Il est vrai que la prétendue «
révolution syrienne » pouvait reprocher
au régime certaines formes de corruption
qui empêcheraient telles ou telles
couches sociales, restreintes ou larges,
de se sentir en pleine appartenance, et
de jouir d’une véritable citoyenneté
parmi d’autres conditions nécessaires
pour la promotion de la totalité des
constituantes de la société et la
réalisation d’un niveau suffisant de
liberté et de dignité.
Certes, l’action en vue de réaliser
cet objectif était possible par le biais
de la protestation pacifique, d’autant
plus que le régime syrien –il est l’un
des rares régimes qui, en dépit des
pressions politiques, des difficultés
économiques et d’un grand héritage de
problèmes accumulés depuis des siècles-
tient toujours à renforcer
l’Etat-providence à travers la santé et
l’enseignement gratuits ainsi que la
généralisation de distribution de
l’électricité et de l’eau parmi d’autres
services élémentaires dont l’absence
totale ou partielle est devenue de nos
jours la source de troubles qui
sévissent dans beaucoup de pays du
monde.
Sur le même plan, on sait que la
Syrie compte parmi les rares pays qui ne
sont pas martyrisés par les modalités de
sabotage dirigées par les institutions
financières de l’ONU, genre Banque
Mondiale et Fond Monétaire Mondial qui
ont écrasé sous le poids de dettes
colossales la plupart des pays du monde
réduisant ainsi à la pauvreté durable
beaucoup de peuples, y compris ceux des
pays dits avancés.
Et alors que l’on détourne la notion
d’arabité et l’on déplace ses centres
loin de capitales hier encore
rayonnantes comme le Caire, Damas ou
Bagdad vers des villages et des hameaux
à peine connus il y a cinquante ans,
comme Manama, Koweït, Ryad, Doha ou
Chardja, qui n’ont de prestige autre que
celui dont ils ont été comblés par les
puissances coloniales, par le biais de
divisions et de répartitions leur
assurant la possession des richesses
pétrolières qui sont la propriété de
tous les peuples arabes et musulmans, la
Syrie se présente comme étant le seul
pays arabe qui adopte une idéologie
nationaliste panarabe et déploie tous
ses efforts pour sauvegarder le lien
entre le présent des Arabes et leur
passé et pour empêcher l’effacement de
leur personnalité et de leur identité.
Toutes ces raisons -auxquelles
s’ajoutent, primo, le rôle de la Syrie
dans la mise en échec des projets de
reddition sponsorisés par les monarchies
du Golfe et rejoints directement par
l’Egypte, l’Autorité palestinienne et la
Jordanie, ou indirectement par la grande
majorité des régimes arabes, et secundo,
son alliance stratégique avec l’Iran
islamique et les mouvements de
résistance au Liban, en Palestine et en
Irak, alliance qui, avec les défaites
subies par l’occupation israélienne au
Liban et l’occupation américaine en Irak
a donné lieu à de grands changements
dans les équilibres régionaux et
mondiaux- expliquent la férocité de
cette guerre universelle imposée à la
Syrie.
Quant aux accusations de sectarisme
qu’on adresse au régime syrien, elles
sont démenties par les faits. La
richesse et la pauvreté, le fait d’être
proche ou éloigné du pouvoir, sont des
choses partagées sans distinction par
toutes les communautés religieuses et
confessionnelles en Syrie. La raison en
simple : La grande qui sépare
l’idéologie nationaliste du parti Baath
de la considération confessionnaliste
qui n’a vu le jour que sous le
bombardement médiatique qu’exercent les
régimes takfiristes grâce à des dizaines
de chaînes de télévision et des
centaines de journaux et de sites
électroniques, sans parler des milliards
de dollars qui nourrissent cette culture
vénéneuse.
Il en est de même pour ce qui est de
l’accusation de dictature : Les régimes
arabes coupables de participer à la
guerre contre la Syrie sont des modèles
extrémistes de sectarisme, de despotisme
et du monopole du pouvoir par un
individu ou une famille, à l’exclusion
de toute loi ou constitution.
Les manifestations de protestation
ont constitué l’occasion propice pour
lancer le projet infernal dont le but
est, au-delà du départ du président ou
du renversement du régime, la
destruction du peuple, de la société et
de l’Etat syriens, et l’annihilation de
ce qui reste de l’appartenance des
Arabes à leur arabité.
Parallèlement aux manifestations
pacifiques, des cellules dormantes
étaient prêtes à s’y
infiltrer avant d’y être rejointes par
des armées de mercenaires (on parle sans
scrupule de fond qu’on recueille pour
payer les soldes des «
révolutionnaires), d’éléments
d’Al-Qaeda, d’agents de services de
renseignement israéliens, américains,
turcs ou venus de certains pays arabes,
le processus de meurtre collectif et de
destruction est lancé sous la couverture
des mass médias spécialisés dans la
fabrication de tout ce qu’il faut pour
donner à l’agression contre la Syrie
l’aspect d’un génocide qu’exerce le
régime à l’encontre de son peuple.
La Syrie a d’ores et déjà payé les
frais exorbitants de sa résistance au
complot, du sang de son peuple et de son
armée. Elle a perdu beaucoup de ses
secteurs économiques, la destruction a
eu raison de beaucoup de ses maisons et
quartiers et beaucoup de Syriens sont
acculés à l’exode.
Bien sûr, cela fait le plaisir des
Israéliens, des Occidentaux et de leurs
outils arabes parmi ceux qui ne font que
se ficher des intérêts et de la vie du
peuple syrien du fait que leur seul
souci se restreint à ruiner la Syrie et
la déchiqueter sur la voie de la
création du soi-disant « Grand
Moyen-Orient » sous contrôle israélien.
La mégalomanie et les penchants
foncièrement criminels qui ont embelli
aux yeux des Etats-Unis et de l’entité
sioniste le fait d’entreprendre
respectivement l’invasion ratée de
l’Irak et du Liban ne sont que des
expressions d’une maladresse mineure, la
majeure étant leur guerre contre la
Syrie. Ils n’y seront pas mis seulement
en déroute : Leur défaite donnera lieu à
l’avènement d’un monde nouveau sur les
ruines de l’axe du mal israélo-américain
et ses prolongements régionaux et
internationaux.