Opinion
Qui peut arrêter
la désinformation ?
Ahmed
Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Jeudi 16 février
2012
Chaque jour
qui passe apporte son lot de démentis
aux flots de propagande qui pollue les
médias dominant la planète. Une
propagande impunie qui augure de sombres
perspectives. Mais le citoyen lambda,
cible de la manipulation, finira par
juger du mépris dont il est l'objet.
«Nous étions heureux de voir enfin le
régime de Kadhafi suspendu l'année
dernière», a déclaré Neuer Hillel,
directeur exécutif de l'ONG sioniste «UN
Watch», qui en 2010 a mené campagne pour
bombarder la Libye, suivie par 70 ONG
des droits de l'homme et qui reprend du
service contre la Syrie. Il nous apprend
aussi que «la réintégration de la Libye,
soutenue par 123 États, y compris toutes
les démocraties occidentales, a été
réalisée précipitamment et sans aucune
preuve d'un engagement envers les droits
de l'homme». Puis, il tente de nous
faire croire qu'il est déçu en déclarant
: «Ce n'est pas le printemps arabe que
nous espérions». C'était à propos de
l'hostilité du représentant CNTiste à
l'égard des homosexuels. Mais c'est
l'occasion de se rappeler qu'en novembre
dernier l'Assemblée générale de l'ONU a
admis le CNT dans son Conseil des droits
de l'homme. A l'occasion, le
vice-émissaire, Ibrahim Dabbashi, a dit
ceci : «La nouvelle Libye mérite de
revenir dans le Conseil des droits de
l'Homme pour contribuer à la promotion
des valeurs de ce conseil. Aucune
violation des droits de l'homme n'aura,
à partir d'aujourd'hui, lieu sur le
territoire libyen. Et si c'est le cas,
ils seront exclus à jamais». Ainsi donc,
la Libye a été détruite sans que les
responsables de sa destruction aient la
moindre preuve que la bande de Benghazi
revendique la démocratie. Pourtant, les
grands de ce monde et leurs satellites,
acerbes, indignés, intransigeants, nous
ont regardés droit dans les yeux pour
nous servir leur thèse sur les
«démocrates libyens» menacés par la
dictature de Mouammar Kadhafi. On
aimerait bien qu'ils reviennent nous en
parler, mais ils ne le feront pas. Ils
ont déjà tourné la page, après s'être
congratulés sur le chaos qu'ils avaient
prévu. Les dizaines de milliers de
victimes des «révolutionnaires» et le
peuple libyen précipité dans l'inconnu
leur en sauront gré. Aujourd'hui, ils
sont moins nombreux à les croire et les
médias-pyromanes ont beau s'escrimer,
ils réussissent de moins en moins à
faire passer leurs mensonges. Le Centre
international de recherche et d'études
sur le terrorisme et d'aide aux victimes
du terrorisme (CIRET-AVT) et le Centre
français de recherche sur le
renseignement (CF2R), viennent de
publier un rapport sur la situation en
Syrie, sans complaisance, il faut le
noter, à l'égard du gouvernement syrien.
On peut y lire ceci : «Le journaliste
d'ITV, Marc de Chalvron, participant à
cette visite, a même raconté qu'il avait
vu 15 000 personnes manifestant contre
le régime sur le parvis de la mosquée de
Kenj, dans le village de Kusayr. C'est
un petit village de la Bekaa, sur la
route Damas/Homs, à quelques kilomètres
de la frontière libanaise. Or ce parvis
ne fait que 12 mètres de long et ne peut
contenir un tel nombre d'individus !»
Seule l'impuissance des honnêtes gens
permet à ce type de journaliste de
continuer de régner sur la nouvelle
conception de l'information.
Article publié sur
Les Débats
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