Opinion
L'UNESCO
«compromet la paix»
Ahmed
Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Mardi 8 novembre
2011
Le
gouvernement du prix Nobel de la paix,
celui qui agite ses Tomahawk et les
foudres de ses vassaux contre ce qu'il
appelle la dictature, celui qui se veut
représenter la justice, la démocratie et
les droits de l'homme contre la
tyrannie, celui-là vient de faire, à la
face du monde, l'un des gestes les plus
exécrables qui soient, contre tout ce
qu'il prône. Les Etats-Unis ont la
mesquinerie de retirer leur aide à
l'Unesco. L'équivalent du coût d'une
centaine de missiles de croisière. Une
bagatelle, dans les consommables de
l'armée des Etats-Unis. La punition est
infligée à cause de la reconnaissance de
la Palestine, par cette Organisation
dont «le travail vital» est de
«promouvoir une stabilité mondiale et
les valeurs démocratiques». Sa
directrice générale en est affligée et
rappelle qu'une grande partie de ce
travail va être compromise. Elle
rappelle, aussi, que les Etats-Unis ont
aidé l'Unesco «à la création et au
maintien d'une presse libre et
compétitive en Irak, en Tunisie et en
Egypte» et à «alphabétiser des milliers
d'officiers de police en Afghanistan».
Elle rappelle beaucoup d'autres
réalisations dont l'octroi du «Prix de
la Liberté de la Presse de l'Unesco à un
journaliste iranien emprisonné, Ahmad Zeidabadi», le développement de
«programmes scolaires pour faire en
sorte que l'Holocauste ne soit jamais
oublié» ou l'organisation d’une
«visite historique au camp de
concentration d'Auschwitz-Birkenau avec
plus de 150 responsables politiques et
religieux, pour la plupart des pays
arabes et musulmans». C'est dire
qu'Irina Bokova en avait des arguments à
présenter aux mentors attitrés de la
paix dans le monde qui ont décidé que le
«vote d'aujourd'hui par les Etats
membres de l'Unesco pour admettre la
Palestine comme membre est regrettable,
prématuré et compromet (leur) objectif
commun d'une paix globale, juste et
durable au Proche-Orient». L'Unesco a
donc compromis une «paix juste».
Comprenne qui pourra et surtout celui
qui sait que cette «paix» est une donnée
qui doit être acceptée, envers et contre
tout. Ainsi, plus on avance sur la
question palestinienne, moins devra se
dessiner un semblant d'issue à la
tragédie d'un peuple. On se rend compte
que, malgré les concessions mortelles,
l'Autorité de Mahmoud Abbas n'a rien
atténué de la cruauté étatsunienne.
Fidèles à la défense du projet prédateur
des sionistes, Barak Obama et son égérie
criminelle, Hillary Clinton, ne tolèrent
aucune brèche dans le consensus qui veut
que les Palestiniens finissent par
disparaître, un jour, de la scène
de l'Histoire et que le silence se
fasse, à jamais, sur la plus grande
injustice du siècle. S'il faut, pour
cela, brader le patrimoine culturel de
l'Humanité, ce sera fait. Ceci n'est pas
le pire qui puisse arriver aux droits
humains. Car, il y a ceux qui permettent
à ce crime d'être commis sans coup
férir, qui hurlent avec les loups et se
taisent quand les loups cessent de
hurler. Sans eux, jamais il ne sera
possible de réduire le monde à un
terrain de prédilection de la «pax
americana».
Article publié sur
Les Débats
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