En direct de Gaza
Le département de français organise un
séminaire sur « La recherche
scientifique au département entre
difficultés et perspectives»
Ziad Medoukh
Jeudi 19 mai 2016
Le jeudi 19 mai 2016, le département de
français de l’université Al-Aqsa de
Gaza, a organisé dans ses locaux, son
deuxième séminaire de l’année, sur le
thème « La recherche scientifique au
département entre difficultés et
perspectives ».
Ce séminaire, qui a
duré plus de trois heures, s'est déroulé
en présence de l’équipe pédagogique, de
tous les étudiants inscrits et de
quelques diplômés et invités.
Monsieur Ziad
Medoukh, directeur du département, a
ouvert la séance et précisé que, chaque
semestre, son département
organisait ce genre de rencontre, afin
de permettre des échanges entre
les enseignants et les étudiants, de
suivre l’évolution de
l’enseignement/apprentissage du français
langue étrangère et de mettre le doigt
sur des questions liées au niveau des
étudiants et à la qualité de
l’apprentissage.
Il a ajouté que ce
séminaire visait un thème très
intéressant, en l’occurrence la
recherche scientifique au département,
qui affronte beaucoup de difficulté, et
que la finalité de ce séminaire est
d’essayer de développer la recherche au
sein de ce département en progression,
de sensibiliser les étudiants à
l’importance de la recherche
scientifique dans leur département et
leur université, surtout parce que les
projets de recherches entre le
département et les laboratoires de
recherche des universités francophones
sont minimum.
La première
intervention de ce séminaire était pour Ziad
Medoukh, qui après avoir dit que la
recherche est un art, a montré
l’importance de la recherche dans
l’université, qui participe à améliorer
la qualité de l’enseignement , et qu’un
professeur, à l’université, ne
doit pas seulement enseigner, mais aussi
produire et écrire de la recherche. Puis
il a fait une comparaison entre la
recherche scientifique dans les pays
développés, qui attribuent 13% de leur
PNB à la recherche scientifique, et les
pays du tiers monde, qui réservent moins
de 0,23% de leur PNB à la recherche.
Il a ensuite
mentionné les difficultés de recherche
dans les universités palestiniennes,
comme l’absence du statut de chercheur,
le travail collectif négligé, et
l’absence de laboratoires de recherche
au sein des universités, l’absence
d’encouragements administratifs et
institutionnels vis-à-vis de la
recherche, sans oublier le manque de
livres et de références pour la
bibliographie.
Il a ajouté que son
département a introduit le
module « Initiation à la recherche »
depuis 5 ans, pour encourager les
étudiants à produire des mémoires de fin
d’études, ce qui est une première étape
pour avoir leur diplôme, et pour
poursuivre le master dans une université
française ou francophone. Et pour
faciliter leur tâche, le département a
proposé des modules liés à la recherche
comme la lecture, les techniques de
résumé, de compte rendu et de synthèse.
Le département a suggéré de poser des
questions d’analyse dans les examens et
de demander aux étudiants de faire de
petites recherches sur internet et des
exposés et présentations en cours.
Il a beaucoup
insisté sur les difficultés affrontées
par les étudiants de la quatrième année
dans leurs projets de recherche et dans
leurs mémoires de fin d’étude comme les
difficultés d’ordres linguistique,
méthodologique et psychopédagogique.
L’étudiante Abir
Harrar, a parlé dans son intervention de
la différence entre le mémoire en arabe
et en français, comme la méthodologie,
les références bibliographiques et
l’aspect théorique. Elle a dit que
beaucoup de techniques sont absentes du
système arabe, comme le résumé, la
synthèse et le compte rendu.
L’autre étudiante,
Maha Jamali, a présenté l’avis de sa
promotion sur les difficultés d’écrire
la recherche. Elle a dit que les
étudiants n’arrivent pas à faire la
différence entre problématique,
hypothèses, questions de la recherche et
objectifs, et ils ne lisent pas les
études et recherches précédentes du
thème choisis.
Ahmed Massri,
assistant au département, a parlé de ses
observations dans le suivi des étudiants
lors de l’écriture de leur mémoire de
recherche. Il a mentionné les lacunes
chez les étudiants dans ce domaine, qui
ne font pas la différence entre thème,
sujet et titre, les problèmes de
reformulation, etc. Résultat : ils
écrivent des pages et des pages, sans
citer les références. Il a beaucoup
insisté sur le manque de conscience de
l’importance de ce module sur la
recherche chez les étudiants.
L’enseignante Mirvet
Rayess, a beaucoup insisté dans son
intervention sur le fait que les
étudiants sont victimes d’un système
scolaire traditionnel à Gaza, car ils
n’ont jamais fait de recherche à
l’école, donc ils ne comprennent pas la
méthodologie de recherche et ils ont une
mentalité traditionnelle.
L’autre enseignante
Falestine Russrus a proposé d’ajouter
deux modules sur la méthodologie de
recherche dans le nouveau plan du
département.
Finalement, un
débat animé et des échanges très
intéressants se sont déroulés entre
l’auditoire et les intervenants sur le
thème du séminaire.
En conclusion, et
suite aux différentes interventions et
au débat, les professeurs ont fait un
bilan de ce séminaire et ont mené
quelques réflexions :
-Encourager les
échanges avec des chercheurs
francophones
-Ajouter des
modules concernant la méthodologie de
recherche dans le nouveaux cursus du
département
-Demander aux
professeurs d’accompagner les étudiants
afin de les guider dans leurs
recherches.
-Utiliser des
outils de recherche comme Google Scholar
pour la bibliographie et les études
précédentes
-Rendre la
recherche accessible
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