|
Opinion
Tunisie. Arrestation de Ammar Amroussia, porte-parole du PCOT
Dimanche 2 janvier 2011
Ammar Amroussia, porte parole
du PCOT et correspondant d’albadil a été arrêté
aujourd'hui 29 décembre, à 8h30 à
Gafsa. Il se trouvait dans la boutique tenue
par Afef Ben Naceur, épouse du
journaliste emprisonné Fahem Boukadouss, lorsque
quatre agents de la police
politique de la brigade d’Al-Irched, sont venus
l’embarquer de force.
Les proches et les avocats de
Ammar Amroussia ignorent jusqu’à présent les
motifs de son arrestation, ainsi
que la destination vers laquelle il a été
emmené. Ils dénoncent le caractère
illégal de cette arrestation, les agents qui
l'ont arrêté n’avaient pas de
mandat d’arrêt.
Depuis le déclenchement du
mouvement de protestation sociale à Sidi Bouzid,
Ammar Amroussia assure au
quotidien une analyse et une couverture des évènements
sur les pages d’albadil. Il a
aussi activement participé aux manifestations de
solidarité à Gafsa ces derniers
jours. Hier, il avait pris la parole lors d’un
rassemblement au centre ville de
Gafsa pour dénoncer la corruption qui règne
dans le pays et la misère qui
frappe les couches populaires et les plus démunis.
Il a appelé les manifestants à
amplifier la solidarité avec la population de
Sidi Bouzid et à se battre pour
vaincre la dictature.
Il est évident que ce sont ces
faits qui sont reprochés à Ammar Amroussia.
D’ailleurs, il n’est pas le seul à
payer aujourd’hui le prix de son engagement
aux côtés de la population de Sidi
Bouzid. Depuis hier, personne n'a la moindre
nouvelle de Attia Athmouni, membre
du comité de solidarité avec la population de
Sidi Bouzid et dirigeant du PDP,
arrêté à Sidi Bouzid. Le journaliste Mouldi
Zouabi du journal Al-Mawkif a
aussi été arrêté ce matin à Jendouba. De nombreux
jeunes ont été arrêtés dans des
villes où ont eu lieu des protestations.
L’arrestation de Ammar Amroussia
intervient au lendemain du discours de Ben Ali,
au cours duquel il s’en est pris
aux acteurs du mouvement de protestation, les
qualifiant de "minorité
d’extrémistes" et d’"agitateurs payés contre les
intérêts du pays" qui utilisent la
"violence et perturbent l’ordre public". Il a
promis que "la loi sera fermement
appliquée" à leur encontre.
Paris, le 29 décembre 2010
Pour la rédaction d’Albadil
Adel Thabet (+33 (0)6 76 93 02 09)
www.albadil.org
pcot@albadil.info
Dernières nouvelles : des
défenseurs de droits de l'Homme on informé ce matin les proches
de Ammar Amroussia qu'il serait actuellement détenu à la prison
de Zarrouk - Gafsa. Ils détiennent cette information de sources
quasi-sûre mais non officielles. Selon les mêmes sources, Ammar
Amroussia aurait été déféré devant le juge d'instruction
vendredi 31 décembre 2010. Ce dernier lui aurait signifié son
inculpation et ordonné son incarcération. Ammar Amroussia aurait
refusé de parler ou de signer un quelconque pv en l'absence de
ses avocats. Son corps porterait des traces et des séquelles de
torture.
le 2 janvier 2011
Le dossier
Monde
Dernières mises à
jour
|