Opinion
La Syrie est
victorieuse...
Avec ou sans soutien russe !
Akil Cheikh Hussein
Samedi 22 décembre 2012 Lorsqu’un
responsable américain appelle la Syrie à
jouer un rôle constructif pour une
solution de la crise en Syrie, on peut
avoir l’impression que celui qui lance
cet appel est convaincu de la nécessité
de la solution et qu’il a déjà pris
l’initiative de jouer un tel rôle tout
en étant prêt à respecter les
revendications logiques et légales des
parties concernées. Surtout à un moment
où l’on entend parler d’une entente
russo-américaine sur la base du document
de Genève signé par le groupe des
ennemis de la Syrie, y compris les
Etats-Unis, document qu’ils ont trahi
avant que ne sèche l’encre avec laquelle
il a été écrit. Au contraire. On se rend compte
rapidement que l’appel américain suit la
ligne du louvoiement et des jeux de mots
qui ne changent en rien l’attitude
agressive et étourdie adoptée par
l’administration américaine depuis
l’éclatement de la crise en Syrie,
surtout depuis le moment où Hillary
Clinton avait demandé aux groupes armés
de ne pas renoncer à l’usage des armes. On se rend compte donc que le rôle
constructif qu’on demande à la Russie de
jouer est, selon le responsable
américain, de «stopper le soutien au
régime d’Assad». Il va sans dire que les
milieux dirigeants dans l’administration
américaine pensent que le fait de
stopper ce soutien aura pour conséquence
immédiate la chute du régime et
l’engagement de la Syrie dans les
dédales du chaos, de la ruine et des
souffrances démesurément plus grandes
que ce qui se passe actuellement. Ces milieux savent très bien que la
démocratie, la liberté et les droits ne
sont que le dernier des soucis des
groupes de mercenaires et de terroristes
dont les aspirations ne vont pas au-delà
des gains matériels et de la
satisfaction des impulsions vilaines.
Ils savent très bien aussi qu’ils sont
le dernier des soucis des rancuniers qui
manipulent des individus naïfs et les
poussent à leur perte, et qui ne
comprennent de la construction des Etats
et de l’application des lois autre chose
que le fait de monter sur des trônes et
de gouverner à la manière des rois et
des sultans despotes qui ont conduit les
Arabes et les Musulmans à leur situation
actuelle déplorable sur tous les plans. (Parler de la situation déplorable peut
sembler étrange pour ceux qui se pensent
Arabes et Musulmans et jonglent avec les
milliards qu’ils volent, parce qu’ils
appartiennent aux peuples, et qu’ils
gaspillent pour se distraire ou pour
tramer des complots. Il peut sembler
étrange pour leurs agents et suivants
qui, comblés de dons, ne font pas partie
des gens écrasés sous le poids de la
pauvreté, ceux qui n’ont de domicile
fixe que dans les cimetières, ceux qui
cherchent la nourriture dans les tas
d’ordure).
Le fait de ridiculement croire que
l’arrêt du soutien russe conduit à
l’effondrement du régime syrien est
devenu l’une des principales constantes
dans la gestion de cette affaire par les
ennemis de la Syrie. Depuis l’éclatement
de la crise et dans les conditions de
leur sentiment de grandeur et de
gigantisme issus de l’énormité de leurs
comptes bancaires, les monarques du
pétrole ont toujours tenté d’acheter des
positions russes ou chinoises de la même
manière avec laquelle ils achètent les
mercenaires et les égarés qu’ils
envoient à la mort en Syrie, et de la
même manière avec laquelle ils achètent
des écrivains et des journalistes
opportunistes.
Cette même misérable croyance est à la
base des nouvelles et des analyses qu’on
fabrique pour conclure à un changement
dans la position russe, comme on l’a
fait dernièrement en falsifiant des
déclarations données par le
vice-ministre des Affaires étrangères
russes, Mikhaïl Bogdanov. Pourtant, et en dépit de l’importance du
soutien russe, soutien qu’exigent les
intérêts réciproques, puisque la Russie
fait partie des pays visés par les plans
d’agression et d’hégémonie américaines,
la Syrie d’Assad qui sait combien elle
est haie par les cercles occidentales,
sionistes et collaboratrices arabes,
n’est pas d’une naïveté qui lui
permettrait de compter exclusivement sur
un tel soutien. La Syrie d’Assad n’a jamais hésité à
affronter les plans d’hégémonie même aux
moments difficiles où il n’était
aucunement possible de compter sur une
alliance avec une puissance extérieure,
comme c’était le cas lors du
vieillissement et de l’effondrement de
l’Union soviétique, ou à l’époque
-consécutive à cet effondrement- pendant
laquelle la Russie quémandait la
sympathie de l’Occident. Notamment à cette époque, la Syrie a
fait face au plan infernal qui avait
pour but de démanteler le Liban et de
l’annexer à la caravane de Camp
David-Oslo-Wadi Araba, ce plan qui
l’avait contraint à signer un traité de
paix en prélude à l’implantation des
Palestiniens et à l’instauration d’une
Autorité au Liban semblable à celle
instaurée plu tard en Cisjordanie. Avec
tout ce que cela signifie en matière de
la liquidation de la cause
palestinienne, de la destruction du
Liban et de la pression sur la Syrie
qui, toute seule, a continué de résister
contre les traités de soumission dans
lesquels ont été engagés publiquement ou
secrètement tous les régimes arabes
concernés. Et notamment à cette époque, la Syrie a
fourni tout le soutien aux mouvements de
Résistance au Liban, en Palestine et en
Irak. Elle a ainsi participé à toutes
les victoires réalisées par les
Résistances dans ces pays et a remplacé
dans la réalité arabe la logique de la
défaite par la logique de la victoire. Une victoire qui a commencé grâce à la
Syrie. Elle ne s’arrêtera pas avec la
victoire de la Syrie face à la
conspiration actuelle, mais elle se
poursuivra jusqu’à ce que la nation
arabe recouvre son unité et surtout sa
dignité lapidée par les semblants
d’hommes que sont ces gouverneurs et
leurs suivants parmi les rancuniers et
les atteints de faiblesse dans leurs
âmes.
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