Opinion
Les ennemis de la
Syrie...
Pourquoi toute cette peur d'une solution
pacifique ?
Akil Cheikh Hussein
Mardi 15 janvier
2013
Si nous
considérons que « Qatar Foundation »,
dirigée par l’épouse de l’Emir qatari,
avait fidèlement reflété la réalité sans
aucune révision des chiffres à la baisse
lorsqu’elle a montré, dans un sondage
qu’elle a effectué il y a un an, que
plus de 55 pour cent des Syriens
tiennent à la direction de leur pays par
le Président Bachar el-Assad, ce
résultat aurait été à lui seul suffisant
pour procurer au régime syrien une
légalité qui fait défaut chez beaucoup
parmi ceux qui, partout dans les
«démocraties occidentales » l’emportent
contre leurs adversaires en obtenant 50
ou 51 pour cent des votes.
Et si nous considérons qu’il est
probable que ce sondage ait pu procédé à
une révision à la baisse, du fait que
l’institution l’ayant effectué est l’un
des tandems d’un régime qui occupe une
place très avancée sur la liste des
ennemis de la Syrie, eh bien, cela ne
fait que procurer au régime syrien une
légalité encore plus grande.
S’il en était ainsi au début de 2012, il
est certain maintenant, après une longue
année riche en matière d’«exploits»
réalisés par la soi-disant révolution
syrienne, que la popularité du Président
Assad est encore beaucoup plus forte.
Il est également certain que c’est cette
popularité qui a poussé les ennemis de
la Syrie et les poussent encore à mettre
en échec toutes les tentatives
susceptibles de conduire à une solution
pacifique de la crise, et ce pour la
simple raison que toutes les véritables
et efficaces solutions ne pourront
qu’être syriennes. Car conformément aux
exigences de la démocratie et de la
liberté d’expression et de position, le
dernier mot ne peut être que celui de ce
peuple syrien conscient de ses intérêts
nationaux et panarabes et solidement
attaché en vertu de cette conscience au
dirigeant du pays.
Les efforts déployés pour mettre en
échec ces initiatives -dont la dernière
est celle de Lakhdar Brahimi qui risque
à son tour, et du fait des pressions
exercées par les ennemis de la Syrie, de
subir le même sort en raison du
renoncement de ce dernier à sa mission
en tant qu’intermédiaire neutre et sa
prise d’une position ouvertement
partiale- n’ont qu’un but unique :
Prolonger au maximum possible la durée
du conflit dans l’espoir d’aboutir à
l’un des deux résultats complémentaires
qui servent tous les deux les plans
israélo-américains :
Soit on arrive à renverser le régime et
faire de la Syrie pour une très longue
durée un champ de chaos, de conflits
sanguinaires, et de répartition du pays
par les groupes de « vainqueurs »
incapables -chacun à part ou tous
ensemble- de gouverner, alors qu’ils
auraient d’énormes tâches à accomplir
qui commencent par la reconstruction du
pays et ne finissent pas par sa
direction vers la réalisation des «
grands » objectifs pour lesquels la
soi-disant révolution a été déclenchée.
Soit le régime continue de résister et,
parallèlement, se poursuit l’envoi en
Syrie de mercenaires et de terroristes
après les avoir financés, entraînés,
armés et fanatisés par des doctrines
distordues et perverses dans le but de
faire subir à la Syrie davantage de
pertes humaines et matérielles
affaiblissant ainsi toutes les parties
en conflit et ouvrant la voie à
l’invasion extérieure du pays afin de le
soumettre à l’occupation occidentale,
néo-ottomane et même israélienne.
Voilà ce que sont les espoirs que
nourrissent les ennemis de la Syrie de
voir la crise se prolonger à l’infini,
dans les conditions de leur impuissance
à atteindre leur objectif qu’est le
renversement rapide du régime, à la
manière des régimes renversés par ce
qu’on appelle le Printemps arabe, pour
être remplacés par des régimes dont le
échecs qui s’accumulent depuis leur
arrivée au pouvoir risquent de pousser
les populations à regretter les anciens
régimes.
Contrairement aux prévisions, la guerre
s’est trop prolongée en dépit des
promesses parlant d’une chute imminente
du régime. De plus, aucun jour ne passe
sans que la Syrie ne remporte plus de
victoires contre les groupes de
mercenaires et leurs factions qui
concurrencent entre eux et arrivent même
à s’entretuer pour les butins acquis ou
promis. Sans parler des oppositions
opposées les unes aux autres et dont les
allégeances à des parties extérieures
aux intérêts peu réconciliables mettent
en échec les tentatives visant à les
réunir.
Aucun jour ne passe sans que les ennemis
de la Syrie ne se rendent compte
davantage de la difficulté de sortir de
l’impasse, au point que des observateurs
n’hésitent plus à dire qu’ils sont
frappés du mal qu’ils ont voulu faire à
la Syrie.
La Turquie d’Erdogan qui était
effectivement en mesure de fermer les
portes des problèmes et qui avait
effectivement ouvert ses portes à de
bonnes relations avec ses voisins
stratégiques, surtout avec la Syrie,
l’Irak et l’Iran, s’est exposée depuis
son ingérence en Syrie à des problèmes
extérieurs et intérieurs majeurs qui
menacent son unité et son existence en
tant que pays pluriel des points de vue
religieux, ethniques et politiques.
Quant aux monarchies pétrolières du
Golfe qui ont pensé que les oiseaux de
la chance qui voltigent autours d’eux
lorsqu’ils construisent des tours
gigantesques, accueillent des jeux
olympiques et des conférences mondiales,
achètent des sites et des propriétés
dans les capitales occidentales ou
corrompent ceux qui siègent sur les
trônes des pays arabes et musulmans,
feront de même et leur facilitent des
entreprises comme la fondation de grands
empires. Elles se rendent compte
maintenant qu’elles ne pourront
continuer de fournir leur soutien aux
terroristes en Syrie en raison des
complots dirigés par des «frères» qui
pensent non sans inspirations
occidentales qu’ils ont plus de droits
sur les richesses pétrolières.
Pour ce qui est des autres, les régimes
au pouvoir en Occident et en «Israël»,
ils ont maintenant, en plus des défaites
militaires qu’ils ont encaissées ces
dernières années, des crises économiques
qui n’évoluent que vers l’abîme. En même
temps, ils sont de plus en plus
embarrassés face à leurs peuples et
leurs oppositions en raison de leur
engagement perdant et leurs mensonges
parlant d’une chute imminente du régime
syrien.
Le sommaire d' Akil Cheikh Hussein
Les dernières mises à jour
|