Après les lynchages, les égorgements, le
fait de jeter les prisonniers du haut
des immeubles, et les attentats suicides
aux voitures piégées visant les civils,
on demande aux habitants de localités
chrétiennes assiégées d’ouvrir leurs
portes devant les «moudjahiddines»
conquérants et on menace de polluer les
rivières en y déversant des poisons. Ces
soi-disant «Islamistes» qu’on entend
toujours crier «Allah Akbar» (Dieu est
plus grand) n’ont certainement jamais
entendu parler du célèbre Hadîth
prophétique qui dit: «Ne jeter pas du
poison dans les pays des Polythéistes!».
Et pendant qu’ils reçoivent des aides
de tout genre de la part des Américains
et des Européens connus par leurs
«bienfaits» envers les Arabes et les
Musulmans (Seulement deux millions de
martyrs tombés par les mains de la
France impérialiste en Algérie, un
nombre au moins équivalent de martyrs
iraquiens par les mains des envahisseurs
américains et britanniques), ils
accueillent parmi eux des israéliens,
journalistes et agents du Mossad car,
disent-ils, il est bon de coopérer avec
Sharon dans le but de renverser le
régime de Bachar el-Assad.
Il est vrai que, de son côté, le
régime de Bachar el-Assad ne manque pas
d’utiliser les armes pour se défendre et
défendre la Syrie face à une guerre
atroce lancée par une alliance à
laquelle participent, d’une manière ou
d’une autre, toutes les puissances
mondiales et régionales qui ont envahi
l’Afghanistan et l’Iraq tout en prêtant
main forte à l’entité sioniste.
Cependant, le régime syrien a dès le
début des événements montré son aptitude
à œuvrer pour une solution pacifique qui
épargnerait à la Syrie les dommages
qu’elle subit et qui mettrait en échec
le complot qui le vise dans le cadre des
plans de démantèlement qui, dans
l’intérêt de l’entité sioniste et des
puissances occidentales, visent la
totalité de la région, y compris les
pays qui, le plus, gravitent autour de
l’axe américain.
Une solution pacifique qui, pour
l’honneur de la Syrie et sa dignité en
tant que pays indépendant, devrait être
exclusivement syrienne, négociée à
l’intérieur de la Syrie par les parties
véritablement syriennes et non pas par
des acteurs étrangers comme les
Etats-Unis, la France, la Turquie, le
Qatar ou le royaume saoudite.
Mais une telle solution n’est pas du
goût des oppositions syriennes qui
siègent ou font la navette
entre Washington, Paris, Londres,
Istanbul, Doha, le Caire et Rabat, et
des groupes armés en action sur et
autour du sol syrien.
Plus exactement, elle n’est pas du
goût des parties qui manipulent les
oppositions et les groupes armés, en les
finançant, en leur fournissant des armes
et en les soutenant politiquement,
diplomatiquement et médiatiquement.
Les uns, comme les Etats-Unis et les
autres pays occidentaux, parce qu’ils
ont intérêt, dans les conditions de leur
crise économique et de la hantise qu’ils
ont après les défaites militaires qu’ils
ont encaissées ces dernières années dans
la région, à ce que le conflit se
prolonge indéfiniment puisque, de toute
façon, ce sont les Syriens qui en payent
les frais, et c’est la Syrie qui est en
conséquence menacée de perdre sa place
en tant que principale puissance
régionale déterminée à faire face aux
politiques hégémoniques des Etats-Unis
et de l’entité sioniste.
Les autres, comme les oppositions
syriennes et les groupes armés, parce
qu’ils pensent que l’attitude
réconciliatrice du régime syrien n’est
qu’une tentative destinée à esquiver sa
chute supposée imminente depuis les
débuts de la guerre. Par conséquent, ils
expriment à très haute voix leur volonté
de poursuivre la guerre jusqu’à la
victoire finale qu’ils disent, en chœur
avec tous les autres ennemis de la
Syrie, très proche.
Un pari, pour le moins, puéril. Que
diraient-ils si, à un moment où l’on
entend parler d’un accord
russo-américain sur une solution qui
refléterait immanquablement la lassitude
et l’épuisement des ennemis de la Syrie
après vingt longs mois d’efforts
inutiles pour renverser le régime
syrien. Une solution qui , si toutefois
elle acquiert l’aval de Damas,
signifierait en premier lieu, que les
oppositions syriennes seront abandonnées
à leur sort?
Que diraient-ils, si l’Armée Arabe
Syrienne qui, jusqu’à présent, laisse
aux comités populaires l’essentiel de la
tâche consistant à affronter les groupes
armés dont la plupart sont de provenance
extérieure, décide de mettre tout son
poids dans le combat?
Ne sont-ils pas au courant de l’avis de
tous les observateurs convaincus que la
poursuite des pressions sur la Syrie
enflammera toute la région et que les
flammes n’épargneront point les
monarchies pétrolières dont la
«stabilité» est si chère pour les
puissances occidentales et l’ensemble de
l’économie mondiale?
Pensent-ils que, pour leur faire
plaisir, l’Occident qui n’a pas osé
s’aventurer en Syrie comme il l’a fait
en Lybie est prêt à mettre en jeu sa
propre survie en se lançant dans une
guerre contre des puissances régionales,
et très probablement mondiales, décidées
jusqu’au bout de défendre leur place
sous le soleil?
Il leur suffit de regarder autour
d’eux pour constater que l’Occident qui,
de Suharto, à Marcus, au Chah, à Zine
el-Abidin et à Hosni Moubarak, a relâché
systématiquement tous ses suppôts, ne
fait que les utiliser comme des produits
jetables.