Opinion
Semaine
nord-africaine
Ahmed
Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Mercredi 28 décembre
2011
Algérie : les Etats-Unis ont
définitivement décidé que notre pays est
sur la «bonne voie». Le président de la
sous-commission du Moyen-Orient de la
chambre haute du Congrès, Robert Casey,
a déclaré que les réformes de Bouteflika
sont un «progrès important» et «de
grande envergure». Il n'est donc plus
question de nous prodiguer un
«printemps», malgré notre refus de faire
comme les autres «arabes». Ça ne doit
pas trop plaire à tout le monde, surtout
pas à ceux qui étaient convaincus que
leur heure était arrivée, comme en
Libye. Ça leur apprendra à croire à la
loyauté des maîtres en prédation. Libye
: Ainsi, les «révolutionnaires» qui ont
servi de fiction militaire, veulent plus
que le rôle de figurants et ils
l'expriment avec de plus en plus de
bruit. Ils ont commencé, il y a des mois
de ça, a dénoncer les «collaborateurs»
de Mouammar Kadhafi (comprendre son
ministre de la Justice et, à sa suite,
de nombreux opportunistes). En ce
temps-là, c'était l'OTAN et son jeu de
massacre qui occupait la scène réelle.
Les «révolutionnaires», périphériques,
n'étaient que pour occuper les ruines,
achever les rescapés des bombes, traquer
les migrants noirs de peau et, surtout,
illustrer les reportages de France 24,
Al Jazeera, Alarabiya et consorts. Et
ils savaient y faire, avec leurs
gesticulations pittoresques et leur
débauche de mitraille contre un paysage
vide d'adversaires. Des images rentrées,
désormais, dans la «légende» qu'est
devenue cette inénarrable escroquerie
colonialiste en terre africaine. Ce dont
les «révolutionnaires» ne tiennent pas
compte c'est que le CNT a été «élu» par
la «communauté internationale» et que ce
sera à elle de décider de ce que sera le
sort des hurluberlus, qui croient
sérieusement avoir libéré le pays, par
le simple fait que les médias ont reçu
les instructions de les mettre en avant.
Maroc : les Islamistes ne participent
plus aux manifestations contre la
dictature du Makhzen. Cela confirme le
fait qu'il y a un nouvel air dans le
temps. On ne sait pas si, comme les
Islamistes algériens, le «Mouvement pour
la justice et la bienfaisance» est passé
«donner des garanties» à l'ambassadeur
des Etats-Unis, mais cela ressemble fort
à un signal de ce type. Cela n'a pas
empêché, heureusement, que les
manifestants ont continué de répondre à
l'appel du Mouvement du 20 février qui,
bizarrement, n'intéresse pas beaucoup
les thuriféraires médiatiques du
«printemps», ni les «défenseurs» des
«droits de l'homme» et de la
«démocratie». Ici, une certification
«démocratique» a été donnée à Mohamed
VI, par qui de droit, il n'y a donc pas
matière à la contredire. Tunisie : la
première initiative du président par
intérim Moncef Marzouki, a été de rendre
visite à la centrale patronale (UTICA),
d'où, sous un tonnerre
d'applaudissements, en s'adressant aux
investisseurs, il a fustigé les
travailleurs de Gabès et de Gafsa, en
les accusant de pousser, par leurs
revendications, à un «suicide
collectif». Les ouvriers apprécieront
les similitudes de ce gouvernement avec
celui qu'ils ont contribué à faire
partir. Le président de la
sous-commission du Moyen-Orient de la
chambre haute du Congrès, Robert Casey,
a déclaré que les réformes du Président
Bouteflika sont un «progrès important»
et «de grande envergure».
Article publié sur
Les Débats
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