|
Opinion
Israël:
Mairead Corrigan, prix Nobel de la paix, expulsée pour délit
d'opinion
Allain Jules
Mairead Corrigan Maguire
Mardi 5 octobre 2010
C’est avec consternation qu’on a appris,
hier, tard dans la soirée, la confirmation de
l’expulsion de l’Irlandaise Mairead Corrigan Maguire,
prix Nobel de la paix, d’Israël. Toute honte bue, ce
Gouvernement de bras cassés qui souille le peuple
israélien par ses actions, à l’image d’un
Norman G. Finkelstein ou
Noam Chomsky interdits de séjour, Israël
n’admet pas in fine, les penseurs libres qui osent
défendre le peuple Palestinien. La question est de
savoir de quoi a peur cette…..démocratie, la seule
au Proche et Moyen-Orient aiment si bien le dire ses
zélateurs.
Cette partisane acharnée de la paix et de la
non-violence, âgée aujourd’hui de 66 ans, s’était
illustrée en août 1976, après la mort accidentelle
de ses neveux, en organisant une manifestation qui
avait réuni 10 000 femmes des deux confessions,
catholique et protestante qu’écrasa la police
d’Ulster. Mais, elle allait récidiver une semaine
plus tard, en organisant une nouvelle dans les rues
de Belfast, réunissant cette fois-là, plus
35 000 femmes des deux communautés. C’est ainsi que
naît le Mouvement des femmes pour la paix
(Women’s Peace Movement). Dans la foulée, elle reçu
le Prix Nobel de la paix puisqu’elle oeuvrait, avec
Betty Williams, à la réconciliation en
Ulster .
Membre influente du comité de parrainage de
la Coordination internationale pour la Décennie de la
culture de paix et de non-violence, très active dans la
fondation PeaceJam,
cette femme fait peur. Elle faisait partie d’une
première flottille pour Gaza, qui avait été interceptée
par Israël le 31 mai 2010, dans le bateau du nom de Rachel
Corrie, cette militante pacifiste américaine
tuée par Tsahal. Elle avait alors accusé l’état
d’Israël de commettre: « l’Apartheid et le nettoyage
ethnique contre le peuple palestinien« .
Cette déclaration avait courroucée les autorités
israéliennes qui l’ont fait arrêter le 28 septembre
dernier, dès son arrivée à l’aéroport Ben Gourion de Tel
Aviv et ordonné son expulsion. Elle avait un dernier
recours: la Cour Suprême. « J’espère que la Cour
suprême m’autorisera à rester en Israël auprès de mes
amis israéliens et palestiniens » avait-elle
déclarée après son arrestation. Celle-ci a confirmé
hélas, l’ordre de déportation ou d’expulsion donné
contre une lauréate du prix Nobel de la paix. Son tort,
la défense de la cause palestinienne. Quelle humanité !
Celle qui déclarait : « Je crois que ce pays
connaîtra un jour la paix, mais seulement si Israël met un
terme à l’apartheid et au nettoyage ethnique le peuple
palestinien », se rend compte donc, de visu, ce dont
est capable ce Gouvernement sans perspective et qui n’a que
pour ambition la guerre. Faut-il encore vous faire un
dessein ? Ceux qui croient avoir raison dans tout et pour
tout, ne sont-ils pas entrain de rouler à tombeau ouvert ?
C’est simplement triste de voir autant de manquements, alors
qu’on se prétend démocrate. Il y a de quoi avoir peur pour
ce pays, qui continue, tout seul comme un grand, de se tirer
une balle dans le pied.
Mais, chaque critique étant assimilée à de
l’antisionisme ou même à de l’antisémitisme, ultime
syncrétisme pour la bannir, que pouvons-nous faire ? Il faut
avoir le courage de dénoncer ces infractions, sans tomber
dans l’excès.
Publié le 5 octobre 2010 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
Partager
Dernières mises à
jour
|