|
Ha'aretz
Liban : Israël
craint la chute du gouvernement Siniora
Akiva Eldar
http://www.haaretz.com/hasen/spages/795398.html
Ha'aretz, 2 décembre 2006
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Israël, ainsi que plusieurs Etats arabes, dont l'Egypte, l'Arabie
saoudite et la Jordanie, s'inquiètent de plus en plus de la
perspective d'une chute du gouvernement libanais de Fouad Siniora
suite à un coup d'Etat du
Hezbollah qui ferait du Liban, selon les termes d'un ministre israélien,
"le premier Etat arabe à devenir un protectorat
iranien."
En conséquence, on évoque au sein du gouvernement plusieurs idées
pour renforcer Siniora face aux manifestations de rue lancées par
le Hezbollah contre le gouvernement libanais. L'objectif est de
prouver que Siniora peut obtenir davantage par la diplomatie que
le Hezbollah, qui l'accuse de "défaitisme", par la
violence.
L'une des options examinées est d'appeler l'Union européenne à
reconnaître la zone des Fermes de Sheba'a comme territoire
libanais. Actuellement, à la fois l'Union européenne et les
Nations Unies considèrent cette région,occupée par Israël,
comme étant syrienne, alors que Beyrouth la revendique pour le
Liban.
Une autre possibilité serait pour Jérusalem de parvenir à un
accord avec Siniora sur l'évacuation par Israël du village divisé
de Ghajar et d'en remettre le contrôle aux Nations Unies en
attendant que son statut définitif
soit tranché. Actuellement, la frontière israélo-libanaise
coupe le village en deux (1).
Les spécialistes israéliens de la défense s'inquiètent du fait
que, même si le gouvernement de Siniora ne tombe pas, sa
confrontation avec le Hezbollah affaiblisse les accords de sécurité
au Sud Liban, mis en place après la guerre du Liban de l'été
dernier. Ils craignent également que des partisans du Hezbollah
tentent de provoquer des heurts avec l'armée israélienne postée
le long de la frontière
Entre temps, une source gouvernementale haut placée a dit ce
week-end que le président Bush avait dit à Ehoud Olmert qu'il
n'avait aucune intention de ne plus considérer l'Iran et la Syrie
comme faisant partie de "l'Axe du Mal".
La commission Baker-Hamilton, nommée pour étudier les manières
d'améliorer la situation en Irak, doit remettre mercredi prochain
ses conclusions à Bush. Elle devrait recommander que les
Etats-Unis entament des pourparlers avec l'Iran et la Syrie.
Mais une source gouvernementale a affirmé que Bush avait promis
à Olmert que sa position demeurerait inchangée tant que l'Iran
poursuivrait son programme nucléaire. Concernant la Syrie, a dit
cette même source, Bush a conditionné toute reprise du dialogue
avec la Syrie à l'arrêt par Damas de ses interventions au Liban
et à son soutien au Hezbollah. Le récent assassinat du ministre
libanais Pierre Gemayel et la l'affrontement entre le Hezbollah et
Siniora rendent encore moins probable un changement de la position
de
Bush sur cette question.
La semaine dernière, le conseiller américain pour la sécurité,
Steve Hadley, a dit qu'il ne voyait aucun lien direct entre le
conflit israélo-arabe et la situation en Irak.
(1) Précision : cette frontière israélo-libanaise est à
l'origine une frontière syro-libanaise. Le côté israélien est
occupé par Israël depuis 1967 après la conquête du plateau
syrien du Golan.

|