Palestine
Les colonies israéliennes s’étendent en
Cisjordanie :
Suspension de l’accord d’association
UE/Israël !
Jeudi 10 novembre 2016
La
conférence de presse de lancement de la
campagne pour la suspension de l’Accord
d’association entre l’Union européenne
et Israël aura lieu le mercredi 16
novembre, de 9h à 11h, à l’annexe de
l’Assemblée nationale, 3, rue Aristide
Briand.
Elle
est lancée conjointement par le
Collectif national pour une paix juste
et durable entre Palestiniens et
Israéliens (qui regroupe 52
organisations), « Trop, c’est trop !
», et a le soutien de la Plateforme des
ONG françaises pour la Palestine. Des
parlementaires nationaux et européens
seront présents, notamment Yves
Daniel, député PS de
Loire-Atlantique, Noël Mamère, député
écologiste de Gironde,
et Marie-Christine Vergiat, députée
européenne (Gauche unitaire européenne).
Les implantations de nouvelles colonies
ne cessent de se multiplier dans les
territoires palestiniens de Cisjordanie
occupée. En juin 2016, le gouvernement
de M. Netanyahou a permis la
construction de 560 nouveaux logements
pour les colons de Ma’ale Adoumim et 840
autres à Jérusalem-Est. Il a
poursuivi le Plan E1 visant à former une
continuité territoriale entre
Jérusalem-Est et cette colonie de Ma’ale
Adumim pour couper en deux la
Cisjordanie. Le projet d’Israël de
construire 98 habitations dans la
colonie de Shilo en Cisjordanie, ainsi
que l’accélération durant l’année 2016
des destructions de maisons
palestiniennes, ont été
dénoncés au Conseil de
sécurité des Nations-Unies, le 19
octobre 2016. Environ six cent mille
colons israéliens vivent aujourd’hui
dans ces territoires. Les implantations
incessantes de colonies, au nom de
l’argument théologique intégriste selon
lequel ces terres auraient « été données
par Dieu à Israël », constituent une
violation flagrante de la quatrième
Convention de Genève selon laquelle une
puissance occupante ne peut transférer
dans un territoire occupé une partie de
sa population.
Le lobby des colonies au parlement
israélien, la Knesset, réclame « une loi
d’annexion de la Judée et de la
Samarie », c’est-à-dire de la
Cisjordanie occupée en 1967. Le ministre
israélien de l’Éducation, Naftali
Bennett, demande celle de la « zone C »,
soit 60% de ce territoire. Même si le
gouvernement Netanyahou feint de refuser
une telle violation flagrante du droit
international, il ne cesse de la
préparer méthodiquement. La poursuite de
la colonisation, qui compromet
l’existence d’un Etat palestinien
indispensable au retour de la paix dans
la région, éloigne la reconnaissance par
ses voisins de l’Etat d’Israël dans ses
frontières de 1967, et, par conséquent,
met aussi en danger sa survie.
Les représentants de l’organisation
israélienne de défense des droits de
l’Homme B’Tselem et du mouvement La Paix
maintenant qui ont témoigné devant le
Conseil de Sécurité des Nations-Unies,
le 14 octobre 2016, des conséquences de
l’occupation et de l’extension
ininterrompue des colonies, sont accusés
en Israël de trahison et sont l’objet
d’une campagne de haine sans
précédent. Des responsables politiques
demandent qu’ils soient déchus de leur
nationalité. Déjà, le 12 juillet 2016,
la Knesset a adopté une loi renforçant
les contrôles auxquels sont soumis B’Tselem et
vingt-six autres mouvements en Israël
dénonçant la colonisation. Les
interventions de l’ONG Breaking the
Silence dans les écoles et les
casernes ont été interdites. Le ministre
israélien de la Défense, Avigdor
Lieberman, semblant juger favorable le
moment où le président des Etats-Unis
arrive à la fin de son mandat, menace
d’une nouvelle guerre contre les
institutions de la bande de Gaza qui
« sera la dernière confrontation car
nous les détruirons totalement ».
La seule manière d’obliger Israël à
se conformer au droit
international, d’imposer le respect des
droits des Palestiniens, et de soutenir
efficacement les courageux dissidents
israéliens, est d’exercer des pressions
internationales.
« Trop, c’est trop ! », conjointement
avec le Collectif national pour une paix
juste et durable entre Palestiniens et
Israéliens et avec le soutien de la
Plateforme des ONG pour la Palestine,
lance une campagne pour la suspension de
l’Accord d’association entre l’Union
européenne et Israël.
Cet accord s’est traduit récemment
par des programmes de recherche dans le
domaine militaire au profit d’Israël. Or
il stipule que « toutes [ses]
dispositions […] se fondent sur le
respect des droits de l’homme et des
principes démocratiques » (article 2),
et que sa suspension est possible « si
une partie considère que l’autre ne
satisfait pas à une obligation découlant
du présent accord » (article 79). En
s’en tenant strictement au droit
international, l’Union européenne doit
donc, par sa suspension, se conformer
aux règles qu’elle a elle-même fixées et
qu’elle a appliquées en d’autres
circonstances.
Contre l’extension de la colonisation
qui compromet chaque jour davantage
l’établissement d’une paix juste entre
un Etat d’Israël renonçant aux conquêtes
de 1967 et un Etat palestinien, l’Europe
doit avoir le courage de réagir.
Premiers signataires (au
3/11/2016) : Tewfik
Allal, porte parole du
Manifeste des Libertés ; Maryse
Artiguelong, vice-présidente de
la Fédération internationale des ligues
des droits de l’homme (FIDH) ; Gérard
Aschiéri, enseignant et
responsible syndical ; Etienne
Balibar, professeur émérite de
philosophie Université Paris-Ouest ; Françoise
Basch, professeure émérite de
civilisation britannique Institut
Charles V ; Sophie Bessis,
historienne et essayiste ; Rony
Brauman, médecin et
politiste ; Anne Brunswic,
journaliste et écrivaine ; Monique
Chemillier-Gendreau,
professeure émérite de droit public et
sciences politiques Université Paris
7-Diderot ; Alice Cherki,
psychiatre et psychanalyste ; Dimitris
Christopoulos, président de la
Fédération internationale des ligues des
droits de l’homme (FIDH) ; Suzanne
Citron, historienne et écrivain
; Yves Cohen, historien
EHESS ; Catherine Coquery-Vidrovitch,
historienne professeure émérite
Université Paris 7-Diderot ; Michel
Dreyfus, historien directeur
de recherche au CNRS ; Ivar
Ekeland, mathématicien et
économiste ; François Gèze,
éditeur ; Christiane Hessel,
présidente d’honneur de l’association
palestinienne de La Voix de l’enfant ; Alain
Joxe, directeur d’études
EHESS ; Philippe Kalfayan,
juriste en droit international et droit
comparé ; Daniel Kupferstein,
documentariste ; Abdellatif
Laabi, écrivain ; Pascal
Lederer, directeur de recherche
émérite CNRS ; Catherine Lévy,
sociologue CNRS ; Jean-Marc
Lévy-Leblond, physicien
professeur émérite Université de Nice ; Daniel
Lindenberg, essayiste et
historien ; Vincent Lowy,
professeur Université de Lorraine,
directeur de l’Institut européen de
cinéma & d’audiovisuel ; Gérard
Maarek, urbaniste retraité ; Gilles
Manceron, historien ; Elise
Marienstras, professeur émérite
de l’histoire des États-Unis Université
Paris 7-Diderot ; Sophie Mazas,
avocate ; Fabienne Messica,
sociologue ; Gilbert Meynier,
historien professeur émérite Université
Nancy II ; Laurent
Mucchielli, sociologue
directeur de recherche CNRS ; François
Nadiras, militant LDH-Toulon ; Jean-Luc
Nancy, philosophe ; Emmanuel
Naquet, professeur et
historien ; Michelle Perrot,
historienne ; Bernard Ravenel,
historien ; Vincent Rebérioux,
délégué LDH Proche-Orient ; Michèle
Riot-Sarcey, professeur émérite
histoire contemporaine et histoire du
genre Université Paris 8-Saint-Denis ; Elisabeth
Roudinesco, historienne et psychanalyste ; Abraham
Ségal, documentariste ; Bernard
Stiegler, philosophe ; Jacques
Testart, biologiste ; Michel
Tubiana, président de EuroMed
Droits ; Bernard Wolfer,
president du Cercle Condorcet de Paris.
Signataires depuis : Malika
Bakhti-Dahmani, fonctionnaire
universitaire ; Brigitte Bardet-Allal, enseignante
et militante féministe ; Lucette
Desvignes, écrivain ; Jean-Pierre
Digard, anthropologue, directeur
de recherche émérite CNRS ; Jean
Ganeval, comédien ; Christian
Gerin, journaliste, producteur
TV ; Bernard Haumont,
professeur des ENSA ; Serge Karsenty,
sociologue Université de Nantes CNRS ; Josiane Olff-Nathan,
ingénieure retraitée ; Sylvie
Paquerot, professeure
Université d’Ottawa ; Michel
Rotfus, professeur de
philosophie ; Nordine Saidi,
militant décolonial Belgique ; Patrick
Savary, ingénieur ; Marc
Steinling, professeur honoraire
des Universités, ancien chef de service
CHU de Lille ; Bruno Théret,
directeur de recherche émérite
CNRS Université Paris-Dauphine ; Iñaki
Urdanibia, docteur en
philosophie Espagne ; Michèle
Zémor, militante associative,
ancienne maire adjointe de Saint-Denis
« Trop, c'est trop ! » est un
collectif d’individus constitué à la
fin de l'année 2001 à l’initiative
de Madeleine Rebérioux et Pierre
Vidal-Naquet pour protester contre
l’enfermement de Yasser Arafat à
Ramallah et les coups portés par
l’armée israélienne à l’Autorité
palestinienne. Il s’est exprimé de
nouveau quand de nouvelles menaces
ont compromis encore davantage la
paix dans la région qui passe
par l’existence d’un Etat
palestinien.
Soutiens (chèques à l’ordre de
« LDH Trop, c’est trop ! ») : Ligue des
droits de l’Homme, 138, rue Marcadet
75018 Paris.
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