Opinion
Les lycéens
applaudissent les nazis dans une pièce
jouée pendant la journée de
commémoration de “l’holocauste”
Aaron
Kalman
Mercredi 25 avril
2012
Voilà
une affaire qu’on n’aura pas beaucoup
ébruitée, pas plus en France que dans
d’autres pays puisque aucun organe de
presse francophone n’en parle et qu’il
ne fait l’objet que de
deux références
en langue anglaise, dont celle que je
vous propose en traduction.
Il est
pourtant évident que si cet incident
avait eu lieu en France, on en aurait
tiré un certain nombre de conclusions
sur les lacunes du système éducatif et
sans doute sur certaines
caractéristiques fondamentales des
Français.
Bernard-Botul-Henri
Lévy lui aurait sans doute consacré un
bloc note édifiant dans le langage
ampoulé dont il est coutumier.
Par Aaron Kalman, Times of israel 23
avril 2012 traduit de l’anglais par
Djazaïri
Les informations sur le comportement
des jeunes pendant la représentation de
la pièce ‘Ghetto’ au théâtre Cameri ont
suscité un débat sur un échec éducatif.
“Vous aves humilié le people juif et
l’holocauste,” a déclaré le comédien
Oded Leopold sur la scène du théâtre
Cameri jeudi dernier, interpellant ainsi
vivement des centaines de lycées après
qui avaient perturbé à plusieurs
reprises une pièce traitant de
l’holocauste, le jour de la
commémoration de l’holocauste.
La conduite des élèves, répercutée
seulement ce lundi par la presse
israélienne, a suscité un débat intense
et enfiévré à la radio nationale et une
démarche d’introspection sur
l’indiscipline, les échecs de
l’éducation et la perte des valeurs dans
la jeunesse israélienne.
Pendant la pièce “Ghetto,” qui traite
de la vie des Juifs dans le ghetto de
Vilnius au début des années 1940, créée
au théâtre Cameri à Tel Aviv, des élèves
parmi le public se sont moqués des
acteurs et ont crié des propos
insultants en direction de la scène.
Certains riaient et lançaient des
encouragements pendant les scènes où on
voyait des Juifs tués par les Nazis, et
celle où un
kapo avait frappé un Juif. On
pouvait entendre les cris « tape le plus
fort » et « bien fait » en provenance du
public.
Quand le spectacle, qui dure deux
heurs, s’est terminé, Leopold, qui
interprétait le kapo, a fait cesser les
applaudissements de fin et s’est adressé
aux spectateurs. « J’espère que ce que
ressentent vos cœurs est différent de ce
qui est sorti de vos bouches, » a
déclaré Leopold. « C’était un
comportement honteux, pour vous en tout
premier lieu. Vous avez aussi humilié le
peuple juif et l’holocauste, » a-t-il
dit.
Lundi, Gideon Sa’ar, le ministre de
l’éducation, a condamné la conduite des
lycéens, la qualifiant de «honte qui
meurtrit nos cœurs.»
Des élèves venant de quatre lycées
différents étaient dans le public – un
lycée de Ramle [ne pas confondre avec
Ramallah en Cisjordanie], un de Tel Aviv
et deux de Rishon Lezion.
La plupart des acteurs ont pleuré à
la fin de la pièce, a déclaré Leopold à
Maariv. «Nous pleurions parce que nous
étions en colère et avions été
insultés.» Quand on joue des scènes du
‘Ghetto’, on est «très vulnérable,»
a-t-il dit.
Avi Kalma, directeur du service
éducation du théâtre Cameri a déclaré à
Maariv qu’il était normal que des
écoliers perturbent une pièce de temps à
autre, mais ce qui s’est passé jeudi
était différent. «On aurait pu penser
que c’était une comédie, » à en croire
les réactions de s élèves, a-t-il dit,
observant que des milliers d’élèves
avaient vu la pièce ce weekend et que
seul ce groupe s’était conduit de cette
manière.
Certains des acteurs, dont Natan
Datner et Rami Baruch, ont expliqué que
les enseignants “n’ont pas levé le petit
doigt” pour essayer de faire cesser les
sifflets. On s’attend à ce que des
lycéens sachent distinguer les bons et
les méchants, « mais ce n’était pas le
cas,» a déclaré Baruch.
Mais Rinat Meron, une enseignante de
Rishon Lezion a écrit une lettre pour
condamner les reproches formulés par
Leopold. La réaction de l’acteur a été
extrême, a-t-elle écrit à la direction
du théâtre. «Les réactions des élèves ne
sont en aucune façon une honte pour le
peuple juif.».
Les autres enseignants des écoles
concernées n’ont pas soutenu le
comportement des élèves.
«Quatre de nos élèves ont été exclus
de la pièce par les enseignants,», a
déclaré à la radio de l’armée la
directrice du lycée Branko Weiss de
Ramle. Une des enseignantes est la fille
de survivants, a-t-elle précisé. «Nous
avons repris sévèrement tout le monde
immédiatement après le spectacle, » a
ajouté Tropper qui a souligné qu’il y
avait encore du travail à faire pour
traiter cet épisode.
La pièce «Ghetto,» écrite par Joshua
Sobol, a été jouée dans le monde entier,
notamment à Londres et à New York, et a
obtenu de nombreuses récompenses. La
première en hébreu a eu lieu en 1984, et
en anglais en 1989.
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