Opinion
Droits de l'homme
partout ou nulle part
Ahmed Halfaoui
Mardi 9 août 2011
Ils sont
vraiment actifs, certains
«militants des droits de l'homme». Ils
en développent de l'énergie et sont
toujours là « bien à propos», sans
jamais se faire voir ailleurs, quand il
faut aussi qu'ils y soient. Histoire
qu'il n'y ait pas ce délit de «deux
poids, deux mesures». Car, c'est bien de
s'indigner quand des gens subissent une
répression sans retenue de la part d'un
gouvernement qui leur refuse la
possibilité de décider de leur propre
destinée. C'est même exigé que soient
dénoncées toutes formes d'atteintes aux
libertés fondamentales, que l'Humanité a
en principe consacrées depuis la fin de
la deuxième guerre mondiale. Ce qui fait
que l'action initiée contre l'Etat
syrien aurait pu être vécue comme
louable. Mais, tout n'est pas simple.
Les mêmes n'ont pas bougé et on suppose
qu'ils ne bougeront pas le petit doigt
contre d'autres massacres en cours,
contre des peuples qui subissent les
pires exactions. Du moins, la presse ne
s'est pas fait écho, jusqu'à présent, de
tels gestes. On concède qu'il serait
prétentieux de demander le départ des
ambassadeurs des pays des coalitions qui
ont détruit l'Irak et qui travaillent à
démanteler la Libye. Pourtant, une
petite dénonciation, un tout petit
communiqué de presse, auraient suffi à
donner beaucoup de crédit à la démarche
vis-à-vis du pouvoir de Bachar El Assad.
Las ! Les droits de l'homme sont bien
mal en point depuis qu'ils ne concernent
plus que les criminels indigènes et
encore pas tous et c'est selon. Au
Sahara occidental, l'ONU refuse que la
Minurso se mêle de ce que font les
troupes de Mohamed VI aux Sahraouis
réfractaires à l'occupation de leur
pays. En Palestine, les victimes sont
surtout israéliennes. En Libye, on
«protège» les civils en les bombardant.
Et ainsi de suite. Ainsi se déclinent
les droits de l'homme version National
Endowment for Democracy (NED) et autres
organisations sœurs (Soros, Freedom
House …). Celles-ci qui ont œuvré, par
exemple, à cette révolution Orange en
Ukraine. Son plan étant avant tout
antirusse et atlantiste. Cela n'a pas
marché, mais cela a eu un coût et qui a
fini par mettre le pays à genoux ( 50%
de dévaluation de la monnaie, -15% pour
le PIB, 20% de taux de chômage). A un
degré moindre, pour le moment, des
manifestants espagnols ont été
violemment réprimés, par un gouvernement
qui excelle dans les diatribes à l'égard
de ceux qui portent atteinte au droit de
manifester. Donc on constate que
beaucoup de choses doivent être
clarifiées. Sinon, il y aurait une
énorme gêne à suivre ceux qui donnent de
la voix en sélectionnant des cibles et
en évitant d'autres, surtout quand cela
s'inscrit dans un mouvement qui pousse
jusqu'à la nausée le cynisme sur la
question. Au point de rebuter les plus
purs militants. Ce qu'un certain Bernard
Henry Lévi a provoqué chez des opposants
qui ont refusé par dignité et par
respect pour leur peuple opprimé de
s'afficher avec lui. Ils l'avaient même
prié des jours auparavant de ne pas se
mêler de la lutte des Syriens. Il ne les
a pas écoutés et ses affidés syriens
aussi, parce qu'il y en avait de tout
prêts à se mettre en avant, dans l'air
du temps qui veut que les peuples soient
représentés contre leur gré.
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Publié le 9 août 2011 avec l'aimable
autorisation de l'auteur.
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