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Aux sources du chaos mondial actuel
IIe partie: Aux sources du sionisme
V - La théocratie ethnique dans le
chaudron de l'histoire
Aline de Diéguez
Lundi 3 janvier 2011
"Ne pas se moquer, ne pas déplorer, ne
pas détester mais comprendre". Baruch Spinoza
Dans la
véritable guerre de cent ans menée par les immigrants sionistes
contre la population palestinienne autochtone, les belligérants
des deux camps seraient bien inspirés de méditer les principes
que le stratège chinois
Sun Tzu a énoncés dans son Art de la guerre.
Car cette guerre n'est pas née en 1947, ni même à la fin du XIXe
siècle. Ses armes psychiques ont été forgées durant les siècles
mythologiques de la préhistoire religieuse de populations qui
occupaient un petit territoire ingrat, coincé entre deux
immenses régions fertiles - la Mésopotamie et la vallée du Nil.
N'ayant pratiquement rien sur la terre qui
pût combler leur instinct de puissance, les hommes de cette
tribu se sont approprié le ciel.
Ce coup d'Etat cosmique fondateur est la
bombe nucléaire mentale qui a donné aux membres de cette tribu
la force de demeurer groupés au fil des siècles tout en attirant
une limaille d'individus et de peuples qui caressaient l'idée
qu'ils étaient, eux aussi, différents des autres hommes. Mais il
est également le talon d'Achille d'un groupe trop peu nombreux
pour espérer imposer son imaginaire au reste du monde.
En effet, à l'heure où les dieux locaux
sont devenus des sortes de mégalithiques qu'on peut situer sur
l'échelle de l'archéologie mentale de l'humanité, un dieu
archaïque et tribal qui ressortit à l'anthropologie religieuse,
se révèle un lourd fardeau. Des dieux sont morts, d'autres sont
nés. Aujourd'hui, un gigantesque dieu aussi universel que
vaporeux - la DEMOCRATIE - a surgi des entrailles de la jeune
Amérique. Il a déjà conquis la terre et impose son règne et ses
valeurs à la planète entière.
Or, c'est derrière le panache blanc de
leur antique dieu local que les sionistes sont partis, sabre au
clair, à la conquête de la Palestine. C'est au nom des principes
universels du dieu DEMOCRATIE que les Palestiniens résistent à
l'assaut.
Mais ni
les uns, ni les autres ne le voient clairement, et tous deux
croient qu'il suffit d'appliquer sur le terrain les règles
stratégiques et tactiques classiques , connues de tous depuis la
nuit des temps - nombre et positions des troupes, qualité et
quantité de l'armement, entraînement, choix du terrain et du
moment de l'attaque, etc. Or, en génial anthropologue, le
général chinois plante la flèche de la lucidité au coeur de la
cible. La victoire, écrit-il, exige une connaissance autre que
matérielle : "Je dis
que si tu connais ton ennemi et si tu te connais, tu n'auras pas
à craindre le résultat de cent batailles. Si tu te connais
toi-même sans connaître ton ennemi tes chances de victoires et
de défaites seront égales. Si tu ne connais ni ton ennemi ni
toi-même tu perdras toutes les batailles."
La Palestine est aujourd'hui le théâtre
d'une guerre des dieux : l'antique dieu local refuse de perdre
ses privilèges et de se reconnaître vassal des idéaux du nouveau
suzerain, persuadé qu'il est qu'en son fief montagneux, il est
inexpugnable.
C'est à ce combat de Titans que nous
assistons et c'est de ce combat-là que les Palestiniens sont les
enjeux et les victimes.
1 - Sur les traces
de la Dulcinée sioniste
Dans quelles circonstances historiques et
psychiques particulières un groupe humain, dispersé,
volontairement pour l'immense majorité de ses membres, dans
d'innombrables régions du globe terrestre durant près de deux
millénaires et uni par la seule grâce d'un imaginaire religieux
commun, s'est-il, à un certain moment, mis en mouvement en
direction de la Dulcinée du Toboso qui logeait dans sa cervelle
- sa "terre promise"?
Le Dieu
national désiré et créé par ce peuple
l'aurait, par un de ces retournements mystérieux dont l'histoire
a le secret, reconduit sur les lieux dont il se dit issu,
refermant ainsi la boucle mythologique ouverte deux millénaires
et demi auparavant. "Les
peuples se donnent les dieux qu'ils méritent".
[1]
D'innombrables études sur le sionisme
situent sa naissance en 1897. Ne croirait-on pas que cette
idéologie coloniale a surgi, armée et casquée, du génial cerveau
de Theodor Herzl, telle Athéna la guerrière du cerveau de Zeus?
Le théoricien austro-hongrois, anti-sémite dans sa jeunesse et
si virulent que le Fürher allemand n'avait eu qu'à puiser dans
ses formules-choc,
[2]
aurait poussé, dans son non moins génial ouvrage inaugural,
Der Judenstaat ("L'État
des Juifs"), le célèbre cri de
guerre de la déesse jaillissant du crâne de Zeus ouvert d'un
coup de hache du dieu forgeron Héphaïstos. C'est ne rien
connaître du contexte politique des événements et ne rien
comprendre à la psychologie des peuples et à l'évolution des
grands mouvements de l'histoire, qui toujours serpentent
longuement dans les souterrains des psychismes et du temps avant
d'apparaître à la lumière.
L'ouvrage de Herzl est venu au jour dans
un environnement politique sur lequel je reviendrai et au moment
où un sionisme d'essence principalement religieuse existait déjà
puissamment depuis les temps les plus reculés dans certaines
couches de la société et dans certaines régions du globe. Mais,
entre le sionisme messianique des prophètes et le sionisme
politique tardif de Herzl, des personnalités comme le médecin
polonais Léon Pinsker
(1821-1891) auteur en 1882 de la brochure
Auto-émancipation
et président des "Amis
de Sion" ou le fondateur du
sionisme social, Moshe Hess
(1812-1885) ainsi que des rabbins influents comme le Prussien
Tsvi Hirsh Kalisher
(1795-1874) qui prônait un retour à Sion dans une perspective
messianique, ou le Serbe Alkalaï
Yehouda (1795-1874) ont préparé
les esprits et labouré le terrain sur lequel
Théodor Herzl
a pu semer.
Cependant, celui-ci n'était pas armé pour
récolter et sans l'efficace action politique de
Chaim Weizman
auprès du gouvernement britannique et l'appui décisif des
financiers de la City et de Wall Street, notamment de
Bernard Baruch,
ainsi que celui de l'influente loge maçonnique
B'nai B'rith
(Les fils de l'Alliance)
fondée en 1843 à New-York, réservée aux seuls membres juifs, sur
les gouvernements américains successifs depuis la création de la
FED, à partir de 1913, l'ouvrage de Theodor Herzl se serait
couvert de poussière, oublié sur un obscur rayon de
bibliothèque.
voir :
Du Système de la
Réserve fédérale au camp de concentration de Gaza Le rôle
d'une éminence grise: le Colonel House
Aux sources de l'escroquerie
de la Réserve Fédérale - Le machiavélisme des hécatonchires
de la finance internationale.
2 - Revue d' effectifs dans le camp
palestinien
Il est
frappant que, depuis un siècle, les Palestiniens combattent un
adversaire - le sionisme - dont ils n'ont compris ni la
mentalité, ni les objectifs. Pire que cela, ils n'ont même
jamais pensé qu'il était indispensable de les étudier, comme le
prouvent les sorties de l'obséquieux Mahmoud Abbas devant
l'AIPAC aux USA, ainsi que sa gestion des affaires
palestiniennes depuis qu'il a logé ses petits pieds dans les
bottes d'un Yasser Arafat prestement "refroidi", comme
diraient les maffieux. Quant à l'ancien fonctionnaire du FMI,
Salam Fayyad, parachuté Premier Ministre par le gouvernement
américain, il n'a pas craint de se muer en historien des
religions et en exégète pour reconnaître officiellement la "validité
du récit biblique"!
Ce
contexte permet de mieux appréhender les raisons pour lesquelles
les dirigeants du peuple palestinien, et le vieux raïs Yasser
Arafat lui-même, se sont définitivement fourvoyés dans la voie
sans issue du fameux "processus d'Oslo", qui les a
conduits à l'impasse et au mur infranchissable sur lequel le mot
DEFAITE s'affiche désormais en gigantesques lettres
lumineuses. Mais, même le nez à un millimètre de la muraille que
l'adversaire israélien et son acolyte américain continuent de
consolider à grand renfort de mirobolantes promesses de
pots-de-vin colossaux, baptisés "aide financière", et de
livraisons d'instruments de mort de plus en plus performants,
ils ne voient toujours pas que jamais ils n'escaladeront cet
Everest et que c'est leur propre extermination en tant que
peuple qu'ils sont en train de bétonnner. Ils continuent de
chanter à tue-tête: "Négociations ! Traité de paix ! Deux
Etats pour deux peuples! Echange loyal de territoires! Obama,
notre père qui êtes au paradis américain, sauve-nous!"
et offrent le spectacle d'une nouvelle version de la scène du
Colonel décrit par Céline dans les premières pages du
Voyage au bout de la nuit, lequel lit imperturbablement
ses dépêches en faisant les cent pas sous la mitraille de
l'ennemi. Stupidité héroïque de l'officier pulvérisé par une
rafale. Stupidité bornée et traîtrise des Abbas et des Fayyad,
les Dupont-Dupont du désastre palestinien, qui continuaient de "négocier"
depuis des lustres sous la mitraille d'une colonisation tantôt
insolente, tantôt hypocrite, afin d'obtenir au mieux une
indépendance de pacotille sur un territoire réduit à une poignée
de confettis et qui se retrouvent aujourd'hui "grosjean comme
devant".
Benjamin
Netanyahou, Hillary Clinton, Mahmoud Abbas lors de la
"conférence pour la paix", fin novembre 2010
"La stupidité bornée, source d'aveuglement,
est un facteur qui joue un rôle remarquablement
important dans la gouvernance. Elle consiste à
évaluer une situation en termes de notions fixes
préconçues, tout en ignorant ou en rejetant tous
signaux contraires. C'est le fait d'agir selon son
souhait tout en s'interdisant de se laisser dévier
par les faits.
Cette attitude est résumée dans la déclaration
d'un historien au sujet de Philippe II d'Espagne, le
plus stupidement borné de tous les souverains :
Aucune expérience de l'échec de sa politique ne
pouvait ébranler sa foi dans son excellence
essentielle." ( Barbara Wertheim Tuchman ,
historienne américaine. The March of Folly: From
Troy to Vietnam", éd. Alfred A. Knopf, New York,
1984).
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Le sage indou Patanjali, père du yoga,
reprenant les paroles de Socrate, disait déjà, lui aussi,
que "l'ignorance est la cause
de tous les maux", car "celui
qui ne peut pas voir n'est pas un aveugle, l'aveugle est
celui qui ne veut pas
voir" .
Mais il existe une troisième catégorie
de politiciens bornés, celle des hypocrites, qui font
semblant de ne pas voir parce qu'ils ont un intérêt
personnel puissant à persévérer dans un aveuglement affiché.
Les villas luxueuses et les grosses limousines allemandes
aux vitres teintées rendent les neurones de leurs
propriétaires particulièrement paresseux. Le cocon de "négociations
éternelles"
a servi de coussin moelleux à leur lâcheté. Il leur a permis
de mener discrètement de rentables petits négoces avec
l'occupant en échange d'une "coopération
sécuritaire", synonyme de
collaboration et feuille de vigne d'une active chasse aux
résistants, tout en se lamentant sur la méchanceté d'un
Israël qui "préfère la
colonisation à la paix" - ouhhh
le vilain, quelle surprise! "Nous
nous sommes consacrés à des négociations sur vingt années,
et voici nous tombons aujourd'hui dans le piège d'un
processus qui n'a rien changé à l’occupation",
gémit aujourd'hui Saeb Erekat, le principal "négociateur"
du Fatah, feignant de découvrir une situation qui crevait
les yeux depuis le début. Les câbles de Wikileaks révèlent
même que la guerre et les massacres de Gaza ont eté
expressément demandés aux services secrets israéliens par
les dirigeants du Fatah! De la stupidité à la trahison, le
pas a été franchi.
Voir -
La métamorphose d'un être
humain en vermine
La trahison engendre le mépris du
commanditaire lui-même et ses exigences deviennent
insatiables. Ainsi, lors de sa participation à la conférence
annuelle des ambassadeurs sionistes le 26 décembre dernier,
Avigdor Liebermann, a violemment attaqué Mahmoud Abbas
lequel, dans un petit sursaut de dignité, avait osé refuser
de reprendre les négociations pendant que les
colons-termites grignotaient à belles dents la Cisjordanie.
« L'Autorité palestinienne est
une entité illégale et instable, qui ne possède aucune
légitimité juridique ».
Enfonçant le clou de la délégitimation, il a ironisé sur
l'échec de l'ancien compère qui a «
perdu aux dernières élections
législatives et refuse d'en organiser de nouvelles par
crainte de la victoire du Hamas"
et il a conclu en forme de coup de pied de l'âne : "Israël
ne peut négocier avec une autorité illégitime pour une
solution de paix durable ». Le
roi est nu.
La fine équipe de bras cassés qui
gravite autour du Président d'une "Autorité
palestinienne" dépourvue
d'autorité, devrait méditer ce jugement de Machiavel:
"Dans les affaires d’Etat, en les
prévoyant de loin, ce qui n’appartient qu’à un homme habile,
les maux qui pourraient en provenir se guérissent tôt; mais
quand, pour ne les avoir pas prévus, on les laisse croître
au point que tout le monde les aperçoit, il n’y a plus de
remède."
(Nicolas Machiavel,
Le Prince)
3 - De
l 'histoire rêvée à l'histoire vécue
Mais il ne suffit pas de
décrire les actions des hommes politiques de la fin du XIXe
et du XXè siècle pour comprendre, comme nous le
conseille le grand philosophe juif, Baruch Spinoza -
frappé du herem par les siens et obligé de se
protéger d'eux en terre batave
- de comprendre, dis-je, comment s'est effectuée
la transition entre un sionisme religieux diffus et une
idéologie politique qui a conduit à l'émergence de l'Etat
sioniste actuel.
Baruch Spinoza
Portrait de 1665 tiré de la Herzog-August-Bibliothek
Pour
mesurer le degré d'inculture du personnel politique français
actuel, il faut rappeler qu'au cours du discours prononcé
lors du Congrès juif européen le 12 décembre 2010,
Mme Michèle
Alliot-Marie, ministre d’Etat, ministre des Affaires
étrangères et européennes a prononcé les paroles ailées
suivantes: "Le destin des
Juifs d'Europe a largement contribué à l'identité
européenne. Destin des Juifs
portugais d'Amsterdam qui, fuyant l'intolérance, apportèrent
à l'Europe le génie de SPINOZA."
Or, en
matière d'intolérance, celle dont Spinoza a été victime, au
point qu'un fanatique juif a tenté de l'assassiner, est
venue de l'intérieur même de la communauté des fidèles de la
grande synagogue d'Amsterdam, située sur le quai du
Houtgracht. En effet, le 27 juillet 1656, le philosophe fut
ostracisé et frappé de l'infamie et de la malédiction du
herem
[Voir le texte du herem en
note 3]. Blessé,
heureusement superficiellement, il a conservé durant de
longues années son manteau troué par le poignard afin de
garder sous les yeux les preuves des méfaits de tous les
fanatismes, y compris et surtout de celui de ses
co-religionnaires. En 1948
Ben Gourion a tenté de faire lever ce "herem", qui maudit le
philosophe, y compris post
mortem, mais les rabbins de l'Israel
actuel s'y opposèrent.
Le philosophe Baruch Spinoza demeure donc, aujourd'hui
encore, frappé de pestifération par les rabbins juifs et Mme
Alliot-Marie ne le sait pas.
Rabbin Haïm Sitruk,
Mme Michèle Alliot-Marie,
Congrès juif européen, 12 décembre 2010, site du CRIF
J'ai suivi scrupuleusement
les étapes de la maturation d'une Dulcinée idéale dans la
cervelle des croyants jusqu'à sa métamorphose en la
Maritorne coloniale crasseuse et belliqueuse qui s'épanouit
aujourd'hui en terre palestinienne. Entre l'apparition de
Dulcinée et la découverte que, sous ses habits rutilants se
cache une grossière et brutale fille de ferme, une histoire
réelle de deux millénaires et demi a déroulé ses péripéties
- et le double environ pour ce qui concerne l'histoire rêvée
et mythologique qui remplit à ras bords la cervelle des
croyants.
C'est
pourquoi j'ai décidé de remonter le plus haut possible dans
le temps réellement vécu - c'est-à-dire le temps de
l'histoire effective et non celui de l'histoire biblique
rêvée - du peuple successivement appelé Hébreux, Judéens,
Juifs et enfin Palestiniens au gré des découpages
administratifs des empires assyrien, babylonien, perse, grec
et romain qui prirent le contrôle de ce petit territoire, et
ce jusqu'à sa disparition politique complète comme nation en
l'an 70 de notre ère, après la destruction de sa
ville-capitale et de son temple par les légions romaines de
Vespasien et de Titus.
Mon objectif n'est pas de
raconter à ma manière une histoire précise de la Judée ou du
judaïsme, mais de repérer les jalons particulièrement
éclairants qui, dans la courte existence politique de ce
peuple ont eu des conséquences telles sur le contenu des
cervelles qu'elles devaient inexorablement conduire à la
politique actuelle de l'Etat sioniste. C'est pourquoi
j'essaie, chaque fois que c'est possible, de montrer les
rapports entre les événements ou les prescriptions de
l'histoire antique et la politique actuellement menée en
Palestine.
Sortir
de la déploration, de l'indignation, voire de la haine que
cette politique suscite chez certains, afin, comme le
conseille le philosophe, de comprendre par quels
chemins de traverse, et cependant parfaitement prévisibles,
les Judéens du temps d'Esdras ont resurgi d'un néant
politique de vingt siècles pour réapparaître avec la même
mentalité, le même psychisme, les mêmes mœurs et les mêmes
exigences ethniques. Vingt siècles d'histoire mondiale ont
glissé sur le contenu des neurones des disciples de la
Thora et du Talmud comme l'eau sur
la plume d'un canard.
En effet, la
recommandation 181 de l'Assemblée générale de l'ONU
votée le 29 novembre 1947 interprétée fallacieusement comme
légitimant un Etat juif
[4],
Voir : De
l'inexistence de l'Etat d'Israël en droit international
la
pluie des soixante-dix résolutions condamnant leur politique
du même ONU, et qu'ils ont superbement et impunément
ignorées avec une constance remarquable depuis 1947, sont
aux yeux de leurs dirigeants un fatras juridique "rituel"
destiné à occuper et à amuser les gentils.
-
Ils ont crucifié
Marianne... Les nouveaux exploits de Tartuffe en
Palestine
Leurs législateurs sont
ailleurs. Josias ou Esdras voilà leurs vrais légistes. C'est
pourquoi il était capital de remonter aux sources du chaos
mondial provoqué par le débarquement fracassant dans la
modernité, tant au Moyen Orient que dans l'ensemble de la
politique de la planète, d'une préhistoire chargée jusqu'à
la gueule de vapeurs mythologiques.
4 - "Ne pas se moquer, ne pas
déplorer, ne pas détester, mais comprendre" (Spinoza)
Les
quatre étapes précédentes de mon expédition m'ont permis de
mettre en lumière quelques-uns des grands mythes qui,
jusqu'à la fin du XIXe siècle, voyageaient en vase clos dans
les neurones des adeptes du dieu Jahvé. Depuis une vingtaine
d'années aucun historien sérieux, aucun archéologue, aucun
exégète ne considère plus que les récits bibliques sont
historiques au sens scientifique du terme. Ce sont des
textes théologiques destinés à l'édification des
croyants de la religion du dieu Jahvé. Ils nous renseignent
sur la manière dont une petite tribu du Moyen-Orient,
parfaitement localisée, a intériorisé ses relations avec le
ciel et avec son environnement politique. C'est pourquoi on
y trouve à fois des personnages historiques réels comme les
souverains des empires voisins auxquels cette tribu a été
confrontée; mais on y rencontre également d'innombrables
personnages totalement inventés, mais symboliques et
d'ailleurs empruntés aux mythologies des Etats voisins, et
qui s'expriment à ce titre - Adam, Eve, Noé, Moïse, Josué,
Abraham, Agar, etc. D'autres personnages, qui eurent une
existence historique modeste, ont été transformés en mythes
gigantesques - David, Salomon.
Voir -
1 - La Bible et
l'invention de l'histoire d'Israël
-
2 - L'invention du
"peuple élu" et de la "Terre Promise"
-
3 - Israël, du mythe à
l'histoire
Tous
les mammifères marquent physiquement leur territoire. Le
mammifère humain marque son territoire symboliquement.
C'est pourquoi tous les textes religieux sont des documents
historiques à interpréter d'un point de vue anthropologique
. C'est ainsi que la Bible fournit des informations
précieuses sur la psychologie des habitants de cette petite
région, sur la manière dont ils ont construit leurs
relations de pouvoir entre eux et avec leurs voisins à
travers le dieu-miroir de leur mentalité qu'ils ont conçu.
Les textes bibliques sont donc révélateurs de la manière
dont la petite tribu des Judéens des temps antiques a
découpé le morceau de ciel dans lequel elle souhaitait se
lover et les armes qu'elle s'était données afin d'atteindre
cet objectif.
A une
époque où l'unicité religieuse des cerveaux des peuples
était un mantra politique indépassable, le particularisme
communautaire créé par ces mythes a été la cause de
nombreuses confrontations violentes avec les populations
chez lesquelles s'étaient installés de nombreux immigrants
porteurs d'une identité d'autant plus inassimilable à celle
de leur environnement que les injonctions méprisantes et
haineuses à l'égard des non juifs, appelés "gentils",
"goys" ou "goyim" concoctées au fil des
siècles, confinent chez certains rabbins au délire
pathologique et constituent une école du mépris et de haine
à l'égard des voisins chez lesquels ils avaient posé leurs
pénates depuis les temps les plus reculés, à la recherche de
situations lucratives. Ils éclairent certains ressorts
profonds de la brutalité de la politique de l'actuel Etat
colonial à l'encontre des Palestiniens .
Voici,
à titre d'exemples, quelques formulations gracieuses issues
du Talmud babylonien, parmi des milliers de
recommandations rédigées dans le même esprit :
Baba Bathra
10b : "Les
actes d'Israël sont vertueux, mais les Gentils ne
sont capables que du péché."
Kiddushin 49b : "Les israélites
possèdent 90 % de toute la sagesse ,les 10 %
restants sont dispersés parmi les Gentils."
Sanhedrin 58b : "Un Gentil qui
frappe un Juif mérite la mort. Frapper un Juif est
aux yeux de Dieu , l'attaque de la Présence Divine."
Sanhedrin 37a : " Quiconque détruit
un seul Israélite, c'est comme s'il avait détruit le
monde entier "
Yebamoth 98a : "Tous les enfants de
Gentils sont juridiquement des bâtards, puisque les
Gentils sont seulement des animaux."
Baba Bathra 54b : "La propriété de
Gentils ressemble au désert; quiconque arrive là en
premier se l'approprie."
Sanhedrin 57a : "Si un Gentil vole
un Juif, il doit le rembourser. Mais si un Juif vole
un Gentil, le Juif peut garder le butin."
Et aussi: "Si un Gentil tue un Juif, le Gentil
doit être tué. Mais si un Juif tue un Gentil, le
Juif doit demeurer libre."
Sanhedrin 11: "Tous les Israélites
sont vertueux et hériteront la vie éternelle."
Baba Kamma 38a : "Les gentils sont
à l'extérieur de la protection juridique de la Loi
de l'Israël."
Sanhedrin 52b : "L'adultère n'est
pas défendu … avec la femme d'un Gentil, parce que
Moïse défend seulement l'adultère avec la femme d'un
'voisin' et les Gentils ne sont pas des voisins."
etc. etc. ad nauseam
|
"Ne
pas se moquer, ne pas déplorer, ne pas détester, mais
comprendre", conseille Spinoza. Comprendre que les vols
de terres, les brutalités, les tortures dont sont victimes
tous les Palestiniens, petits enfants compris, ne sont pas
le fait d'individus isolés, particulièrement pervers ou la
conséquence d'une brutalité coloniale classique et
passagère. Accompagnées d'une bonne conscience inentamable -
"increvable", pour employer le mot de l'écrivain
polonais émigré en Argentine, Witold Gombrowiz dans son
Ferdydurke - ces exactions sont la résultante
logique d'un système mental qui imprègne la vie quotidienne
des membres les plus actifs de cette tribu religieuse. Il
imbibe les cervelles depuis la petite enfance, si bien que
les bourreaux n'éprouvent ni honte, ni remords à tuer, à
voler, à torturer même des enfants, à les utiliser comme
boucliers humains lors d'incessantes opérations de police, à
expérimenter leurs nouveaux médicaments sur les prisonniers,
à prélever en catimini des organes sur les cadavres
provoqués des Palestiniens, à enterrer leurs déchets
radioactifs sur des terres agricoles confisquées ou à
contraindre les habitants d'une grande ville comme Hébron à
vivre sous des grillages qui leur masquent le soleil, parce
qu'ils sont recouverts des ordures jetées sur leurs têtes
par une poignée de fanatiques qui se sont installés au coeur
d'une grande ville palestinienne de plus de cent mille
habitants, encouragés et protégés par des phalanges d'autres
fanatiques en uniforme.
Cohorte de "terroristes palestiniens"
... le plus dangereux est
évidemment le colosse qui se trouve au centre de la photo
Hitzak Rabin
: "Brisez-leur les os !" Et les soldats
exécutèrent avec discipline l'ordre donné : briser, avec la
crosse de leurs armes, les bras et les jambes des
Palestiniens.
"Je
n'arrive pas à imaginer la raison qui motive un bataillon de
soldats sionistes armés jusqu'aux dents lorsqu''ils
poursuivent un petit enfant, le jettent à terre, le battent,
et l'abandonnent sur le bord de la route"
, se lamente le père d'un enfant de sept ans gravement
blessé par la soldatesque de l'armée d'occupation. Ce père
palestinien n'avait pas lu le
Talmud!
On comprend mieux, dans cet
environnement psychique, le sens des paroles de l'immigrant
moldave et actuel Ministre des affaires étrangères, Avigdor
Lieberman, disant que les Israéliens "obéissent
à une autre loi"
qu'à celle des lois internationales ou à une morale
universelle.
Comprimé depuis deux millénaires dans
les souterrains de cervelles remplies à ras bords de
ratiocinations talmudiques, de rêves messianiques et d'un
amour idéal pour la Dulcinée imaginaire d'une "terre
promise" offerte par le "dieu"
que des Judéens s'étaient donné dans les temps immémoriaux,
le mythe d'un Canaan magique, sorte de paradis sur terre, a
d'abord magnétisé une population originaire des steppes de
l'Europe orientale. Il a très rapidement fait tache d'huile
sur la planète entière et provoqué, en direction de
l'Orient, un mouvement migratoire d'une force que l'Occident
n'avait plus connue depuis les grandes invasions des IVe et
Ve siècle. Non seulement des occupants originaires
d'Ukraine, de Russie, de Pologne, du Minnesota, de l'Alaska,
du Groenland, d'Europe de l'Ouest, du Kamchatka , de
Patagonie, du désert de Gobi et
tutti quanti
se sentent innocents de piller des
biens palestiniens, mais qui plus est, ils se proclament
victimes. Ne sont-ils pas contraints de supporter des "intrus"
qui ont l'audace de ne pas s'éclipser discrètement et
d'offrir de grand cœur leurs maisons et leurs terres à des
immigrants auto-proclamés "peuple
élu" et "peuple
saint"? De quel droit, des
indigènes impurs se permettent-ils de polluer une "terre
juive", se demandent-ils
candidement, en brandissent bien haut le grimoire dans
lequel se trouve consigné le récit mythologique de leurs
tribulations passées, auquel ils attribuent la fonction d'un
cadastre?
C'est
ainsi qu'une dame Arlène Kushner, qui se dit "journaliste",
dénonce avec violence sur le site de l'alliance française,
l'attitude laxiste des gouvernements israéliens successifs
qui ont osé "accepter, en
théorie, une certaine notion de droit aux arabes
palestiniens à vivre sur une partie de
notre
terre". Cette immigrée
française est scandalisée qu'"une
certaine
notion de droit" -
mais pas des droits complets, il ne
faut pas exagérer - soit accordée à la population qui vit
sur ses propres terres depuis la nuit des temps et qui se
trouve expropriée au bénéfice d'immigrés sans titre.[5]
Se glissant habilement dans le
puissant mouvement colonial qui, à la fin du XIXe siècle et
au début du XXe avait abouti à la formation des grands
empires coloniaux européens, les mythes politico-religieux
de la religion issue des réformes d'Esdras sont sortis des
boîtes crâniennes et ont explosé sous la forme d'un puissant
mouvement nationaliste préparé depuis des lustres, en
direction de la conquête de la terre mythique de leur texte
théologique. Un sionisme politique encore balbutiant, mais
solidement arrimé à des racines religieuses dans lesquelles
il puisait sa nourriture et sa justification, s'est installé
par la violence sur la terre du peuple autochtone. Armé du
fanatisme des zélotes, encouragé et soutenu par la
gigantesque puissance financière et politique d'une riche
diaspora éparpillée depuis des siècles sur la planète
entière - et notamment en Angleterre, puis aux Etats-Unis -
il s'est incrusté en Palestine où, au vu et au su du monde
entier, il se livre impunément au sociocide et au génocide
larvé de la population originaire.
5 - Vent d'Est
Dans cette cinquième station
de mon voyage aux sources de sionisme, j'aborderai les
contrées peu ou pas explorées du tout, du mûrissement de
cette idéologie aux confins de l'Asie, après une sorte de
traversée du désert de plusieurs siècles, durant lesquels la
société judéenne a subi de redoutables tangages politiques
que j'évoquerai brièvement pour mémoire, en ne retenant que
ceux qui eurent une influence dans la sédimentation de
l'idéologie sioniste.
La simple présentation du
tableau d'une biographie succincte de tous les Premiers
Ministres qui se sont succédé depuis qu'un vote de l'ONU a
crucifié les Palestiniens, permet de comprendre au premier
coup d'œil pourquoi je dirigerai mes pas en direction des
marches de l'Asie plutôt que vers les rives qui auraient
semblé plus accueillantes et plus logiques des bords de la
Méditerranée, ou vers les paysages verdoyants et cléments de
notre Europe occidentale qui ont connu, elles aussi, de
nombreuses implantations juives au cours des siècles.
On
sait, en effet, que toutes les grandes vagues migratoires se
sont toujours déroulées d'est en ouest. La mythologie
judaïque ne s'y est pas trompée, puisque les communautés de
nos régions se proclament les descendantes légitimes
d'ancêtres "chassés" de la province de Judée par les
armées victorieuses de Vespasien et de Titus lors de la 2ème
Guerre des Juifs en l'an 70. Or, il n'en est rien. Aucun des
premiers ministres qui ont dirigé l'Etat d'Israël ne peut
exciper de racines méditerranéennes ou occidentales
susceptibles de donner une apparence de crédit à cette
prétention. Tous, sans exception aucune, sont issus des
régions talmudiques de l'orient européen ou des marches de
l'Asie. Ce fait n'est évidemment pas le fruit du hasard.
1 - David Ben Gourion(né
David Grün) 16 octobre 1886-1er décembre 1973)
est né à Plonsk en Pologne dans
une famille sioniste (son père, professeur d'hébreu,
était un membre des Amants de Sion). Il
émigre en Palestine britannique en 1906.
2 - Moshé Sharett
(né Moshé Shertok) , (15 octobre 1894 - 7
juillet 1965) est né à Kherson, dans l'Empire
russe (aujourd'hui en Ukraine).
Il émigra en Palestine britannique en 1908.
3 - Levi Eshkol (
25 octobre 1895- 26 février 1969) est né dans un
village à proximité de la ville de Kiev ,
dans l'empire russe, aujourd'hui
Ukraine. Il émigre en Palestine ottomane
en 1914.
4 - Ygal Allon (né
Ygal Païcovitch) (10 octobre 1918- 29 février
1980) est né Kfar Tabor, au pied du Mont Tavor dans
l'est de la Basse Galilée d'une famille originaire
de Roumanie qui émigre en Palestine en
1901.
5 - Golda Meir (
Golda Meirson, née Golda Mabovitz (3 mai
1898 -8 décembre 1978) est née à Kiev , au
cœur de l'empire russe, aujourd'hui
capitale de l'Ukraine. Sa famille
émigre aux Etats-Unis en 1903, le couple Meirson
arrive en Palestine en 1921.
6 - Yitzhak Rabin
(Yitzhak Rubitzov , 1er mars 1922 - assassiné à Tel
Aviv le 4 novembre 1995) est né à Jérusalem. Ses
parents, Nehemiah et Rosa Rubitzov originaires d'Ukraine
émigrèrent d'abord vers les Etats-Unis
7 - Menahem Volfovitz
Begin (Mieczyslaw Biegun , 16 août 1913
-9 mars 1992) . Il est né à Brest-Litovsk,
alors ville polonaise à majorité
juive, aujourd'hui Biélorussie. Il
n'arrive en Palestine qu'en 1942.
8 - Yitzhak Shamir
(Yitzhak Jazernicki (15 octobre 1915…) , est
né à Ruzhany, en Pologne,
actuelle Biélorussie. Il émigre en
Palestine en 1935.
9 - Shimon Peres (Szymon
Perski ) Il est né le 2 août 1923 à Wisniew
(Pologne, actuelle Biélorussie).
Il émigre en Palestine en 1934.
10 - Benyamin
Netanyahou (né le 21 octobre 1949 à Tel Aviv)
Petit-fils d'un rabbin émigré de Lituanie
en Palestine en 1920
11 - Ehud Barak
(Ehud Brog, né le 12 février 1942 au kibboutz
Mishmar Hasharon) Fils d'Israel Brog et d'Esther
Godin, immigrés respectivement de Lituanie
et de Pologne.
12 - Ariel Sharon (Ariel
Scheinermann (né le 26 février 1928 à Kfar Malal
en Palestine) . Son père Shmouel Scheinerman
est originaire de Brest-Litovsk alors en
Pologne, actuellement Biélorussie.
Sa mère Véra est un médecin originaire de Mohilev
en Biélorussie.
13 - Ehud Olmert (
né le 30 septembre 1945 à Binyamina en Palestine.
Son père Mordechaï - né à Buguruslan
en Russie, émigre en Chine en 1919, à
Harbin, et arrive en Palestine en 1933.
|
Un
simple coup d'oeil suffit à constater que tous ces
premiers ministres sans exception aucune, sont originaires,
soit directement, soit par leurs parents, de Russie de
Roumanie et surtout de la Pologne prise dans ses frontières
d'avant la guerre de 1940 - aujourd'hui Biélorussie, Ukraine
ou Lituanie. C'est donc bien le judaïsme oriental qu'il sera
particulièrement indispensable de suivre à la trace, afin de
comprendre l'influence que ce judaïsme-là a exercée sur le
sionisme naissant.
Cette
influence persiste de nos jours sur la politique de l' Etat
auto-baptisé "Israël", terme directement issu du récit
religieux (Gn 32,28 et 35,10). C'est un nom propre, l'autre
nom donné à Jacob. Or, l'Antiquité politique n'a jamais
connu d' Etat indépendant d' "Israël". Un "Royaume
d'Israël", appelé également "Royaume de Samarie", a
brièvement existé au VIIIe siècle avant notre ère. Il a
connu son heure de gloire avec la dynastie Omride dont la
tragédie de Racine, Athalie, décrit la fin
cruelle, mais sa destruction par les armées assyriennes du
roi Sargon en -722 et la déportation de la totalité de sa
population, ont signé sa disparition définitive de
l'histoire comme Etat autonome.
Voir: -
2 - L'invention du
"peuple élu" et de la "Terre Promise",
30 mars 2010
Tous les évènements qui se
rapportaient aux Samaritains, ont été soigneusement occultés
dans les textes bibliques. Depuis la nuit des temps, le
Royaume du Nord était méprisé par les habitants de la
province judéenne du Sud en raison d'une pureté raciale et
religieuse jugées insuffisantes, et ce, déjà bien avant le
mélange ethnique imposé par le roi assyrien Sargon II après
sa conquête de la Samarie. Le yavhisme des Samaritains a
toujours été dénigré et accusé d'avoir été pollué par des
cultes païens. S'y ajoutait surtout la rivalité et la
jalousie à l'égard d'une province plus riche et plus
prospère. Ces raisons s'additionnaient et expliquaient la
haine tenace et active de la part de Juda pour l'éphémère
Royaume d'Israël et qui a perduré, toujours aussi violente,
durant les siècles suivants, à l'encontre des Samaritains.
Les documents assyriens,
babyloniens, perses, grecs et romains qui l'ont évoquée
désignent la petite province - en réalité une ville-Etat -
qui avait Jérusalem pour capitale du nom de Juda,
Judée, puis Palestine à partir de la fin de la
période hellénistique et durant les temps d'occupation
romaine. Je n'ai pas découvert, pour l'instant, les raisons
qui ont poussé les juifs orientaux qui sont à l'origine de
l'idéologie sioniste, à répudier le nom du territoire qu'ils
cherchaient à investir et à choisir celui des habitants de
la province rivale et haïe qui, dans leurs écritures
mythiques, font l'objet des pires exécrations, quasiment à
égalité avec les goyims, en vertu de l'adage bien connu
selon lequel "on ne se hait bien qu'en famille".
L'homonymie avec le nom du traître - Judas - qui livra Jésus
à la vindicte du sanhédrin y est peut-être pour quelque
chose.
6 - La théocratie à
Jérusalem après Esdras
Le
Talmud vénère tout particulièrement le personnage d'Esdras
et le considère comme le grand restaurateur du judaïsme: "La
Torah aurait pu être donnée à Israël par Ezra, si Moïse ne
l'avait précédé" (Sanhédrin 21b). On ne
peut mieux dire, puisqu'il en est sinon le rédacteur unique,
du moins le compilateur principal. Son combat contre les
mariages mixtes, et donc l'instauration d'une théocratique
ethnique, figure sa réforme principale.
Esdras
est le grand initiateur d'un judaïsme fondé sur la "pureté
du sang" des fidèles. La difficulté classique rencontrée
dans l'étalonnage d'une espèce est celle de déterminer une
origine de la souche. Les écritures bibliques grouillent de
généalogies censées remonter à plusieurs siècles. Mais il
faut toujours en arriver à trouver un commencement, d'où
l'invention de la Genèse et les personnages
d'Adam et Eve. Les chrétiens, plus modestes, n'ont imaginé
de faire remonter la généalogie de la mère de Jésus qu'à la
mythique "Maison de David".
Un
hénothéisme rigoureux (héno=un), car propre à la
seule ethnie des Jehoudim, a donc régné en maître pendant
près de deux siècles dans la petite sous-préfecture judéenne
du grand ensemble de la Trans-Euphratène dirigée par un
Péha perse. Mais la ville de Jérusalem sommairement
reconstruite, puisque les anciens palais impériaux n'avaient
pas été relevés, est longtemps demeurée à l'état de ruines.
Tous les habitants vivaient sous la loi exclusive de la
Thora et sous la férule du Grand Prêtre d'un
temple modestement rebâti par les artisans phéniciens,
notamment des Tyriens. Un groupe de cent vingt "sages"
réunis dans une "Grande assemblée" ou "Knesset"
était chargé de diriger la vie religieuse du peuple.
Le fait que l'actuel
parlement de l'Etat d'Israël ait repris à la fois le nom et
le nombre de participants de cette antique assemblée
religieuse, prouve, s'il en était besoin, à quel point les
racines religieuses du sionisme sont profondes et vivantes.
Etalonnées par rapport à l'idéal théologique et social que
représentait la réforme d'Esdras, les évolutions imposées
par les empires grec puis romain qui conquirent à tour de
rôle la province de Juda, furent ressenties comme une
déchéance. Pour les théologiens juifs, la théocratie
codifiée par Esdras représentait une manière de perfection
dans la gestion politique de leur société. A leurs yeux,
l'histoire s'était définitivement arrêtée avec cette
réforme, si bien que tout ce qui a suivi fut vécu comme des
bégaiements informes de l'idéal ancien. L'impératif absolu
du refus de tout mélange avec les autres peuples soupçonnés
de corrompre et d'avilir la pureté "divine" du peuple
juif et les manquements aux rituels obligatoires ne
servirent qu'à mesurer les degrés de dégradation et de
corruption des gouvernements et des sociétés ultérieurs.
C'est cet "idéal"-là que
l'Israël d'aujourd'hui conserve en point de mire. La
purification ethnique est son obsession secrète. Pendant des
années, il a avancé masqué. Aujourd'hui, tout se dit et se
fait au grand jour. En effet, comme le clament non pas un
rabbin isolé particulièrement raciste, mais un groupe qui
comptait dès l'origine cinquante éminents représentants du
judaïsme, rejoints par une foule de deux cents collègues en
rabbinat, en brandissant bien haut le texte fondateur du
judaïsme: "La Thora interdit de vendre à un
étranger une maison ou un champ de la Terre d'Israël (Eretz
Israël)". Ils explicitent leur position par l'argument
d'Esdras du refus "mélange des espèces": "Quiconque
vend ou loue un appartement dans un quartier où vivent des
juifs cause un grand tort à ses voisins, vu que le mode de
vie (des non-juifs) est différent de celui des juifs, qu'ils
nous persécutent et viennent s'immiscer dans notre existence".
Aucune personnalité officielle n'a jugé immorale et illégale
cette déclaration.
[6]
La "communauté internationale" - c'est-à-dire
occidentale - sourde comme un pot dès lors que le vent qui
porte les paroles souffle à partir d'Israël, n'a pas pipé
mot. Il a fallu un Juste, Gidéon Lévy, pour oser écrire dans
un journal israélien, le quotidien Haaretz,
que "l'apparence d'une société démocratique et égalitaire
s'est trouvée soudainement remplacée par un portrait
authentique, terriblement nationaliste et raciste" et
que le gouvernement "se gausse, comme il le mérite"
d'un "processus de paix" qui n'a jamais existé que
dans l'imagination des aveugles et des sourds.
[6b]
La
location des appartements n'est pas le seul lieu où s'exerce
un apartheid absolu. Les crèches pour les bébés ou les
écoles trient, elles aussi, soigneusement les populations.
Veaux, vaches, canards, poireaux, salades, oeufs, fromages,
tout est étiqueté "pur" pour les juifs, "impur"
et bon pour les goyims. La Cisjordanie est le seul endroit
au monde où existent des routes réservées à une ethnie
dominante. Que diraient la foultitude des défenseurs des "droits
de l'homme" et les ligues anti-racistes si cette
situation se produisait en Afrique du Sud, en Inde, en
Papousie...ou en France et si c'étaient les juifs qui
étaient interdits de circulation sur les autoroutes?
On retrouve la même horreur
de tout ce qui n'est pas juif dans les conséquences d'un
événement aussi dramatique que celui qu'ont vécu les
familles des victimes brûlées vives dans le gigantesque
incendie du Mont Carmel des premiers jours de décembre 2010.
Comme le signale le Yediot Aharonot, du 5
décembre 2010, alors que quarante victimes ont été enterrées
en grande pompe, la quarante et unième, une adolescente de
seize ans, Tanya Lansky, a été inhumée comme une pestiférée
dans un coin. En effet, "le rabbinat a refusé de
l'enterrer dans la partie principale du cimetière, parce que
sa mère n'est pas juive. La mère éplorée, qui s'est d'abord
fermement opposée à la décision du rabbinat, a finalement
accepté d'enterrer sa fille dans le carré non juif après de
nombreuses discussions avec des officiels et l'intervention
du maire d'Ashkelon, Benny Vaknin." Même les
cadavres sont classés en "purs" et "impurs".
[7]
Le sang impur de Tanya
"Moi aussi, comme
Hitler, je crois dans le pouvoir de l'idée du sang."
[8]
"Un juif élevé au
milieu des Allemands peut adopter les coutumes allemandes,
des mots allemands. Il peut être totalement imbibé de fluide
allemand, mais le noyau de sa structure spirituelle restera
à jamais juif, parce que son sang, son corps, son type
physique racial sont juifs."
[9]
Ces
deux phrases n'ont pas été écrites par des racistes à
l'esprit perverti par un antisémitisme malsain. La première
figure dans l'ouvrage L'heure présente du
poète national officiel d'Israël, Haïm-Nahman BIALIK
- l'inventeur de l'immortelle expression "plomb durci"
qui a connu son heure de gloire en décembre 2008 lors des
massacres de Gaza - la seconde se trouve dans une lettre du
chef du sionisme nationaliste de l'Etat d'Israël Zeev
Vladimir Jabotinsky. Bialik et Jabotinsky sont
originaires des mêmes provinces ukrainiennes que tous les
anciens premiers ministres.
C'est
avec l' histoire arrêtée il y a deux mille ans que l'Israël
talmudique actuel, incarné par tous ses premiers ministres
successifs, prétend renouer; c'est cette histoire fantasmée
qu'il prétend imposer au monde. Jamais il n'a eu l'intention
de négocier l'établissement d'un Etat palestinien réel et
autonome. Depuis soixante-cinq ans, il amuse et promène la
fameuse "communauté internationale" dont
l'aveuglement volontaire n'est plus à démontrer. Son
objectif secret et constant depuis l'arrivée des premiers
colons en Palestine au début du XXe siècle est l'élimination
physique de ses occupants originels ou le grand coup de
balai du nettoyage ethnique purificateur, poussant hors des
frontières les habitants originels. N'entend-on pas crier de
plus en plus fort que la patrie des Palestiniens est la
Jordanie?
Voir
Israël et son
cadavre
Il est clair que seule la
crainte de voir ses exploits exposées sur les écrans de tous
les pays du monde ont préservé pour l'instant les
Palestiniens de l'extermination totale à laquelle se sont
livrés les colons des Amériques sur les Indiens ou les
colons britanniques sur les peuples autochtones de
l'Océanie.
[10]
7 - Le grand sommeil
de la Judée
La
ville-capitale de l'après-Esdras grouillait de prêtres et de
lévites ombrageux qui veillaient à la stricte application
d'un ritualisme rigoureux. Un faisceau de lois innombrables
enserrait à la fois le culte et la vie quotidienne: édits
sur les fêtes, sur les heures des prières ou sur les
pèlerinages, lois sur les vœux, modus operandi des
sacrifices fixé dans ses moindres détails. Les prescriptions
sur les rapports sexuels, les règles sur la pureté et
l'impureté, notamment des femmes, les formes et les
broderies des habits sacerdotaux, rien n'échappait à la
vigilance des prêtres.
La
puissance de la prêtrise était telle que de simples
manquements aux rituels étaient sanctionnés par la mise à
mort du contrevenant. Le sabbat et la circoncision étaient
devenus des obligations absolues. Plus tard, du temps de la
domination romaine, le célèbre Rabbi Schammaï, une
sorte de champion du monde du scrupule religieux, se
demandera dans quelle condition il est permis de manger un
œuf pondu le jour du sabbat. (Talm. de Bab., Betza, 16a ;
Talm. de Jér. Schabbath, I,8-12). Mais son contemporain,
Rabbi Hillel, considéré comme un grand spirituel,
résumait ainsi la Loi: "Ce que tu n'aimes pas pour toi,
ne le fais pas à ton prochain. C'est là la loi tout entière"
(Talm. de Bab., Schabbath,31a). Il ne s'agit
nullement là d'une révolution morale propre au judaïsme. Ce
commandement fait partie, en effet, de la sagesse
universelle de toutes nations du monde. Au cinquième siècle
avant notre ère, le philosophe chinois Confucius enseignait
déjà: "Agissez envers les autres comme vous aimeriez
qu'ils agissent envers vous."
Or, le
commandement talmudique est directement issu du
Lévitique : "Tu ne te vengeras pas et tu ne
garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Lv. 19,18)."
Cependant, il convient ajouter à cette belle sentence un
gros bémol: il ne faut jamais oublier que dans l'esprit des
rédacteurs du Lévitique et de leurs
continuateurs, l'application de ce commandement est limité
aux seuls membres de la communauté des fils de Jahvé. (voir
ci-dessus les quelques citations du Talmud ).
En
effet, la doxa affirme que les fidèles de Jahvé
appartiennent tous, et eux seuls, à un peuple de justes et
constituent une entité divino-humaine. Ils sont réputés unis
par le lien d'une sanctification liée à leur statut de
gardiens de la Loi dite "de Moïse", directement
dictée par leur Dieu. C'est pourquoi, dans la parabole du
bon Samaritain des évangiles chrétiens, à un
docteur de la loi qui hésitait sur le périmètre de
l'application du commandement et qui lui demandait: "Qui
est mon prochain?", Jésus, en véritable spirituel
révolutionnaire, a fait éclater le carcan ethnique des
textes de la Thora et élargi à tous les hommes
l'impératif de la charité et de l'amour. Il enseigne que la
miséricorde ne connaît pas de barrières raciales: "Celui-là
qui a pratiqué la miséricorde (…) s'est montré le prochain
de l'homme tombé aux mains des brigands ". (Luc 10,
25-37) Or, l'homme miséricordieux n'était pas le Pharisien,
qui a passé son chemin, "le nez dans son bréviaire"
et qui a laissé le blessé agoniser au bord de la route, car
il ne voyait pas en lui son "prochain" - son "voisin".
Le mourant a été secouru par un "bon Samaritain".
Aujourd'hui, les Pharisiens d'Israël sont infiniment plus
exubérants que le "pieux Pharisien" décrit dans les
Evangiles. Ils dansotent sur les collines en regardant
brûler Gaza. Barbe au vent ils trépignent de joie et sautent
d'un pied sur l'autre afin de fêter l'averse de plomb fondu
et de phosphore blanc qui transforme les prisonniers du plus
gigantesque goulag qui ait jamais existé sur la "boule
ronde" depuis la nuit des temps, en torches vivantes.
Les agonisants, les blessés, les amputés, les affamés, les
orphelins de Gaza ne sont ni les "prochains",
ni les "voisins" des Pharisiens israéliens
d'aujourd'hui. Ils ne sont pas non plus les "prochains"
de l'immense majorité de la population de l'Etat
sioniste, ou de leurs co-religionnaires répandus sur la
terre entière, à la fois indignés et surpris de la
réprobation des "gentils". "Israël ne fait que se
défendre" gémissent-ils crescendo en do majeur,
accompagnant leurs lamentations de la harpe de la mauvaise
foi et du psaltérion de la cruauté, dont chaque corde
répercute en écho le mot vengeur, AN-TI-SE-MI-TE, par lequel
ils entendent foudroyer les adversaires de la bonne
conscience en béton armé du "peuple saint".
Gaza sous
les bombes au phosphore, bonheur des rabbins
8 - La montée en
puissance de la civilisation grecque
Un
sacrifice perpétuel se déroulait dans le Temple. Une
boucherie permanente nécessitait un approvisionnement énorme
et constant de ruminants. Les condamnations d'Isaïe sur les
mains dégoulinantes du sang des bêtes sacrifiées par les
prêtres-bouchers étaient oubliées depuis belle lurette: seul
comptait désormais le respect des règles et le montant de la
dépense consentie pour le sacrifice. On achetait les faveurs
de Jahvé en se pliant à l'obligation d'apporter une
multitude d'offrandes tout en se conformant à des rituels
plus contraignants et plus rigoureux les uns que les autres.
Une piété d'apparence envahissait la vie quotidienne et, par
réaction, engendrait de plus en plus de petits malins qui
essayaient de contourner cet attirail de règles en "offrant"
des bêtes malades ou estropiées, comme s'en indignaient les
bouchers-sacrificateurs. C'est à cette époque que fut remise
en pratique la superstition de l'Azazel: un bouc
chargé des fautes de la communauté était envoyé dans le
désert où la pauvre bête mourait de faim et de soif.
L'agonie de l'animal était censée purifier l'ensemble des
habitants de ses turpitudes.
Tout était prêt pour le grand
sommeil intellectuel: la Judée devenue tout entière une
sorte d'église bigote s'était repliée sur elle-même. Une
théocratie vétilleuse dans laquelle une casuistique
scolastique produisait une société fanatique et intolérante
prouve, s'il en était besoin, que les lois religieuses ne
peuvent être appliquées à la gestion d'un Etat normal.
Aucune œuvre artistique, littéraire ou architecturale de
qualité ne peut être mise au crédit de la Judée de cette
époque. Le seul bâtisseur de qualité connu de cette région
fut, beaucoup plus tard, le roi Hérode, qui n'était pas un
Judéen, mais un arabe superficiellement converti au judaïsme
et membre de l'ethnie honnie des Iduméens, l'Edom des textes
bibliques.
Pendant que la Judée difficilement repeuplée et sommairement
rebâtie après l'exil babylonien somnolait sous la poigne du
rigorisme dictatorial lié à la multitude des prescriptions
religieuses, une civilisation occidentale éclatante et
féconde naissait en Grèce. Esdras et Néhémie
sont contemporains du siècle de Périclès qui vit
briller Socrate, Hérodote, Eschyle,
Hippocrate, Platon.
Le
choc entre les deux civilisations se produira lorsqu'Alexandre
le Grand surgira dans le grand fracas de ses victoires
et de l'effondrement d'un empire perse lointain de la
domination duquel les juifs s'étaient parfaitement
accommodés.
Il
semble que plus une religion impose d'entraves et de
complications quotidiennes aux individus, plus elle se
sclérose et plus elle a de chances de se maintenir dans les
esprits simples et ignorants. Le yavhisme spirituel des
grands prophètes se réveillait sporadiquement. Mais des
hommes comme Rabbi Hillel ou Gamaliel, le
maître de l'apôtre Paul, n'eurent pas une influence
décisive sur l'évolution politique du judaïsme. Un judaïsme
ouvert n'a survécu que dans des sectes marginales comme
celle des Esséniens. Il ne se manifeste plus
aujourd'hui que dans des groupuscules comme celui des
Naturei Karta fervents défenseurs des Palestiniens et
contempteurs de la barbarie sioniste, ainsi que du principe
même du sionisme. Il a été remplacé par un judaïsme des
règles et des contraintes centré sur la séparation d'avec
les non-juifs et la solidarité communautaire.
C'est ce judaïsme-là qui a
traversé les siècles et qui a fait le lit moelleux dans
lequel s'est couché, parfaitement à l'aise, le sionisme
politique qui donne sa pleine mesure aujourd'hui en
Palestine.
9 - Alexandre le
Grand et la Judée
Le
génocide larvé des Palestiniens ne peut étonner quiconque a
un jour lu dans son intégralité les textes de la Thora
et pas seulement les fameux commentaires talmudiques.
Assassiner les non-juifs sur ordre du dieu semble y figurer
une manière de sport national obsédant et être considérée
comme une des formes principales de la piété tellement les
conseils et même la description des moyens à utiliser
abondent, tant dans l'ensemble du Pentateuque
que chez certains prophètes.
Le
Talmud (Yoma 69a) raconte comment les notables de
Jérusalem firent croire à un Alexandre le Grand en route
vers l'Egypte, que les Samaritains étaient ses ennemis et
qu'il convenait de les exterminer. Après un siège de
plusieurs mois qui lui a permis de triompher d'une
résistance particulièrement inventive et coriace des villes
de Tyr et de Gaza, le grand conquérant grec aurait fait un
détour par Jérusalem, dans le seul but d'honorer son
grand-prêtre et de se prosterner à ses pieds.
Alexandre
le Grand, monnaie
"Dès qu'Alexandre vit de
loin cette foule en vêtements blancs, les prêtres en
tête, revêtus de leurs robes de lin, le grand-prêtre
dans son costume couleur d'hyacinthe et tissé d'or,
coiffé de la tiare surmontée de la lame d'or sur
laquelle était écrit le nom de Dieu, il s'avança
seul, se prosterna devant ce nom, et, le premier,
salua le grand-prêtre. Tous les Juifs alors, d'une
seule voix, saluèrent Alexandre et l'entourèrent. À
cette vue ; les rois de Syrie et les autres furent
frappés de stupeur et soupçonnèrent que le roi avait
perdu l'esprit ; Parménion [un des généraux
d'Alexandre], s'approchant seul d'Alexandre, lui
demanda pourquoi, alors que tous s'inclinaient
devant lui, lui-même s'inclinait devant le
grand-prêtre des Juifs ?
- Ce n'est pas devant
lui, répondit Alexandre, que je me suis prosterné,
mais devant le Dieu dont il a l'honneur d'être le
grand prêtre. Un jour, à Dion en Macédoine, j'ai vu
en songe cet homme, dans le costume qu'il porte à
présent, et comme je réfléchissais comment je
m'emparerais de l'Asie, il me conseilla de ne pas
tarder et de me mettre en marche avec confiance :
lui-même conduirait mon armée et me livrerait
l'empire des Perses. Aussi, n'ayant jamais vu
personne dans un semblable costume, aujourd'hui que
je vois cet homme et que je me rappelle l'apparition
et le conseil que je reçus en rêve, je pense que
c'est une inspiration divine qui a décidé mon
expédition, que je vaincrai donc Darius, briserai la
puissance des Perses et mènerai à bien tous les
projets que j'ai dans l'esprit.
Après avoir ainsi parlé
à Parménion, il serra la main du grand-prêtre et,
accompagné des prêtres qui couraient à ses côtés, il
se dirigea avec eux vers la ville. Là, montant au
Temple, il offrit un sacrifice à Dieu, suivant les
instructions du grand-prêtre, et donna de grandes
marques d'honneur au grand-prêtre lui-même et aux
prêtres. "
Flavius Josèphe,
Antiquités juives
|
Rien ne semble donc plus
naturel à un cerveau religieux de l'Israël contemporain que
le génocide d'une population entière. Le rabbin Ken Spiro,
auteur d'un cours d'histoire juive dans le site officiel
Lamed.fr, en profite pour ajouter à l'épisode romanesque
de Flavius Josèphe quelques interprétations de son crû et
invente, avec une légèreté d'alouette, un génocide des
Samaritains: "Les Juifs ont alors reçu carte blanche
[d'Alexandre] pour se débarrasser des Samaritains, ce
qu'ils ont fait promptement, et Israël et Jérusalem ont été
paisiblement absorbés dans l'Empire Grec."
[11]
La "promptitude"
avec laquelle les Judéens de l'antiquité se seraient "débarrassés"
- c'est-à-dire auraient procédé à un "prompt"
génocide de toute la population d'une province - semble à ce
fonctionnaire actuel de son dieu un acte tellement naturel
qu'il en paraît bénin. Il faut reconnaître que
l'accoutumance à la lecture quotidienne des massacres
expéditifs dont les écritures bibliques regorgent ne peut
conduire qu'à une corruption du sens moral naturel , à
commencer par ses "guides spirituels", comme le vieux
rabbin Ovadia Yossef, vient encore d'en donner l'exemple.
« Les non-juifs n’existent que pour servir les juifs»,
babille le vieux gourou des juifs sefarades
israéliens, alors que des formes de compassion et de
protection des petits, y compris d'une autre espèce que la
leur, sont observables chez certains mammifères .
Voir
-
Le territoire, les rats et les hommes
Les incitations aux génocides
"promptement" réalisés dont fourmillent les textes
bibliques sont incrustées d'une manière si indélébile dans
les cervelles qu'ils en deviennent une seconde nature.
L'annexe en note fournit un liste non exhaustive des
recommandations les plus avisées et les plus précises qu'un
bourreau dépourvu d'imagination peut trouver soigneusement
recensées dans les textes bibliques afin de réaliser un
petit génocide rondement mené. [Voir
les nombreuses citations de massacres en annexe]
Mais
la légende talmudique d'un Alexandre faisant pénitence à
Jérusalem, qui aurait rendu les honneurs au grand-prêtre et
aurait sacrifié dans le temple est une pure invention de
l'historien Flavius Josèphe dans ses Antiquités juives
(XI, VIII, 4,6. La révolte des Samaritains).
Le récit biblique est coutumier de ces appropriations
intempestives des grands hommes et de ces détournements de
faits historiques, comme ce fut déjà le cas au sujet de
l'empereur perse Cyrus le Grand par Esdras.
Voir -
Comment le cerveau d'un peuple est devenu un
bunker
Le
même événement relaté par Voltaire dans son
Dictionnaire philosophique est vraisemblablement
plus proche de la vérité historique. En effet, à la base de
cette légende, il y aurait eu la soumission du grand-prêtre
de Jérusalem "Yaddu'a" à Saphein, dans la
plaine côtière, non loin de Jaffa. C'est lui qui était venu
se prosterner devant Alexandre et non le contraire.
"
Après qu'Alexandre eut vaincu la ville de Tyr,
maîtresse de la mer, les juifs refusèrent de fournir
des vivres à son armée. S'ils refusèrent
imprudemment des contributions au vainqueur, (…)
c'est que les Samaritains leurs rivaux les avaient
payées sans difficulté, et qu'ils crurent que Darius
(l'empereur perse) , quoique vaincu, était encore
assez puissant pour soutenir Jérusalem contre
Samarie. Il est très faux que les Juifs fussent
alors le seul peuple qui connût le vrai Dieu, comme
le dit Rollin. Les Samaritains adoraient le même
Dieu, mais dans un autre temple; ils avaient le même
Pentateuque que les Juifs, et même en caractères
hébraïques, c'est-à-dire tyriens, que les Juifs
avaient perdus. (…) La haine était égale des deux
côtés, ayant le même fond de religion. Alexandre,
après s'être emparé de Tyr par le moyen de cette
fameuse digue qui fait encore l'admiration de tous
les guerriers, alla punir Jérusalem, qui n'était pas
loin de sa route. Les Juifs conduits par leur grand
prêtre vinrent s'humilier devant lui, et donner de
l'argent; car on n'apaise qu'avec de l'argent les
conquérants irrités. Alexandre s'apaisa; ils
demeurèrent sujets d'Alexandre ainsi que de ses
successeurs. Voilà l'histoire vraie et
vraisemblable. "
Voltaire,
Dictionnaire philosophique
|
Or,
l'historien romain du premier siècle de notre ère, et
qui vécut du temps de l'empereur Claude, Quinte-Curce,
auteur d'une passionnante et minutieuse histoire des
campagnes d'Alexandre, fortement inspirée de
L'Histoire d'Alexandre de Clitarque, un
historien grec contemporain du grand conquérant et de ses
guerres, ne fait pas la moindre allusion à un détour
d'Alexandre par Jérusalem, ni même à une rencontre avec une
délégation de juifs jérusalémites. Furieux d'avoir été
arrêté plus de six mois par la résistance héroïque des
villes de Tyr et de Gaza, il se dirigeait au pas de charge
en direction de son objectif: le royaume des pharaons qu'il
allait conquérir avec la rapidité foudroyante qui a
caractérisé toutes ses campagnes. Il est surtout fort
vraisemblable que la rencontre du conquérant grec avec un
petit groupe de religieux juifs n'ait pas été considérée
suffisamment importante par ces historiens pour mériter
d'être mentionnée.
Itinéraire de l'armée d'Alexandre
Quant
à l'historien juif Josèphe, il a rédigé son épopée
mythologique au premier siècle - en l'an 93 de notre ère -
du temps de l'empereur romain Titus, soit près de quatre
siècles après les campagnes d'Alexandre et cinquante
ans après Quinte-Curce. D'ailleurs, il fait remonter son
Histoire des Juifs à Adam et Eve et se contente
de paraphraser la Bible. Voilà qui donne une idée de la
valeur "scientifique" et "historique" de cette fable.
En
l'an 66, il avait participé à la guerre de résistance
particulièrement inventive et héroïque de ses
co-religionnaires contre les Romains. Ayant réussi à fuir le
siège de Jérusalem et étant passé dans le camp ennemi, il
était devenu un affranchi de la famille impériale des
Flaviens et avait pris, conformément à la coutume en
vigueur, le nom de Flavius qui signait son appartenance à la
famille de ses anciens maîtres. Comme il avait servi
d'interprète aux Romains durant les derniers épisodes de la
guerre de Judée, les juifs l'ont, durant des siècles,
considéré comme un traître.
Mais
pour les Romains non plus il n'a jamais été tout à fait l'un
des leurs, même si les empereurs l'ont comblé de faveurs et
ce d'autant plus qu'en dépit de leur tolérance à l'égard de
toutes les fantaisies religieuses, ils ont toujours
considéré que le judaïsme, avec son temple dépourvu des
statues dans lesquels un esprit romain voyait la
matérialisation de ses divinités, représentait une
perversité étrange, un sectarisme fanatique et une absurdité
politique. On comprend que, dans sa vieillesse, Flavius
Josèphe quelque peu repentant et cherchant à donner des
gages à ses co-religionnaires, ait reproduit avec le grand
conquérant grec Alexandre la supercherie qu'avait commise
Esdras avec le conquérant perse Cyrus le Grand.
L'historien juif n'a été réhabilité par les siens que
récemment, avec la naissance de l'Etat sioniste, qui trouve
dans son œuvre romancée un moyen de nourrir l'imaginaire
national. L'histoire mythique de Flavius Josèphe prend
opportunément la relève et la suite de l'histoire mythique
des écritures bibliques arrêtées.
10 - Les Judéens
hors des frontières de la Judée
Mais aucun groupe humain
n'est composé que de héros et d'ascètes, si bien qu'après la
conquête de l'Egypte par Alexandre le Grand en -333 et la
création de villes nouvelles - notamment Alexandrie ou
Antioche - de nombreux juifs, fuyant le pouvoir absolu des
grands prêtres ainsi qu'une vie pauvre et rude, harassée par
les charges qu'imposait l'administration du temple,
émigrèrent en masse dans ces cités où les activités
commerciales offraient de vastes possibilités
d'enrichissement déjà largement expérimentées par les exilés
définitivement demeurés à Babylone.
L'émigration servait de
soupape à une population prolifique qui demeurait néanmoins
en contact spirituel avec Jérusalem et y envoyait son
argent. Une forte colonie s'installa à Alexandrie rejointe
par les juifs déjà présents dans d'autres cités égyptiennes,
où ils vivaient paisiblement, protégés par les pharaons.
Mais ils demeuraient toujours groupés entre eux, formant de
petites sociétés fermées, comme du temps de l'exil de
Babylone, dans lesquelles ils continuaient à pratiquer
librement leur religion.
C'est
à l'époque de la domination grecque que la Thora
fut traduite à Alexandrie à la demande du roi Ptolémée II
Philadelphe (-285-246). "On raconte que cinq anciens
traduisirent la Torah en grec pour le roi Ptolémée, et ce
jour fut aussi grave pour Israël que le jour du veau d'or,
car la Thora ne put être traduite
convenablement. On raconte également que le roi Ptolémée
rassembla soixante-douze anciens, il les plaça dans
soixante-douze maisons, sans leur révéler l'objet de ce
rassemblement. Il vint voir chacun et leur dit: "Ecrivez-moi
la Torah de Moïse votre maître en grec. L'Omniprésent
inspira chacun, et ils traduisirent de la même manière".
( Talmud ,Traité Scribes chap.1, lois 7)
Les
sages n'étaient donc pas cinq, mais soixante-douze - d'où le
nom de "Texte des Septante" donné à leur traduction.
Si celle-ci n'est pas fidèle, comme s'en lamentent
aujourd'hui encore les rabbins, c'est que les vénérables
traducteurs ont volontairement édulcoré le texte. Ainsi,
dans Deutéronome 32,21, la traduction de la
menace de Jahvé: "Je les irriterai par une nation
insensée" correspond, dans l'original, à "Je les
irriterai par d'infâmes et vicieux gentils". Il semble
donc que "l'Omniprésent " ait choisi d'inspirer aux
vénérables traducteurs plutôt la prudence et la courtoisie
envers leurs hôtes que la fidélité au texte. Les pieux
rabbins ont dû subodorer, in petto, que les fameux "infâmes
et vicieux gentils" qui leur offraient l'hospitalité
n'auraient peut-être pas apprécié ces délicats
qualificatifs.
Durant
la période de l'occupation romaine, considérée par les juifs
comme une période particulièrement néfaste, ils émigrèrent
de nouveau en masse et se fixèrent dans pratiquement toutes
les villes du bassin de la Méditerranée. Des inscriptions
grecques du 1er siècle montrent que la Syrie, Chypre, la
Grèce, les îles grecques, Cyrène, l'Asie Mineure et même la
Crimée comptaient de puissantes colonies juives (Voir Renan,
t.V, pp. 224-225). La colonie de Crimée jouera un rôle
particulièrement important dans la conversion du royaume des
Kazars.
Damas
était devenue une ville plus qu'à moitié peuplée de juifs.
Dans les notes érudites de la traduction des Histoires
de Tacite (Ed. Belin, 1882), M. Person précise que même à
Rome on en comptait déjà plus de huit mille. Dans ses
Antiquités judaïques (XIV, 7), l'historien
juif Flavius Josèphe, citant le Grec Strabon,
écrit: "Ils ont touché toute ville, et il n'est pas
facile de trouver un endroit de la terre qui n'ait pas reçu
cette tribu et n'ait pas été dominé par elle." Et dans
son Contre Apion, le même Josèphe ajoute que "l'opinion
universelle était qu'ils professaient une haine féroce
contre celui qui n'était pas de leur secte." (II,10) Ce
qui devait arriver arriva, une animosité violente éclata
entre les populations indigènes et les immigrants, phénomène
qui se reproduira à d'innombrables reprises durant les
siècles qui suivront, les mêmes causes produisant les mêmes
effets, comme il suffit de le constater de nos jours en
Palestine occupée. Comme l'écrit l'historien anglais Michael
Grant (1914-2004), dans son From Alexander to
Cleopatra The Hellenic World (p. 75), "The Jews
proved not only unassimilated, but unassimilable ... Les
Juifs ont prouvé non seulement qu'ils n'étaient pas
assimilés, mais qu'ils étaient inassimilables." Le site
officiel Lamed.fr rapporte ce jugement dans un sens positif
et élogieux.
11 - La résistance à
l'assimilation face à la civilisation grecque, puis romaine.
Après la mort brutale
d'Alexandre, l'immense empire qu'il avait conquis fut
partagé en quatre royaumes entre ses généraux. Ses
successeurs furent, au début, si favorables aux juifs que
des colonies entières en furent utilisées pour la fondation
des villes nouvelles. Mais après une période de
tranquillité, de prospérité et de tolérance sous la dynastie
égyptienne des Ptolémée, la Palestine, devint un chaudron
constamment en révolte. En effet, tous les territoires de la
région conquis par Alexandre le Grand furent spontanément
séduits par la civilisation hellénique. L'Egypte, la
Phénicie, la Syrie, l'Asie Mineure, l'Italie, Carthage, et
même l'Arménie et l'Assyrie s'hellénisèrent très rapidement.
Seul le judaïsme de Palestine résistait obstinément dans la
partie la plus dévote de sa population.
Toutefois, la ville de Jérusalem se partageait en deux
camps, celui des hassidim hostiles à la civilisation
grecque et celui des éléments les plus jeunes et les plus
dynamiques fascinés par les allures, les vêtements, le
langage, les activités, le sport, la littérature et tous les
usages grecs. Cette jeunesse rêvait d'imiter la vie des
jeunes éphèbes grecs, le théâtre, les bains, le gymnase, les
exercices du corps qui se pratiquaient nus et ils allaient
jusqu'à se soumettre à de douloureuses opérations afin
d'effacer la marque honteuse à leurs yeux de la
circoncision.
Le
choc entre les juifs libéraux et les juifs conservateurs
connut son acmé entre -169 et -167 lorsque le souverain
d'alors, Antiochus Epiphane, décida non seulement
d'helléniser par la force les juifs de Judée, mais d'abolir
purement et simplement le judaïsme. Il inventa la première
persécution religieuse de l'histoire. Toute évocation du
culte juif fut interdite sous peine de mort. Et "abomination
et désolation", Jupiter Olympien, un dieu étranger, fut
installé dans la "maison de Jahvé", ce qui provoqua
une nouvelle émigration volontaire d'une partie de la
population de Jérusalem.
On
trouve le même balancement dans toutes les religions entre
les spirituels, en général prosélytes généreux, ouverts et
universalistes, et les rigoristes étroits qui n'ont pour
objectif que l'exécution strictement matérielle de la loi et
du rite, ainsi que le repli sur l'ethnie. On a appelé ces
derniers des Pharisiens (de péroushim,
séparés).
Or, le
rigorisme ritualiste constitue, en effet, à court terme, une
force politique non négligeable, car ce sont presque
toujours les "durs" qui ont le dernier mot sur le moment.
Ainsi, une révolte violente qui dura plus de vingt-cinq ans
contre la domination grecque fut provisoirement victorieuse;
mais elle donna naissance à une nouvelle dynastie royale
particulièrement corrompue, celle des Hasmonéens dans
laquelle le roi était en même temps le grand prêtre. De
plus, cette innovation constituait une véritable corruption
de la tradition religieuse qui exigeait la séparation de ces
deux fonctions. Le nom de cette dynastie viendrait de
Hasmonaï, un ancêtre de l'instigateur de la Révolte dite
des Maccabées, une famille de juifs pieux composée
d'un père et de ses cinq fils dont le troisième, Juda, était
surnommé Maccabée, le marteau, en raison de sa
force physique. Ces hommes se mirent à la tête d'une
insurrection contre l'hellénisation pratiquée par les
souverains de l'époque et acceptée par une partie importante
de la population, mais énergiquement refusée par les
Pharisiens.
Cette
révolte, tout en symbolisant depuis lors la résistance juive
à des influences étrangères jugées impies, fut en même temps
une guerre civile larvée qui opposait les Pharisiens
traditionnalistes, aux Sadducéens favorables à
l'ouverture au monde moderne de l'époque et à
l'hellénisation . Ces derniers regroupaient les riches
notables et les jeunes gens émancipés et fascinés par la
civilisation grecque. Les Pharisiens, quant à eux, étaient à
l'époque le parti politique qui bénéficiait de l'appui de la
masse du peuple pauvre, pieux et ignorant et qui suivait à
la lettre les principes lévitiques imposés par Néhémie et
Esdras. Le balancement entre ces deux coteries rivales -
les assimilationnistes, en général riches et ouverts
sur le monde, d'une part, et les ségrégationnistes,
fervents partisans d'une séparation radicale des juifs
d'avec les autres peuples et de l'observance d'un strict
ritualisme, de l'autre - ce balancement, dis-je, est une
donnée fondamentale de l'histoire juive.
La
même division s'est manifestée avec violence lors de la
naissance politique officielle du mouvement sioniste et des
discussions du congrès de Bâle de 1897 qui opposa les
"Pharisiens" sionistes et extrémistes de l'Europe orientale,
obsédés par un retour sur une "terre promise"
concrète et pour lesquels l'expression "Demain à
Jérusalem" était à prendre au pied de la lettre, aux
communautés juives évoluées et désireuses de s'assimiler aux
nations parmi lesquelles ils vivaient en Allemagne, en
France ou en Angleterre et peu soucieuses de se lancer dans
l'aventure coloniale. Seules les persécutions raciales en
Europe avant et durant la seconde guerre mondiale en firent
changer d'avis un nombre important après 1945.
On retrouve le même
balancement dans l'actuel Israël où cohabitent aujourd'hui
ces deux catégories sous l'appellation de "juifs laïcs" et
ouverts à une morale universelle dont certains créateurs,
poètes, cinéastes et grands journalistes comme Gidéon Lévy
ou Hamira Hass sont des exemples éminents, et les juifs
ultra orthodoxes, qui vivent en parasites, refusent toute
activité sociale ou militaire et jouent aux féroces gardiens
d'un respect scrupuleux des rites et du sabbat, auxquels il
faut ajouter les colons racistes et fanatiques de
Cisjordanie et le petit parti Shass dirigé par Avigdor
Lieberman, l'actuel ministre des affaires étrangères. Elle
se manifeste également dans tous les pays qui comptent une
importante colonie juive.
On retrouvera les Pharisiens,
auxquels s'était joint le groupe plus fanatique encore des
Zélotes, à l'origine des révoltes contre l'empire
romain qui aboutiront à la destruction de Jérusalem et de
son temple et signeront qui la fin politique de la province
de Judée. C'est pourquoi les "succès" obtenus par des
coups de force se révèlent toujours politiquement désastreux
à long terme, ce que Georges Clemenceau résumera en une
phrase célèbre: "On peut tout faire avec des baïonnettes,
sauf s'asseoir dessus".
Des
hommes comme Netanyahou ou Lieberman et son petit parti
religieux, les colons extrémistes de Cisjordanie et de
Jérusalem, ainsi que les rabbins pousse-au-crime contre les
Palestiniens et gorgés des préceptes talmudiques dont j'ai
fourni un petit florilège ci-dessus, sont les représentants
actuels de la mouvance qui ne croit qu'à la force et à la
violence afin de se "débarrasser promptement" des
Palestiniens, pour reprendre la formulation du
rabbin Spiro rappelée ci-dessus à propos des Samaritains.
C'est leur intransigeance qui vient d'envoyer au tapis le
Président des Etats-Unis, contraint d'avouer officiellement
et piteusement à la face du monde entier, son impuissance à
obtenir un microscopique infléchissement des exigences
israéliennes.
Cependant, alors que le train de la colonisation va bientôt
ressembler à la Lison , la locomotive folle
décrite par Zola dans la Bête humaine, un
article du journal Haaretz du 5 décembre 2010
signé Adifa Al-Dar, expose les états d'âme chagrins des
sionistes. Ils manifestent ouvertement leur inquiétude. "Le
monde entier regarde de plus en plus "Israël" comme
illégitime", gémissent-ils. Mais il ne leur vient
pas à l'esprit qu'un lien pourrait exister entre leur
politique, et notamment leurs massacres de civils à Gaza ou
au Liban ou leur comportement barbare en Cisjordanie, et le
jugement que porte sur eux le "monde entier". Plus
ils maltraitent les Palestiniens, plus ils s'auto-victimisent
et crient à tue-tête que le monde entier est odieusement "an-ti-sé-mi-te".
Personne ne les aime, se lamentent-ils, alors qu'ils sont si
intelligents, si ingénieux, si démocrates et qu'ils aspirent
si ardemment à une paix qui leur permettrait de croquer
leurs voisins. Tout est de la faute de l'intransigeance des
Palestiniens: pourquoi ces intrus leur pourrissent-ils la
vie et abîment-ils leur réputation internationale en
s'accrochant à une terre juive comme des moules à leurs
bouchots? C'est d'ailleurs pour cette raison impérieuse que
le Premier ministre Netanyhou exhorte les "amis d'Israël"
que sont les Etats-Unis et la plupart des Etats européens, à
"faire pression sur les Palestiniens"! "Quand les
bornes sont franchies, il n'y a plus de limites",
proclamait le Sapeur Camembert, qui avait prévu le niveau
inégalé de la chuzpah juive.
Ainsi, faute de se livrer à
une introspection, même élémentaire, condition absolue de
tout succès, comme le démontre le général chinois Sun Tzu,
les politiciens israéliens, s'enferment dans le déni des
conséquences funestes de leur politique et se dirigent
inéluctablement vers un désastre futur. La grande ombre de
Nemesis s'est déjà levée à l'horizon.
12 - Le début des
grandes conversions
Durant les siècles agités du
passage de la domination grecque à la domination romaine,
des roitelets d'opérette, petits potentats belliqueux,
rompirent avec l'axiome originel de la pureté ethnique et se
livrèrent à des conversions forcées au judaïsme de
populations vaincues. Le premier peuple converti dans sa
totalité et en bloc par la force fut, au grand dam des
Pharisiens, celui des Iduméens. C'est ainsi qu'un Iduméen -
un Arabe - Hérode, devint roi de Juda.
L'impératif absolu de la
pureté ethnique prônée par les Néhémie et les Esdras était
oublié. L'alternative était le judaïsme ou la mort.
Cependant c'est bien grâce à ces premières conversions de
masse et à l'apport d'un sang nouveau que la population
judéenne a pu perdurer dans le temps et compenser
l'importante émigration. La conversion forcée des Iduméens
fut la première d'une longue série que connut l'Afrique du
nord, l'Espagne et surtout l'Europe de l'est, comme le
prouvent les origines familiales de tous les premiers
ministres de l'Etat sioniste implanté en Palestine.
Cependant, et en même temps,
des conversions spontanées de plus en plus nombreuses se
déroulaient dans la diaspora parmi laquelle régnait un
judaïsme beaucoup plus ouvert et donc plus attirant et plus
accueillant aux nouveaux convertis. De plus, le sentiment
religieux commençait d'évoluer dans tout le monde
méditerranéen. Les dieux grecs et romains paraissaient de
plus en plus rustiques et dépourvus de mystères, si bien
qu'à côté du succès grandissant des cultes orientaux de
Mithra, de Sérapis ou d'Isis, la religion de Jahvé attirait
de plus en plus d'adeptes. Cette
évolution explique la pérennité de la religion yahviste et
du groupe humain qui s'en réclamait durant les siècles qui
suivirent. En effet, sans ces apports exogènes de
populations variées la petite ethnie de Judéens du temps
d'Esdras ou de Josias aurait depuis longtemps fondu ou
survécu sous forme de groupuscules épars sur la planète.
13 - De la
domination grecque à la domination romaine
Pendant ce temps, la Judée
continuait de vivre petitement au rythme des conflits entre
le pouvoir royal hellénisé et les Pharisiens violemment
hostiles. Un des derniers souverains Hasmonéens,
particulièrement cruel, Alexandre Jannée, en fit exécuter
près d'un millier tout en festoyant à la manière grecque
pendant que les familles des infortunés étaient torturées.
Mais le comble du désordre politico-théologique fut atteint
lorsque, tels les grenouilles qui demandent un roi de la
fable de notre Jean de La Fontaine, deux candidaticules
fratricides hasmonéens, briguant le même trône et ne
parvenant pas à se départager, en appelèrent, en -63 au
général romain Pompée alors occupé à lutter contre les
restes de l'empire grec en Arménie.
Comme prévu, Pompée
s'acquitta de sa mission à merveille, en ce sens qu'il fit
main basse sur la province et l'annexa purement et
simplement à l'empire romain, laissant sur le trône la
marionnette la plus faible des deux et placée entre les
mains d'un général Iduméen, Antipater. Le domaine de ce
roitelet fut réduit à la ville de Jérusalem et à ses
faubourgs, toutes les autres villes et territoires
environnant de la Judée ayant été purement et simplement
annexés à l'empire.
Les
Romains ont été de grands conquérants et de grands
bâtisseurs d'empire. Rome a fini par conquérir toutes les
contrées autour de la Méditerranée devenue Mare
Nostrum.
Empire romain Ier - IIe siècle
(extension maximale)
Le pouvoir effectif en Judée
fut confié à un proconsul siégeant à Damas, mais la liberté
religieuse demeurait garantie. La gestion des questions
relatives à la religion demeura entre les mains d'un grand
prêtre mais nommé par Rome. Cependant Rome lui retira le
pouvoir de condamner quiconque à mort et donc la permission
de commettre des meurtres sacrés. Six ans après la conquête
de Pompée, l'autorité du Sanhédrin fut même abolie par un
décret romain.
Rome
était tolérante en matière de religion ; cette question
était laissée à la liberté de chaque peuple en vertu de
l'adage : Cuique genti sua religio; nostra nobis. (A
chaque peuple sa religion ; nous avons la nôtre) Mais la
tolérance n'était pas gratuite: en contrepartie de la
liberté religieuse qui leur était reconnue, les juifs
étaient assujettis à un impôt spécifique, le fiscus
judaicus. Rome avait pour principe de ne pas
intervenir dans la gestion des affaires courantes aussi
longtemps que les provinces conquises payaient les impôts
qui leur avaient été imposés et respectaient les lois de
l'empire.
14 - Le roi Hérode
le grand (-73 à -4)
Parmi les souverains judéens
de l'époque, Hérode le Grand, fils du général Antipater,
mérite une mention spéciale due à la fois à la durée de son
règne - trente trois ans, le plus long de toute l'histoire
de la Judée - à la prospérité exceptionnelle que connut la
région pendant cette période, à la liste impressionnante de
massacres qui lui sont imputés et surtout aux fabuleuses
constructions dont il dota la petite province et de
nombreuses villes non judéennes de la région qui
bénéficièrent de ses largesses et de son goût pour l'achitecture
grecque.
Cependant, peu de souverains auront été autant haïs de leur
vivant et cette haine s'est prolongée dans la mémoire
collective, bien qu'avec les Hasmonéens Jean Hyrcan ou
Alexandre Jannée, la Judée ait déjà eu à supporter des rois
particulièrement cruels et repoussants. Mais, dans
l'imaginaire national, Hérode qui n'était pas un vrai juif,
figure comme une sorte de monstre. En même temps toutes les
traces architecturales dont se prévaut l'actuel Etat
d'Israël et qui sont censées attester la légitimité antique
du sionisme, datent de son règne.
Ce roi
est également célèbre dans l'imaginaire des chrétiens par
l'épisode dit du "massacre des innocents" rapporté
par l'évangéliste Matthieu (2, 13-23). Dans l'épisode des
rois mages venus apporter leurs offrandes d'or, d'encens et
de myrrhe à l'enfant-roi qui venait de naître et qu'un ange
avait annoncé comme futur "roi des juifs", ce fou
sanguinaire aurait fait tuer, dans Bethléem et dans la Judée
entière, tous les enfants de moins de deux ans. A partir du
moment où il est prouvé qu'il avait fait étrangler ses deux
fils aînés, sa femme et d'innombrables autres personnes, ce
crime de masse pouvait passer pour vraisemblable. Mais un
tel forfait n'est pas anodin, même à une époque gorgée de
sang. D'ailleurs l'historien juif et principal informateur
sur ce souverain, Flavius Josèphe qui, dans ses
Antiquités judaïques (L.XIV), n'est pas avare de
récits sanglants à son sujet, n'y fait pas la moindre
allusion - pas plus, d'ailleurs que les trois autres
évangélistes, ni aucun autre témoin païen de l'époque. Or
l'alibi d'Hérode le Grand est en béton armé: il était mort
depuis quatre ans lorsque Jésus est né. Il n'a donc pas pu
essayer de tuer "le divin enfant" .
Un recensement exigé par les
Romains en vue d'imposer une augmentation du tribut à payer
à l'empire a bien eu lieu en l'an 6. Le souverain régnant
était alors Hérode Archelaüs, ce qui permettrait de
conclure, soit qu'il y a eu confusion entre les deux Hérode
et que l'évangéliste a choisi le plus célèbre des deux, soit
qu'il faut supposer que Jésus serait né en l'an 6, soit,
plutôt, qu'il n'y a jamais eu de boucherie de bébés en Judée
et qu'il s'agit d'un ragot rapporté par Matthieu ou d'une
pure invention. C'est bien pourquoi aucun texte de l'époque
- autre que celui de l'évangéliste - n'y fait la moindre
allusion.
C'est également pourquoi il
est bien imprudent d'assimiler quelque texte religieux que
ce soit à un manuel d'histoire. Sa fonction est tout autre.
Le
portrait psychologico-physique d'Hérode le Grand par Ernest
Renan dans son Histoire du peuple d'Israël (t.V)
est un morceau d'anthologie et de finesse psychologique :
" Hérode était un superbe Arabe, intelligent,
habile, brave, fort de corps, dur à la fatigue, très
adonné aux femmes. (…) Capable de tout, même de
bassesses, quand il s'agissait d'atteindre l'objet
de son ambition, il avait un véritable sentiment du
grand ; mais il était en dissonance complète avec le
pays qu'il avait voulu gouverner. Il rêvait d'un
avenir profane, et l'avenir d'Israël était purement
religieux. (…) Dur, cruel, passionné, inflexible,
tel qu'il faut être pour réussir dans un mauvais
lieu, il ne considérait en tout que son intérêt
personnel. Il voyait le monde tel qu'il est et,
nature grossière, il l'aimait. (…)
C'était en somme, une fort belle bête , un
lion à qui on ne tient compte que de sa large
encolure et de son épaisse crinière, sans lui
demander le sens moral. (…) Il ne tenait pas à
gouverner le peuple juif plutôt qu'un autre peuple.
Souvent même il dut trouver que le sort l'avait loti
de sujets désagréables. Les Juifs étaient à sa
portée, il voulut être leur roi. "
Une malveillance universelle de tous les
partis hiérosolymitains accueillit le demi-juif que
la nomination du Sénat [romain] venait de
leur donner pour roi. (...) Au fond, Hérode n'était
pas juif de coeur; nous croyons même qu'il haïssait
le judaïsme; c'était un Hellène, comme Antiochus
Epiphane, mais un Hellène plus sage, qui ne songea
jamais comme le roi de Syrie à la suppression du
judaïsme. Il eût voulu un judaïsme libéral,
tolérant. (...)" (Renan, t.V, pp.
249-250)
|
Rien, chez ce juif hellénisé,
riche, mondain, qui, hors de Palestine n'observait pas la
loi juive, élevait des temples païens, donnait des fêtes
somptueuses, se moquait des grands prêtres, passait pour
mécréant et épicurien, n'était de nature à plaire aux
différents groupes juifs. Et pourtant les Pharisiens ne lui
firent pas une véritable guerre. Ils s'ignorèrent
réciproquement.
Hérode
le grand est un fabuleux personnage shakespearien. Il
regroupe en sa personne tous les grands héros du dramaturge
anglais. Il est le Jules César qui aime passionnément
le pouvoir, il adore dominer et inspirer la crainte à des
adversaires dont il voit l'ombre menaçante partout. Il jouit
sans retenue de la fortune que procure la puissance. Il est
Coriolan mettant en permanence son pouvoir en scène;
il le théâtralise afin d'impressionner et de terrifier.
Ainsi, lors de son entrée dans Jérusalem, un de ses premiers
actes fut de faire exécuter quarante cinq des partisans les
plus en vue d'un rival. Il alla jusqu'à ordonner de secouer
les cadavres afin de faire tomber l'or et l'argent qui
auraient pu êtres cachés dans les vêtements et le linceul
des morts. Jaloux de ses fils, il les fait étrangler. Il est
un Othello fou de jalousie qui fait assassiner, à la
suite d'intrigues et de calomnies de sa soeur, l'horrible
Salomé, sa femme Mariamme, une princesse Hasmonéenne d'une
rare beauté qui le détestait alors qu'il en était éperdûment
amoureux. Il est un Hamlet délirant, errant comme un
dément dans les couloirs de son palais à la poursuite du
fantôme de son amour, puis se jetant dans la débauche.
Hérode
était également un courtisan assidu à Rome, toujours en
excellents termes avec tous les empereurs successifs, si
bien que la Judée connut durant son règne une prospérité et
un éclat inégalés. Sa situation privilégiée de carrefour sur
la route des épices vers l'Arabie, avec les taxes de transit
sur les marchandises que cela permettait, la réputation de
ses productions agricoles, notamment de son huile d'olive,
le monopole sur l'extraction de l'asphalte de la Mer Morte,
qui était utilisé dans la construction navale, un commerce
et une industrie florissants, ainsi que l'argent des
nombreux pélerins riches qui affluaient régulièrement à
Jérusalem, tous ces atouts additionnés lui fournirent des
revenus considérables grâce auxquels il s'adonna à sa
passion pour l'architecture.
15 - Les gigantesques constructions
d'Hérode le Grand
Hérode couvrit la judée de
constructions fabuleuses pour un si petit pays. Il fit
construire théâtres, amphithéâtres, hippodromes dans toutes
les villes de Judée et aux alentours. Il subventionna même
les jeux olympiques à Athènes. Comme dans les cirques
romains, il y eut des combats de bêtes et des concerts.
Malgré les protestations des Pharisiens, une population
bigarrée, richement vêtue, sans distinction de religion, s'y
pressait en foule. Il fit également édifier de nombreux
temples à la gloire des empereurs romains parmi les plus
beaux de l'époque dans presque toutes toutes les villes de
Judée et se fit construire à Jérusalem un palais fortifié
qui passait pour une merveille, avec son parc rempli
d'arbres, de ruisseaux, de bassins.
Palais d'Hérode
Jéricho fut également gâtée
et se vit gratifiée d'un hippodrome, d'un théâtre et d'un
amphithéâtre. Il aménagea et consolida l'extraordinaire
forteresse de Massada dans le désert, au sommet d'un piton
rocheux, et construisit celles d'Antonia , d'Herodium, d'Alexandrium,
d'Hyrcanie et Machero, cette dernière dans un site
désertique particulièrement sauvage. Construite à proximité
des eaux thermales de Callirhoé, au bord de la Mer Morte, à
la fois forteresse inexpugnable et somptueuse résidence, une
partie faisait fonction de palais et comprenait des chambres
d'une beauté merveilleuse et des citernes inépuisables en
plein désert. L'ensemble suscitait l'ébahissement et
l'admiration universels.
Il reconstruisit Samarie et
créa un port magnifique à Césarée avec un temple sur une
colline, au fond du port qui, vu de la haute mer créait un
tableau somptueux.
Plan du port
Césarée construit par Hérode
Une
expérience politique réalisée par Hérode dans la ville
nouvelle de Césarée devrait faire réfléchir les Candide au
coeur sur la main qui, aujourd'hui, prônent la création d'un
seul Etat commun aux Juifs et aux Palestiniens. En effet, en
bon disciple de la raison grecque, Hérode avait conçu l'idée
de peupler la ville nouvelle de Césarée pour moitié de Juifs
et pour moitié de païens au nom d'une conception de l'amixia
qui devait permettre aux deux groupes de vivre côte à
côte en toute liberté. Ce fut une catastrophe sociale
complète, émaillée de querelles, de rixes et de massacres
terribles, si bien que la purification ethnique se fit
spontanément, puisque les juifs quittèrent les lieux.
La construction la plus
inattendue de la part d'un roi mécréant comme l'était
Hérode, fut celle du temple . Un petit édifice assez mesquin
reconstruit par Zorobabel qui, à la tête d'une petite
colonie, était revenu le premier en Judée après la
publication de l'édit de Cyrus le Grand autorisant les
exilés à retourner dans leurs provinces d'origine,
fonctionnait depuis cinq siècles
voir :
IV - Comment le
cerveau d'un peuple est devenu un bunker
A côté
de la majesté du palais et des constructions luxueuses dont
Hérode parsemait la capitale, cet édifice avait piteuse
allure et heurtait le sens esthétique d'un amoureux de la
beauté architecturale. Le roi conçut donc le projet
grandiose de démolir le vieux bâtiment et d'en construire un
nouveau somptueux et colossal comme le reconnaît l'historien
Flavius Josèphe auquel nous devons toutes les informations
concernant Hérode et ses constructions (Antiquités
judaïques XIV à XX)
Les
prêtres, d'abord violemment hostiles à ce projet, finirent
pas s'y rallier à condition que le sacrifice ne fût jamais
interrompu. Commencé en l'an -19 le gros oeuvre des parties
principales fut terminé après une dizaine d'années, mais la
finition des bâtiments, des soubassements, des gigantesques
remblais et des murailles d'enceinte ne furent achevés qu'en
l'an 63, sept ans avant la grande révolte qui aboutit à la
destruction de cette colossale entreprise. Rien n'avait été
conservé des bâtiments anciens, mais Hérode avait pris la
précaution, afin de ne pas susciter l'ire des prêtres et la
révolte des bigots et des puritains, de conserver toutes les
dispositions du temple de Zorobabel, mais considérablement
agrandies.
La
dédicace fut à la hauteur de la majesté grandiose du
bâtiment. C'est ainsi qu'Hérode fit, à lui tout seul immoler
trois cents boeufs. Il réussit à susciter l'enthousiasme des
juifs pieux et connut même un moment de popularité dont on
trouve l'écho dans le Talmud (Talm. de Bab., Soucca, 51b;
Baba bathra, 4a).
Maquette du
temple construit par Hérode le Grand
Il y
eut, pour toutes les constructions de ce roi hellénisé, un
style "hérodien" qui ressemblait à un style dorique, mais
avec des colonnes corinthiennes précieuses en granit, en
porphyre ou en marbre d'Egypte, alors que pour le corps des
bâtiments et du mur d'enceinte on utilisait le matériau
fourni par le sous-sol de Jérusalem , appelé "pierre
maléki" et qui permettait des constructions colossales.
En effet, on peut couper la roche en gigantesques blocs de
six à huit mètres de long.
Entrée d'un tunnel
Le
fameux "mur occidental", appelé également aujourd'hui
"mur des lamentations", seul morceau subsistant d'un
mur de soutènement de cinq cents mètres de longueur, destiné
à contenir une énorme esplanade artificielle et construit,
non pas par le mythique roi Salomon, mais par le souverain
haï, offre aujourd'hui un souvenir de ce type de
construction fait de gros blocs empilés.
Tous
ces somptueux édifices, le temple mis à part, laissaient la
masse pieuse des Judéens de l'époque de marbre, si je puis
dire. Ils n'y voyaient qu'une manifestation égoïste de
gloire profane contraire à l'idéal religieux qui était le
leur. C'est pourquoi il est à la fois paradoxal et quelque
peu dérisoire de voir que les religieux qui haïssaient hier
ce souverain et ceux qui demeurent de nos jours dans le même
état d'esprit à l'égard de sa mémoire, soient précisément
les mêmes qui font de ce lambeau d'un mur d'enceinte
dépourvu de tout caractère religieux d'un temple qui, achevé
en l'an 63 et détruit en 70, n'a donc été opérationnel que
sept ans, un lieu fétichisé et considéré aujourd'hui comme "sacré".
16 - Conclusion: d'un désastre à
l'autre
"L'Histoire
est la science des choses qui ne se répètent pas"
écrivait Paul Valéry. Et pourtant...
La
courte histoire de la Judée se présente sous la forme d'une
sinusoïde parfaite dans laquelle la même structure politique
se reproduit régulièrement. Eternel retour du même. Depuis
le règne de Josias et avec une régularité stupéfiante, le
David judéen se lance avec une témérité folle à l'assaut du
Goliath de l'époque qui le subjugue... et finit écrasé. Il
se pose alors en victime et accuse le monde entier de
chercher à éteindre la "lumière parmi les nations",
comme il se nomme lui-même. Chaque fois, ce sont les
éléments les plus fanatiquement religieux qui poussent à
l'affrontement et au déclenchement de guerres vécues comme
des croisades entreprises au nom du dieu Jahvé .
Je ne
prendrai pas en compte dans ce qui suit les récents
massacres peu glorieux de civils ou de groupes de résistants
faiblement armés, écrasés par des missiles largués du haut
des cieux, bien que ces exterminations de civils se situent
dans un vaste projet de purification ethnique et de
conquêtes territoriales fondées sur un arrière-monde
religieux. Il est, en effet, indécent de qualifier du nom de
"guerre" des bombardements d'infrastructures et de
civils, bien que la vaillante résistance libanaise ait mis
en déroute les meilleures unités envoyées sur le terrain
d'une "Tsahal" surévaluée et habituée à montrer ses muscles
avec arrogance face à de courageux témoins aux mains nues ou
à des gamins lanceurs de pierres.
I - La première
expédition téméraire du David judéen fut celle du grand
réformateur du judaïsme, le roi Josias, se lançant à
l'assaut de l'empire égyptien et du Pharaon Nechao II.
L'armée conduite par Jahvé est vaincue, Josias est tué et la
désolation s'installe dans la province.
II - La seconde
tentative follement écervelée fut celle de ses successeurs
contre Nabuchodonosor et l'empire babylonien. Cette fois, la
déroute fut non seulement complète, mais la ville-capitale
est détruite et le temple rasé.
III - Au cours de son
troisième assaut contre un empire - la révolte des
Maccabées - le David judéen combattant au nom de Jahvé
était sorti apparemment victorieux de la guerre contre les
mécréants d'un empire grec décadent. Ce résultat avait
consolidé le mythe d'une victoire possible de David sur les
Goliath qui l'avaient dominé jusqu'alors. La conséquence
catastrophique à long terme de ce "succès" momentanée fut
l'établissement d'une dynastie si corrompue qu'un siècle de
malheur s'ensuivit pour la nation et que les derniers
rejetons de cette calamiteuse dynastie en appelèrent
eux-mêmes à un nouveau maître, l'empire romain.
IV - La quatrième
initiative guerrière de David contre Goliath fut la plus
folle de toutes. La petite province de Judée déclara la
guerre à l'empire romain en l'an 66. Le rapport des forces
est à peu près celui d'un Luxembourg déclarant la guerre à
l'ensemble des pays européens. La résistance des juifs aux
légions romaines fut, certes, héroïque et l'historien
Flavius Josèphe, qui y participa, fait des combats qui se
déroulèrent dans le palais, le temple et les forteresses
édifiées par Hérode le récit hallucinant . J'y reviendrai
dans le chapitre suivant. Une fois de plus le résultat de
cette initiative désastreuse fut dramatique: Judea
delenda est . Le palais, le temple, , symbole du
judaïsme, à peine achevé, et tous les bâtiments richement
reconstruits par Hérode, tout est rasé. Jérusalem est
rebaptisée Aelia Capitolina .
V - La cinquième
agression du David Judéen, beaucoup moins connue que les
précédentes datant de l'antiquité, bien qu'elle soit
récente, fut l'oeuvre de la diaspora anglo-saxonne. Elle se
crut assez puissante pour achever - au sens vétérinaire du
mot, comme on achève les chevaux - autrement dit, pour
donner le coup de grâce à un empire germanique qu'elle
imaginait blessé à mort par un traité de Versailles, auquel
elle avait activement collaboré et qui imposait à
l'Allemagne des clauses territoriales et financières
léonines. On n'en connaît, hélas, que les terribles
conséquences - les camps de concentration et le génocide
programmé des juifs européens par le IIIe Reich - mais on
passe rapidement sur les circonstances qui ont précédé et
nourri les manifestations de la folie antisémite du Führer
allemand.
Cet épisode est si complexe
qu'il est impossible de le traiter succinctement sans
susciter des malentendus. Je me contente donc aujourd'hui de
rappeler quelques dates-clés et de rapporter les principaux
titres des journaux anglo-saxons , ainsi que ceux des
émissions de radio de l'époque.
En effet, le 24 mars 1933 ,
un quotidien anglais, le Daily Express
écrivait en gros titre à la une : "JUDEA DECLARES WAR ON
GERMANY", sous titré "JEWS OF ALL THE WORLD UNITE" (La
Judée déclare la guerre à l'Allemagne - Juifs du monde
entier unis dans l'action). Cet événement est si
profondément occulté qu'il paraît incroyable au citoyen
lambda occidental, formé depuis des dizaines d'années à
admettre le récit de la victimisation gratuite de cette
communauté de la part d'un dirigeant fou, durant la seconde
guerre mondiale.
____
"Judea Declares War on Germany!" -
Daily Express headline, March 24, 1933.
"Jews of all the World Unite! Boycott of
German Goods! Mass Demonstrations!" - These were
all headlines in the Daily Express on
March 24, 1933.
"The Israeli people around the world declare
economic and financial war against Germany. Fourteen
million Jews stand together as one man, to declare
war against Germany. The Jewish wholesaler will
forsake his firm, the banker his stock exchange, the
merchant his commerce and the pauper his pitiful
shed in order to join together in a holy war against
Hitler's people." - Daily Express,
March 24, 1933.
"Each of you, Jew and Gentile alike, who has
not already enlisted in this sacred war should do so
now and here. It is not sufficient that you should
buy no goods made in Germany. You must refuse to
deal with any merchant or shopkeeper who sells any
German-made goods or who patronises German ships or
shipping.... we will undermine the Hitler regime and
bring the German people to their senses by
destroying their export trade on which their very
existence depends." - Samuel Undermeyer,
in a Radio Broadcast on WABC, New
York, August 6, 1933. Reported in the New York
Times, August 7, 1933.
Joining with Samuel Untermeyer in calling for a
war against Germany, Bernard Baruch, at the
same time, was promoting preparations for war
against Germany. "I emphasised that the defeat
of Germany and Japan and their elimination from
world trade would give Britain a tremendous
opportunity to swell her foreign commerce in both
volume and profit." - Baruch, The Public
Years, by Bernard M. Baruch, p.347 (New York:
Holt, Rinehart and Winston, 1960). [Samuel
Untermeyer was a Jewish leader and close friend of
presidents Wilson and Roosevelt. Bernard Baruch was
a presidential adviser to Wilson, Roosevelt and
Truman.]
"This declaration called the war against
Germany, which was now determined on, a 'holy war'.
This war was to be carried out against Germany to
its conclusion, to her destruction" (Diese
Erklärung nannte den Krieg gegen Deutschland, der
nun beschlossen sei, einen heiligen Krieg. Dieser
Krieg müsse gegen Deutschland bis zu dessen Ende,
bis zu dessen Vernichtung, geführt werden). - Dr.
Franz J. Scheidl, Geschichte der Verfemung
Deutschlands.
"War in Europe in 1934 was inevitable." -
H. Morgenthau, Secretary of the U.S. Treasury,
Hearst Press, September, 1933 (also quoted in "The
Palestine Plot" by B. Jenson, p. 11 (printed by John
McKinley, 11-15 King Street, Perth, Scotland).
"For months now the struggle against
Germany is waged by each Jewish community, at each
conference, in all our syndicates, and by each Jew
all over the world. There is reason to believe that
our part in this struggle has general value. We will
trigger a spiritual and material war of all the
world against Germany's ambitions to become once
again a great nation, to recover lost territories
and colonies. But our Jewish interests demand the
complete destruction of Germany. Collectively and
individually, the German nation is a threat to us
Jews." - Vladimir Jabotinsky (founder
of the Jewish terrorist group, Irgun Zvai Leumi) in
Mascha Rjetsch, January, 1934 (also quoted in
"Histoire de l'Armée Allemande" by Jacques Benoist-Mechin,
Vol. IV, p. 303).
"Hitler will have no war (does not want war),
but we will force it on him, not this year, but soon."
- Emil Ludwig Cohn in Les Annales, June, 1934
(also quoted in his book "The New Holy
Alliance").
"We Jews are going to bring a war on Germany."
- David A. Brown, National Chairman, United
Jewish Campaign, 1934 (quoted in "I Testify
Against The Jews" by Robert Edward Edmondson,
page 188 and "The Jewish War of Survival"
by Arnold Leese, page 52).
"We want to bring about a deep hatred for the
Germans, for German soldiers, sailors, and airmen.
We must hate until we win." - Lord
Beaverbrook, quoted in Niemals! by Heinrich
Goitsch.
"There is only one power which really
counts. The power of political pressure. We Jews are
the most powerful people on earth, because we have
this power, and we know how to apply it." -
Vladimir Jabotinsky, Jewish Daily Bulletin,
July 27, 1935. (trad: Un seul pouvoir compte
réellement, le pouvoir de la pression politique.
Nous, juifs, sommes le plus puissant peuple de la
terre, parce que nous avons ce pouvoir et nous
savons comment nous en servir. "
voir: http://guardian.150m.com/jews/jews-declare-war.htm
|
Pour appréhender le sens de cette
extraordinaire décision dans ses multiples ramifications, il
faut remonter quelques années en arrière, au congrès
sioniste de Bâle du 29 au 31 août 1897, aux conséquences de
la lettre privée de Lord Balfour à Lord Arthur James
Rothschild du 2 novembre 1917 et baptisée pompeusement "Déclaration
Balfour" par les sionistes et garder présent à
l'esprit que l' unique obsession des dirigeants sionistes,
pratiquement tous résidant en Angleterre et aux Etats-Unis,
était d'établir un Etat juif en Palestine et, pour cela, de
provoquer par tous les moyens l' émigration des juifs
européens, et notamment allemands, vers le Moyen-Orient.
Je me permets de renvoyer à
mon texte
Du Système de
la Réserve fédérale au camp de concentration de Gaza
Le rôle d'une éminence grise: le Colonel House
#10
Ce n'est donc pas un hasard
si c'est au représentant de la puissante Maison
bancaire Rothschild de Londres, Lord Lionel Walter
Rothschild, par ailleurs sioniste militant fervent,
que le Ministre des affaires étrangères anglais qui
avait remplacé Sir Edward Grey, Lord Arthur James
Balfour, écrivit une lettre personnelle "addressed
to his London home at 148 Piccadilly", dans
laquelle on peut, certes, voir une évidente "déclaration
d'amour" du gouvernement anglais de l'époque à
l'égard du sionisme … mais rien de plus.
Cher Lord
Rothschild,
Par Lord Balfour
Le 2 novembre 1917
J'ai le plaisir
de vous adresser, au nom du gouvernement de
Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de
sympathie à l'adresse des aspirations
sionistes, déclaration soumise au cabinet et
approuvée par lui. Le gouvernement de Sa
Majesté envisage favorablement
l'établissement en Palestine d'un foyer
national pour le peuple juif, et emploiera
tous ses efforts pour faciliter la
réalisation de cet objectif, étant
clairement entendu que rien ne sera fait qui
puisse porter atteinte ni aux droits civils
et religieux des collectivités non juives
existant en Palestine, ni aux droits et au
statut politique dont les Juifs jouissent
dans tout autre pays. Je vous serais
reconnaissant de bien vouloir porter cette
déclaration à la connaissance de la
Fédération sioniste.
Arthur James
Balfour
Ce document ambigu
abusivement appelé "Déclaration Balfour"
reflète toute la duplicité de la politique étrangère
de la "perfide Albion". Il contredisait la promesse
faite en 1916 au Chérif Hussein de la Mecque par
Kitchener, ministre de la guerre, de former un
royaume arabe recouvrant toute la péninsule arabique
et le Croissant fertile.
Pourquoi le Ministre des
affaires étrangères de la France n'adresserait-il
pas une lettre personnelle au Président du CRIF, lui
promettant un "foyer national juif" en Bavière, au
Danemark, en Californie ou sur la planète Mars?
En effet, en novembre
1917, la couronne britannique n'exerçait aucun droit
légal sur un territoire qui dépendait de l'empire
ottoman, dont le démembrement n'est devenu officiel
qu'à la suite du Traité de Sèvres du 10 août 1920.
Et quid, en l'espèce, du fameux "droit de
peuples à disposer d'eux-mêmes" brandi, mais
jamais mis en pratique, ni au Moyen-Orient, ni lors
du saucissonnage de l'Europe? Parmi les motivations
politiques qui expliquent le reniement de la parole
donnée aux Arabes, il faut ajouter les convictions
personnelles des membres du gouvernement anglais et
leur adhésion psychologique au puissant mouvement
religieux inspiré par l'Ancien Testament qu'on
appelle le "sionisme chrétien" dans les pays
anglo-saxons.
|
Cette décision se situe également dans la continuation de
la manière dont la pléthorique délégation américaine,
conduite par le Colonel House, a mené les négociations de
paix avec l'Allemagne à Versailles et que j'ai succinctement
abordée dans mon étude sur ce dirigeant de l'ombre. J'y
reviendrai dans un prochain chapitre.
Voir:
Du Système de la
Réserve fédérale au camp de concentration de Gaza - Le rôle
d'une éminence grise: le Colonel House
En
effet, les lois raciales de Nuremberg qui mettent en place
un système discriminatoire par lequel les juifs sont écartés
de la société allemande ne seront promulguées que le 15
septembre 1935, soit deux ans et demi après la
déclaration de guerre de la diaspora internationale.
Or, Hitler avait publié en 1925 le
premier tome de l'ouvrage - Mein Kampf -
férocement antisémite; le second volume a suivi en 1927.
Aussi, lorsqu'Adolf Hitler, l'ennemi juré des sionistes,
fut, le 30 janvier 1933, nommé Chancelier, la réaction
immédiate des "zélotes" de la diaspora
internationale, obsédés par leur projet de convaincre les
juifs allemands, particulièrement réticents à l'époque, d'émiger
en Palestine, fut-elle, deux mois après, le 24 mars 1933, de
déclarer la guerre à L'Etat allemand, et surtout de prôner
un boycott mondial de tous ses produits. Cette mesure se
révéla si efficace et si douloureuse pour l'économie d'un
pays qui peinait à se relever, qu'après un mois, les
échanges internationaux de l'Allemagne avaient déjà diminué
de 10%. Mais tous ces évènements ne sont jamais mis en
correspondance.
Même s'ils n'avaient pas
prévu dans toute son ampleur la violence de la réaction du
dirigeant nazi, son antisémitisme virulent et une réaction
d'hostilité aux juifs nationaux ne pouvaient que servir les
plans des plus durs parmi les sionistes anglo-saxons.
De
même qu'Esdras avait imposé la dissolution des mariages
entre des juifs et des femmes étrangères afin de préserver
la "valeur du sang" juif - pour reprendre
l'expression du poète national israélien, Bialik - et avait
fait expulser les femmes ainsi que tous les enfants issus de
ces unions, les lois de Nuremberg «pour la
protection du sang et de l'honneur allemands »
promulguées le 15 septembre 1935, soit deux ans et demi
après la déclaration de guerre de la diaspora
internationale, stipulèrent dans les mêmes termes que ceux
d'Esdras, que "les mariages entre Juifs et citoyens de
sang allemand ou assimilé sont interdits. Les mariages qui
seraient tout de même célébrés sont déclarés nuls, même
s'ils sont contractés à l'étranger pour contourner cette
loi."
La machine infernale s'était
mise en route en Europe, broyant d'innombrables victimes
innocentes. Le projet sioniste a ainsi vu le jour sur les
cadavres de la colonie pénitentiaire allemande, avant de se
transformer lui-même en une nouvelle colonie pénitentiaire,
broyeuse du sang palestinien. Mais les lois de la
démographie sont impitoyables et le fait que 5 500 000
Palestiniens subsistent sur les terres de leurs ancêtres, en
dépit des conditions infernales qui leur sont réservées
depuis soixante quatre ans, signe le véritable échec en
profondeur d'un siècle de sionisme guerrier et meurtrier.
VI - La sixième folle initiative des "Zélotes"
de l'actuel Israël sera peut-être la guerre qu'ils
déclencheront contre le monde musulman - chiite seulement,
espèrent-ils - dans laquelle l'Etat israélien actuel
entraînera à sa suite au Moyen Orient le sionisme
international et tout l'Occident otanisé, à la manière dont
les textes ci-dessus prouvent qu'ils ont ardemment travaillé
au déclenchement de la seconde guerre mondiale, activement
aidés, il est vrai, par la mégalomanie des dirigeants
allemands. Mais l'Iran millénaire n'est pas l'Allemagne
nazie. Les éléments les plus lucides de cet Etat supplient -
mais anonymement par peur des représailles de la part des
zélotes d'aujourd'hui - une "communauté internationale"
ignorante et aveugle de boycotter Israël afin de le sauver
de lui-même et de la course à l'abîme dans laquelle ils le
voient courir. [12]
Pour conclure, je redonne la
parole à Machiavel : "...Quand, pour ne les avoir pas
prévus, on laisse les maux croître au point que tout le
monde les aperçoit, il n’y a plus de remède." (
Machiavel, Le Prince)
A suivre
Le prochain chapitre sera
consacré à la fin de l'existence politique de la Judée et du
judaïsme en Palestine et à l'expansion du judaïsme
talmudique en Europe orientale et notamment en Russie et en
Pologne dans leurs frontières anciennes.
NOTES
[1] Manuel de
Diéguez, Benjamin Netanyahou et l'héritage
d'Esdras, Qu'est-ce qu'un personnage historique2?
http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024/tstmagic/philosopher/personnage_his2%20.htm
[2] Théodore
Herzl, Le côté antisémite du sionisme,
http://soutien-palestine.blogspot.com/2010/12/theodore-herzl-le-cote-antisemite-du.html
[3 ] Note sur le
herem prononcé le 27 juillet 1656 à l'encontre de
Baruch Spinoza, par le Mahamad d'Amsterdam(l'autorité
juridique propre aux juifs hollandais) . Cette condamnation
à mort à la fois sociale et religieuse n'a jamais été levée.
Spinoza continue donc d'être pestiféré aux yeux du judaïsme
mondial contemporain.
Le terme " herem " signifie beaucoup plus
qu'une exclusion de la communauté, équivalente à une
excommunion dans le christianisme. Il induit la
"destruction", l'"anéantissement" du renégat, au
point que le philosophe a été réellement frappé d'un
coup de poignard.
" Les messieurs du
Mahamad vous font savoir qu'ayant eu connaissance
depuis quelques temps des mauvaises opinions et de
la conduite de Baruch de Spinoza, ils s'efforcèrent
par différents moyens et promesses de le détourner
de sa mauvaise voie. Ne pouvant porter remède à
cela, recevant par contre chaque jour de plus amples
informations sur les horribles hérésies qu'il
pratiquait et enseignait et sur les actes monstrueux
qu'il commettait et ayant de cela de nombreux
témoins dignes de foi qui déposèrent et témoignèrent
surtout en présence dudit Spinoza qui a été reconnu
coupable ; tout cela ayant été examiné en présence
de messieurs les Rabbins, les messieurs du Mahamad
décidèrent avec l'accord des rabbins que ledit
Spinoza serait exclu et retranché de la Nation
d'Israël à la suite du herem que nous prononçons
maintenant en ces termes:
A l'aide du jugement des
saints et des anges, nous excluons, chassons,
maudissons et exécrons Baruch de Spinoza avec le
consentement de toute la sainte communauté d'Israël
en présence de nos saints livres et des 613
commandements qui y sont enfermés.
Nous formulons ce herem
comme Josué le formula à l'encontre de Jéricho. Nous
le maudissons comme Elie maudit les enfants et avec
toutes les malédictions que l'on trouve dans la
Torah.
Qu'il soit maudit le
jour, qu'il soit maudit la nuit, qu'il soit maudit
pendant son sommeil et pendant qu'il veille. Qu'il
soit maudit à son entrée et qu'il soit maudit à sa
sortie.
Que les fièvres et les
purulences les plus malignes infestent son corps.
Que son âme soit saisie de la plus vive angoisse au
moment où elle quittera son corps, et qu'elle soit
égarée dans les ténèbres et le néant.
Que Dieu lui ferme à
jamais l'entrée de Sa maison. Veuille l'Eternel ne
jamais lui pardonner. Veuille l'Eternel allumer
contre cet homme toute Sa colère et déverser sur lui
tous les maux mentionnés dans le livre de la Torah.
Que son NOM soit effacé
dans ce monde et à tout jamais et qu'il plaise à
Dieu de le séparer pour sa ruine de toutes les
tribus d'Israël en l'affligeant de toutes les
malédictions que contient la Torah.
Et vous qui restez
attachés à l'Eternel , votre Dieu, qu'Il vous
conserve en vie.
Ce texte a été affiché dans tous les lieux
d'Amsterdam où vivaient des juifs et envoyé dans les
principales villes d'Europe où il y avait
d'importantes communautés juives.
En 1948 Ben Gourion a tenté de faire lever
ce " herem ", mais les rabbins de l'Israel actuel
refusèrent.
|
[4] Voir
l'excellente démonstration de Jean-Marie Gläntzlen ,
Analyse de la résolution/recommandation 181 de
l'Assemblée générale de l'ONU et quelques autres textes-clé
à l'origine de la Nakba
http://www.alterinfo.net/Analyse-de-la-resolution-recommandation-181-de-l-Assemblee-generale-de-l-ONU-et-quelques-autres-textes-cle-a-l-origine_a52109.html
[5] Arlene
Kushner , Dans quel pétrin on s'est mis !
Publié le 29 novembre 2010 sur le site alliancefr.com
http://www1.alliancefr.com/arlene-kushner--dans-quel-petrin-on-s-est-mis--news0,31,13507.html
http://soutien-palestine.blogspot.com/2010/12/dans-quel-petrin-on-sest-mis.html
[6] Des rabbins israéliens s'opposent
à la vente de maisons à des non-juifs Dépêche de l'AFP
http://www.lemonde.fr/depeches/2010/12/07/des-rabbins-israeliens-s-opposent-a-la-vente-de-maisons-a-des-non-juifs_3208_38_44000311.html
[6b] Gidéon Lévy, Israël,
l'années où les masques sont tombés
http://www.haaretz.com/print-edition/opinion/the-year-of-truth-1.334416#send-friend-popup
[7] Mounadil al
Djazaïri, Sionisme, le racisme même après la mort
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3994736,00.html
http://soutien-palestine.blogspot.com/2010/12/sionisme-le-racisme-meme-apres-la-mort.html
On voit que les principes d'Esdras sont toujours vivants
dans les têtes des dirigeants de l'Etat sioniste actuel.
[8] Haïm Nahman
Bialik, surnommé le poète national est né en
Ukraine en 1873 et meurt en 1934 à Vienne. S'est installé en
Palestine en 1924.
[9] Zeev
Vladimir Jabotinsky , né en Ukraine le 18 octobre 1880
et décédé le 4 août 1940.
[10] Hassan Abdou La nouvelle
variable du sionisme 28 mars 2010
http://www.ism-france.org/archives/article.php?id=13640&fil=%&lesujet=%&lauteur=%&lelieu=%&debut=2010&fin=2010&debutMois=03&finMois=03
[11] Cours d'histoire juive, chap.
27
http://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=22 Cours d'histoire
juive, chap. 27
[12] Anonyme , S'il vous plaît,
boycottez mon pays, maintenant, vous êtes notre seul espoir
!
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=9867
Annexe: Les exploits d'un Jahvé chef de
guerre génocidaire
Note : Les traductions de
la Bible sont toutes édulcorantes. Ainsi, la
pestifération des non-juifs, régulièrement invoquée,
est bénignement traduite par "voué à l'anathème"
- sanction religieuse purement verbale, équivalente
de l'excommunication des chrétiens - au lieu de "frappé
du herem", lequel induit les notions de
destruction et d'anéantissement
physique. (voir ci-dessus le texte du herem qui
a frappé Baruch Spinoza). J'ai choisi la traduction
du chanoine Osty, aidé de Joseph Trinquet, réalisée
à partir du texte original et qui m'a semblé moins
plate (Ed. du Seuil 1973) que la Bible oecuménique
de Jérusalem ou celle, plus ancienne, de Louis
Segond. (traduttore, traditore)
Genèse
" Or, le troisième jour,
tandis qu'ils étaient souffrants, deux fils de
Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent
chacun son glaive, marchèrent sur la ville en toute
sécurité et tuèrent tous les mâles. (...) Les fils
de Jacob passèrent les cadavres et pillèrent la
ville." Gn, 34,25-27
Exode
"Josué défit Amaleq et son
peuple avec le tranchant du glaive." Ex 17,13
" Moi, Jahvé, ton Dieu, je
suis un Dieu jaloux, châtiant la faute des pères sur
les fils sur la troisième et sur la quatrième
génération." Ex 20,5
"Jahvé dit à Moïse: J'aivu
ce peuple, et voici: c'est un peuple à la nuque
raide . Et maintenant laisse-moi, que ma colère
s'enflamme contre eux et que je les extermine." Ex
32,9-10
"Il leur dit: "Ainsi parle
Jahvé, le Dieu d'Israël: mettez chacun le glaive à
la hanche. Allez et et venez dans le camp, de porte
en porte, et tuez, qui son frère, qui son ami, qui
son proche. (...) Et du peuple il tomba, ce jour-là,
environ trois mille hommes." Ex. 32-27-28
Lévitique
"Vous poursuivrez vos
ennemis et ils tomberont devant vous par le glaive.
Cinq d'entre vous en poursuivront cent, cent d'entre
vous en poursuivront dix mille, et vos ennemis
tomberont devant vous par le glaive." Lv 26,7-8
Nombres
"Si tu daignes livrer ce
peuple entre mes mains, je vouerai ses villes à
l'anathème. Jahvé écouta la voix d'Israël et livra
les Cananéens. On les voua à l'anathème, ainsi que
leurs villes." Nb 21, 2-3
"Ils firent campagne contre
Madian, selon ce qu'avait commandé Jahvé à Moïse, et
ils tuèrent tous les mâles. En plus de leurs
victimes, ils tuèrentles rois de Mâdian Évi, Réqem,
Sour, Hour et Réba, cinq rois de Mâdian; ils tuèrent
par le glaiveBalaam, fils de Béor. Les fils d'Israël
emmenèrent captives les femmes de Mâdian avec leurs
enfants et prirent en butin tout leur bétail, tous
leurs troupeaux et toutes leurs richesses. Ils
brûlèrent par le feu toutes les villes où ils
habitaient et tous leurs campements." Nb 31,7-11
"Maintenant, tuez tout
enfant mâle, tuez toute femme ayant partagé la
couche d'un homme. Mais toutes les petites filles
qui n'ont pas connu la couche d'un homme,
laissez-leur la vie pour vous." Nb 31,17-18
Deutéronome
" Lorsque Jahvé , ton Dieu,
t'aura fait entrer dans le pays où tu vas entrer
pour en prendre possession (...) et qu'il aura
délogé devant toi beaucoup de nations (…) et que
Jahvé ton Dieu les aura livrées à ta merci et que tu
les auras battues, tu les voueras à l'anathème, tu
ne traiteras point d'alliance avec elles, tu n'en
auras point de pitié. " Dt,7, 1-2
" Tu dévoreras tous les
peuples que Jahvé ton Dieu te livre ; ton œil sera
pour eux sans merci... " Dt, 7, 16
"Quand Yahvé ton Dieu
l'aura livrée (la ville) entre tes mains, tu
frapperas toute la population mâle du tranchant de
l'épée. C'est seulement les femmes, les enfants et
tout le bétail et tout ce qui sera dans la ville que
tu prendras pour toi en butin et tu vivras des
dépouilles de tes ennemis que t'aura données Jahvé
ton Dieu." Dt 20,13-14
" Des villes de ces peuples
que Jahvé ton Dieu te donne en héritage, tu ne
laisseras rien vivre de ce qui a souffle de vie, car
tu devras les vouer à l'anathème." Dt 20,16-17
Cantique de Moïse
" …Quand j'aurai aiguisé mon glaive fulgurant et que
ma main saisira le jugement, je retournerai la
vengeance contre mes adversaires et je paierai leur
dû à ceux qui me haïssent. J'enivrerai mes flèches
de sang, et mon glaive dévorera de la chair du sang
des tués et des captifs. " Dt, 32, 41-42
Josué
" Le peuple monta à
l'assaut de la ville (de Jéricho), chacun droit
devant soi et ils s'emparèrent de la ville . Il
vouèrent à l'anathème tout ce qui se trouvait dans
la ville, hommes et femmes, enfants, vieillards et
jusqu'aux bœufs, au menu bétail et aux ânes,
frappant tout du tranchant du glaive. Josué, 6,21
" Lors donc qu'Israël eut
achevé de tuer tous les habitants de Aï , dans la
campagne, dans le désert où ils les avaient
poursuivis et que tous furent tombés sous le
tranchant du glaive, (…) le nombre de ceux qui
tombèrent en ce jour, tant hommes que femmes, fut en
tout de douze mille, tous gens de Aï. Josué ne
ramena pas la main qu'il tendait avec le javelot,
jusqu'à ce qu'il eût voué à l'anathème tous les
habitants de Aï. C'est seulement le bétail et les
dépouilles de cette ville que les Israélites prirent
pour eux en butin, selon l'ordre qu'avait donné
Jahvé à Josué. Josué brûla Aï et en fit un tell à
jamais, une désolation à ce jour. Quant au roi de
Aï, il le pendit à un arbre et l'y laissé jusqu'au
soir. " Josué 8 , 24-29
Jahvé les habitants de
Gabaôn mit en déroute devant Israël .(…) Or, tandis
qu'ils fuyaient en déroute dans la descente de Bet-Horôn,
Yahvé lança du ciel sur eux de grosses pierres
jusqu'à Azéqa , et ils moururent. Il en mourut plus
par les pierres de grêle que les fils d'Israël n'en
tuèrent par le glaive." Josué, 10,10-11
" Quant à Maqqéda, Josué
s'en empara ce jour-là, et il la frappa du tranchant
de son glaive, ainsi que son roi. Il les voua à
l'anathème ainsi que tous les êtres vivants qui s'y
trouvaient ; il ne laissa pas de survivant. " Josué,
10,28
" Josué et tout Israël avec
lui passa de Maqqéda à Libna, et il attaqua Libna.
Elle aussi Jahvé la livra ainsi que son roi aux
mains d'Israël qui la frappa du tranchant de son
glaive, ainsi que tous les vivants qui s'y
trouvaient ; il n'y laissa pas de survivant."Josué,
10,29
" Josué et tout Israël avec
lui passa Libna à Lakich, il campa contre elle et
l'attaqua. Jahvé livra Lakich aux mains d'Israël ,
qui s'en empara et la frappa du tranchant de son
glaive, ainsi que tous les vivants qui s'y
trouvaient , tout comme il avait fait pour Libna. "
Josué 10, 31-32
Idem Eglôn, Josué 10-34-35
Idem Hébron, Josué 10, 36
Idem Debir , Josué 10,38
"Josué battit tout le pays
: la montagne de Neguev, le bas-pays et les pentes,
ainsi que tous leurs rois ; il ne laissa pas de
survivant ; tout ce qui avait souffle de vie, il le
voua à l'anathème, selon ce qu'avait commandé Jahvé,
Dieu d'Israël." Josué, 10, 40
"Josué les traita selon ce
que lui avait dit Jahvé : il coupa les jarrets de
leurs chevaux et brula leurs chars par le feu. (…)
il s'empara de Haçor et frappa son roi du glaive.
(…) On frappa du tranchant du glaive tous les êtres
vivants qui s'y trouvaient, les vouant à l'anathème
; rien n'y resta de ce qui avait souffle de vie.
Quant à Haçor, il la brûla." Josué 11, 10-11
" Toutes les villes de ces
rois et tous leurs rois, Josué s'en empara et les
frappa du tranchant du glaive ; il les voua à
l'anathème, selon ce qu'avait commandé Moïse,
serviteur de Jahvé." Josué, 11,12
" Toutes les dépouilles de
ces villes, les fils d'Israël les prirent pour eux
en butin. Seulement ils frappèrent tous les hommes
du tranchant du glaive ; ils ne laissèrent rien de
ce qui avait souffle de vie." Josué, 11,14
Juges
" Les fils de Juda
attaquèrent Jérusalem et s'en emparèrent, ils la
frappèrent du tranchant du glaive et mirent le feu à
la ville." Jg 1,8
" Il leur montra l'accès de
la ville. Ils frappèrent la ville du tranchant du
glaive." Jg 1,25
" Baraq poursuivit les
chars et l'armée jusqu'à Harochèt-hag-Goïm et toute
l'armée de Sisera tomba sous le tranchant du glaive;
pas un seul ne resta." Jg 4,16
" Son camarade prit la
parole et dit: "Ce ne peut être que l'épée de
Gédéon, fils de Yoach, l'homme d'Israël. Dieu a
livré entre ses mains Madiân et tout le camp." Jg
7,14
" Pendant que les trois
cents sonnaient du cor, Yahvé fit que dans tout le
camp on tourna le glaive l'un contre l'autre." Jg
7,22
" Ils marchèrent contre
Laïch, contre un peuple tranquille et confiant; ils
le frappèrent du tranchant du glaive ; ils brûlèrent
la ville par le feu." Jg 18,27
" Mais, ce second jour, les
Benjaminites sortirent de Gibéa à leur rencontre et
il massacrèrent encore dix-huit mille hommes des
Israélites." Jg 20,25
" Jahvé battit Benjamin
devant Israël et les fils d'Israël firent périr ce
jour-là vingt-cinq mille et cent hommes de Benjamin
tous ceux-là tirant le glaive."Jg 20,35
"Quant aux fils d'Israël,
ils revinrent vers les fils de Benjamin et les
frappèrent du tranchant du glaive: population mâle
des villes, bétail et tout ce qu'ils rencontraient;
ils mirent aussi le feu à toutes les villes qu'ils
rencontraient." Jg 20,48,
"Alors la communauté envoya
douze mille hommes d'entre les vaillants avec cet
ordre: "Allez, et vous frapperez du tranchan du
glaive les habitants de Yabech en Galaad, y compris
les femmes et les enfants. Voici ce que vous ferez:
vous vouerez à l'anathème tout mâle et toute femme
ayant connu la couche d'un homme, mais vous
laisserez la vie aux vierges." Jg 21, 10-11
1 Samuel
"Il prit vivant Agag, roi
d'Amaleq, et il voua tout le peuple à l'anathème, en
le frappant du tranchant du glaive. " 1Sam 15,8
"Samuel dit: "De même que
ton glaive a privé des femmes de leurs enfants,
ainsi entre les femmes, ta mère sera privée de son
enfant!" Et Samuel mit en pièces Agag devant Yahvé à
Guilgal. " 1 Sam 15,33
"Ainsi David eut raison du
Philistin avec la fronde et la pierre ; il abattit
le Philistin et le mit à mort; il n'y avait pas de
glaive dans la main de David. David courut et debout
sur le Philistin; il prit son glaive, le tira du
fourreau, le mit à mort et du glaive lui coupa la
tête. " 1 Sam 17, 50-51
" Doeg l'Edomite se tourna
et frappa lui-même les prêtres. Il mit à mort ce
jour-là quatre-vingt cinq hommes qui portaient
l'éphod de lin. Quant à Nob, la ville des prêtres,
Saül la frappa du tranchant du glaive, hommes et
femmes, enfants et nourrissons ; du tranchant du
glaive aussi, boeufs, ânes et menu bétail." 1 Sam
22,19
"David dit à ses hommes:
"Que chacun ceigne son glaive!" Ils ceignirent
chacun son glaive, David aussi ceignit son glaive,
et quatre cents hommes montèrent à la suite de
David, tandis que deux cents restaient près des
bagages." 1Sam 25,13
2 Samuel
Chacun saisit son
adversaire par la tête et lui plongea son glaive
dans le flanc, de sorte qu'ils tombèrent tous
ensemble. On appela ce lieu le Champ des Flancs.
Abner le frappa alors au bas-ventre du revers de sa
lance et sa lance sortit par derrière. Là il tomba
et il mourut sur place. " 2 Sam 2,16
"Abner le frappa alors au
bas-ventre du revers de sa lance et sa lance sortit
par derrière. Là il tomba et il mourut sur place. "
2 Sam 2,23
"David dit au messager:
"Voici ce que tu diras à Joab: "Ne te contrarie pas
pour cette affaire! Le glaive dévore tantôt
celui-ci, tantôt celui-là. Pousse avec force ton
attaque contre la ville et détruis-là." Ainsi tu lui
rendras courage". 2 Sam 11,25
"Joab attaqua Rabba des
fils d'Ammon et il prit de la ville royale. - Joab
envoya alors des messagers à David pour dire : "
J'ai attaqué Rabba, même j'ai pris la ville des
eaux. Maintenant, réunis le reste de l'armée, dresse
ton camp contre la ville et prends-la, pour que ce
ne soit pas moi qui prennent la ville et lui donne
mon nom. " David réunit toute l'armée, vint à Rabba
et la prit. (…) Quant à sa population, il l'emmena
et l'affecta à la scie, aux pics de fer et aux
haches de fer et il la fit travailler avec le moule
à briques. Et ainsi faisait-il pour toutes les
villes des fils d'Amon. " 2 Sam 12, 27-31
Note
: j'ai inclus la
citation ci-dessus dans la liste, bien
qu'elle ne contienne pas de récit de
massacre. Or de nombreuses traductions
anciennes font de cet épisode le symbole
d'une cruauté apocalyptique par laquelle un
chef de guerre tortionnaire s'y serait pris
à trois reprises afin d'exterminer les
habitants particulièrement coriaces de la
ville qu'il venait de vaincre: en les
sciant, puis en écorchant avec des herses
ceux, increvables, qui venaient d'être
sciés. Toujours pas morts après le passage
de la herse, il aurait encore fallu les
brûler dans une sorte de four crématoire
primitif.
"Il fit sortir
les habitants, et il les plaça sous des
scies, des herses de fer et des haches de
fer, et les fit passer par des fours à
briques ; il traita de même toutes les
villes des fils d'Ammon. David retourna à
Jérusalem avec tout le peuple." 2Samuel
12, 31
Le bon sens
élémentaire permet de conclure qu'il s'agit
d'une traduction fautive. D'ailleurs tous
les massacres cités dans la bible - et ils
sont nombreux - ont été commis à l'arme
blanche (tantôt traduit par glaive, tantôt
par épée) . En l'espèce, le récit veut
signifier que les habitants de cette ville
ont été réduits en esclavage et furent
contraints de travailler durement - avec des
scies, des herses et des haches - pour leur
vainqueur. Ainsi, de nos jours, les
Palestiniens sont placés sous des scies, des
herses et des haches, à la fois réellement
et métaphoriquement.
Voir:
http://bible.cc/2_samuel/12-31.htm
"Amasa ne prit pas garde au
glaive qui était dans la main de Joab, et celui-ci
l'en frappa au bas-ventre et répandit ses entrailles
à terre. Il n'eut pas à y revenir et Amasa mourut. "
2 Sam 20,10
"Lui se dressa et frappa
parmi les Philistins, jusqu'à ce que sa main
fatiguée collât au glaive. Jahvé opéra une grande
victoire en ce jour-là, et l'armée ne revint
derrière Eléazar que pour dépouiller les morts. " 2
Sam 23,10
1 Rois
"Achab apprit à Jézabel
tout ce qu'Élie avait fait et comment il avait
massacré tous les prophètes par le glaive. " 1 Rois
19,1
"Celui qui échappera au
glaive de Hazaël, Jéhu le fera mourir, et celui qui
échappera au glaive de Jéhu, Élisée le fera mourir.
" 1 Rois 19,17
2 Rois
" Lorsque Jéhu eut achevé
d'offrir l'holocauste, il ordonna aux gardes et aux
écuyers: "Entrez, frappez-les! Que pas un ne sorte!"
Les gardes et les écuyers entrèrent, les frappèrent
du tranchant du glaive et les jetèrent là. " 2 Rois
10,25
"Mais Yehoyada fit sortir
les officiers de centaines, qui commandaient la
troupe, et leur dit: "Faites-la sortir entre les
rangs, et si quelqu'un la suit, qu'on le mette à
mort par le glaive"; car le prêtre avait dit: "Ne la
tuez pas dans le Temple de Yahvé." 2 Rois, 11,16
2 Chroniques
Idem 2 Ch 23,14
"Tout le peuple du pays
était en joie, mais la ville ne bougea pas. Quant à
Athalie, on la fit périr par le glaive. " 2 Ch 23,21
"Yahvé envoya un ange qui
extermina tous les vaillants preux, les capitaines
et les officiers, dans le camp du roi d'Assyrie;
celui-ci s'en retourna, le visage couvert de honte,
dans son pays. Comme il entrait dans la maison de
son dieu, quelques-uns de ceux qui étaient sortis de
ses entrailles l'y firent tomber sous le glaive." 2
Ch 32,21
Ezéchiel
"Passez dans la ville et
frappez. Que votre œil soit sans merci, soyez sans
compassion : vieillards, jeunes gens, jeunes filles,
enfants, femmes, vous les tuerez jusqu'à la
destruction. Mais quiconque portera la croix au
front, ne le touchez pas. Commencez à partir de mon
sanctuaire." Ils commencèrent donc par les
vieillards qui étaient devant la Maison [de Jahvé,
donc le temple]. (…) Remplissez les parvis de
victimes, puis sortez et frappez dans la ville. "
Ezéchiel 9, 6-7
Jérémie
"Ce jour est au Seigneur
Jahvé des armées, jour de vengeance, où il se venge
de ses adversaires. Le glaive dévore et se rassasie.
Il s'abreuve de leur sang." Jérémie 46,10
" Un dévastateur entrera
dans chaque ville et pas une ville n'échappera ; la
vallée périra et le plateau sera ravagé (…) Maudit
qui refuse le sang à son glaive. " Jérémie, 48, 8-10
Sophonie
" Malheur à la ville
rebelle, la souillée (…) J'ai supprimé des nations,
leurs tours d'angle ont été dévastées, j'ai ravagé
leurs rues, leurs villes sont détruites, sans un
homme, sans un habitant .(…) J'ai décrété de réunir
les nations… pour répandre sur elles mon courroux,
toute l'ardeur de ma colère, quand au feu de ma
jalousie sera dévorée toute la terre. " Sophonie 3,
8
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Bibliographie
Professor Abdel-Wahab
Elmessiri:
The function of outsiders :
http://weekly.ahram.org.eg/1999/435/op2.htm
The kindness of strangers:
http://weekly.ahram.org.eg/1999/436/op2.htm
A chosen community, an exceptional burden :
http://weekly.ahram.org.eg/1999/437/op5.htm
A people like any other :
http://weekly.ahram.org.eg/1999/438/op5.htm
Learning about Zionism:
http://weekly.ahram.org.eg/2000/476/eg6.htm
Mario
Liverani,
La Bible et l'invention de l'histoire, 2003,
trad. Ed. Bayard 2008
Israël
Finkelstein et Neil Asher Silberman,La Bible dévoilée. Les
nouvelles révélations de l'archéologie, 2001 ,trad. Ed.
Bayard 2002
Israël
Finkelstein et Neil Asher Silberman,
Les rois
sacrés de la Bible, trad.Ed.Bayard
2006
Ernest Renan,
Histoire du peuple d'Israël, 5 tomes, Calmann-Lévy
1887
Douglas Reed ,
La Controverse de Sion
Shlomo Sand,
Comment le peuple juif fut inventé, Fayard 2008,
coll. Champs Flammarion 2010
Avraham Burg,
Vaincre Hitler : Pour un judaïsme plus humaniste et
universaliste , Fayard 2008
Israël Shahak,
Le Racisme de l'Etat d'Israël
, Guy Authier, 1975
Karl Marx,
Sur la question juive
SUN TZU,
L'art de la guerre
Jacques Attali:
Les Juifs, le monde et l'argent, Histoire
économique du peuple juif. Fayard, 2002
Publié le 4 janvier 2011 avec l'aimable autorisation de Aline de Diéguez
Les dernières mises à
jour
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