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Ha'aretz
Accord de principes israélo-palestinien
: les propositions israéliennes
Akiva Eldar
Si les
informations d¹Akiva Eldar sont fondées (et en général, il est
bien informé), et quoi qu¹on pense des concessions israéliennes
évoquées, il est un fait certain : il se confirme que d¹importantes
tractations israélo-palestiniennes (en vue d'un "accord de
principes") sont en cours, qui cette fois s¹attaquent au cœur
du problème. Nous aurons l¹occasion de revenir sur ce sommet prévu
pour l¹automne et ses (faibles, semble-t-il) chances de succès.
Ha'aretz, 23 août 2007
http://www.haaretz.com/hssen/spages/896623.html
Israël a proposé qu'une route sécurisée à l'usage des
Palestiniens entre la Cisjordanie et la bande de Gaza fasse partie
d'un échange de territoires avec les Palestiniens dans le cadre
de l'accord de principes qui est en
train d'être rédigé avant le prochain sommet régional (prévu
par le président Bush pour cet automne, ndt).
Les Palestiniens disposeraient du contrôle de la route, mais Israël
en conserverait la souveraineté, et elle ne commencerait à être
utilisée que lorsque l'Autorité palestinienne sous sa direction
actuelle reprendrait le
contrôle de la bande de Gaza. Jérusalem pense que cela aidera le
président Mahmoud Abbas et le premier ministre Salam Fayyad à
gagner le soutien de l'opinion publique à Gaza, qui verrait alors
que le gouvernement Hamas constitue un obstacle à la réouverture
d'une voie de communication avec la Cisjordanie.
Un haut représentant israélien, qui participe aux discussions
avec les Palestiniens, a dit que cet accord de principes ne réglerait
pas les détails des territoires devant être transférés aux
Palestiniens en échange des blocs de colonies, mais qu'il refléterait
un consensus, le plus large possible, sur les questions les plus
sensibles, en laissant en suspens quelques ambiguïtés. Les détails
seraient réglés au cours de négociations,
après le sommet de l'automne.
A Jérusalem, on pense que pour les Palestiniens, ce passage sécurisé
vaut bien davantage que le territoire qu'il représente en termes
de superficie, et qu'il devrait donc constituer un élément
majeur de l'accord territorial.
Des sources proches du président Abbas affirment qu'il n'est plus
opposé à la création d'un Etat avec des frontières provisoires
après la signature de l'accord de principes, à condition qu'il
reçoive des assurances
internationales qui promettraient un deadline pour la fin des négociations
sur les frontières définitives.
Après débats internes en Israël et discussions avec les
Palestiniens, telles sont les propositions en train d'être
finalisées :
1. Les frontières
Le point de départ est la clôture de séparation, sans autre
zone destinée à l'expansion des colonies. Cela laisserait 92% de
la Cisjordanie aux Palestiniens. Cela représenterait davantage
que le territoire à l'Est de la
clôture, mais moins que ce qui est prévu par les Accords de Genève.
Sur le plan intérieur israélien, les représentants israéliens
évoquent la nécessité de commencer à appliquer les principes
de la loi dite d'Evacuation-Compensation ("pinoui-pitzoui")
aux colons de Cisjordanie. Deux projets de loi ont déjà été
proposés sur cette question, l'un par les députés Colette
Avital (travailliste) et Avshalom Vilan (Meretz), l'autre
par Amir Peretz et Youli Tamir (travaillistes). 2.
Jérusalem
Selon un représentant du gouvernement, Israël accepterait de
transférer aux Palestiniens, à échéance proche, un certain
nombre de quartiers et de camps de réfugiés se trouvant à l'extérieur
de la clôture de sécurité et dans le no man's land. Plus tard,
davantage, ou la plupart des quartiers arabes seraient transférés
aux Palestiniens.
Le principe sous-jacent ressemble à celui du plan Clinton : les
zones juives pour les Juifs, les zones arabes pour les Arabes. Le
"bassin" des lieux saints dans la Vieille Ville serait
administré conjointement par des
représentants des trois religions, chacun responsable de ses
lieux saints. 3. Réfugiés
Israël reconnaîtrait la souffrance des réfugiés palestiniens
accepterait indirectement une part de responsabilité pour les réfugiés
de la guerre de 1948. Israël participerait également à un
projet international de relogement
des réfugiés en Palestine, dans des territoires transférés aux
palestiniens, ou dans les pays où ils vivent actuellement.
En cela, Israël se fonde sur la clause du plan de paix arabe
("initiative saoudienne") qui souligne que la solution
au problème des réfugiés dépendra de l'assentiment d'Israël.
Alors que l'administration américaine n'a en aucune façon préparé
l'ordre du jour de ce sommet, elle considère cet accord de
principes comme la clé de son succès, et encourage les parties
à progresser avant sa tenue. Les Américains pensent que cet
accord améliorerait grandement les chances que l'Arabie saoudite
participe à ce sommet, et qu'elle soutiendra Abbas et Fayyad, économiquement
et politiquement. Pour relier ce sommet régional aux initiatives
arabe et saoudienne, les Saoudiens et les Palestiniens souhaitent
que le sommet traite également de la question israélo-syrienne.
Trad. : Gérard
pour
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