqués fournis aux «groupes armés»
ont été récupérés par l'armée syrienne.
Il sera extrêmement
difficile aux comploteurs de
reconstituer les réseaux dont les
préparatifs ont exigé du temps, de la
patience, des plans, des tactiques, des
recrutements et beaucoup d'argent. D'où
les profonds troubles qu'ils manifestent
avec leurs «amis de la Syrie» version
III, leur persistance dans des mensonges
encore plus débiles, leurs déclarations
stupides et funestes que condamnent la
raison et le Droit international, leurs
ennuyeux salmigondis: attitudes
déraisonnables et insensées qui ne
mèneront jamais aux résolutions
onusiennes souhaitées.
Plan
Annan : le sort de la Ligue
Même
si le Plan de l'ONU/Annan devait
échouer, il le sera, comme celui de la
«Ligue», à l'avantage de la Syrie et en
mieux! Surprise de dernière minute, le
Secrétaire général de la Ligue Arabe,
Nabil El Arabi, vient de faire un virage
à 180° en déclarant qu' «aucun pays
n'est disposé à participer à une
intervention militaire en Syrie». Tous
montrent une réticence à cette option
qui a instauré un chaos indescriptible
en Libye.
L'échec du complot
contre la Syrie est bien consommé ! Les
conditions d'hier pour le dialogue ne
sont plus celles d'aujourd'hui ; celles
de demain ne seront plus celles
actuelles !
Une anecdote :
Discussion entre un vieux sage fellah
algérien avec son fils qui n'avait pas
saisi cette «crise syrienne» d'autant
qu'il n'entend que «dictateur Bachar»,
«répression du régime», «massacre de
civils par l'armée» etc...Le vieux
questionne : Qui est clairement contre
la Syrie ? Le fils répond : l'Amérique,
l'Angleterre, la France, Israël, la
Turquie, l'Arabie Saoudite et le Qatar.
Le vieux : Qui est clairement pour la
Syrie ? Le fils répond : la Russie, la
Chine, l'Iran, l'Irak, le Venezuela, le
Hezbollah, le Hamas palestinien, le...
le vieux l'arrête net en lui lançant «Eh
bien les choses claires et le choix du
camp est évident, non ? Rappelle-toi la
Libye!».
False
Flags: ou les fausses bannières
Terminons
en rappelant que les puissants
détenteurs du Grand Capital trouvent
toujours chez les pays moins puissants,
à défaut des siens, les solutions à ses
crises multiformes: fomenter des
guerres, faire tomber des régimes,
assassiner des personnalités gênantes.
Pour faire accepter des décisions
impopulaires majeures, il leur faut
préparer l'opinion en la mettant sous
pression «de conformité» par leurs
médias de masse. D'où l'invention du
«False flag» que
Wikipédia définit
comme des «opérations secrètes destinées
à tromper le public de telle manière que
les opérations apparaissent comme si
elles sont menées par d'autres entités».
Les «False flags» sont donc des
mensonges, de la diversion, de la
subversion, des déformations grossières
et délibérées de la vérité utilisée
comme tactique de propagande pour faire
accepter l'inacceptable. On trouvera
toujours des raisons «logiques» pour
cela, puisque l'histoire montre que l'on
est passé de «civilisation»,
«évangélisation», «progrès» à
«sécurité», «démocratie» «liberté»,
«droits de l'homme» en inventant les
prétextes «ADM», «protection des
civils», «aides humanitaires»,
«ingérence humanitaire».
La Yougoslavie,
L'Irak, l'Afghanistan, la Somalie, le
Soudan, la Côte d'Ivoire, la Tunisie, la
Libye, le Yémen, le Bahreïn, le Mali,
l'Egypte et la Syrie sont, jusque-là,
les pays victimes de leur stratégie
funeste de domination qui consiste soit
à détourner des révoltes légitimes
contre la mauvaise gouvernance et les
compromissions de leurs dirigeants afin
de maintenir leurs vassaux ou les faire
remplacer par des semblables, soit à
faire carrément tomber les régimes
réfractaires à leur projet en leur
fomentant des troubles pour les
démembrer.
DJERRAD Amar
Source: alterinfo
Le
dossier Syrie
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