Opinion
Qui doit partir...
Le président Assad ou les agents des
Etats-Unis et de l'entité sioniste ?
Akil
Cheikh Hussein
Mardi 31 janvier
2012
Ce qui se
passe maintenant en Syrie, cette guerre
lancée par des groupes terroristes armés
contre ce pays, son armée, ses
populations civiles et ses
infrastructures, pouvait ne pas avoir
lieu.
Il aurait suffi pour le défunt Hafez el-Assad
d'agir à la manière de ceux qui, à Camp
David, à Oslo et à Wadi Araba, ont signé
avec les « Israéliens » ces traités de
paix, d'amitié et d'alliance qui ont
entaché de honte l'histoire récente du
monde arabe.
Il aurait suffi pour l'actuel président
syrien, Bachar Al-Assad de rompre son
alliance avec l'Iran et d'agir, envers
la résistance au Liban, à la manière des
Arabes qui ont tourné le dos à Gaza
assiégée, affamée et systématiquement
détruite par le bombardement israélien.
Ou mieux à al-Qods et sa mosquée, la
première des Deux Qibla, oubliée par les
Arabes, y compris leur Commandant des
croyants et leur Serviteur des Deux
lieux saints, et livrée au sort que lui
réservent les Sionistes, miraculeusement
devenus les alliés privilégiés des
Arabes.
S'il en fut ainsi, personne -parmi ces
Arabes qui versent des milliards de
dollars pour financer la guerre contre
la Syrie et pour alimenter les comptes
bancaires des soi-disant opposants
syriens installés confortablement à
Istanbul, Londres ou Paris- n'évoquerait
ces diffamations parlant de la prétendue
dictature du régime syrien, de sa
corruption et de ses pratiques
sanguinaires.
Et si, comme l'Egypte et la Tunisie, une
véritable révolution éclatait contre ce
régime et obligeait son président à
partir, il pourrait facilement trouver
abri et être hospitalité en Arabie
saoudite à côté de Ben Ali, ou ailleurs
dans les pays du Golfe ou d'Occident, à
côté des innombrables anciens
responsables qui ont fui les révolutions
arabes et qui ont emporté avec eux les
fortunes qu'ils avaient pillées alors
qu'ils exerçaient leurs fonctions dans
leurs pays.
Mais il n'en a pas été ainsi. Au lieu de
rejoindre le processus de soumission aux
Américains et aux Sionistes, le
président Hafez el-Assad a bloqué ce
processus qui était sur le point de se
généraliser partout dans le monde arabe.
En le bloquant, le président Hafez al-Assad
a mis fin aux fantasmes de Washington et
de « Tel-Aviv » en un nouveau
Moyen-Orient à l'image du Nouveau
Continent américain découvert il y a
cinq siècles : Population à passer au
fil de l'épée, pétrole à spolier, terre
agricoles riches à souhait et sources
d'eaux inépuisables en ces temps où les
terres agricoles en Europe et aux
Etats-Unis sont devenues complètement
stériles suite à l'exploitation
excessive, à un moment où la crise
alimentaire, climatique et économique
commence à battre son plein partout dans
le monde.
Un nouveau Moyen-Orient où ces
monarques, cheiks et
pseudo-intellectuels révolutionnaires
arabes rêvent à leur tour d'y trouver
place, contre leurs services rendus, ne
serait-ce que comme rares spécimens de
cette race évanouie.
Et en continuant à le bloquer d'une
manière aussi résolue, le président
Bachar el-Assad s'est attiré la haine et
les courroux de cet axe du mal liant
Washington à la Ligue arabe (via Doha et
Ryad), en passant, au-delà de l'Europe,
par Ankara, « Tel Aviv » et certaines
ruelles libanaises et autres.
Pour cet axe du mal, le président Bachar
el-Assad doit partir. Tous les
responsables politiques occidentaux
l'ont dit dès le début des événements
qui frappent la Syrie depuis dix mois.
Et c'est maintenant la Ligue arabe,
historiquement momifiée, qui prend le
relai avec le fameux projet de
résolution qu'elle a soumis au Conseil
de sécurité.
Il est difficile de savoir par quel
genre de génie la Ligue renvoie un tel
projet vers l'instance qui, impuissante
face aux vétos russes et chinois, lui
avait précédemment envoyé.
Les valeureux architectes arabes de ce
projet et de cette procédure paraissent
être en même temps de très bons
négociateurs et des lecteurs versés dans
la connaissance de l'histoire : Ils
pensent persuader les Russes de ne pas
avoir recours au veto. Sinon, tant pis.
Des interventions militaires
occidentales et américaines ont eu lieu
sans passer par le Conseil de sécurité,
la Corée et le Kossovo à l'appui.
D'où, pensent-ils, il ne reste à ce
qu'ils croient être la toute-puissante
Alliance atlantique que rassembler ses
flottes et soumettre la Syrie à un
déluge de feu jusqu'à la chute du régime
et l'instauration d'un autre qui, comme
le veut Burhan Ghalioun , rompt avec
l'Iran, tend la main à l'entité sioniste
et lui réalise le plus gros de ses
souhaits en détruisant le Hezbollah
connu pour avoir ridiculisé l'armée
israélienne et sa légende comme armée
invincible.
Mais ils oublient ce que les
responsables occidentaux disent à très
haute voix en répétant que la Syrie
n'est pas la Libye et qu'ils n'ont pas
l'intention de l'attaquer militairement.
En vérité, ces derniers n'ont pas le
culot de l'attaquer militairement alors
qu'ils sont en train de fuir l'Iraq et
l'Afghanistan et alors qu'ils savent
qu'une telle aventure précipitera leur
départ définitif de la région et
l'effondrement de leurs pays déjà
épuisés par la crise économique.
Avec ou sans intervention militaire
occidentale, ces Arabes qui s'acharnent
contre la Syrie, et non pas le président
syrien, qui doivent partir. Et ils le
feront. Leur complot contre la Syrie
précipite leur départ.
Le sommaire de Akil Cheikh Hussein
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|