Opinion
Al-Qaradawi
(p)leurre
M. Aït
Amara
Lundi 22 avril 2013
Al-Qaradawi est terrassé par un chagrin
profond. Il pleure tout son soûl trois
Américains tués dans les attentats de
Boston. Il vient de le faire savoir dans
un prêche religieux, au Qatar, cet
émirat où il termine sa carrière de
prédicateur-vedette ; là où les cris qui
jaillissent de la poitrine d’un poète
séquestré dans un cachot par ses
richissimes employeurs ne parviennent
jamais à ses oreilles, imperméables au
hurlement de douleur et d’injustice.
Lui, il a l’esprit torturé par la
souffrance des Américains ; c’est pour
eux que son cœur bat, que sa chair
frémit. Cet assemblage complexe de
mensonge préprogrammé et
d’accomplissement automatique de viles
besognes qu’est Al-Qaradawi ressemble à
un de ces jockey-robots que les Qataris
ont fait fabriquer pour booster leurs
montures dans les courses de chameaux,
un sport populaire dans ce pays où les
atteintes aux droits de l’Homme sont
cachées par un nuage de gaz. Doté d’une
intelligence artificielle, Al-Qaradawi
n’est pas conçu pour verser des larmes
sur les dizaines de milliers de victimes
en Syrie et en Libye. 70 000 morts dans
le premier pays et 50 000 dans le second
ne valent pas trois décès à Boston.
Calculé avec le cerveau synthétique de
ce sombre automate en habit de Lumière,
cela donne un Américain pour 40 000
Arabes (*). Voilà donc ce que nous
valons aux yeux de cette machine à laver
les frasques d’une monarchie dont on
entend tout mais ne voit rien.
M. Aït Amara
(*) Le mot «Arabes» ici est un terme
générique pour désigner tous les
habitants de ce qui est communément
appelé «Monde arabe» et ne tient pas
compte de ses multiples composantes
ethniques.
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Publié sur
Algérie patriotique
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