Opinion
Rentrée sociale en
Europe: sans guerre syrienne
Ahmed Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Mardi 17 septembre 2013
La rentrée sociale mondiale sera
différente de ce qui était prévu qu’elle
soit. Il n’y aura pas de guerre au
Moyen-Orient qui aurait tétanisé
l’Europe et ses peuples. Le gouvernement
des Etats-Unis n’était pas aussi fou que
d’aucuns pouvaient penser. Même si le
zèle de certains de ses courtisans
pouvait donner l’illusion qu’il allait
se lancer dans une gageure, dont le gain
était plus qu’incertain. Les diplomaties
des deux vrais protagonistes dans la
question syrienne se sont mises
d’accord, officiellement sur la
destruction de l’arsenal chimique de
l’armée syrienne, et sur on ne sait quoi
d’autre qui ne concerne pas les
comparses et l’opinion publique. Le chef
du département d’Etat étatsunien a
organisé ensuite, hier, un briefing à
l’intention des Britanniques et des
Français. Il devait bien ça, pour
entretenir l’illusion d’un partenariat
équitable au sein de l’alliance
atlantique et pour permettre au
président français de donner le change,
après qu’il ait subi les pires des
humiliations qu’un chef d’Etat puisse
subir, dont le veto mis par Barak Obama
au projet de résolution français sur la
Syrie (Le Monde). Retour donc aux
promesses électorales et aux peuples qui
attendent des réponses aux questions
qu’ils se posent, sur ce qui les attend.
Ceci au moment que les seules recettes
disponibles relèvent du principe de
« tranquilliser les investisseurs »,
telle cette « règle d’or » qui vient
d’être votée en Espagne et qui doit
autoriser une « petite flexibilité
budgétaire ». Celle-ci que des dizaines
de milliers d’Espagnols et d’Italiens
dénoncent dans la rue, que les Portugais
vont imiter. Quittes à « semer la
panique au sein des marchés », ceux qui
souffrent déjà du processus d’exclusion
en marche ou qui sont menacés dans leur
dignité de citoyens censés vivre en
démocratie, ne se priveront pas de se
faire entendre. En France en 1985-1986,
les Restos du Cœur ont distribué 8,5
millions de repas, ils ont en distribués
130.000.000
en 2012-2013, pouvons-nous apprendre sur
certains sites d’information
alternative, qui ne font pas dans les
formules savantes des « économistes » et
qui vont là où se trouve la vraie
économie avec ses effets quantifiables
et mesurables sur l’humain, pas là où
elle est doctement déclinée en graphes
aux courbes froides et ésotériques. Un
député pas socialiste du tout, un élu
français de « droite » au parlement
européen, nous dit de ce qui a été
décidé pour son pays que « les rares
efforts que l'on peut discerner dans le
projet de budget 2014 sont largement
insuffisants et se retournent contre
presque tous les Français ». Il
précise ensuite qu’ « il s’agit d’une
accumulation de mesures comptables, de
petites ou moyennes économies prises ici
ou là, sans vision d’ensemble ». Et
il est prudent notre député, puisque son
orientation politique l’empêche d’aller
au fond des choses. Il ne s’attaque qu’à
la forme, pas à la question de savoir si
l’obéissance à des règles financières
décidées par des banquiers est une
attitude démocratique, dans des pays où
la souveraineté populaire est érigée en
dogme imprescriptible.
Article publié sur
Les Débats
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