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Ha'aretz
Tzipi Livni
contre Ehoud Olmert?
Akiva Eldar
[Tzipi Livni, par ses
propositions "d'horizon politique pour les
Palestiniens", paraît se démarquer d'Ehoud Olmert et
lorgner le poste de Premier ministre au cas où Olmert serait forcé
de démissionner, suite à la publication du rapport complet de la
commission Winograd, chargée d'enquêter sur les
dysfonctionnements qui ont marqué la gestion de la guerre du
Liban}
Ha'aretz, 26 juin 2007
http://www.haaretz.com/hasen/spages/875002.html
Les diplomates israéliens et étrangers présents dimanche à la
réunion du Conseil israélien sur les Affaires étrangères en
sont sortis quelque peu interloqués. Le matin, ils avaient pu
lire dans Ha'aretz que le Premier
ministre Ehoud Olmert, lors de sa récente visite à Washington,
avait rejeté une proposition de la secrétaire d'Etat Condoleezza
Rice qui consistait à parvenir à un accord de principe avec
Mahmoud Abbas. Le soir, ils avaient entendu Tzipi Livni,
vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères,
expliquer combien il était important de proposer aux Palestiniens
un horizon politique, très très vite. Aujourd'hui et non demain,
sans "si", sans "mais et sans "peut-être".
Les invités avaient lu dans les journaux que ce qu'avait dit Rice
sur l'importance d'un horizon politique n'avait pas impressionné
Olmert outre mesure. Il s'en tenait à sa position selon laquelle,
avant de chipoter sur un produit, il convenait de s'assurer qu'il
y avait bien du côté palestinien un partenaire capable de le
fournir. Et là, quelques heures avant le départ d'Olmert au
sommet de Sharm el-Sheikh, avec dans son petit panier à
pique-nique une poignée de dollars décongelés, la ministre israélienne
expliquait à Jérusalem que le salut ne viendrait pas du
transfert de ces recettes fiscales. Elle ne laissait aucun doute :
si cela n'avait tenu qu'à elle, elle aurait emporté au sommet un
bagage d'un genre très différent.
"Israël doit rechercher avec les Palestiniens la possibilité
de parvenir à des accords sur tous les sujets controversés",
a dit Livni. Pour ne laisser aucun doute au public, elle a précisé
que le problème des accords d'Oslo n'était pas qu'Israël avait
été trop loin, mais qu'il n'était pas allé assez loin :
"L'erreur d'Oslo a été que nous avons laissé pour la fin
les questions de l'Etat palestinien, des réfugiés et des frontières.
Notre objectif ultime est un Etat juif et démocratique, et non un
maximum de population juive sur un maximum de territoire. La seule
manière de s'en sortir est par une solution à deux Etats."
Livni ne s'est pas contentée d'une analyse sur le plan local.
Elle a longuement évoqué l'importance de la paix entre Israël
et les éléments pragmatiques dans les territoires palestiniens,
qui renforcerait les Arabes modérés de la région contre
l'alliance des brutes. Elle a dit qu'en tant qu'avocate, elle préférait
que la discussion avec l'autre partie soit placée sur la base
d'une proposition faite par elle, plutôt que le contraire.
Comme chacun sait, ce n'est pas la première fois qu'Olmert et
Livni ressemblent à un premier ministre et à un chef de
l'opposition. Les souvenirs de la dernière guerre au Liban et de
la déposition de Tzipi Livni devant la commission Winograd
planent encore entre eux. Les leçons Livni a retenues de cette
guerre font qu'elle ne peut en aucun cas s'effacer devant Olmert,
alors que des questions aussi vitales sont en jeu. Mais la
blessure
laissée par sa mini-révolte contre lui l'oblige à adopter un
comportement d'une prudence extrême dans les mois à venir. Le
rapport final de la commission Winograd, qui doit être publié
fin octobre, pourrait lui ouvrir
la voie du poste de Premier ministre. Mais cette fois, elle doit
s'assurer qu'en regardant derrière elle, elle ne se retrouvera
pas toute seule.
/...
Trad. : Gérard
pour
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