Syrie
Les Etats-Unis,
leurs alliés et laquais... lorsqu'ils
parlent de "légitimité" !
Akil
Cheikh Hussein
Vendredi 4 mai 2012
Que des Etats comme les Etats-Unis,
le Royaume Uni, la France, la Turquie,
l'Arabie saoudite, le Qatar et autres
prétendus "amis de la Syrie" avancent
que le président syrien Bachar el-Assad
a perdu sa légitimité est, pour le
moins, scandaleux.
Surtout lorsqu'on l'accuse injustement
de tuer des protestataires pacifiques
qui ne font que manifester pour la
démocratie, alors qu'en Syrie -et c'est
maintenant reconnu par la plupart des
instances internationales- ce qui se
passe est au moins une confrontation
entre l'Etat syrien et des groupes armés
dont al-Qaïda et autres mercenaires et
agents des services de renseignement
venus de l'extérieur du pays.
Des dizaines de ces mercenaires et
agents français, britanniques, libyens,
afghans et turcs sont d'ores et déjà
tombés dans les mains des autorités
syriennes.
Et les 150 tonnes d'armes, de munitions
et d'explosifs destinés aux rebelles et
intrus en Syrie et qui ont été saisis
dernièrement sur un bateau arraisonné
par l'armée libanaise, témoignent du
grand flux d'armes, y compris
israéliennes, envoyées vers la Syrie par
ceux qui prétendent vouloir protéger le
peuple syrien contre son président
accusé d'avoir perdu sa légitimité.
De quelle légitimité parle-t-on ? Il
est clair, étant donné la nature des
ennemis de la Syrie, qu'elle ne saurait
être celle dont les critères sont des
valeurs comme la vérité, le droit, la
justice ou la véritable liberté.
Elle est donc celle qu'imposent des
superpuissances occidentales lourdes de
leur histoire colonialiste et de leurs
politiques actuelles responsables de
tous les maux qui frappent aujourd'hui
toute l'humanité, y compris leurs
propres peuples.
Possédant les plus gros arsenaux d'armes
conventionnelles et non conventionnelles
et déployant partout dans le monde leurs
armées et leurs bases militaires ayant
combien de fois écrasé des pays et des
peuples rien que parce qu'ils tentaient
de se débarrasser du joug de
l'occupation et de l'exploitation, ces
superpuissances sont les dernières à se
prononcer sur cette question de
légitimité.
Imposant, par l'intermédiaire des
institutions monétaires comme le FMI et
la Banque mondiale, des politiques
économiques qui ont conduit la plupart
des pays du Tiers-monde à des situations
désolantes sur tous les plans, ces
superpuissances sont, elles, qui ne
possèdent aucune légitimité.
Légitimité qu'ils ont également perdu en
laissant libre cours au capitalisme
sauvage et aux intérêts des grandes
banques et des firmes multinationales
ruinant ainsi leurs propres économies et
imposant à leurs peuples des mesures
d'austérité ouvertes à tout genre de
cataclysme sociaux.
La Turquie d'Erdogan, quant à elle, a
rapidement rompu avec le fin maquillage
de ses politiques qui lui ont donné
l'apparence d'un pays soucieux des
véritables intérêts de son peuple et des
peuples de la région. Elle demande
maintenant la protection de l’Otan
contre des prétendues attaques de la
part de l'armée syrienne ?!
Quant à des semblants d'Etats comme
l'Arabie saoudite et le Qatar, ils
doivent tout leur poids, non à une
légitimité connue ou reconnu, mais au
fait qu'ils rendent des services aux
politiques des puissances occidentales
et qu'ils disposent de richesses que
leur procure leur "mission" en tant
qu'exportateurs de pétrole.
Pays gouvernés en l'absence de toute
constitution par la seule volonté de
quelques cheikhs, émirs et rois arabes
incapables de lire correctement trois
lignes écrites en langue arabe, et qui
sont bons pour somnoler à l'intérieur de
réunions comme celles de la Ligue arabe,
en attendant la fin des réunions pour
retourner à leurs réjouissances
habituelles qui ont fait d'eux la risée
du monde.
Ils le font, eux qui prétendent être les
dirigeants des peuples arabes vers la
démocratie, la dignité et la prospérité,
sous les yeux de millions d'Arabes dont
certains commencent à se brûler dans les
places publiques faute de ne rien
trouver à mettre sous la dent.
Dans les conditions du conflit
israélo-arabe, ils se détournent de
causes comme la cause palestinienne,
mais ils établissent de bonnes relations
directes et indirectes avec l'entité
sioniste qui, chaque jour, ajoute de
nouveau chapitres aux drames du peuple
palestinien "frère".
Leur sentiment de fausse arabité se
réveille non contre l'Iran qui les
faisait trembler de peur lorsque le Chah
remplissait sa fonction de gendarme au
service des Etats-Unis et de l'entité
sioniste, mais contre l'Iran islamique
qui leur tend la main et les invite à
participer à la construction d'une
région arabo-islamique indépendante loin
de toute soumission aux influences
extérieures.
Pour ce qui est de leurs positions à
l'égard de la Syrie, elles leurs sont
dictées par l'alliance
israélo-occidentale qui visent à punir
le pays arabe qui a mis en échec le
processus de soumission arabe tracé à
Camp David et Oslo, qui a soutenu la
résistance au Liban, en Palestine et en
Iraq et qui, avec l'Iran, la Russie, la
Chine et autres pays du Tiers-monde,
participe activement à la fondation
d'une véritable légitimité qui est celle
du passage d'un monde unipolaire dirigé
par les Etats-Unis et Israël, vers un
monde multipolaire plus conforme aux
aspirations des peuples.
Voilà ce que c'est la véritable
légitimité. Celle des peuples épris de
la véritable liberté. Celle de la Syrie
et de son président. La preuve évidente
est qu'ils irritent les forces du mal
représentées par les Etats-Unis, leurs
alliés et leurs laquais.
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