Opinion
La France en passe
de tomber sous la coupe du wahhabisme
Alexandre Artamonov
Anne-Marie
Lizin - © Photo
AFP
Mercredi 9 octobre 2013
Plus de 400 combattants partis de la
France en direction de la Syrie et
d’autres pays en feu du monde musulman…
Les chiffres présentés dans le nouveau
livre
Les Egarés du grand
journaliste d’investigation Jean-Michel
Vernochet font peur.
Il se trouve que l’on étale
maintenant au grand jour la triste
vérité sur la préparation des jihadistes
dans les camps d’entraînement de
l’Europe occidentale. Une frontière
passoire, l’argent qatari qui déferle,
le silence pudique des autorités ne font
que contribuer à la propagation du
conflit syrien dans l’esprit des
musulmans européens, en l’occurrence
français et belges. Le wahhabisme est à
cent lieues de l’islam pacifique
nord-africain qui ne reconnaît pas le
prosélytisme sous la menace et reste
attaché à ses saints et à ses racines
multiculturelles. Le mouvement
takfiriste qui engloutit le monde
musulman est déjà aux portes des grandes
villes françaises, mais toujours ignoré
de façon ostentatoire par les
responsables de l’administration.
Anne-Marie Lizin est
Présidente honoraire du Sénat de
Belgique. Elle raconte sa perception du
problème syrien et le lien entre le
wahhabisme et le recrutement des
terroristes en Europe : « En
considérant comme acquise la
connaissance de la situation de guerre
actuelle en Syrie, nous nous voyons
depuis la Belgique ou la France
d’ailleurs, le recrutement qui a eu lieu
et qui continue, des jeunes et moins
jeunes qui sont faits pour les
opérations de jihad, mais qui n’ont rien
de religieux, qui sont vraiment des
actions rémunérées. Donc nous sentons
vraiment à quel point aujourd’hui les
puissances qui ont payé ces gens qui
sont des Sunnites et qui sont de plus en
plus extrémistes au fur et à mesure que
la guerre se développe, ces puissances
doivent cesser maintenant de donner
cette capacité financière à ces gens. Et
c’est plus important que de stopper les
armes. C’est au moins aussi important
que de stopper des armes chimiques en
Syrie, de réussir à arrêter le
financement des extrémistes. Et le
financement des extrémistes sunnites est
clairement fait par l’Arabie saoudite.
Donc je pense sur
l’Arabie saoudite les pressions doivent
être faites ; nous avons vu circuler de
différentes positions saoudiennes
aujourd’hui affirmant qu’ils pourraient
continuer même si les Etats-Unis
prenaient clairement position contre ce
financement. Mais je pense que c’est
plutôt factice et qu’en fait ils ont
peur de recevoir l’ordre de ne plus
continuer.
Nous pensons qu’il
existe aujourd’hui dans les semaines qui
vont venir d’ici à la Conférence de
Genève que nous espérons, dans ces
semaines-ci il faut montrer que pendant
toutes ces années, c’est-à-dire deux
années de guerre civile de plus en plus
brutale, il y a eu une opposition qui a
osé refuser ces mercenaires jihadistes.
Et qui a dit : « Nous ne voulons pas ça
! Nous ne le voulons pas à Damas ! Nous
ne le voulons pas dans Homs, Alep, dans
aucune des villes ! Nous voulons garder
la citoyenneté syrienne ! » Et c’est la
façon d’aider les chrétiens comme c’est
la façon d’aider les Alaouites, comme
c’est la vraie et bonne façon d’aider
les Kurdes ! Les Kurdes ont des milices
; Ils ont eu des négociations plus
militarisées avec le pouvoir et lesdits
jihadistes. Mais ce qu’il faut pousser
c’est l’idée qu’il y a une position,
favorable aujourd’hui, après deux ans de
clandestinité et de difficultés, à la
citoyenneté syrienne, donc au maintien
d’un Etat. Et cela a aidé M. Brahimi à
mettre au point cette conférence de
Genève 2 ; cela s’appelle le comité de
coordination de changement démocratique
en Syrie. Voilà seulement que l’on
commence à oser en parler en France. Ils
méritent qu’on en parle parce qu’ils ont
été d’une correction pendant ces 2 ans
en refusant l’action militaire et le
financement des jihadistes et en disant
pertinemment : « Nous allons changer le
pouvoir, mais le changer de façon qui
respecte l’Etat syrien. Et c’est ça qui
est au cœur du débat aujourd’hui.
Donc ce Comité de
Coordination de changement démocratique
est vraiment le modèle de ce qui peut
réussir à maintenir un Etat – un Etat
laïque mais pas dans le sens de la
sécularité militante qu’on peut voir par
exemple en Belgique, mais clairement la
laïcité en fait à la française ! Et je
crois qu’en les soutenant et en leur
donnant une grande place par rapport au
travail qu’ils ont fait, on arrivera à
mener à bien la pacification et la
neutralisation d’une guerre qui a été
complètement exportée en Syrie en
utilisant des arguments religieux, mais
tellement factices qu’ils n’ont trompé
personne. »
Dans le nouveau livre de
J.-M. Vernochet Les Egarés
on lit notamment de longs passages sur
la nouvelle propriété du Qatar sur le
sol français y compris le club Paris
Saint-Germain, Total, Vinci et autres.
Et s’il y a des Français
qui croient qu’il suffit de jouer au
collaborationnisme comme pendant la
période du Vichy, ils se trompent
vraiment sur toute la ligne. Il faudra
changer le pays de fond en comble pour
être conformes aux normes takfiristes :
renoncer au vin, raser les églises,
détruire les lieux saints, voiler les
filles, prier 5 fois par jour, soutenir
et payer pour la lutte sainte des
wahhabites dans d’autres pays. Ce sera
une occupation sans fin jusqu’au jour où
la France comprendra qu’il n’y a qu’un
seul salut : combattre pour sa propre
religion qui était autrefois chrétienne,
et pour sa souveraineté. Ce jour-là ce
sera une autre France.
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La Voix de la Russie
Publié le 11 octobre 2013
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