Opinion
La guerre contre
la Syrie,
des fausses justifications en chute
libre
Akil
Cheikh Hussein
Mercredi 12 septembre
2012
Un président qui tue son peuple ! Ce
leitmotiv en fonction duquel on justifie
la guerre contre la Syrie a perdu
beaucoup de son impact depuis
l’éclatement de la crise syrienne. On
sait maintenant que, contrairement à la
version divulguée par les ennemis de la
Syrie, des groupes armés, des
terroristes d’al-Qaïda venus des quatre
coins du monde, des agents de services
secrets, des mercenaires travaillant
pour des sociétés militaires américaines
et même des bandits tout court sont en
action en Syrie et qu’ils sont
responsables des tueries et des
massacres perpétrés contre le peuple
syrien.
D’autre part, le fait de nier que ce
qu’on appelle « révolution syrienne »
est un outil qu’on utilise dans le but
de détruire la Syrie pour le compte de
l’Occident impérialiste et de l’entité
sioniste ne résiste plus devant des
données concrètes comme l’acharnement
avec lequel les puissances occidentales
et régionales mènent leur guerre contre
ce pays.
Les régimes arabes qui financent
cette guerre et soutiennent les groupes
armés par tous les moyens le font sans
vergogne dans la mesure où, pour eux,
l’amitié bat son plein avec l’Occident
et l’entité sioniste.
Mais ce n’est pas le cas de ces
partisans de la guerre contre la Syrie
qui, il y a quelques années seulement,
se présentaient comme étant d’ardents
militants pour les causes de libération
et des ennemis déclarés de
l’impérialisme et du sionisme.
Dans la foulée de la ruée arabe vers
la paix avec « Israël », ces mêmes
militants n’avaient plus qu’un seul
objectif : Dénigrer -sans pour autant
revendiquer explicitement une quelconque
sympathie pour « Israël » et le camp
occidental- les parties hostiles à cette
paix à commencer par les factions
palestiniennes qui ont refusé les
traités d’Oslo, le Hezbollah libanais
qui résistait par les armes à
l’occupation israélienne, et à finir par
l’Iran, en passant par la Syrie,
l’unique Etat arabe qui n’a pas conclu
des accords de paix avec l’entité
sioniste.
Ils se sentaient à l’aise dans la
mesure où le totalitarisme et la
dictature dont on taxe ces parties leur
permettaient de s’y attaquer au nom des
principes de la démocratie et de la
liberté qu’ils défendaient à partir de
médias généreusement financés par les
pétromonarchies inconstitutionnelles du
Golfe.
Toutefois, et en dépit de leur
allégation aux monarchies du Golfe, ils
pouvaient encore rester à l’abri de
l’accusation directe d’être des
collaborateurs au service de l’Occident
impérialiste et de l’entité sioniste,
profitant ainsi du tabou en vertu duquel
le concept de trahison est devenu dans
le monde arabe à l’ère de la trahison
par excellence l’un des concepts les
plus bannis par la machine de
conditionnement et de dressement
manipulée par les cercles de la
domination et de l’hégémonie.
Mais voilà qu’avec les événements
syriens, événements qui ont rayé de la
carte toutes les zones d’ombre et les
espaces gris, nos ex-combattants pour
les causes arabes qui sont pour la
plupart
des prétendus islamistes et
nationalistes se trouvent dans le même
camp avec les ennemis jurés de ces
causes.
La mémoire est-elle si courte pour
que le besoin s’impose de rappeler qui
sont les Etats-Unis, le Royaume uni, la
France et l’entité sioniste ? Y a-t-il
dans le monde un registre aussi chargé
que le leur de crimes contre les
peuples, et tout particulièrement contre
les peuples arabes. Faut-il rappeler
qu’il existe quelque chose qui s’appelle
la spoliation de la Palestine ? Peut-on,
entre autres atrocités dont ils sont les
auteurs, et sans même prendre en compte
l’histoire de la sauvagerie coloniale en
Asie, en Afrique et en Amérique latine,
compter le nombre de leurs victimes en
Palestine, en Iraq, en Algérie et
ailleurs dans les autres pays arabes et
musulmans ?
Nos ex-combattants qui, il y a peu de
temps, traitaient les puissances
occidentales d’impérialistes et de «
croisés » se sentent mal de se trouver
maintenant avec elles dans le même camp.
Mais au lieu de réviser leurs positions
et de renouer avec les véritables
aspirations de leurs peuples, ils
s’emploient à s’y cramponner et à les
justifier au moyen d’acrobaties qui
visent à tordre le cou des faits et des
réalités.
N’arrive-il, c’est ce qu’ils disent
pour signifier que le régime syrien est
plus maléfique et dangereux que
l’Occident impérialiste et ses
prolongements régionaux, à une partie
qui se considère du bon côté du bien, du
droit et de la justice de s’allier avec
une partie qu’elle juge du mauvais côté
des valeurs mentionnées, pour combattre
une troisième partie beaucoup plus
maléfique et dangereuse ?
La réponse affirmative ou non à cette
interrogation n’a aucune importance.
L’important c’est qu’ils reconnaissent
maintenant en parlant d’alliance qu’ils
sont dans un même camp avec les
puissances occidentales et l’entité
sioniste. Le plus important c’est qu’ils
s’efforcent de rechercher de nouvelles
justifications pour pallier celles qui
ont perdu leur impact. Cela prouve
suffisamment que leur crise et celle de
tous les autres ennemis de la Syrie est
à son paroxysme. Et que la fin
s’approche.
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